Il y a des spectacles que l’on attend avec une patience incroyable qu’ils soient joués à Paris. Trop impatients, beaucoup de Français ont pris leur billet pour Londres ou New York afin de céder à la magie de la comédie musicale au succès planétaire : Le Fantôme de l’Opéra. En 2017, le Théâtre Mogador va combler le plus large public avec une production qui va aussi bien faire chavirer les cœurs, enthousiasmer que surprendre. Une production anniversaire car le musical fête les 30 ans de sa création cette année !
Quelques semaines avant la première à Paris, rendez-vous nous est donné en très petit comité à la Cave de Gaston Leroux, un lieu dédié entièrement à l’auteur à succès et père du Fantôme de l’Opéra. Ce restaurant-bar est tenu par son arrière petite-fille, Véronique. Dans les hauteurs de Montmartre, à deux pas de la place du Tertre, ce petit repère est un lieu de pèlerinage pour toutes celles et tous ceux qui entretiennent un lien fort avec ce monument du spectacle vivant.
Les programmes, CD, DVD et autres goodies de toutes les nationalités sont exposés dans ce chaleureux décor.
Gaston Leroux, sacré auteur !
Véronique nous conte quelques anecdotes sur son aïeul.
La famille n’avait, entre autre, pas le droit de bouger, ni de faire du bruit quand l’auteur écrivait un roman. Mais une fois terminé, c’était la libération : un coup de revolver était donné pour célébrer l’événement et la fin d’écriture.
Au fait, saviez-vous que ce cher Gaston était joueur et qu’il fréquentait le casino de Nice ? Alors, il nous faut partager cette autre histoire : un seul chien avait le droit d’entrer au Casino. Il s’agissait d’un Saint Bernard, celui de la famille Leroux. Le soir, ce fidèle compagnon s’asseyait à côté de Gaston pour l’avertir qu’il fallait arrêter la partie et qu’il était temps de rentrer.
Le Fantôme de l’Opéra : œuvre culte
Timothée Picard, universitaire et auteur du livre La civilisation de l’opéra : sur les traces d’un fantôme, nous dévoile plusieurs clés pour comprendre l’attraction de cette histoire sur les publics. Tout d’abord, Le Fantôme est “la plus belle œuvre écrite sur l’opéra qui cristallise les trucages, la culture du spectacle” et elle est passionnante “par sa galerie de personnages.”
Tous les 10-15 ans, il faut compter sur une nouvelle adaptation théâtrale, scénique ou cinématographique depuis sa publication. La Chine a eu droit à son Fantôme dès 1937.
Paradoxe, très français ? “Le monde entier s’est emparé de l’histoire d’un Paris de 1900, alors que la France s’en est éloignée.”
Il aura donc fallu attendre 30 ans pour la France accueille enfin cette œuvre qui célèbre aussi bien son architecture, son passé que son légendaire romantisme.
Une première pour l’adaptateur
Reste la question de l’adaptation des paroles. Cette question est sur toutes les lèvres et c’est sans doute la partie qui sera la plus observée et la plus critiquée, y compris par les néophytes. Et c’est Nicolas Angel qui a été sélectionné – à la suite d’un concours sur plusieurs épreuves – pour mener à bien cet exercice extrêmement périlleux. Charles Hart, auteur du livret du musical, a lui-même participer au choix de l’adaptateur.
La révélation, Nicolas Angel l’a eue quand il a vu, pour la première fois, la comédie musicale à Hong-Kong. Depuis, elle n’a pas cessé de le hanter.
Il a fait en sorte de garder le style propre à Charles Hart avec qui il échange régulièrement et qu’il a rencontré à Londres mais il veut aussi renouer avec le vocabulaire de Leroux en lisant les autres œuvres de l’auteur “qui font écho les unes aux autres.”
Nicolas nous confie que le texte peut être réécrit jusqu’à la mi-août, c’est à dire au tout début des répétitions. Et qu’il peut encore changer jusqu’à la veille de l’avant-première.
Le Fantôme de l’Opéra en chiffres
Dans les coulisses du Théâtre Mogador, il faudra compter sur 14 habilleurs-ses présents chaque soir et une centaine de changements de costumes.
Cette production est un des plus gros spectacles jamais produits à Paris. Au total, c’est 130 personnes (acteurs, musiciens et techniciens) présentes sur scène et en coulisses à chaque représentation.
C’est dire que l’attente est impossible à quelques semaines, jours et heures de la première.
Et nous serons présents le 13 octobre pour live-tweeter comme des fous cet événement de la rentrée.
Le Fantôme de l’Opéra
le musical d’Andrew Lloyd Webber
adapté du roman de Gaston Leroux
avec Bastien Jacquemart (Raoul de Chagny) et Sierra Boggess (Christine Daaé)
Report en 2017 suite à l’incendie survenu au Théâtre Mogador
Théâtre Mogador
25, Rue de Mogador
75009 Paris
du mardi au samedi à 20h
matinées le samedi et dimanche à 15h
La Cave de Gaston Leroux
106, rue Lepic
75018 PARIS
tél. 01 42 64 42 97