Oubliez tout : travail, rentrée, corvée. Le Rêve n’attend pas !
Il mérite pleine liberté, fantaisie, surréalisme, absence de limite.
Le Musée Cantini à Marseille offre un parcours fantaisiste, joyeux et riche de centaines de propositions artistiques. De Victor Hugo à Salvador Dali, en passant par Rodin, Braumer ou encore Magritte, le rêve est une passion folle partagée nombre d’artistes.
L’art du rêve
Les créateurs ont cette facilité à transgresser l’impossible et à coucher leurs et nos secrets les plus intimes sur toile ou en sculpture. Au fond, qu’y a-t-il de plus personnel que le rêve, le fantasme ou le cauchemar ?
Le parcours de cette exposition reprend le cycle – à peu près normal – d’une nuit : sommeil, nocturnes, hallucination jusqu’au réveil.
À travers une sélection foisonnante d’œuvres, les commissaires tentent d’illustrer ces instants obscurs, que les mots ont parfois du mal à formuler.
Rêvez !
L’injonction de Claude Lévêque “Rêvez !” – mot écrit de la main de la mère de l’artiste – nous accueille. Dès le début, le visiteur est invité dans une autre dimension, où il peut accepter rêveries, délires, formes inconnues, effroi, digression. A quelques pas, Odilon Redon offre deux interprétations subtiles et sublimes.
Magritte nous fait entrer dans le repos à travers deux toiles : L’épreuve du Sommeil – formidable gros plan, qui exclut tout décor – et Le cap des tempêtes – possible autoportrait de l’artiste. Encore quelques pas et La Dormeuse aux persiennes de Picasso nous fait un charme fou.
Deuxième salle, l’araignée de Louise Bourgeois (Spider II) nous plaque au mur. Le bronze en impose aux côtés des évocations nocturnes. On entre dans la nuit, une forêt et on se délecte de la composition de Salvador Dali, Portait de Luli Kollsman. L’artiste espagnol a été marqué par Freud, ça transpire dans toute sa peinture.
Sur une plage…
Dali encore impose, cette fois une miniature de la plage de Cadaquès. Suenos en la playa, œuvre très rarement présentée est une petite perfection de minutie.
Rêve encore avec l’image forte de l’exposition : la bouche d’un rouge éclatant de Man Ray, A l’heure de l’observatoire.
La nuit nous accueille, la course folle de notre cerveau se poursuit pour surfer sur les fantasmes. Ces derniers sont aussi foisonnants, incroyables que troublants. Que ce soient avec les poupées d’Hans Bellmer (La Toupie) ou ce Songe de Louis XIII (ou la Belle Martyre) de Félix Labisse.
D’un songe au cauchemar, la frontière s’obscurcit. Orphée fait son entrée aux enfers sous les pinceaux de Pierre-Amédée Marcel Beronneau. Les visages révèlent leur part obscure comme avec l’énigmatique Conciliation extrême de Victor Brauner.
A la toute fin du parcours, alors que le réveil est prêt à sonner, un artiste marseillais, Valère Bernard, vient révéler les derniers secrets du rêve avec ses allégories, comme ce ballet autour d’une pieuvre. Saisissant !
Le + : le Rêvomaton
pour réaliser un photomaton totalement barré et 100% original ! Celui-là on n’aurait presque pas envie de le partager sur les réseaux.
Exposition Le Rêve
jusqu’au 22 janvier 2017
au Musée Cantini
19, rue Grignan
13006 MARSEILLE
Horaires :
du mardi au dimanche de 10h à 19h
fermé le lundi