Les Fils du Calvaire interview de Paris à Berlin en passant par Chauvet !

Ce n’est pas courant qu’un groupe, d’autant plus frenchy nous émoustille musicalement et visuellement. Avec Rester avec toi, les Fils du Calvaire ont donné le coup d’envoi de leur fantaisie. Fils de… le premier album surprend tout autant qu’il enthousiasme.
Plus étonnant encore, le groupe a Le Dernier Passage, documentaire unique sur la grotte de Chauvet.

Les Fils du Calvaire en concert au festival We Love Green samedi 4 juin 2016 Club Lalaland Badaboum album Fils de Clément Aichelbaum Jonathan Illel Damien Vandesande

INTERVIEW 

UsofParis : Est-ce qu’il y a une phrase à propos de votre album, que vous avez lu ou entendu, qui a fait mouche ?
Damien
 : Oui, j’ai pu lire que l’on était un peu le renouveau de la chanson française.
Clément : J’ai pas encore tout lu, tout vu et en plus je crois qu’il y a plein de journalistes qui reprennent des phrases issues du dossier de presse.

Oui, c’est comme la question “Pourquoi Fils du Calvaire ?” Ce n’est pas la peine ?
Clément : Oui, merci… J’aime cette question. Je m’appelle Clément ! 🙂

Si vous n’aviez pas fait de la musique qu’est-ce que vous auriez fait ?
Damien : Rien d’autre. Je ne me suis jamais posé la question de faire autre chose.
Clément : Entre clochard et surfeur 🙂

Tu n’es pas très blond pour être surfeur ! 
Clément : Parce que je suis né à Paris mais c’est mon vrai destin.
Damien : Jamais rien d’autre ne m’a traversé l’esprit. Depuis que j’ai six ans, je me dis que je serais musicien. Point barre.
Clément : C’est vrai qu’il s’intéresse à beaucoup de choses de façon très large, mais jamais au point d’un faire un métier. Damien n’a jamais eu cette tentation…
Damien : C’est comme une vocation ou un appel de foi.

selfie exclu pour #USofParis
selfie exclu pour #USofParis

Un appel de foi, carrément ?
Damien : Honnêtement, je le vis comme une religion. Je fais de la musique huit heures par jour, parfois même plus, même dans ma tête. C’est comme quelqu’un qui rejoint …
Clément : Les ordres 🙂
Damien : C’est pour ça que je ne me suis jamais posé la question. Jamais. Je ferais toujours de la musique. C’est un besoin vital.

Quel était ton premier dieu de la musique ?
Damien : Charly Parker ! J’ai vu Dieu quand j’ai écouté Charly Parker. Son son a guidé ma vie.

Quelle chanson est la plus déjantée de votre album, en termes de texte ou de production ?
Damien : Peut-être Angel Dark, le concept est assez marrant et assez déjanté.
Clément : C’est une lettre d’amour à une pornstar.
Damien : Une pornstar de Jo (Johnathan, le 3ème membre du groupe, NDLR), elle était sa préférée de toute son enfance.
Clément : Il a eu enfin l’opportunité de l’exprimer.
Damien : Les Fils du calvaire ce n’est pas très déjanté.

Mais vous êtes quand même originaux, un peu borderline ?
Damien : Pour nous, on avait fait un pas en arrière dans le « déjantage ».
Clément : C’était notre projet maturité (rires)
Damien : Qu’il n’y ait pas de mal entendu.

Vous n’allez pas me faire le coup de l’album de la maturité… 🙂 
Clément : Non, pas encore. On attend le prochain 🙂

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Une chanson de votre album qui est parfaire pour bien pécho ?
Damien : Rester avec toi, elle est pas mal.
Clément : Et Aux toilettes pour être un peu plus trash. Ça dépend de l’heure à laquelle tu fais ta proposition. 🙂
Damien : Elles sont toutes pour pécho !
Clément : C’est un album de mec qui a envie de pécho en tout cas.
Damien : Il y a la chanson Single Boy dans notre album, je trouve que c’est clair. (Rires)

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Et bien justement, est-ce qu’en réalisant un clip sur une cuvette de WC, ça change le regard des femmes ?
C : On ne sait pas encore. L’album est sorti depuis trop peu de temps pour avoir des conclusions. Et en plus, on est déjà marié.

Ah merde…
Damien : Faudra couper cette phrase… 🙂

Faut jamais dire qu’on est marié si on veut avoir du succès en musique !
Clément : Si tu veux avoir du succès en rentrant chez toi par contre… 🙂

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Trois adjectifs pour décrire votre compère ?
Clément : Petit c’est un adjectif ? 🙂
Damien : Clanique, drôle et intelligent.
Clément : Musical, maigre, « insomnisant » : il entraine les autres dans ses insomnies. 🙂 Ça fait trente ans que ça dure !
Damien : Ça fait trente ans que je l’empêche de se reposer. 🙂
Clément : J’ai l’impression que j’ai 60 ans là. 🙂

Comment vous faites pour encore bien vous entendre ? Évoluer dans la même direction ?
Clément : En dehors de l’amour que l’on se porte, il y a l’amour de choses que l’on partage et l’amour de choses que l’on a envie de découvrir.
Damien : Et les choses que l’on a construite ensemble. Ça fait presque trente ans.

Il y a des histoires d’amour qui se finissent mal aussi ? Alors c’est quoi le secret ?
Clément : Mais tu viens de divorcer toi ou quoi ? 🙂
Damien : Tu ne connais pas cette phrase de Montaigne quand il parle de La Boétie ? Il dit « parce que c’était lui, parce que c’était moi ». Parce que tout le monde leur demandait, car ils étaient tout le temps ensemble. Et c’est ce qu’ils ont trouvé à répondre. Je pense que c’est la meilleure réponse.
Clément : Oui, c’est bien dit. C’est très validé !

Une émotion forte en live ?
Clément : Pour le moment comme c’est les premiers live, c’est intense à chaque fois. La musique est déjà très en place. Pour le son, on se cherche encore un peu. C’est un peu normal, c’est un nouveau projet, de nouvelles circonstances, une nouvelle musique, une nouvelle approche. Il n’y a rien de mieux que les heures sur scène pour valider un travail. On est encore un peu dans ces moments-là.
Donc, l’émotion la plus forte vécue pour l’instant sur scène c’est le trac ! 🙂

Qu’est-ce qui vous a pris de faire une musique pour une grotte ? (La Grotte de Chauvet NDR)
Damien : On a eu la chance d’être sollicité pour ce projet extraordinaire. Clément et moi, on est passionné d’histoire, de civilisation et de connaissances en général. Et là, c’est les premières œuvres artistiques humaines, les plus vieilles sur Terre.
Clément : Deux fois plus vieilles que Lascaux.
Damien : Et l’impact que ça a sur nous en tant qu’artistes de participer à faire revivre cette œuvre, c’est extraordinaire.

Et comment s’est passée l’écriture ?
Damien : C’était dur.
Clément : Mais le plus dur ça a été d’être obligé d’artistiquement s’effacer car l’œuvre que l’on met en avant ce n’est pas le film, ni la musique, c’est cette grotte. C’est le travail de ces hommes-là, qui sont en fait les mêmes que nous aujourd’hui, en tant qu’homme et en tant qu’artiste. Et c’est cela qu’il fallait mettre en lumière. Faire que le voyage soit agréable pour les gens sans que l’on soit prenant.
Damien : Sans jamais aussi donner une émotion trop triste ou trop joyeuse, pour ne pas trop guider le spectateur et lui laisser sa sensibilité.

Au final, l’expérience est réussie ?
Damien : C’est un des plus beaux projets sur lesquels on ait travaillé de notre vie. On a intégré une superbe équipe faite de scientifiques, de réalisateurs, d’archéologues…
Clément : Des mecs qui ont une technique de fou pour filmer, une technique qui n’existe même pas encore à Hollywood. Le Français qui a inventé cette technique pour filmer, et qui habite à Londres, la NASA lui emprunte maintenant pour les prochaines représentations de Mars. T’imagines ?
On a la chance d’être en contact avec ces gens-là, skyper avec eux au quotidien pour échanger. C’est fabuleux pour nous.
Damien : Un musicien n’est pas censé discuter avec toute l’équipe.
Clément : Justement, comme on te disait, cette soif de curiosité, de civilisation, là on l’embrasse. Hier, on était encore avec le chef de ce projet Jean-Michel Geneste, qui est le plus grand spécialiste de l’art pariétal au monde.

Votre dernière claque musicale ?
Damien : Spooky Black, un artiste qui devient connu. C’est une espèce de rap électronique, lent. C’est des petits blancs du Minnesota, de la campagne.
Clément : Tu croises une voiture par jour. Ils font tout eux-mêmes, super ghetto. Mais pas ghetto urbain du tout. Leurs conditions sont ghetto dans le sens qu’ils n’ont pas de grand studio. Mais la musique est pure. Ils en ont rien à foutre d’un format, ils n’espèrent pas plaire, ils n’espèrent pas passer en radio. Ils s’expriment et ça c’est beau. Comme les mecs de la grotte d’ailleurs : c’est une expression qui est pure, qui n’est pas conditionnée, qui n’est pas que produit-produit-produit.

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Quel est votre meilleur spot à Berlin ?
Damien : Salon zur Wilden Renate, un club, c’est là où on a nos studios.
Clément : C’est notre maison… C’est deux anciens immeubles berlinois où toutes les pièces sont reliées les unes aux autres. Il n’y a aucun dancefloor commercial de plus de 200/300 personnes. C’est comme des apparts en fait, tu passes de pièce en pièce avec des décos de plus en plus folles.
D : On a un étage dans ce club où sont nos studios. C’est notre lieu de vie.

Un spot à Paris ?
C : Le Parc des Princes 🙂
D : Le restaurant L’Amarée de notre ami Nicolas Sfintescu, 5 rue de la Fontaine au Roy.

Et à Barcelone ?
D : Chez Cañete ! Tu manges… (Sifflement).
On est plutôt bouffe…

Est-ce que vous avez eu une rencontre artistique un peu folle  récemment ?
Damien : Julien Quentin, un musicien avec qui on travaille actuellement. C’est un pianiste classique de renommée mondiale. Là, on part le rejoindre. On collabore ensemble.
Clément : Maintenant, dès qu’il n’est pas en tournée, il est chez nous au studio. Il arrive avant nous et il part après nous.
Damien : On se nourrit mutuellement. C’est une des dernières rencontres fortes de notre vie musicale.
Clément : Même humainement, il s’est passé quelque chose.

Qu’est-ce qu’il vous apporte ?
Clément : C’est un virtuose du piano classique.
Damien : Mais il ne te fera jamais sentir qu’il est meilleur que toi. Il est très humble. Il est à l’écoute de tout ce que tu peux lui apporter plutôt que de donner une leçon à quelqu’un.
Clément : Et il a soif de découvrir d’autres musiques.
Damien : On lui ouvre des portes.

Et vous allez le faire monter sur scène ?
Damien : Oui, c’est déjà fait. On l’invite quand c’est possible, il a sa propre carrière.

Interview menée par Alexandre

Fils de... Les Fils du Calvaire prochette premier album avec Rester avec toi feat Miss Kittin Gin Fizz avec des Si Clément Aichelbaum Jonathan Illel Damien Vandesande Because Circus Company

FILS DU CALVAIRE
premier album : Fils de…
(Because / Circus Company)

Concert le 4 juin au We Love Green festival

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