Double première ! Vivre enfin les Trans Musicales de Rennes, le festival qui révèle les artistes qui vont compter dans l’année comme : Fishbach, Sônge, Metro Verlaine, Comah, Meute…
Et original : accompagner l’équipe des pages culture du journal 20 Minutes pour suivre le festival en mode journaliste.
#Trans2016 : Fichbach sur toutes les lèvres
Avant même le début du festival, un nom fait déjà le tour les rédac : FISHBACH. C’est elle qui a eu les honneurs, cette année, du spectacle création du festival. Une mise en lumière doublée d’une bonne dose de pression pour l’artiste qui aura droit à tous les regards : des pros aux tourneurs, des journalistes à la communauté d’auditeurs et followers.
Une jeune femme d’une vingtaine d’années qui sourit, rit, assume la pleine détente en interview et qui, une fois sur scène, est tout autre.
Après une mise en bouche débridée avec ROUGE GORGE – sorte de mix entre Jean-Paul Goude, Pet Shop Boys en solo un garçon sans âge qui chante :”Je n’aurais plus jamais froid” et proclame : “Soyons cochons !” – la gracieuse artiste fait son entrée dos au public. Audacieux !
L’invitation est franche et directe avec le premier titre : “Tu vas vibrer”
A l’Air Libre, pendant 5 soirs, FICHBACH accompagné pour la première fois de musiciens, joue, interprète plusieurs femmes à la fois, envoie sa poésie à la face du public. C’est brut, beau, sauvage.
On pense à Catherine Ringer, Lou Douillon (pour la silhouette), une Bashung ou une Christophe au féminin.
Elle magnétise, surjoue parfois, se couche sur scène, fume une cigarette (bad girl) et nous emporte dans un univers teinté de noirceurs (Invisible désintégration de l’univers) de rêveries insolentes (“Je connais le jour de ta mort“), de grands espaces.
Des “mercis” criés dans le public prouvent que la création est réussie. Unanimité avec toute l’équipe de 20 Minutes. Fishbach se prépare à une année 2017 en or.
Un festivalier l’a comparée à Jeanne Mas à la première écoute ! Mais ça c’était avant de la voir sur scène.
“Je suis fascinée !” le cri du cœur d’une attachée de presse (autre que celle de l’artiste) à la sortie du concert.
Une petite marche d’une quinzaine de minutes dans le froid jusqu’au Parc Expo pour assister au grand retour de YUKSEK.
Grosse attente des festivaliers car le trentenaire se produit exceptionnellement avec des guests dont Monika et le groupe HER. Beau casting pour emporter la mise, soulever les bras en l’air et faire oublier les faussetés vocales du producteur à succès. Certains DJ et bidouilleurs devraient s’abstenir de chanter en dehors de leur studio d’enregistrement.
Yuksek profitera de son passage aux Trans pour annoncer que son 3e album sera le dernier. Les tournées à rallonge peuvent fatiguer le commun des mortels. On ne lui en voudra pas.
Metro Verlaine / Con Brio / The Jacques / Leska
Vendredi, c’est une certaine Raphaëlle à la blondeur très Deborah Harry qui nous fait un numéro de charme tonitruant en milieu d’après-m avec METRO VERLAINE.
En interview, son mari et aussi partenaire de scène, sera d’ailleurs très sensible à la comparaison avec la chanteuse du groupe Blondie, alors que sa douce est plutôt comparée à Santa d’Hyphen Hyphen.
Avec ses potes d’Evreux (“le Manchester français”), Raphaëlle nous balance toute sa fougue, en français dans le texte. C’est vif, pas forcément comparable à un groupe existant (très bon point) et ça te prépare à la soirée qui va suivre.
Les Californiens de Con Brio ont fait le show au Hall 9 du Parc Expo. Le chanteur, Ziek Mc Carter a tous les talents : chanteur à voix, charmeur, danseur, acrobate ! Il a fait crier les girls, fait se déhancher les festivaliers quadra, quinqua. Il y a du Mickael Jackson, du Bruno Mars, Justin Timberlake.
Il y a certaines facilités dans le set comme une reprise de Woman’s world, mais peut-on vraiment en vouloir à Con Brio ?
THE JACQUES, venus d’Angleterre, eux, ne peuvent souffrir que de la comparaison avec The Libertines. De vraies gueules, un look rétro indéfinissable. Et un gros problème de peau sur le visage du chanteur, Fin O’Brien, qui n’est pas sans rappeler Pete Doherty. Ca gueule, ça crache sur scène, ça fait de la batterie torse-poil, dissimule ses modestes pecs sous une chemise blanche. Des jeunes bad boys que l’on pourrait tout à fait retrouver au prochain Rock en Seine.
Séquence improbable mais “très distinguée” avec THE BARBERETTES, des ladies venues de Corée du Sud qui assurent question look et reprises acidulées de grands tubes internationaux. Le public rennais a, semble-t-il, fait son effet. Elles répéteront plusieurs fois : “Amazing” entre 2 titres.
Juste après, LESKA envoie du très bon son. A la différence de Yuksek, le duo ne s’aventure pas à chanter. Le show ne peut qu’être euphorique et emballant. Beaucoup de fumée, deux cerceaux de lumière et dance-party dans le Hall 8.
Comah, sensation bogosse / Sônge / Rocky
Début d’après-m avec la rencontre du très jeune talent des platines made in France. J’ai certainement dû être jalousé par les 18,4 K d’abonnés Instagram qui suivent, dans sa tournée mondiale, COMAH et sa belle plastique tatouée, écartée (au niveau des lobes d’oreilles) et musclée sec.
Il revient sur sa première fois : un live de fou au Mexique devant plus de 25 000 personnes alors qu’il n’avait partagé que 2 titres sur le web. Les réseaux sociaux se sont emballés et les tournées ont suivi.
#LesTrans sont une date importante pour lui : la première de son nouveau show annonçant la sortie de son album.
Autre jeune artiste sensation #Trans2016 : Sônge a flashé comme jamais dans les rétines ébahies du public en nage du Liberté. Apparition irréelle : capuche, simplement éclairée par une paire de lunettes que l’on croirait de luminothérapie (l’enquête est ouverte).
Il y a du Santigold dans la voix (M.I.A c’est pour tous les autres médias), du Christine and The Queens dans la mise en scène en solo, du Björk dans l’électro et du Jain dans la pulsation et les rythmiques venues d’ailleurs. Océane Belle venue de Quimper a tout juste signé avec Parlophone. Le début d’un beau succès.
Pas envie de prendre la navette ce samedi soir. Ce sera Bars en Trans pour la team avec EDDY DE PRETTO au look totalement improbable avec ce bonnet de marin et ses mèches blondes se faisant la belle. Un Parisien doué pour les textes et à la rythmique qui donne envie de danser.
La jolie môme de Rennes : Ladylike Lily en live @barsentrans ❤️#barsentrans16 pic.twitter.com/mpw74DtVuE
— Alexandre Sim (@Alexandre_Sim) 3 décembre 2016
Une Bretonne fait son entrée au Gatsby Club. LADYLIKE LILY, au profil très Audrey Fleurot. Une douceur dans le visage et une facilité à partager son bel univers.
Claque de ouf au 1988 Live Club avec ROCKY ! Une décharge de beats qui fait un bien fou. “Quel sourire !” hurlé dans la salle : la chanteuse a l’euphorie contagieuse. Efficacité totale de l’électro, impossible de retenir son corps, il veut danser, se déchaîner.
Band against the wall fait partie de ces titres taillés pour les festivals.
Les Transmusicales de Rennes 2016, c’est :
Les plus :
– les Bretons et Bretonnes qui sont accueillants, chaleureux !
– l’ambiance, la diversité des musiques et des nationalités.
– des révélations tous les jours.
– la fête qui déborde de partout, jusqu’au lieu le plus improbable : le Parc Expo à côté de l’aéroport, loin de tout.
Les moins :
– la navette (payante) pour aller au Parc Expo. Tu te motives les 2 premiers soirs et le 3e, tu finis à Bars en Trans.
– les artistes rebelles qui ne sont pas 2.0 et qui ne pensent pas au référencement Google. Une pensée émue à ceux que l’on trouvera très difficilement sur le net : Rouge Gorge, Canari, Cliché, Volontiers, Chouette…