En avant-première de la sortie de leur nouvel album (le 29 juillet chez Discograph) Angus & Julia Stone s’offrent une tournée d’été passant par La Maroquinerie à Paris, le festival Beauregard et les Nuits de Fourvière. On les retrouvera au Casino de Paris pour deux dates : le 9 et 10 décembre.
Ce vendredi soir, à Lyon, certains hommes osent le port de tongs faisant taire tout risque de pluie, d’autres ne se sont pas changés et portent encore les couleurs de l’équipe de France sur leur maillot ou la joue (soir de match oblige) et plusieurs femmes attendant fièrement un heureux événement prennent place dans les gradins.
À 22h30, les Australiens fendent la nuit noire pour un tour de chant d’une rare beauté.
Quelques gouttes viennent distraire les artistes au bout de la 3ème chanson. “Oh shit it’s raining !” lance Julia amusée. À ce moment, plein feu de lumière sur les spectateurs revêtant leur k-way et autre pancho en plastique. “Vous êtes beaux, colorés” confie la chanteuse mutine.
Le set se poursuit avec des moments d’émotion pure, intimes, délicats. Le groupe n’a rien perdu de son aisance à dresser les poils des avant-bras, à nous faire imaginer une soirée autour d’un feu en extérieur ou bord de mer, très loin de la folie ambiante. L’écoute du public est exceptionnelle, accédant à un rythme serein, parfait pour passer une nuit atypique.
Il est touchant d’être témoins des regards que se portent le frère et la sœur au cœur du concert. Leur complicité n’est pas entamée malgré l’envie de chacun de faire carrière en solo.
Ils sont heureux de partager leurs nouveaux titres et leurs succès en plein air, au cœur d’une nuit lyonnaise définitivement sans étoile dans le ciel.
Le duo arrive aussi à surprendre. En premier avec cette version 2014 de leur tube Big Jet Plane ; nouvelle orchestration et nuances de guitares qui subjuguent. Et ensuite avec la reprise du titre You are the one that I want. La cover du tube extrait du film Grease s’offre un incroyable lifting avec un rythme ralenti, virage slow étourdissant, guitare sèche pour Julia, rieuse.
Suivent And The Boys qui atteint les cieux et le premier extrait du nouvel album, Grizzly Bear.
Le groupe part à la fin de la toute première chanson qu’ils ont composée ensemble, Heart Beats Slow avec un “I‘m gonna miss you” de circonstance.
Nouvelle pluie, cette fois de coussins verts – lancés par les spectateurs heureux – qui viennent parfois frôler les artistes et leurs musiciens. Rires et euphorie contagieux.
Retour sur scène pour deux derniers titres. La nuit lyonnaise leur va si bien que Julia et Angus peinent à partir.
Seule fausse note de la soirée, un spectateur en fosse, qui s’est sans doute tromper de soir, lançant à son voisin :”Ils sont mous du genou !” Il n’a certainement pas vu le même concert que nous.
La soirée avait débuté avec le retour d’Emilie Simon. La trentenaire a présenté quelques titres de son dernier opus Mue (Des larmes, Paris j’ai pris perpète… ) et a pioché dans ses précédents albums pour des titres qui égaient le public (Désert, I wanna be your dog…). Un public étonnamment calme, ou calmé par la défaite des bleus.
Concert sage, un peu trop au goût de certains. On avait souvenir d’un peu plus d’audace quand la chanteuse se mettait aux claviers lors de précédents concerts.
Mais ça n’a rien enlevé au charme de l’artiste dont les chansons Menteuse et Quand vient le jour emportent le tempo.
À noter qu’Emilie Simon est l’égérie du styliste Franck Sorbier dont elle portait une de ses créations ce soir.