Cette semaine, Arcade Fire renouait avec son public français pour deux concerts sold out au Zénith de Paris les 3 et 4 juin. Une nouvelle fois la pleine communion a opéré dès le premier titre. L’attente était fébrile depuis le concert-party du Pavillon Baltard en novembre dernier auquel seule une poignée de privilégiés avaient assisté. Ici encore, le déguisement était le bienvenu. Le public a plutôt bien joué le jeu.
Mais nous connaissons votre interrogation, tout à fait légitime : fallait-il aller aux deux concerts pour autant ?
Nul besoin de faire des circonvolutions, le show offert par Arcade Fire était bien différent d’un soir à un autre. Ne serait-ce que le premier titre. Mardi, début du show par le chantons-hymne phare du dernier album, Reflektor, remplacée le lendemain Normal Person. Dans les deux cas, le public des gradins se lève pour suivre les rythmes de la dizaine d’interprètes sur scène qui court entre deux instruments et changer d’instrument en un éclair. Ensuite des titres communs pour les deux sets : Flashbulb Eyes et la fulgurance intacte de Neighborhood #3.
Les larmes montent aux yeux avec Rebellion (Lies). Au cours de la chanson un des membres nous offrira une chorégraphie très particulière jouant à l’avant-scène avec sa veste, non comme instrument mais comme accessoire. Celui-ci retirera et enfilera sa veste dans une boucle incroyable tout en faisant les choeurs. Le lendemain, il choisira une autre place sur scène pour ce même titre et sera armé d’un tambour.
Suit, dans un enchainement sans baisse de rythme, Joan of Arc avec une Régine Chassage masquée et montée sur podium pour une interprétation tout en mystère et force.
Et puis à nouveaux quelques changements. L’envoutant Rococo, un soir et Crowne of Love, un autre, avec toujours cette accélération finale qui emporte tout sur son passage.
Ces deux concerts permettent de redécouvrir le leader Win Butler qui lâche plus facilement sa guitare, montant sur un retour pour faire réagir les foules. Face à lui, le public ne faiblit pas, bien au contraire et notamment avec The Suburbs que Butler prolongera en faisant chanter la fosse. Très peu de mots échangés entre les chansons, juste quelques attentions et l’essentiel ; la musique.
Ready to start n’en finit plus de faire soulever les bras. Certains amoureux trouveront même une parade pour s’embrasser.
Au cours de la soirée, des interventions sur le podium situé dans la fosse en face de la scène viendront divertir les spectateurs. Un couple de danseurs chemises nouées au dessus du nombril danse sur We exist, un individu au costume pailleté reflète en pleine lumière sur Aflterlife. Et puis, Régine apparaît avec deux squelettes pour un duo incroyable avec Win face à elle de l’autre côté de la salle pour It’s Neve Over (Oh Orpheus).
De retour sur scène pour Sprawl II (Moutains Beyond Mountains), Régine croise le masque d’une licorne dans la fosse qui l’a fait rire. Son sourire ne la quittera plus jusqu’à la fin du concert, éternelle complice avec le public, derrière son clavier.
Une pluie de confettis, Wake up pour finir en chorale générale, les paroles chantées à tue-tête par tous, le groupe nous quitte après 2 heures de set incroyable de puissance et d’énergie. Cette fois, il fallait aussi regarder du côté des instruments à vents, les deux musiciens s’offraient des chorégraphies dans leur coin.
Reflektor Tour poursuit sa route à Londres, aux Etats-Unis et au Canada. Persiste un regret, celui de ne pouvoir les retrouver sur un festival d’été en France.
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