Histoire de tâter de sa superbe après une tournée américaine aussi surprenante qu’éreintante – un extrait du périple est à lire dans le Magazine Roadie.
Un concert sold out en guise de teaser pour les premiers festivals de saison – Le Printemps de Bourges en tête – et la tournée qui s’annonce à rallonge et estivale.
Dans la fosse, ce samedi soir, le gominage-cabotinage capillaire le dispute au bicolore et à la double longueur (dégagé sur l’oreille gauche et en broussaille sur la droite), photos à l’appui.
Des chaussures à paillettes de lolita trentenaire ont été aussi aperçu en bord de scène.
21.30. Paris s’endort en guise d’effeuillage. Le rythme gagne les rangs.
Plus trop envie de parler à son voisin. Les yeux veulent déceler du mystère de l’artiste devant qui tout le milieu sa pâme.
Il y a ceux qui avaient misé sur son potentiel à la première écoute de La Forêt et les autres, qui ont pris le train en marche. Alors que la fumée prend ses quartiers sur scène, le visage du chanteur s’estompe, se dédouble, permettant toutes les projections.
Son profil semble plus doux que celui de l’EP et de l’album. Avec Ljubljana une drôle d’impression d’un retour doucement ludico-mélancolique in the 80’s, époque Les jeunes gens modernes, Jacno, Marquis de Sade et les autres. Brouillard pour le titre Los Angeles. Et là, comme une évidence, le profil du chanteur magnétique prend des airs de Brian Molko de Placebo, époque sobriété capillaire.
Pour l’introduire, l’artiste évoque son amour de jeunesse pour la chanteuse, une certaine Muriel Moreno. Le titre: Quand les champs brûlent de Niagara.
Doux et planant.
Suit le duo avec Dorothée de Koon pour Le mal mon ange.
La Gaîté prend en cet instant un air de club avec débardeurs et pulls noués à la taille, effaçant les derniers atours de l’hiver.
Joy Division et New Order nous reviennent en mémoire comme des flashs.
L’instru joue les prolongations mais, pour beaucoup d’entre nous, c’est trop court. Lescop ne fatigue pas de répéter ce titre devenu une vraie rengaine générationnelle.
Avec notre iPod, on remettrait restart direct.
Le titre laisse place à un silence admiratif, presque inquiétant pour le chanteur. Des exaltés donnent de la voix: Formidable! ou Fais-nous rêver! L’onirisme se fera avec Le Vent. Retour au noir. Premier Rappel.
Fin de partie. Alors que deux garçons s’échangent leur 06 sur l’Iphone de l’autre en sortant de la salle, Lescop crée la surprise en revenant.
Les applaudissements des plus tenaces ont eu raison de la motivation du chanteur à prolonger le bain. Descente de scène, début de chanson cette fois bien calé au milieu du public.
La Forêt en bis repetita et feutrée.
Dernier moment de complicité avant grosse tournée et grande salle parisienne à venir.
Joseph d’Anvers n’a pas quitté la salle. Son sourire laisse deviner que le son de ce soir était à sa mesure.
Les Demoiselles de Rochefort en version dark et électro, ça le ferait.Et la première partie ?
Mort à Vegas, Alerte aux Zombies, les amours du passé… Les textes ont une mélancolie tout adolescente.
AV pour Adrien Viot a une place de choix sur l’affiche car petit protégé du chanteur et aussi coauteur de Tokyo la Nuit.
D’une redoutable sobriété, le chanteur arrive à convoquer toutes ses influences new wave pour des morceaux calibrés.
A suivre en tournée.
LESCOP en tournée et en quelques dates:
Printemps de Bourges, le 26 avril
Les Nuits Botanique à Bruxelles, le 9 mai
Art Rock à Saint-Brieuc, le 17 mai
La Cigale, Paris, le 21 mai
Spéciale dédicace à mon père qui m’a fait découvrir Lescop, bien avant Les Inrocks !
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