“Nous ne sommes que des grains de poussière”
Jacques Higelin
Dernière série de concerts pour le festival Fnac Live 2013 à Paris. Au menu Superpoze, Winston McAnuff & Fifi, Féfé, Babx, Cali, Sophie Hunger et Jacques Higelin.
Avec deux invités surprises: Camélia Jordana et Izia.
La première performance à laquelle nous avons assistée est celle de Mister Féfé qui a littéralement la mis la fièvre aux festivaliers du dimanche.
Coup de chaleur sur scène et dans le public dont une partie a fait volé le tee-shirt. Certains étaient même armés de pistolets à eau.
On cherche la fraicheur où on peut la trouver.
Généreux et vrai showman, le chanteur ne lâche pas le public d’un bout à l’autre du set, le faisant danser, jumper, lever les bras.
Il descendra aussi de scène pour mettre en pratique la séquence drague du 93 avec une festivalière.
Et en profitera pour réaliser son clip en live, à défaut de le tourner avec un vrai budget.
Sortie de scène forcément rincé, Féfé affiche une sacrée banane. Le public, comblé, se remet à chercher l’ombre pour reprendre son souffle.
En backstage, rencontre hallucinée avec un photographe qui avance masqué et qui a pour partenaire un appareil totalement customisé.
Après cette énergie, on pense que Babx aura du mal à garder toute l’attention.
Un premier titre, Despote Paranoïa, fixe le décor pour un tour de chant faire d’envolées, de théâtralité – on croirait parfois reconnaître un Michel Fau – et le chanteur pique l’oreille des téméraires affrontant le soleil.
Un petit compliment: ” Vous êtes beaux, on se croirait au Brésil!” et le concert file à tout rompre, nous invitant à un voyage poétique et nerveux.
Première guest de la soirée : Camélia Jordana accompagne de sa troublante discrétion, le chanteur au piano, pour une chanson d’amour désenchantée: Je ne t’ai jamais aimé.
Ce dimanche est la journée des performances. Et Cali ne va pas démériter pour impressionner les parisiens et leurs amis.
Nous l’avions quitté alors qu’il était au sommet de la notoriété, avec son succès C’est quand le bonheur?
Nous le retrouvons tout aussi joueur mais avec fougue un peu plus retenue. Donc plus touchant forcément.
Dans un de ces numéros, il n’hésitera pas à faire monter les photographes pros pour le shooter sur le hit Elle m’a dit.
Sorti de scène, Cali souffle et sera applaudi par les invités, comme le seront ensuite Sophie Hunger et Higelin.
La seule tête d’affiche féminine de la soirée, la Suissesse, cache sous son visage d’ange une réelle force.
Robe noire, collier de perles et chaussures à talons, on aurait pu croire à une rencontre sage et posée.
Il n’en est rien avec Sophie Hunger qui sait s’inspirer d’une multitudes d’influences pour créer un univers sonore unique et bluffant, entre jazz, world music et pop-rock endiablée.
Une légende fait son entrée sur scène. Jacques Higelin a patienté du retard pris sur l’enchainement des concerts.
Il aura bien du mal à quitter la scène, heureux de partager – il rappellera à plusieurs reprises son bonheur d’être sur scène.
Son Ile au Trésor invite au plus tendre des voyages.
La version de Paris New York joue les prolongations. Le chanteur n’y mettra fin qu’au bout de plus de dix minutes d’intenses échanges entre le public et les musiciens hors pair qui l’accompagnent.
D’un concert à l’autre, Champagne n’a jamais tout à fait la même saveur ni la même poésie.
Cette version-là surprend autant qu’elle émeut.
Higelin offre un dernier titre tout en force accompagné d’Izia.
En vraie furie intrépide, elle monte dans les plus hautes sphères avec son père au piano.
Higelin ne cache pas, à la descente des marches en backstage, qu’il avait peur. Touchant.
ll se laisse approcher. Les invités ne peuvent se retenir à vouloir lui serrer la main, le prendre en photo ou ne serait-ce que pouvoir croiser son regard fatigué mais comblé.
Scène touchante un peu plus loin, dans la cour intérieure de l’Hôtel de ville, quand un tout jeune bambin approche la montagne Higelin. Il lui propose, avec toute sa candeur, une mini-barre chocolatée. Le chanteur ne perd rien de sa capacité à s’émerveiller.
Higelin est une bête de scène. C’est incroyable l’énergie et le charisme qu’il dégage.
Oui Cali à fait son show … médiatique !
A peine le concert commencé depuis quelques minutes Cali fait alors monter sur la scène tout les photographes massés devant. Et voilà qu’il s’offre une séance photo de presque 10 minutes, faisant mettre les photographes en cercle autour de lui en oubliant complétement son public médusé et/ou dégouté devant ce triste spectacle.
Une bonne partie est d’ailleurs partis. Et pour ceux qui restent l’ambiance ne fut pas à l’effervescence durant le concert.
Il faut dire qu’après cet “incident” le chanteur à multiplier les trip perso, zappant qu’un artiste doit être en communion avec son public.
Je ne m’attarderais pas devant sa triste prestation vocale, qui fut réduite au minimum de décibel audible par l’être humain.
Cali a-t-il pété un plomb, pris la grosse tête, ou des substances illicites ? Peut-être un peu des trois …