Le Monastère royal de Brou inspire l’admiration et donne envie de connaître l’histoire fascinante de Marguerite d’Autriche qui a fait ériger ce monument gothique flamboyant pour un homme, le duc de Savoie.
Cet ensemble composé d’une église et de trois cloîtres sur deux niveaux est une exception au sein du patrimoine français.
Une aventure folle qui a conduit un architecte bruxellois en terres de Bourg-en-Bresse au XVIe siècle et un déploiement de raffinement aussi bien en ornements qu’en œuvres d’art.
La mue du Monastère royal de Brou
Ce monument qui a conquis le cœur des Français en 2014 – lors de l’émission de Stéphan Bern – n’est fini pas de dévoiler ses beautés.
La façade est éclatante en plein soleil. La toiture incomparable – qui nous rappellerait les Hospices de Beaune en Bourgogne – est claquante.
Le double gisant de Marguerite d’Autriche couché dans un baldaquin a retrouvé son blanc immaculé avant que celui de son bien-aimé Philibert le Beau bénéficie des mêmes attentions.
De nouvelles salles d’expositions viennent redonner vie à cette figure féminine méconnue mais inspirante. Des portraits, quelques pièces de mobilier, une généalogie impressionnante et ce goût immodéré pour l’art.
Une fascinante personnalité nommée Marguerite
Vous ne connaissez pas Marguerite d’Autriche ?
Ce n’est pas une raison pour ne pas prendre tout de suite la direction de Bourg-en-Bresse et découvrir cet incroyable écrin de pierres.
Marguerite d’Autriche a connu des péripéties : elle a failli devenir Reine de France puis Reine d’Espagne. Un destin qui donne l’impression d’une belle « poisse ». 🙂
Elle trouvera l’amour – il serait réciproque – avec Philibert le Beau, à l’âge de 21 ans.
Son idylle prendra fin 3 ans plus tard alors que son mari meurt.
Inconsolable, elle décide de faire ériger un monument pour accueillir la dépouille de son bien-aimé et le faire prier par des moines.
Cette folie sera réalisée en un temps record, première posée en 1506, les moines s’installeront en 1513. Marguerite supervisera le chantier, à distance, par le biais de plans, maquettes, échantillons. Elle décidera de tout.
Elle ne verra jamais l’édifice terminé, elle décédera avant.
Primitifs flamands. Trésors de Marguerite d’Autriche
Une exposition, jusqu’au 26 août, révèle les beautés picturales qui composaient la collection incomparable de Marguerite d’Autriche.
Pierre-Gilles Girault, administrateur du Monastère, et son équipe ont réuni un ensemble de chefs-d’œuvre venus de toute l’Europe.
Une des pièces maitresses est cet ange gracieux sur fond d’or tenant un rameau d’olivier du peintre Hans Memling. A ses côtés, un Jérôme Bosch en provenance de Berlin qui s’est fait désirer encore peu de jours avant le vernissage.
BONUS 1 : double gisant pour un même homme. Le duc de Savoie est représenté dans la partie haute vivant, yeux ouverts et tenu d’apparat. En-dessous, il apparait en défunt : yeux clos, presque nu, le corps glorieux tel qu’il sera ressuscité.
BONUS 2 : l’architecte Louis van Bodeghem a exigé dans son contrat que lui soit alloué un cheval pour qu’il puisse regagner ses terres bruxelloises.
Monastère royal de Brou
63, boulevard de Brou
01000 Bourg-en-Bresse
Tel 04 74 22 83 83
Résa groupes : 04 74 22 83 83
ouvert tous les jours
sauf les 1er janvier, 1er mai, 1er et 11 novembre, 25 décembre
site officiel : www.monastere-de-brou.fr