25 ans qu’un groupe venu de Glasgow emballe nos synapses de rock et pop. Certains de ses fans (nous) se sont passés en boucle un ou plusieurs de ses singles (Say what you want, par exemple) diffusés en exclu à la radio et enregistrés sur cassette audio. Le groupe nous revient avec un album anniversaire Texas 25 composé de versions sexy soul de leurs hits (enregistrées à New York avec Truth & Soul) et de 4 inédits. Rencontre sans filtre avec Sharleen Spiteri, leader magnétique de Texas, de passage à Paris pour sa tournée promo avant 3 beaux concerts intimes au Folies Bergère en mai dernier et sa prochaine tournée en France.
Assise sur un large sofa à l’étage du restaurant Maison Mère, rue Navarrin, dans le 9e, Sharleen dit ne pas connaître les raisons de cet attachement du public français pour le groupe, si ce n’est la simplicité et l’honnêteté de sa démarche. En revanche, elle sait précisément quand la love affair avec la France a débuté. C’était lors de son tout premier concert à Paris, au New Morning. “Nous ne ressemblions pas trop à des Anglais quand nous avons débuté, c’est peut-être aussi pour ça que les Français nous ont appréciés.”
Et d’enchainer avec la première impression qu’elle a laissé à sa maison de disques qui lança : “mais elle ressemble à un mec !” Elle ne peut s’empêcher de rire.
“C’est vrai que la musique c’est sexy ! Blondie, The Clash et leurs guitares… Maintenant, en Angleterre, aux Etats-Unis, les artistes féminines doivent montrer beaucoup pour vendre et faire parler d’elles.” Un constat qui la mine.
FRANCE
Depuis le premier concert à Paris, le nombre des visites et séjours des Écossais en France n’a jamais cessé. Elle, Sharleen, a même posé le pied un peu plus longtemps à Paris, une année précisément. L’occasion d’apprécier aussi bien notre culture, la bonne chère, le vin rouge – elle n’a pas de réelle affinité avec le blanc, excepté un italien – que le sarcasme made in France qu’elle avoue affectionner particulièrement et qui diffère de celui de son Ecosse natale.
La chanteuse ne joue pas un numéro de charme pour vendre plus d’albums. Elle est directe, pas du tout control freak comme certaines pop stars du moment. La convivialité prend tout de suite avec notre petit groupe de blogueurs invités par Pias France.
Elle aime parler de Françoise Hardy et aussi d’Edith Piaf qui était l’une des dernières grandes chanteuses françaises à chanter depuis le ventre, plutôt que sortir l’ensemble des notes depuis le haut du visage. Avant d’ajouter avoir compris la différence entre les Anglo-saxons et les Français en prenant des cours intensifs de français. Pour l’anecdote, elle se préparait à participer The Voice France, avant que la prod ne change d’avis – Sharleen étant trop cash pour cette émission. Après 4 heures de cours par jour, l’Ecossaise souffrait de la bouche et du visage à trop parler français.
CINÉMA
Elle égratigne au passage les maisons disques “elles n’ont aucune bonne idée !” Pour l’album White on Blonde, c’est elle qui a eu l’idée de faire appel à la photographe de mode Ellen Von Unwerth pour un shooting en robe rouge (glamour) avec pour références le film Cabaret et l’actrice Liza Minnelli.
Malgré une cinéphile immodérée : Paris Texas (Win Wenders), Docteur Jivago, Le Bal des Vampires et plus incongru, deux films français qui l’a font marrer : Le Dîner de cons et Les Ripoux, Sharleen et ses boys n’ont jamais été sollicités pour réaliser une bande-originale de film.
A défaut de cinéma, Sharleen s’offre de beaux acteurs pour ses clips (In Demand avec Alan Rickman, I’ll See It Through avec Jean Reno), mais aussi en duo. Elle aurait adoré s’offrir Johnny Cash pour Start a Family, le single du nouvel album. Son idée a été de faire à nouveau appel à Alan Rickman cette fois pour le chant. Une première pour l’acteur d’Harry Potter qui n’a pas manqué d’enthousiasme pour ce challenge réussi.
FANS
Quand on lui demande quelles ont été les attentions totalement décalées venant de ses fans, la chanteuse n’édulcore rien. Elle a reçu un sachet de poudre blanche – “ce qui représentait une somme quand même !” Elle se souvient d’avoir croisé son double tatoué sur le dos d’une fan qui avait soulevé son tee-shirt pendant un concert pour lui montrer l’oeuvre. Impression très mitigée quand Sharleen a vu son visage tatoué onduler avec les mouvements du corps de son admiratrice.
Et puis une apparition surnaturelle à Lyon – Le Transbordeur, selon toute vraisemblance. Alors que le groupe avait fini sa balance son avant le concert, assis dans la loge, la porte s’ouvre sur un homme au look décalé, chapeau et cape, une bible à la main. Il a eu juste le temps d’annoncer : “j’ai un message !” avant que l’un des vigiles ne viennent l’arrêter dans son élan. Sharleen se souvient encore des doigts qui s’agrippaient à l’encadrement de la porte. “Surréaliste !”
RESEAUX SOCIAUX
Sharleen préfère instagrammer plutôt que tweeter. Elle poste des dessins de sa fille, des photos de son chien, l’actu chaude du groupe et aussi des selfie comme le dernier avec patchs pour les yeux de chez…Chanel. Décalage et second degré pour cette galerie originale suivie par plus de 6 000 personnes.
Par contre pas de compte oiseau personnel, “sinon j’aurais de gros problèmes.” L’hypocrisie n’étant pas son fort – et c’est pour cela qu’on l’apprécie autant – la belle quadra ne pourrait manquer de partager aussi bien ses bonheurs que ces agacements.
TEXAS 25, album anniversaire : 4 nouveaux titres et 8 hits en version Truth & Soul (chez Pias)
En version 1 CD, 2 CD deluxe ou Coffret super deluxe collector avec livre souvenir de photos choisis par Sharleen, vinyle rouge, tirages photos d’art et carte dédicacée
TEXAS en concert à la Fête de l’Humanité 2015, le samedi 12 septembre 2015
AN EVENING WITH TEXAS en tournée en France :
Lyon, Toulouse, Nice, Strasbourg, Marseille,
Texas à suivre sur :
Page FB officielle : texastheband
Twitter : @texastheband
ça c’est du très bon,
25 ans et pas une ride !
Elle est toujours aussi rayonnante Sharleen !