Si vous n’avez pas encore écouté Nour Harkati, vos oreilles ne savent pas encore ce qu’elles ratent. Sa voix vous envoie, entre autre, un soleil radieux, celui de la Tunisie natale de ce garçon qui est arrivé en 2011 en France pour réaliser son premier album Dive.
La chance pour nous est qu’il a préféré Paris – à qui il dédie un très beau From Paris to Love – à d’autres destinations pourtant plus proches de ses références musicales : Etats-Unis, Grande-Bretagne…
Nour a déjà séduit les pays du nord de l’Europe : une tournée en Norvège et la sortie de l’album en Scandinavie et Pays Baltes. Ne tardez pas à vous imprégniez de ses balades gorgées de sensibilité (Deep Water), de groove (Julie) et de beaux paysages (Down to the River).
C’est à partir de l’album Diamonds on the inside que j’ai voulu composer mes propres chansons, jusqu’à 17 ans, je ne chantais que des reprises.
C’était comme un skydive : un plongeon. Je suis arrivé avec ma guitare et une valise. J’ai bénéficié d’une carte de compétences et talents pour venir réaliser mon projet en France pendant 3 ans. C’est un pays où l’on peut facilement s’intégrer en tant que tunisien.
La Tunisie est plus chaleureuse, tout le monde se regarde, A Paris, les gens courent après le métro même quand ils n’ont pas de rendez-vous. Je trouve que les Parisiens sont paresseux humainement.
Brother c’est une chanson écrite pour mon frère décédé en 2005. Il n’y a pas de message à transmettre, je parle de mon frère et mon père.
La discipline. Ma mère partait chanter dans des cabarets, mariages et festivals. Elle est venue chanter à Paris, en Allemagne. Je la voyais toujours se préparer de la même manière, peu importait le lieu, qu’il soit prestigieux ou moins.
J’étais à Nice, en début 2012 avec des amis anglais. Je fredonnais la mélodie que je composais et quelques mots dans un anglais approximatif. Mon pote anglais, Sam, me demandait ce que je chantais et me lance : “j’ai une idée, comme tu n’as pas de texte, si tu essayais d’écrire des phrases qui ont un sens, mais qui ne sont pas reliées entre elles. Chaque phrase a son propre sujet.” La première : je répondais à un pote qui me disait que je n’avais pas d’expérience, la seconde parle d’amour. Et à la fin : “this is like, doesn’t matter what I sing.”
Finalement, cette chanson ne veut rien dire ! Ça peut être choquant, surtout pour des Français qui sont attachés au texte. Même l’arrangement n’est pas standard : couplet, refrain, couplet.
Nous n’avons eu aucun problème pendant ce tournage de 21 heures débuté à 5h du mat. Je ne pouvais pas tourner plus, je devais filer à Paris le lendemain.
C’était pour me changer les idées, de changer d’air, pas forcément pour m’en inspirer.
L’enregistrement s’est fait entre 1 semaine et 10 jours avec 10 titres au départ. Et un 11e titre a été conçue en studio. C’est la chanson Out of control est une histoire complètement imaginée avec comme point de départ le dialogue entre deux amis. L’un qui fume trop et le second est plus sobre. Il est question de réussir sa vie. C’est l’une des dernières chansons que j’ai enregistrée.
Rien que ça, c’est la réalisation de 50 voire 60% de mon rêve.
A la Cigale, face à 1400 personnes (la salle était blindée) j”étais stressé et excité – ça va m’accompagner pendant longtemps. Je voulais tout donner. Je regardais les gens qui me regardaient. Ça m’a chargé en énergie pour la redonner encore plus fort.
EN BONUS : la reprise de Natural Blues de Moby :
Nour Harkati, album DIVE
(Send The Wood Music / Les Editions Hurlantes / Universal Music)
Concerts à venir, suivez la page Facebook de Nour Harkati