Pourquoi le band ELEPHANZ mérite-t-il sa nomination aux Victoires de la Musique 2014 ?
Dès le premier titre, le coeur bat au rythme de la musique. Une merveilleuse idée cadeau pour la Saint-Valentin. Un album sorti en octobre 2013, dynamique et jeune que l’on peut ranger dans la case musique électro mais que les membres qualifient volontiers de pop. Nommés pour l’album Time for a Change , ils vont devoir faire face à Gesaffelstein avec Aleph et à Kavinsky pour Outrun. On entend déjà les critiques des puristes qui s’étonnent de cette classification électro.
Pour leur défense, les deux frères, Jonathan et Maxime Verleysen, avec leur petit look rétro offrent ici un album maîtrisé. On sent les deux Nantais plus à l’aise en anglais qu’en français comme leurs grands frères Pony pony run run ou Aaron.
Nous avons eu un coup de coeur pour Stereo, un son qui a de la puissance, qui sonne, qui claque ! Les deux prodiges accompagnés de leurs potes Clément (à la batterie) et Thibault (à la basse) se sont fait remarquer par la critique dès 2010. Un son propre, des textes simples, qu’on a envie de chantonner l’album fini. Le conseil de la rédac c’est d’appuyer sur Replay.
INTERVIEW de Jonathan pour ELEPHANZ
Louis-Clément : Qu’est ce que vous ressentez à l’idée d’être nominé aux Victoires de la musique si jeunes, c’est renversant ?
Jonathan : On est super contents. L’album est assez jeune et cette nomination n’était même pas envisageable pour nous, ça a été la bonne surprise de ce début 2014. Jusqu’ici nous avons fait de la musique entre nous, sans jamais penser à ce qu’en penserait la presse ou la profession et c’est quelque part une forme d’adoubement de la part des professionnels de la musique. Ça ouvre beaucoup de perspectives pour cette nouvelle année. Ca nous donne d’autres idées pour 2014 et un zeste de confiance en plus!
LC : Vous faites de la pop et vous êtes nommés dans la catégorie meilleur album de musique électro, est-ce un challenge de remporter ces Victoires face à des artistes plus électro, tels que Gesaffelstein et Kavinsky ?
J : A dire vrai nous n’imaginons pas remporter ces Victoires. A côté de Kavinsky, nous sommes des petits poucets ! La nomination a suffit à notre bonheur, et elle a fait tellement plaisir à notre maman !
LC : Votre musique défend-elle une idée ? Est-elle engagée ? Sur quels thèmes ?
J : Je dirais qu’avec ELEPHANZ, on essaie de mettre la chanson au centre de tout, notre musique est engagée derrière cette idée. Dans la production musicale aujourd’hui, il arrive de plus en plus qu’on dilue des compositions assez faibles sous des productions surprenantes et fabuleuses. Ce n’est pas notre culture musicale, et même si ça donne souvent un résultat génial ce n’est pas comme ça que nous aimons travailler. Nous passons énormément de temps à la composition, et l’arrangement qui vient en second nous intéresse moins.
Concernant les paroles de ces chansons, pas d’engagement avec un grand E. Les thèmes sont du domaine de l’intime : la quête de soi, l’amour, la frustration, le plaisir, l’adolescence…
LC : Lors de vos concerts comment faites-vous pour mettre l’ambiance ? Quelle atmosphère créez-vous avec votre public ?
J : Les concerts sont des albums ++ . Tout d’abord, on y respecte l’esprit du disque et ça peut parfois être une petite prouesse tant nous avons enregistré en studio des choses quasiment impossibles à faire en live. Mais autour, nous avons créé des phases musicales et foutraques qui dépassent le format pop qu’on aime sur disque. On s’amuse beaucoup sur scène, on passe d’un instrument à l’autre et on gigote beaucoup !
Depuis la sortie du disque, les concerts ont parfois des allures de Gospel puisque le public reprend certaines paroles, c’est assez nouveau pour nous et c’est très fort et particulièrement addictif.
Tant pis pour les Daft Punk, grands absents de cette cérémonie – et qui ont eu les honneurs des Grammy Awards -et tant mieux pour Elephanz. Place aux jeunes !
Un grand merci au groupe Elephanz qui a eu la gentillesse de répondre à mes questions par mail, malgré un emploi du temps chargé !
ELEPHANZ en concert, c’est le 11 juin à La Cigale, Paris 18ème