Leur Flash nous a enthousiasmé plus que de raison. En live (de la Philharmonie de Paris au Fnac Live en passant par le Trianon) l’empathie que dégage les 5 membres de MINUIT a confirmé qu’ils étaient plus qu’une révélation.
Le Prix du Jury 2015 du concours Sosh / Inrocks Lab en poche, le groupe est à l’affiche du Festival Les Inrocks et en tournée pour présenter son EP 5 titres sorti chez Because à la rentrée.
Simone, Joseph, Klem, Raoul, Tanguy partagent tout. Ils assurent les interviews à 5, sinon rien.
INTERVIEW A 5 VOIX
On a été frappé par votre look très soigné sur scène. C’est rare pour des jeunes artistes !
Simone Ringer : Dès le départ, on avait envie d’être looké. On aime le show et le spectacle donc avoir des costumes, c’est un peu la première pierre à l’édifice d’un concert !
Tanguy Truhé : Même avant de signer chez Because, on était habillé, on se cherchait un style.
Qui tweete dans l’équipe ?
Simone : Tanguy c’est Facebook, et Twitter, c’est moi ! Je découvre, c’est tout nouveau. J’ai pas tout compris encore.
Tanguy : Ça reste obscure un peu pour tout le monde. Ça a été le boulet pendant longtemps, on se le refilait. Et c’est Simone qui en a hérité.
Simone : Facebook c’est chouette pour la promo et annoncer les dates de concerts. C’est quand même différent que de distribuer des flyers à l’époque, d’avant les réseaux. Avec FB, beaucoup plus de monde est au courant.
Tanguy : Avec l’effet de masse, ça peut aussi passer inaperçu. Les gens peuvent être frileux de recevoir une invit. FB C’est un super outil. Mais les autres moyens comme le street art ou les flyers, ça reste efficace, car il y a un contact réel.
Comme myspace, tout le monde en avait un, ce qui annulait l’effet bénéfique.
Simone : J’avais un Myspace, mais je faisais pas de musique ! 🙂
Joseph : Avec Internet, on a beaucoup plus de paramètres à gérer.
Vous devez donner plus !
Simone : C’est une espèce de sport.
Vous devez aussi penser à la photo souvenir !
Simone : Parfois, on en a envie. Parfois il faut y penser.
Raoul Chichin : C’est un paramètre de plus à gérer.
Êtes-vous optimistes par rapport au milieu du disque ?
Simone : La vente d’album, c’est mort !
Klem Aubert : Il y a de plus en plus de salles de spectacle qui s’ouvrent. On repart un peu en mode 70’s ; à partir en camion, en concert et à aller vendre des albums. Ce qui me plait c’est le live.
Tanguy : Le disque, c’est un objet de merch’. (merchandising).
Klem : On dirait que le CD sert finalement de promotion au live et c’est plutôt cool.
Raoul : Muse a vendu plus de places de concert que de disques en Angleterre, une première depuis les années 70.
Tanguy : On revient à l’époque des Sex Pistols. Ils sortaient un CD après le live. Et on est dans ce type de prod. Le public te découvre d’abord en concert et après ils viendront acheter ton CD.
Klem : Mais on est assez optimiste malgré tout !
Les dates de live sont à la hauteur de vos attentes ?
Simone : On a un super accueil. On a senti les gens chaleureux et bienveillants à chaque fois.
Joseph Delmas : J’avais assisté à des lives de groupes qui avaient mauvaises presse, comme les baby rockeurs français. Ils montaient sur scène et se faisaient huer. On n’est pas dans cette position. Mais on pouvait se dire que parce que “fils de”, le public puisse prendre mal notre projet.
Anecdote de tournée ?
Simone : Aux Nuits Secrètes, on a vu Jeanne Added en live. Je la connaissais de nom et j’ai été hyper touchée. J’ai trouvé son live très intense.
Klem : On a été souvent en concurrence avec elle. Notamment pour Deezer.
Et on s’est retrouvé sur plein de festivals aussi. On se suit un peu.
Est-elle bienveillante aussi vis-à-vis de vous ?
Klem : Oui ! Elle était surprise du reste de notre set, connaissant notre single.
D’autres rencontres fortes ?
Joseph : Les rencontres qui m’ont le plus marqué c’est souvent avec des gens qui ne sont pas artistes. Le public, par exemple, sur des plus petits festivals et qui vient te donner ses impressions à chaud après le concert.
Klem : Pour moi, ce sont les gens avec qui on bosse en tournée. On a une super équipe et on a de la chance. Ils font plus que leur boulot, car ils sont motivés par le projet.
J’ai lu que tout le monde compose et une seule écrit, Simone. Quelle est l’ordre : la musique avant d’écrire ou l’inverse ?
Simone : La musique va me parler, va me mettre dans une ambiance.
Avant, j’écris des petites notes à droite à gauche mais c’est surtout après que tout se passe. Je reviens parfois dans mes carnets où j’écrivais y’a deux ans, pour piocher.
Mais ça part toujours de la musique.
Flash a été un morceau efficace dès le début ?
Simone : Une fois qu’on a trouvé le riff et on a tout de suite “flashé”.
Raoul était à la guitare, ensuite l’un a dit on le fait au clavier. C’est chouette de voir l’évolution d’une petite chose.
Joseph : Le morceau n’a pas beaucoup changé depuis la maquette.
Un accident au cours de l’enregistrement de l’EP ?
Klem : Sur les Berges, en live c’est très différent. Il faut préciser qu’on l’a d’abord joué en live avant de l’enregistrer.
Raoul : En fait, on n’arrivait pas à retranscrire l’énergie du live.
Klem : Et on en a fait un tout autre morceau, avec une autre énergie, un autre ressenti.
Recule est un morceau qui tranche dans votre live. Comment a-t-il été composé ?
Joseph : J’avais trouvé la base des accords au piano. Je cherchais quelque chose de différent. Et j’avais dans l’idée une longue montée en puissance. Ça ouvrait à une atmosphère libre. Je l’ai ensuite fait écouter à Simone, chez moi, au piano. Et tout de suite, ça lui a fait monter des paroles.
Simone : C’était aussi le mood dans lequel j’étais. Les idées qui me trottaient en tête.
Et c’est un morceau important dans le live.
Raoul, Simone, avez-vous pensé, même une fraction de seconde être anonyme, de ne pas mentionner vos noms ?
Raoul : Ça te passe forcément par la tête. Mais on s’est dit que c’était inutile.
Simone : On est fiers de notre nom. J’ai toujours été Simone Ringer. Y’avait peut-être quelque chose de naïf.
En fait, j’y ai pensé après, à la sortie du single. Je me suis dit : “peut-être que j’aurais dû changer de nom.” Mais c’était trop tard. 🙂
Votre dieu de la musique, qui vous a poussé à faire de la musique ?
Klem : Mickael Jackson parce que je l’ai découvert super tôt. Il m’a ouvert les oreilles avec Dangerous, le premier album que j’ai eu et après j’ai enchainé.
Tanguy : Miles Davis. Avant, je faisais de la musique surtout pour m’occuper. Musicalement, notamment le morceau Jean Pierre m’a beaucoup marqué.
Simone : Ce n’est pas un artiste en particulier qui m’a donné envie de faire de la musique. Je citerai forcément The Beatles qui m’ont bercée, qui m’a apporté beaucoup d’émotions durant ma jeunesse. Des artistes qui restent et me nourrissent au quotidien.
Joseph : Je ne sais pas si je suis monothéiste ! 😉 Jimi Hendrix m’a marqué très tôt. Et puis commençant la guitare aussi. Et le personnage aussi m’attirait beaucoup.
Raoul : J’ai commencé la musique à cause d’AC/DC et l’album Black in Black. Je me rappellerai toujours que c’est mon père qui me l’a fait écouter. Et notamment le titre Hells Bells et le solo de guitare qui m’avait scotché. Je devais avoir 9-10 ans. C’est de là que j’ai commencé la guitare.
J’écoutais aussi pas mal Marilyn Manson, Jimi Hendrix…
Une chanson pour pleurer ?
Simone : Rock n Roll Suicide de David Bowie, époque Ziggy Stardust.
Raoul : One repris par Johnny Cash. Et Hurt aussi. L’album de reprises est incroyable.
Joseph : Un mec que j’ai découvert y’a pas longtemps. Pierre Lapointe ! C’est pourtant pas un style de musique qui me parle d’habitude mais la chanson : Je déteste ma vie. Le morceau est très juste. Pas trop dans le pathos mais touchant.
Klem : Debussy. Parce que ce sont des émotions que l’on n’a pas l’habitude d’avoir.
Tanguy : Avec le temps de Léo Ferré. Je suis en plein dans l’intégral maintenant.
Une chanson pour danser ?
Tanguy : Off the wall (Michael Jackson) tout l’album ! 🙂
Joseph : Thriller, quasiment toutes les chansons.
Simone : Rapture de Blondie
Raoul : Dr Beat de Gloria Estefan
La cover pour la scène est prête ?
Simone : On a fait plein d’essais de reprise.
Tanguy : Nous n’avons pas réussi à sublimer un morceau que l’on aime, à mettre notre couleur.
Simone : C’est là, la difficulté. Et le gros challenge. Parfois, il vaudrait mieux prendre une chanson que l’on n’aime pas trop.
Klem : On cherche une chanson qui plairait à tout le monde dans le groupe.
Tanguy : On a essayé Rapture de Blondie.
Simone : Oui, mais c’était carrément moins bien que l’original ! 🙂
Il faut, en tout cas, savoir faire le deuil de la chanson originale pour l’emmener ailleurs.
Une leçon de vos parents musicos ?
Klem : Déjà, on nous a laissé faire ce que l’on voulait : de la musique. Et la confiance des parents est très importante.
Joseph : Faire de la musique dans l’échange avec les autres et non dans la compétition.
Raoul : J’ai le souvenir de mon père, en tant que guitariste : apprendre la rythmique, être un bon “rythmicien” avant de se lancer dans un solo de guitare. J’adore être en solo, c’est donc une très bonne leçon !
Joseph : Mon père m’avait dit ça aussi : “le rythme c’est 80% et la mélodie : 20%“.
MINUIT
EP Minuit (CD et vinyle)
(Because Music)
Flash-toi sur le site du groupe : www.minuitmusic.com
en concert et tournée 2016 :
17 mars : Reims
18 mars : Cannois
19 mars : Saint Saulve
22 mars : Yzeurespace
23 mars : Saint-Etienne
25 mars : Le Mans
26 mars : Montluçon
31 mars : Ris Orangis
1er avril : Annonay
2e avril : Mâcon
8 avril : Castres
9 avril : Nîmes