Attendu après une communion générale en plein air au festival Rock en Seine en août dernier, Warpaint avait retardé son retour à Paris prévu en novembre et repoussé de quelques mois. Ce lundi soir, les 4 girls de Los Angeles ont donné un show maitrisé, lumineux et grisant dans un Trianon sold out, alors qu’elles viennent tout juste de dévoiler un titre inédit sur le net : I’ll start Believing. Report
Dans le public, un quinqua à queue de cheval grisonnante (qui ne quitte pas son sac à dos vissé sur les épaules) joue des coudes avec deux trentenaires qui shazament Kraftwerk : “C’est qui ça déjà ?” et parlent Guerlain.
Un peu plus loin un autre trentenaire fait sentir son t-shirt à une fille qui l’accompagne après avoir enlevé son pull. Sexy, non ?
Pendant ce temps, un vigile inspecte les rebords du balcon avec interdiction de poser son verre de bière alors que juste en dessous, les fans de la fosse arrivés tôt shootent la setlist du concert à venir. No surprise… Une quadra portant un t-shirt de Madonna version Mr Brainwash se rapproche de la scène.
La pochette grand format du dernier album éponyme de Warpaint se déploie en fond de scène, quelques guirlandes lumineuses mono couleur sont allumées juste avant l’arrivée du groupe. Un “Go on stage !” hurlé de bon coeur dans le public et le groupe fait son entrée.
“I let go, I wanna get into it”
Les retrouvailles avec le public parisien se font sur le titre Warpaint. Les Américaines surprennent quand on se souvient de leur participation à Rock en Seine. Emily apparait plus fashion que jamais en petites bottines, pantalon gris taille haute et pull fin moulant, alors qu’on l’avait quittée l’été dernier avec un tee-shirt sans manches et les cheveux décolorés. Un clin d’oeil à la Fashion Week parisienne ? La silhouette est dessinée et les cheveux domestiqués avec un serre-tête original. Plus de mèches rebelles qui viendront masquer ses traits pendant le show.
Mais la décontraction n’est pas oubliée pour autant : batterie en chaussettes blanches pour Stella, et sweat à capuche pour une Jenny aux cheveux blonds rehaussés de rose.
Définitivement, il y a un Warpaint looké “roots” pour les festivals et un Warpaint plus apprêté pour les salles, ce qui n’est pas pour déplaire les fans dont nous faisons partie. Les photographes des premiers rangs se sont régalés !
Un “merci” timide en fin de titre, suivi d’un “trop choux” entendu dans la fosse. Les premières notes d’Undertow réjouissent, ça commence légèrement pour finir par une montée progressive donnant à Emily l’occasion de belles envolées, comme une course sinueuse sur les hauteurs de L.A, en bolide ou en rollers. La bassiste Jenny en profite pour lever un manche de son sweat entre 2 chansons pour une meilleure prise en main de son instrument.
Suivent No Way Out, Composure, titres un peu plus rugueux mais tout aussi troublants.
Petite boutade, pendant que les girls s’accordent : “on était ce groupe qui prenait 5 minutes entre chaque chanson.”
Love is to Die méritera une reprise après un petit couac en ouverture. Les musiciennes rient et reprennent le rythme pour à nouveau enflammer le public avec le lancinant refrain : “Love is to die, love is to not die, Love is to dance !”
Il y a un côté presque chamanique dans cet appel aux hauteurs musicales, les yeux d’Emily se ferment, son visage opère une chorégraphie légère. Quand Theresa vient ajouter son filet de voix, ont atteint des dimensions quasi inconnues. Fascinant !
Musiciennes inspirées et généreuses, Emily, Theresa, Stella et Jenny offrent des parties d’instru de pure intensité, comme cette intro à Keep it Healthy ou ce final sans fin pour Elephant.
Fin de la première partie du show avec 3 titres du tout premier EP sorti en 2009 : Elephant, Burgundy et Krimson. Des chansons plus rares, d’autant plus sur scène à Paris et tout aussi emportées par la fougue du groupe.
Reprise avec deux dernières chansons : Biggy qui peut surprendre par sa douceur, sans passage en force, et Bees terminant le show par une sorte de tourbillon vocal frôlant l’hypnose. Emily en profite pour saluer son serre-tête, véritable partenaire de scène, permettant cette fois au public d’avoir plus de prise sur son visage.
Warpaint sait emmener son public vers des sensations aussi bien planantes que déconcertantes de poésie et de magnétisme. A retrouver très vite en live à nouveau sur le sol français.
Warpaint : dans les bacs l’album éponyme Warpaint
Et à télécharger sur les plate-formes (Itunes…) le titre inédit I’ll Start Believing avec une version longue de No Way Out