MY FAIR LADY la comédie musicale qui a tenu le haut de l’affiche du Théâtre du Châtelet en 2010 est de retour pour combler le plus grand nombre de spectateurs.
Le spectacle de fin d’année idéal pour les foreigners à Paris et les passionnés de grands shows avec supplément d’âme.
Vous vous demandez – et c’est légitime – si ce spectacle pourrait plaire à l’hipster que vous êtes ou que vous tendez à devenir ?
Vous êtes plus habitué aux concerts de rock en sous-sol ou aux bars à cocktails entre potos ?
Et la perspective d’avoir un programme tout rose sous le bras à votre entrée en salle vous fait frissonner plus encore que de perdre accidentellement votre barbe de 3-4 jours ?
Contre tout attente, My Fair Lady va titiller votre oreille anglophile. Les accents nombreux – mélange de classes, d’origines – sont un vrai exercice, de phonétique que ce soit pour Eliza, la vendeuse de fleurs et que ce soit pour les spectateurs.
De plus, votre petite amie ne va pas bouder son plaisir : c’est girly, c’est glamour et romantique. Rajoutez à ceci l’ombre d’Audrey Hepburn – l’actrice a interprété le rôle au cinéma – qui plane sur cette production de très haute volée et le nom d’un metteur en scène amoureux des drapés, rideaux imposants, perspective et profondeur de champs.
Le coeur de votre belle va chavirer et votre coeur sensible sous vos airs de garçon indifférent.
Le talent du metteur en scène Robert Carsen est aussi bien de savoir imposer une scénographie forte et spectaculaire – kitsch au premier coup d’oeil, seulement – que de favoriser le décalage et les aspects burlesques de la partition.
Et puis l’histoire n’est pas si désuète que le laisse présager le pitch. Une jeunette des quartiers populaires se transforme en une jeune femme du monde raffinée grâce aux talents du professeur Higgins. Bien au-delà de l’éternel mythe de Cendrillon, l’histoire oeuvre à révéler les contradictions de chacun.
La performance de la soprano Katherine Manley ce soir-là, est assez subjuguante. Alternant le phrasé populaire et argot et la pleine maîtrise de la langue de Shakespeare, c’est un rôle en or pour toute chanteuse talentueuse. Face à elle le chanteur Alex Jennings compose une interprétation à la fois tonitruante et délicate de ce professeur aussi bien autoritaire qu’audacieux.
Toutefois, malgré nos arguments, vous craignez que votre charme pâtisse face à la gueule d’ange du prétendant de la jeune femme, interprété par le ténor Ed Lyon.
C’est vrai qu’il y a de quoi s’enfoncer dans son siège lors de ses apparitions. Et vous vous rendrez vite compte qu’il n’est pas nécessaire de solliciter l’aide d’une paire de jumelles pour juger de son charisme.
Cependant rassurez-vous sa présence sur scène est limitée à la fin du premier acte et quelques scènes du second.
Le soir de la première, il n’est pas rare de croiser des spectateurs présents à la création en décembre 2010.
Des spectateurs-trices comblés une nouvelle fois par cette production française.
MY FAIR LADY
jusqu’au 1er janvier 2014
au Théâtre du Châtelet
Place du Châtelet
75001 PARIS
Musique : Frederick Loewe
Livret et lyrics : Alan Jay Lerner
Direction musicale : Jayce Ogren
Orchestre Pasdeloup
Mise en scène : Robert Carsen
Décors : Tim Hatley
Costumes : Anthony Powell
Chorégraphie : Lynne Page
Lumières : Adam Silverman
Dramaturgie : Ian Burton
Interprétation
Eliza Doolittle : Katherine Manley en alternance avec Christine Arand
Henry Higgins : Alex Jennings
Colonel Pickering : Nicholas Le Prevost
Alfred P. Doolittle (jusqu’au 28/12 incl.) : Donald Maxwell
Alfred P. Doolittle (du 29/12 au 01/01/14) : Phillip Joll
Mrs. Higgins : Caroline Blakiston
Freddy Eynsford-Hill : Ed Lyon
Mrs. Pearce : Lee Delong
Moi j’ai adoré http://www.paris-envie.com/fair-lady-wish-list-4/