La Nuit Blanche 2018 se déploie en 4 belles constellations : Ile-Saint-Louis, Invalides, La Villette et Porte Dorée.
Il sera possible de voir un geyser urbain, de redécouvrir la Géode magnifiée par un jeu de lumière et de fumée, de vibrer avec des danseurs sous un préau de lycée, de passer une nuit au zoo ou encore de manger des bonbons bio. Une démonstration de roller-derby est prévue entre les Petit et Grand Palais.
Il ne sera pas possible de tout faire, de tout voir.
Mais ce qui est certain c’est qu’en accueillant des artistes émergents, la Nuit Blanche 2018 va être encore une fois surprendre et décevoir sans doute par endroit, enchanter, déconcerter et repenser l’art contemporain.
Geyser urbain, boule à facettes à la Villette
Geysa de Fabien Léaustic nous fait faire un bon direct en Islande. L’artiste arrive à nous émerveiller en reproduisant ce que l’une des choses les plus fascinantes que la nature produise.
Il s’agit bien d’un immense geyser en pleine zone urbaine, à deux pas de la Cité des Sciences et de l’Industrie. Le spectacle de ce lâcher d’eau mélangée à de l’argile rouge est fascinant. Petits et grands ne peuvent quitter cette installation des yeux – elle aura demandé plusieurs mois de conception. Il y a l’attente, plus ou moins longue selon son degré d’impatience et la révélation sonore et visuelle.
Juste à côté, la Géode se transforme en boule à facette magnifique avec faisceaux de lumière démoniaques, brouillard de fumée et fond sonore qui ferait penser à une rave party. Là aussi la fascination est totale face à l’installation de Tremess nommée Wardenclyffe.
La Villette est en fête avec des derviches tourneurs, des concerts dans l’ensemble des salles : Théâtre Paris-Villette, Trabendo, Zénith, Folie et même piscine Rouvet.
Nuit au Zoo, tournée de bonbons bio, danse sous un préau
Le commissaire de la Nuit Blanche 2018, Gaël Charbeau parle avec passion de ce qui va se passer au Parc Zoologique de Paris, ce samedi et des œuvres de Philippe Duesne et Laurent Le Deunff.
Il pensait qu’il serait difficile d’ouvrir ce lieu aux visiteurs. La réponse du vétérinaire a été pour le moins inhabituelle.
Les pensionnaires qui dorment ne seront pas déranger. Et les animaux nocturnes s’ennuient. Ils ne voient personne, “ça va les stimuler !”
Attendez-vous à une déambulation sonore, lumineuse, intrigante, qui vous conduira à une révélation en fin de parcours, si vous en avez la curiosité.
A quelques mètres, le Palais de la Porte Dorée accueille le travail de Benjamin Loyauté qui avec L’Expérience de l’ordinaire nous invite à un voyage assez intriguant. Il est question de “machine à dispersion à la manière de moulins de prières”, de confiserie bio reproduisant une petite idole. Il sera possible d’emporter une boite de bonbons, après s’être frotté à ses différentes propositions.
Toute autre expérience au Lycée Élisa Lemonnier. Ici, ce sont les corps qui se révèlent. Danseurs pro et amateurs se mélangent pour une chorégraphie de Eric Minh Cuong Castaing. La proximité des danseurs crée une vraie puissance, on se sent porté par cette énergie. On aurait presque envie de participer à ce mouvement collectif.
Soulèvement, ping-pong sur une voiture et danse bug
Dans la constellation de l’Ile Saint-Louis, le Soulèvement d’Ugo Schiavi joue sur l’anachronisme entre la reproduction d’éléments de sculptures relevé sur la Place de la nation et des figures contemporaines. On ne sait pas si nous sommes face à un chantier ou une ruine sur le Parvis de l’Hôtel de ville. La proposition de ce jeune artiste, 31 ans, fait sens dans le contexte actuel.
Dans l’Hôtel de Ville, il sera possible d’assister à un défilé, celui orchestré par Maroussia Rebecq. Ça nous changera de Saint Laurent et Chanel !
La Cité internationale des arts accueille plusieurs propositions artistiques. Une table de ping-pong pour trouver enfin une vraie utilité à sa voiture, une sculpture énigmatique qui interroge le rapport entre l’animalité et l’humanité.
Et une compagnie qui fête son premier anniversaire. Les membres de Suzanne se sont rencontrés lors de la Nuit Blanche 2017 en dansant pour le chorégraphe Olivier Dubois.
La Bibliothèque Forney ouvre exceptionnellement ses portes en pleine nuit pour inviter l’artiste Ugo l’Ahelec à une composition particulière interrogeant aussi bien le rituel lié à la mort que le spectacle. Theatrum Doloris, A burning stage est une sorte de scène vidée de toute présence humaine.
Enfin, 18 trombonistes vont faire résonner le Collège des Bernardins qui fête ses 10 ans. Ils seront en dialogue avec la création d’Abdelkader Benchamma qui a dessiné à même le sol.
Nuit Blanche 2018
PARIS
samedi 6 octobre 2018
site officiel : quefaire.paris.fr/nuitblanche