La Compagnie Rat The Pack nous embarque dans un spectacle hybride qui allie arts du cirque, chorégraphies, références cinématographes et bande-originale hip-hop. Speakeasy en envoie et ne laisse aucun répit aux spectateurs pris par le rythme des musiques de Chinese Man.
Deux dates exceptionnelles à la Cigale, Paris, les 23 et 24 mars.
Un mafieux et son garde du corps, une pin’up glam à mort, une jolie poupée version Betty Boop, un barman fou et un électron libre, un brin anarchiste. Le cadre film noir US des années 30 – avec quelques variantes – est planté.
Les hommes portent fier chemise blanche, pantalon, veste et gilet. Ces dames sont élégantes à souhait. On imagine les contraintes que ça peuvent engendrer ces habits de scène pour leurs mouvements. Mais rien n’y paraît.
La Cie The Rat Pack joue la carte de la putain de classe pour assurer son show.
Voltiges, portées à grands renforts de muscles, mat : les numéros sont prenants et ne souffrent pas de longueurs. On va à l’essentiel.
Le jeu de balancier entre la gracieuse voltigeuse (Clara Huet) et le garde du corps, (Guillaume Juncar) qui la retient de tout le poids de son corps avec une agilité déconcertante est bluffant.
Rivalités et complot se traduisent par des bagarres derrière le bar et autres cascades relevées sur la piste.
Speakesasyest un savant mélange de force, de technique, d’action et d’humour. Les membres de la compagnie ont un talent fou.
Il manque sans doute le numéro qui nous clouerait vraiment à nos sièges. Mais la soirée n’en est pas moins savoureuse.
Speakeasy
par la Cie The Rat Pack
Mis en scène : Régis Truchy Avec Vincent Maggioni, Andréa Catozzi, Clara Huet, Ann-Katrin Jornot, Xavier Lavabre, Guillaume Juncar musique originale : Chinese Man
Deux dates exceptionnelles les 23 et 24 mars 2019 à 19h
à La Cigale
1210 boulevard de Rochechouart
75018 PARIS
et du 11 juin 2019 au 10 août 2019
du mardi au samedi à 19h30
au Palais des Glaces
37 rue du Faubourg du Temple
75010 PARIS
Faut-il nécessairement choisir entre rêve et vie ? Au final, l’un et l’autre ne restent qu’une question de désir… Un rêve d’Italie au Musée du Louvre présente celui du Marquis Campana. Un homme dont la passion dévorante lui a permis de constituer une des plus importantes collections privées du XIXème siècle.
Dispersée aujourd’hui, cette collection a servi à étoffer de nombreux musées dont celui du Louvre ou de l’Ermitage de Saint-Saint-Pétersbourg. Comme un hommage, ils s’associent afin de nous livrer un rare et magnifique aperçu d’un héritage sans égal.
La volonté d’un homme
Le marquis Giampetro Campana a eu la chance de vivre dans une période de pleine effervescence, propice aux explorations archéologiques. Il est totalement fasciné par l’aspect pédagogique mais également par la mémoire intrinsèque de ces découvertes. C’est pourquoi il sillonne très tôt l’Italie afin de rassembler des œuvres en tout genre. Son désir est d’offrir une vision globale de l’art italien.
Il s’agit pour lui d’un vaste projet culturel mais également politique. En effet, dans une nation encore divisée, il cherche à unir ses habitants grâce au génie de leur patrimoine riche et foisonnant. Il finance alors ses propres fouilles archéologiques mais ce n’est pas suffisant. Profitant de son poste de directeur du mont-de-piété à Rome, il agrandit assez rapidement sa collection, de façon plus ou moins légale…
Attisant les jalousies, le marquis est arrêté et emprisonné en 1857. S’organise alors une vente historique de plus de 12 000 pièces ! De nombreux pays se portent acquéreurs dont la France, la Russie et la Grande-Bretagne.
Ironie du sort : c’est au même moment qu’a lieu l’unification italienne. Bien que la finalité n’était pas celle désirée, le rêve de Giampetro Campana se réalise d’une certaine façon…
Des goûts éclectiques
Vous l’aurez bien compris, le marquis est un collectionneur boulimique, que tout passionne. Ainsi, son immense collection se caractérise par sa diversité dont voici un petit aperçu…
Tout d’abord les vases antiques. À eux seuls, ils fournissent une encyclopédie de la céramique et de la peinture sur vase. Ensuite, de nombreuses terres cuites avec statues, urnes funéraires ou plaques à décor figuré. D’ailleurs, Giampetro Campana en était tellement friand qu’il les a rebaptisées les «plaques Campana» !
Les bronzes honorent les objets du quotidien tels que miroirs ou figurines, mais aussi de nombreuses armes. Elles évoquent au marquis les exploits des guerriers italiens. Quant aux sculptures antiques et de la renaissance, nombreuses et variées, elles tentent de rivaliser avec les grandes collections romaines des Borghèse ou des Ludovisi.
Les peintures sont particulièrement représentées. Se mêlent alors toutes les époques, techniques, formats ainsi que l’évocation des différentes écoles régionales (toscane, florentine, Italie du nord…).
Les bijoux et monnaies montrent à l’Europe la virtuosité des orfèvres de la péninsule. Les verres ne sont pas en reste avec des vases à parfum, des coupelles… Autant d’objets préfigurant les plus belles créations de Murano. Nous sommes également surpris par de magnifiques majoliques, faïences typiques de la renaissance italienne.
Et, enfin, les objets de curiosité. Totalement inclassables et surprenants ! Fragments de mobiliers, épingles, instruments de musique mais également de plaisir…
En arrivant, une citation un peu présomptueuse attise la curiosité. Pour autant, après avoir visité cette exposition, nous ne pouvons que la partager…
« C’est une histoire belle comme une légende que celle de la collection Campana et pourtant une histoire vraie… »
L’année 2019 débute par une cure d’optimisme qui célèbre l’humain. Les Invisibles est le regard d’un homme, Louis-Julien Petit, posé sur des femmes qui en aident d’autres. Des femmes qui font de leur vie un combat pour tenter de sauver la vie d’autres, en difficulté. Les Invisibles est un film d’une sincérité désarmante et nous happe dès les premières minutes.
L’audace de Louis-Julien Petit
Louis-Julien Petit nous fait rencontrer des femmes à la rue, sans domicile fixe, sans ressource et aux vies chaotiques.
Elles sont aidées par d’autres femmes via un centre d’accueil, L’Envol. L’équilibre est précaire, le soutien des pouvoirs publics vient à chanceler. Pourtant, la détermination de l’équipe de travailleuses sociales va réveiller et révéler les destinés de chacune.
D’ailleurs, on comprend assez vite que les quatre comédiennes de l’affiche sont face à des non-professionnelles. C’est toute l’audace du réalisateur ayant réussi une alchimie parfaite et sans répétition.
Non sans malmener quelque peu une de ses comédiennes : Audrey Lamy.
Après sa rencontre avec Louis-Julien, la comédienne a avoué qu’elle attendait le moment de répéter. A défaut, elle a fait appel à une répétitrice pour assurer ses « deux pavés de texte », le premier jour de tournage.
Une fois arrivée sur le plateau, Louis-Juiien lui balance : « Tes deux pavés c’est de la merde. Tu me réinventes tout. On tourne ! »
Ce qui n’a pas déplu à Corinne Masiero qui lance : « je m’en fous ! » quand on lui demande si elle se prépare pour les rôles. Elle préfère faire confiance aux réalisateurs. “J’aime être surprise par ce qui se passe, par les autres.J’aime les accidents. Et on a été servis ! :-)”
Et le résultat est incroyable. Aucune fausse note. Un accord parfois entre toutes ces femmes mises en lumière par un homme.
Et la révélation de personnalités incroyables comme Adolpha en tête.
Noémie Lvovsky a été touchée par “le regard aimant de Louis-Julien, sans hierarchie.” Les comédiennes non-professionnelles “étaient portées par ce regard. Il y a eu une très très grande camaraderie.”
Ornette a commencé comme musicienne en accompagnant sur scène Micky Green, Arthur H ou encore Alain Bashung. Après son premier disque Crazy et la chanson éponyme qui est encore sur toutes les lèvres, Ornette a proposé plusieurs projets comme un album de jazz autour de Nino Ferrer et deux EP’s.
La trilogie prend fin avec la sortie de Sometimes I Feel et du très beau clip qui l’accompagne. Rencontre avec une artiste peu conventionnelle, qui se sert d’Internet depuis bientôt 10 ans pour nous faire découvrir son univers musical.
INTERVIEW
USOFPARIS : Ton premier disque est sorti en 2011, que s’est-il passé pour toi depuis ?
ORNETTE : Début 2012, il y a eu l’EP Crazy Friends. J’étais en tournée jusqu’en 2013. Comme on ne pouvait pas tout de suite enchaîner avec un album, je proposais tous les mois une chanson en téléchargement gratuit (Ornette’s 13). J’ai mon studio, j’ai toujours été très indépendante. C’est très frustrant pour les artistes, les auteurs-compositeurs, car le temps de production est très long. J’avais besoin d’un peu de légèreté, ça me permettait de proposer des choses. Internet m’amuse beaucoup, cela permet d’avoir une liberté. Mon label a fait faillite. Il a été racheté plusieurs fois, donc c’était compliqué d’avoir les équipes et de rencontrer les gens pour travailler sur un projet. Ça ralentit beaucoup le processus.
Internet est devenu une belle plateforme d’expression pour toi. Tu as proposé pas mal de choses, depuis la sortie de Crazy.
La période en label a été très intense, l’album a très bien marché. Le rachat du label a tout changé pour moi. Ça a ralenti pas mal de choses. Par rapport à un système normal, j’aurais dû sortir un album 1 an et demi, 2 ans après le premier. J’ai sorti des EP’s, et des titres sur le web. Comme c’était pas conventionnel, même si j’ai eu des attachés de presse, les radios ne rentrent pas un titre d’une artiste indépendante comme ça.
L’avantage de la situation c’est que chez Discograph (son ancien label), j’étais déjà une artiste digitale, donc y’a des alertes et le public a les moyens de savoir. Les gens des bureaux ne savent pas que tu existes, mais les gens de la vie, qui aiment bien un artiste, suivent sur Spotify, Facebook… et, du coup, ils ont les actu. Pour l’anecdote, mes premiers concerts en 2010 étaient tous retransmis en streaming en direct. Internet m’a toujours amusée. J’ai sorti un clip à 360 degrés l’année dernière. Ça m’amuse d’aller chercher le plus loin possible où on peut aller. Des fois, on réussit. Des fois, on ne réussit pas. Mais au moins ça avance et on essaie. Internet est un grand terrain de jeu.
C’est pas frustrant ?
Oui et non. Oui parce que clairement pour être un peu matérielle, si je vendais plus de disques, j’aurais plus de concerts. En même temps, ce dynamisme est unique, il n’est pas acheté. Il est invisible mais il est réel. Le paradoxe c’est que le remix de Crazy est à je ne sais plus combien de millions de stream (plus de 15 millions) et je n’ai jamais eu un article de presse dessus. Y’a jamais rien eu qui a été fait. Le label ne voulait même pas le sortir. En revanche, la réponse du public a été directe. C’est une frustration mais le retour est énorme, il ne faut pas le négliger. Je préfère des vrais gens qui écoutent vraiment, qu’un coup monté par de l’argent. C’est mon côté artiste. Le jour où il n’y aura plus personne pour écouter, je serais plus triste.
Tu as sorti un album de jazz également ?
Oui, j’ai sorti un album avec le jazzman Denis Colin autour de Nino Ferrer. C’est très différent de ce que je fais d’habitude. Mais j’ai eu une carrière dans le jazz avant Ornette. A la base, je suis pianiste. Mon premier groupe c’était un piano préparé avec de la musique improvisée. D’ailleurs, c’est pour cela que j’ai choisi Ornette comme nom de chanteuse, pour Ornette Coleman.
Tu as commencé comme musicienne, chanteuse c’est arrivé comment ?
Mon premier concert c’était à la Flèche d’Or. Ils voulaient quelqu’un à l’ouverture des portes qui chante pour la première partie. On m’avait dit : “T’inquiète y’aura personne.” J’ai dit oui, et effectivement y’avait mon père, ma mère et 3 potes. C’était très chouette et c’est là que j’ai eu mon déclic. Je ne voulais pas être chanteuse à la base. J’ai fait le conservatoire, j’avais zéro en chant. J’étais instrumentiste et c’est tout. C’était déjà beaucoup j’ai envie de dire. Ce soir-là sur scène en chantant pendant 25 minutes dans une salle vide je suis descendue de scène en me disant « Y’a quelque chose là ! Tu pourras pas faire marche arrière. » Ça a commencé comme ça.
Tu continues de jouer avec Internet aujourd’hui, pour teaser la sortie de ton nouvel EP tu as posté sur Instagram des photos de toi en combi doré intégrale dans Paris. C’est lié au clip du titre Sometimes I Feel.
ORNETTE : Le titre est une chanson très sombre. C’est une chanson de rupture, très sentimentale. Je suis une grande sentimentale, une grande romantique. On est à l’époque Tinder donc forcément ça clash quand on est plutôt sentiments et que tout le monde est Tinder. On est dans un anachronisme. J’avais envie d’exprimer ça. Roland Barthes disait qu’on entre dans une époque où c’est plus difficile de dire je t’aime, on s’affranchit plus facilement. On parle beaucoup de sexe, mais on oublie les sentiments. C’est mon manifeste de : « Et les sentiments alors ? », c’est ma chanson d’amour. Un chanson d’amour entre un piano magique et cette créature de l’espace.
Le clip est très beau, avec ce piano magnifique. Peux-tu m’en dire plus ?
Je voulais quelque chose de très frais. Quand on est amoureux et qu’on est dans une rupture on voit les choses comme ça. On a aucune visibilité sur ce qui arrive après, on ne voit plus rien. C’est un clip de gros plan. On rentre dans le piano, on le découvre. J’avais une référence très forte qui est celle de Christine de John Carpenter, cette voiture infernale. Le trailer de ce film est magnifique. Il y a cette voiture filmée en gros plan, de façon très très sensuelle et on découvre à la fin que c’est la voiture. La voiture est le deuxième protagoniste du film. Moi c’est mon piano !
Après ce troisième EP, un album se prépare ?
Cet été, j’ai enregistré 48 minutes de musique. Tout reste à savoir si je les sors en album, en EP’s successifs. Mais c’est vrai que ce maxi ferme une petite page.
A quoi peut-on s’attendre pour les prochains morceaux ?
Il y a pas mal d’arrangements de cordes. Il y a du français aussi. J’avais envie de français. Paradoxalement, lorsque j’écris en français je suis à l’autre bout du monde. J’ai écris ces textes en Colombie, à l’Ile Maurice. Lorsque je parle une autre langue, j’ai envie de français. On m’a souvent demandé pourquoi je ne chantais pas en français. Je viens d’une famille multilingue. On parle français dans la rue et italien à la maison, ma grand-mère parle allemand. L’anglais à Paris est une façon de rester neutre parce que sinon après c’est la guerre des parents.
Il y aura des chansons d’amour. Beaucoup d’arrangements de cordes, des cuivres. J’ai envie d’être organique d’un côté et de le mélanger à l’électronique que j’ai gardé. J’ai essayé de m’accorder des libertés de structures.
Ce personnage de créature de l’espace va-t-il perdurer ?
J’aimerais bien. Au début, c’était juste pour le clip. Et le fait de l’avoir fait vivre dans la rue m’a donné envie de faire mes concerts avec. Sans la cagoule car ce serait compliqué. Ce serait chouette. Faut tellement lâcher prise sur sa pudeur personnelle. C’est tellement too much qu’on lâche prise et c’est intéressant.
Ton duo de rêve ?
ORNETTE : Je suis tombée complètement amoureuse de Warhaus et sa chanson Love is a stranger, le chanteur de Balthazar. Mais il chante déjà avec une fille, donc je suis HYPER jalouse.
J’adore Arno. Ornette et Arno, ce serait pas mal, non ?
Il ya quelques années, un média t’avait déjà posé la question et tu avais répondu Jay-Z…
Ah oui ? Tu vois maintenant moyen quoi ! Mais c’est vrai que j’aime beaucoup les mélanges, les rencontres entre voix très rocailleuses et voix claires.
Même si elle reste une composante indissociable de notre personne, la famille n’est pas forcément une bénédiction… Avec L’ombre de la baleine, Mikaël Chirinian se sert des personnages de son roman préféré Moby Dick comme point de départ à une subtile et ingénieuse délivrance.
Au Théâtre Lepic, laissez-vous saisir par cette brillante aventure. Car une chose est sûre, ce récit, intelligemment mené où les mots délivrent enfin des maux, vous touchera intimement…
En arrivant dans la salle nous attend sur scène un décor sobre et neutre. Cependant, l’impression de vide fait naître en nous une étrange sensation de duperie. Tandis que nos sens sont en alerte, Mikaël Chirinian surgit du fond de la pièce. Dès les premiers mots, nous sommes captivés. Déjà par son charisme immédiat, mais surtout par la douceur et l’éclat émanant de son regard.
Un pantin articulé l’accompagne. Il s’agit de son double lorsqu’il était encore enfant. Cette ombre de lui-même facilite l’échappée de mots parfois difficiles à exprimer. Nous embarquons alors pour un voyage au plus profond de son intimité.
Les rencontres s’enchaînent en ayant une particularité commune : leur intensité. Ainsi, il incarne tour à tour une mère algérienne se réfugiant dans sa cuisine, un père arménien trompant son réconfort avec des westerns, une grand-mère juive aimante et bienveillante ou une sœur aînée sombrant dans une folie que personne ne semble admettre…
Le texte est fort, puissant ; tandis que le jeu délivré par Mikaël Chirinian est dépouillé, tendre et saisissant. Les décors simples du début évoluent et s’épanouissent au fur et à mesure avec poésie jusqu’à un remarquable final. En définitive, tout dans cette pièce semble partir des ténèbres tumultueuses de la nuit pour finir dans l’éblouissement d’un soleil chaud nous effleurant…
À l’issue de la représentation, en applaudissant avec ferveur, ma voisine avait des larmes aux yeux. Mais il y avait également autre chose sur ce visage : un large et sincère sourire. Ce soir-là, elle a capté toute la force et l’espoir de cette pièce. Elle n’en était alors que plus vivante…
Collection de fêtes chez Jadis et Gourmande, l’artisan de chocolat qui peut répondre à toutes les envies ; de la petite bouchée pour le goûter, à la boîte à message pour les grandes occasions. Pour ce Noël 2018, la gamme offre de belles idées de cadeaux : bûches, tresses, fauteuil du Père Noël, boules à accrocher et coffrets de toutes les tailles.
C’est aux portes de Paris, à Chilly Mazarin, que le laboratoire de Jadis et Gourmande s’active pour réaliser les chocolats de Noël.
C’est ici que le chef – présent depuis 25 ans – et son équipe conçoivent la création emblématique chaque année.
En 2018, une idée étonnante à germer : le fauteuil du Père Noël en chocolat sans son occupant.
Où est-il ? déjà sur son traîneau ? fait-il une pause en pleine lecture de son courrier ? Toutes les interprétations sont possibles.
Les enfants qui ont une imagination sans limite ne seront pas en mal pour trouver une explication plausible.
Autre nouveauté 2018, les boules de Noël en chocolat noir ou au lait et praliné garnies d’étoiles, de chocolats fourrés raisins secs, amandes. Des boules à accrocher au sapin ou à déguster sans attendre pour gourmands impatients.
Il faut aussi compter sur les valeurs sûres comme les tresses au chocolat noir au délicieux d’orange confite, amande et nougatine. Les étoiles en chocolat déclinées en arbre ou en coffret. Les rennes kawaii ou mignons à croquer. Et les boites à messages à composer selon ses envies avec l’alphabet de chocolat. Chaque lettre est faite de chocolat noir, de praliné et de gianduja.
Pour l’anecdote, des clients fidèles de Jadis et Gourmande commencent à repérer la gamme de Noël dès le mois d’octobre.
Ce sont des habitués des nouveautés. Ils choisiront en premier les boites de chocolat et seront capables de venir jusqu’à 4 fois de suite en plein mois de décembre pour garnir leur hôte de cadeaux.
Quand on aime le chocolat, on a qu’une envie : le partager !
Jadis et Gourmande
5 boutiques à Paris :
– 39 rue des Archives, 4e
– 88, boulevard du Port Royal, 5e
– 6, rue Saint Placide, 6e
– 49 rue de Franklin D. Roosevelt, 8e
– 27, rue de Boissy d’Anglas, 8e
Audacieux d’adapter un des chefs-d’œuvre de Jacques Demy, Peau d’âne, pour la scène. Jean-Luc Choplin, le tout nouveau directeur du Théâtre Marigny, comble les passionnées de comédies musicales, les amoureux de contes à dormir debout et tous les spectateurs qui gardent leur âme d’enfant vissée au corps. Un vent so 70’s souffle sur la scène du Théâtre Marigny pour le meilleur et l’enchantement jusqu’au 17 février 2019.
Une fantaisie totale
Forêt sur scène, boules à facettes, fée sur patins à roulettes, fleurs géantes, robes de princesse… Le directeur artistique, Emilio Sagi, et son équipe déploient un enchanteur cadre pour adapter ce conte connu de tous et toutes.
Un roi esseulé. Sa fille est belle comme un cœur si bien qu’il envisage de l’épouser. Une fée délurée à souhait vient jouer les farceuses en conseillant la pauvre enfant de retarder l’inévitable mariage.
Et un prince charmant.
L’histoire est simple, cousue de fils blancs ou d’or. Mais le charme est bel et bien intact. Surtout qu’Emilio convoque l’esprit et le kitsch de Jacques Demy et que les ritournelles de Michel Legrand sont intemporelles.
Marie Oppert qui incarne Peau d’âne est pétillante comme il se doit. La fée-marraine (Emma Kate Nelson) est délurée et drôle. La mère du prince charmant (Marie-Agnès Gillot) en fait des caisses avec sa robe, ses bras, drama queen à mort, et ça nous plaît.
Je me souviens encore, enfant, d’avoir été étonné qu’un hélicoptère fasse son apparition en toute fin de film. Je trouvais que ça ne collait pas forcément aux contes que je découvrais. Mais ce détail-là m’a marqué suffisamment pour m’en souvenir, environ 30 ans après.
C’est aussi ça la beauté du spectacle vivant, pouvoir renouer avec ses souvenirs d’enfance, ces histoires qui ont marqué notre jeunesse et nous rappeler notre légèreté.
Peau d’âne
d’après un film de Jacques Demy adapté de Charles Perrault Musique de Michel Legrand
Direction artistique : Emilio Sagi avec Daniel Bianco, Pepa Ojanguren, Eduardo Bravo et Nuria Castejon
Direction musicale : Thierry Boulanger et Patrice Peyrieras
Avec : Marie Oppert, Michael Denard, Emma Kate Nelson, Olivier Fredj, Marie-Agnès Gillot, Christine Gagnieux, Franck Lopez et la participation exceptionnelle de Claire Chazal.
Fragments de femmes au Théâtre de la Contrescarpe.
Trois actrices pétillantes nous délivrent les mille et une facettes de la femme d’aujourd’hui. Une rencontre sans égale jusqu’au 3 janvier 2019.
Fragments de femmes en solo, duo, trio
Au-delà et en-dessous des apparences, ces trois femmes nous invitent en plein cœur de leur intimité, de leur sensibilité, de leurs émotions…
Dans un florilège de solos, de duos, et même de trios, elles nous dressent avec talent une galerie de portraits de femmes contemporaines qui sont autant de masques affichés pour cacher leurs blessures…
D’ailleurs, ce masque, elles l’enlèvent pour le spectateur chanceux venu les écouter… On reçoit et comprend leurs envies, leurs rêves, leurs peurs, leurs incompréhensions des hommes, leurs déceptions, mais aussi leurs stratégies mises en place pour aller de l’avant !
Sans jamais baisser les bras, et toujours avec beaucoup d’humour, elles nous touchent dans leur lutte pour continuer à croire en l’amour véritable.
Des femmes mises en lumière par des hommes
Ce n’est pas un hasard si la pièce est adaptée par l’auteur, de son propre livre : Brèves de femmes (éditions Edilivre). Fabien Le Mouël a écouté et recueilli pendant des années les confessions de ses amies, avant de décider de les déposer à l’écrit, puis de les exposer à l’oral.
La mise en scène de François Rimbau est simple mais efficace. Trois cubes lumineux au centre de la scène, changent de place et de couleur au gré des humeurs des comédiennes…
La musique, toujours bien utilisée, nous rappelle quelques-uns des grands classiques du cinéma qui nous ont tous marqués.
Enfin, un corridor de souliers vides sur le devant de la scène, viendra nous rappeler que ces femmes n’ont visiblement pas encore trouvé chaussures à leurs pieds, sur le chemin de leur vie…
by Damien Val
Fragments de femmes
Auteur : Fabien Le Mouël Mise en scène : François Rimbau assisté de Fabien Le Mouël
Avec en alternance : Solène Gentric, Alix Schmidt, Cécile Théodore et Leanna Chea
Totem, le spectacle du Cirque du Soleil actuellement à Paris, nous a tellement passionné que nous avons voulu en savoir plus. Avoir le regard d’un des artistes qui performent chaque soir pour éblouir le public. Et c’est Virginie Canovas qui nous dévoile les coulisses de cette production mise en scène par Robert Lepage. L’artiste est capable de voltiges aériennes absolument spectaculaire en compagnie de ses deux partenaires. Totem est prolongé jusqu’au 30 décembre.
INTERVIEW / Virginie Canovas
UsofParis : Comment décririez-vous Totem en quelques mots ? Et votre personnage ?
Virginie Canovas : Totem retrace l’évolution de l’espèce humaine dans différentes ères du temps. Mon personnage est une déesse bollywoodienne inspirée des pin-ups des années 50. Elle arrive à la plage et rentre dans un jeu de séduction et de compétition dans les airs avec les deux autres garçons. Nous exécutons un trio d’anneaux aériens qui demande beaucoup de force, de souplesse et de contrôle.
Qu’est-ce que ce Totem a de plus que les autres créations du Cirque du Soleil ?
Je dirais que la particularité de Totem est dans les projections sur la scène qui rajoutent vraiment une autre dimension au visuel. Elles nous transportent encore plus dans l’histoire.
Depuis combien de temps faites-vous partie de ce spectacle ? Combien de jours, de mois de répétitions ont-ils été nécessaires ?
J’ai commencé mon aventure sur Totem en août 2017 avant cela j’étais sur le spectacle Amaluna et Saltimbanco.
J’ai passé 6 semaines aux studios d’entraînement de Montréal pour apprendre le rôle où je m’entraînais tous les jours . Puis, j’ai eu 3 semaines d’intégration une fois que je suis arrivée sur la tournée avec 3 à 4 entraînements par semaine sur scène.
La plus belle émotion vécue avec le Cirque du Soleil ?
Difficile d’en sélectionner une après 10 ans d’aventures avec Le Cirque du Soleil. Mais je dirais que la première fois que nous avons présenté Amaluna devant un public à Montréal, c’était tellement intense… Faire partie de la création d’un spectacle est une expérience extraordinaire.
On donne tout ce qu ‘on a pour créer le meilleur spectacle possible, on y met beaucoup de nos idées artistiques et acrobatiques. Et l’expérience humaine acquise tout au long est juste magique et unique.
Alors la première fois qu’on présente le fruit de 6 mois de travail collectif, c’est comme si un rêve devenait enfin réalité ! Et le sentiment de fierté et d’accomplissement personnel est tellement fort que les mots sont durs à trouver pour décrire les émotions.
Le plus beau pays visité grâce au Cirque du Soleil ? Pourquoi ?
Virginie Canovas : Avec Le Cirque du Soleil, j’ai tourné aux Etats-unis, Canada et en Europe. Je dirais que l’Italie est au top de ma liste : les paysages, la culture, la gastronomie italienne, les gens…
Tout est simplement beau, bon et chaleureux là-bas. Le Lac de Côme est définitivement mon endroit préféré en Italie.
Votre astuce pour supporter au mieux un décalage horaire ?
Haha, le décalage horaire ? bonne question !
Je voyage beaucoup, de l’Europe jusqu’à Las Vegas où j’habite maintenant. Donc ce sont des longs voyages de 11h à 15h, voire plus des fois. Alors je dirai que dormir dans l’avion est une bonne première option. Une fois arrivé à destination, un bon repas sain pour reprendre de la bonne énergie. Et beaucoup d’eau car on est très déshydraté après un voyage en avion dû à l’air pressurisé qui est plus sec que la normale.
Et dernière astuce se coucher à une heure raisonnable. Rester allongé même si le sommeil ne vient pas ou plus, au moins le corps se repose.
Un conseil pour garder votre énergie chaque soir ?
Tout est dans la tête pour moi, c’est elle qui décide de l’énergie qu’on a ou qu’on veut projeter. Je me parle intérieurement de façon positive, je m’encourage, je me rassure… cela me donne confiance, canalise mon énergie et me rend forte d’une certaine façon.
Avant d’entrer sur scène, je fais des exercices de respiration qui m’aident à trouver mon équilibre, cela me calme et me booste en même temps.
Une anecdote personnelle ou professionnelle avec Paris ?
Paris est toujours une ville intense pour moi car ma famille peut venir me voir et pour certains d’entre eux c’est la première fois qu’ils voient un spectacle du Cirque du Soleil.
Je suis heureuse et fière de pouvoir leur faire vivre un bout de ma vie et de pouvoir les serrer dans mes bras après le spectacle.
C’est la plus belle des récompenses.
Le plus beau témoignage d’un spectateur que vous ayez reçu après un spectacle ?
Lorsqu’un spectateur me dit qu’il a vécu un moment unique, qu’il n’a pas vu le temps passer et qu’il ne voulait pas que ça s’arrête, je me dis : “mission accomplie, la magie du cirque a marché !”
Interview by Alexandre
Virginie Canovas est à l’affiche de Totem du Cirque du Soleil
jusqu’au 30 décembre 2018
du mardi au samedi à 20h matinée le samedi à 16h30 le dimanche à 13h30 et 17h
Parc de Bagatelle Bois de Boulogne
Route de Sèvres 75016 Paris
De Londres à Paris, en VA ou en VF, Christine and The Queens magnétise le public avec un show d’une réelle beauté, audacieux, maîtrisé dans le moindre détail. Chris aguiche indéniablement yeux, corps et oreilles.
Son androgénie fascine.
Alors que la promo à gogo a fini par me lasser : trop de blabla, trop de justification, une absence de simplicité. L’apothéose étant l’interview auto-caricature pour ITunes. J’ai quand même rejoint la tournée du deuxième album, Chris.
En novembre, j’ai pris un train pour Christine and The Queens version anglaise à Londres – et parce que j’étais trop impatient de la retrouver enfin sur scène. En décembre, j’ai pris le métro pour le tout premier live de Chris à l’AccorHotels Arena.
Certains pourront sans doute regretter qu’il y ait un peu moins d’échange avec le public que pour la tournée Chaleur Humaine. Cette fois, on est plus dans l’efficacité, le contact direct et frontal.
Ça ne me déplaît pas. Il y a quand même des moments suspendus comme à Bercy, le premier soir. Le public surprenant l’artiste avec ses messages imprimés sur papier : We accept you et One of us, en références aux tatouages de l’artiste. Quelques larmes apparaissent dans les yeux de la chanteuse.
Un show théâtralisé avec d’abord les fonds de scène proches du kitsch – l’équilibre est très subtil – et qui tombent avec panache sur le sol. Ensuite, le déchaînement des éléments : fausse neige, fumée et fumigènes, sable.
Ces artifices de spectacle créent une atmosphère poétique.
Les chorégraphies orchestrées avec La Horde assurent rythme, complicité et fougue.
Ce que j’aime particulièrement c’est l’entrée de scène sur Comme si on s’aimait joyeux à souhait. Conçue comme une battle entre Chris et ses danseurs.
Machin-Mochepour l’émotion pure – je n’ai pourtant pas encore saisi tout le sens de ce titre. Mais voir Chris en solo, sans aucun artifice autour, c’est trippant.
L’étranger (voleur d’eau)parce que les premiers accords musicaux me surprennent toujours autant et, que d’un coup, il y a cette montée intense. Un titre qui offre un ralenti chorégraphié sur fond d’éclairs. C’est très beau.
EtSaint Claudequi procure encore et toujours une mélancolie à fleur de peau, chanté au cœur du public, pour une plus grande communion. Les larmes sont proches.
Bonus: même folie du public qu’il soit anglais ou français quand débute le titre Christine / Tilted. Tous les téléphones se lèvent de Londres à Paris.
Préparez-vous ! Chris va reprendre les routes de France en 2019 pour une tournée des festivals qui s’annonce folle. On compte déjà Mainsquare, We Love Green, Eurockéennes de Belfort, Francofolies, Musilac, Carcassonne, Les Vieilles Charrues…