Il y a des pièces qui frappent avec plus d’intensité que d’autres. Qui ont un vrai écho en nous avec cette sorte de sidération, de curiosité, de complicité auteur, interprètes, spectateurs.
Petits crimes conjugaux au Théâtre Rive Gauche nous happe brillamment, nous accapare au moment où l’on s’y attend le moins.
Les premières minutes de Petits crimes conjugaux ont une tonalité étrange. Un homme rentre vraisemblablement chez lui. Il ne reconnait plus rien de ce décor, ni la femme qui a partagé sa vie jusqu’à son amnésie.
Difficile de se douter de la direction que va prendre l’auteur, Eric-Emmanuel Schmitt, pour nous capter totalement et ne plus nous lâcher.
Aucune perspective ne peut laisser penser ce qui va se jouer entre Gilles et Lisa, si ce n’est que le couple a flanché. Les deux membres étant chaos de leurs excès du passé (d’amour pour l’une, d’indépendance pour l’autre).
La partition joue les montagnes russes avec de vraies montées sensationnelles où les sentiments sont affirmés avec une intensité folle. On reprend notre souffle, comme les deux comédiens face à nous.
L’amour et toutes les problématiques qui l’accompagnent – la séduction, la fidélité, la confiance, la dissimulation, la bienveillance, la maturité, l’indépendance – sont questionnées avec une qualité d’observation rare. Les mots sont justes tout simplement et d’un bout à l’autre du récit.
Fanny Cottençon est belle, incarnant une femme cabossée, chancelante mais aimante.
Sam Karmann surprend par l’aisance qu’il a de révéler les errements sentimentaux et intellectuels de son personnage.
C’est une pièce pour tous les couples et même les célibataires.
Jeune couple, courrez la voir pour balayer quelques erreurs que l’on a tendance à faire par amour.
Couple mature, penchez-vous sur ce qu’il reste de lien, sur ce que vous ne maîtriserez plus tout à fait avec l’autre.
Célibataire, l’exemple est parfait pour vous préparer à accueillir au mieux votre prochain coup de cœur qui risquerait bien de vous changer la vie.
Petits crimes conjugaux
De Eric-Emmanuel SCHMITT
Mise en scène Jean-Luc MOREAU
Avec Fanny COTTENÇON, Sam KARMANN
au Théâtre Rive Gauche
6, rue de la Gaîté
75014 PARIS
du mardi au samedi à 21h
matinée le dimanche à 15h
Offre promotionnelle : jusqu’à – 25% selon les dates et les catégories et jusqu’au 20 novembre inclus
durée : 1h40