Premier jour de festival avec un plein soleil. La pluie de la veille a laissé un terrain boueux dans certains axes fréquentés du Domaine de Saint-Cloud. Mais pas de grosses glissades en vue.
Fauve, John Butler Trio, Benjamin Clementine, FFS (Franz Ferdinand & Sparks), Miossec… font partie des premiers artistes à ouvrir Rock en Seine cru 2015.
Fauve multi-générationnel
Il fallait en être. A 22h05, les membres du groupe qui avance dans l’ombre font leur sur scène. Le public est hétérogène. La vingtaine dans les 1ers rangs de la fosse, trentenaires ensuite mélangés à des quadras. Il n’est pas rare non plus de voir des beaucoup plus jeunes comme cette petite d’une dizaine d’années sur les épaules de son père.
Dès le premier titre, les festivaliers en masse chavirent dans une autre dimension et sont aussi bien les attractions des caméras que le groupe lui-même ; l’avantage de musiciens qui ne veulent pas être filmés en gros plans.
“Je te retiens du bout des doigts, pour te ramener contre moi”.
Devant la scène, un jeune rouquin embrasse une blonde à couronne à fleurs. Un moonwalk improvisé du chanteur sur la scène.
L’ambiance est fiévreuse et libertaire. Les trentenaires redeviennent ado et les plus jeunes ont la bande-son parfaite pour leurs plus belles années.
“Ça fait du bien de se décrasser !” balance Quentin, le chanteur, qui est bluffé par le nombre impressionnant de festivaliers face à lui. Il ne peut résister à remercier plusieurs fois le public, fidèle.
En live, la voix de Quentin se Noir Désirise, moins juvénile que sur les albums. Ca va chercher aussi la noirceur des beats de Massive Attack. “Ça a de la gueule !” comme dirait Pierre.
Haut les coeurs, Haut les coeurs, une jolie brunette en gros plan sur les écrans connait les paroles. Au côté de nous, un trentenaire se balade encore torse poil à plus de 22h30.
“Une putain de belle saison !” c’est par ces mots que Quentin annonce que Fauve fait une pause. Fin des trois années de folie pure, histoire d’encaisser tout ce qui est arrivé. Est-ce définitif ? Mystère.
Fin de set avec Les Hautes Lumières, une jeunette pleure, émotion trop forte sans doute.
Une vraie déflagration.
Miossec VS The Offspring
10 minutes avant de débuter son concert, Miossec peut entendre les basses du groupe américain The Offspring à plusieurs mètres de distance de sa scène. Avec un set d’une petite heure, le Breton VS “les punks” réussit à emporter la mise, à faire pleure un quadra sur Tonnerre de Brest, à parler d’amour, de putain de vieillesse, tout en s’offrant un titre en rappel.
Franz Ferdinand & la Fédération Française de Ski
Ce n’est pas de nous mais d’André Manoukian qui relève, au cours d’une interview, la similarité des initiales du nouveau projet du groupe, FFS, avec notre belle fédération nationale. Quel blagueur !
L’association du groupe écossais avec les Américains de Sparks est assez déroutante mais ne manque pas de piquant et de faire danser. De loin et de profil, le chanteur américain, Russell Mael, nous ferait penser à Liza Minnelli. C’est parfois improbable, barré dans un pas de danse inoubliable de Ron Mael.
Benjamin Clementine, troublant
Cette longue silhouette perchée sur un tabouret haut pour dominer son instrument (un piano à queue), soutenue par un manteau vert. Benjamin Clementine trouble, étonne, charme aussi. Il parle entre les titres, improvise sur son manque de vocabulaire en français, sur le 18e arrondissement. Sa voix nous tire de toute réalité. Une parenthèse enchantée grandiose au milieu d’une programmation rock.
Au cours de cette journée dense, John Butler s’excuse avec un titre sans paroles, de ne pas parler français alors que le groupe vient depuis une bonne dizaine d’années en France. Nous croisons aussi une version gothique de Daft Punk en la personne de Pape Emeritus III du groupe Ghost.
Nouveauté cette année : de nombreux visages de toutes les couleurs se balade après s’être fait tiré le portrait du côté de Nikon France pour des sessions de photocalls colorfull entre potes et amoureux. Beau et spontané ! Le kiff du moment.
Autre séance photo, plus soignée, en noir et blanc, avec la cabine Harcourt installée exceptionnellement chez Pression Live. Classe !
ROCK EN SEINE c’est encore 2 jours de concerts dans le Domaine de Saint-Cloud !
Une réflexion sur « Rock en Seine 2015 – report J1 : Fauve, Benjamin Clementine, Franz Ferdinand »