Édition anniversaire. Rock en Seine a 15 ans. Pour ce J1, les lives de Inüit, Cabbage, Témé Tan, Barbagallo, Hercules and the Love Affair, Mø, Flume ont charmé les festivaliers qui avaient les pieds dans la boue.
Nouveauté : un drone avec cam survole le Domaine national de Saint-Cloud pour offrir des images sensationnelles des concerts.
Inüit : une bande-son venue de Nantes
Les Nantais ont le live crescendo. Chanson plutôt douce pour débuter, histoire de faire connaissance avec les visages devant eux. À mesure que la pluie laisse place au soleil, la pulsation est plus intense, le groupe prend son aise physiquement pour capter l’attention.
Bien sûr, le summum est Dodo Mafutsi ce tube imparable mais énigmatique par son gimmick entêtant. La plate-forme de la batterie bouge pas mal, on se demande si elle va résister à la tension.
Le set se clôture par un titre sur les violences policières : intrigant et énergique à souhait !
Sollicitation maximale à la sortie de scène, côté backstage. Le groupe se scinde en 2 puis en 3 pour assurer la promo.
Ça confirme qu’Inuit est bien la sensation du moment à ne pas lâcher des oreilles.
Cabbage : bad boys de Manchester
Le leader garde sa cigarette pendant la 1ère chanson ainsi que son manteau. Style particulier.
Je ne suis pas le seul à penser à la filiation direct avec Oasis. Une quinqua collée à la barrière porte un t-shirt au nom de Liam Gallagher. Pas loin un sac à dos licorne se déhanche.
Cabbage n’est pas fashion addict, mais sait envoyer le son qui ne laisse aucun échappatoire. C’est aussi désinvolte dans le jeu de scène que rugissant dans la voix.
Le smile de Témé Tan
Une voix qui fait penser à celle de Jonsi, le chanteur de Sigur Ros quand elle monte dans les hauteurs. Témé Tan assure en solo à la manière de Christine and The Queen ou Jain à leurs débuts.
A métisse et des bulles de savon prennent leur envol dans la fosse.
Ça va pas la tête ? n’est pas un texte de ouf mais le rythme prend les corps des festivaliers.
Des sons de cloche appelle les fidèles de The Pretty Reckless avant le début du set. C’est bruyant, une voix qui frise la caricature du chanteur de hard-rock. Les chemins dissimulent la plupart du temps le visage. Rien de novateur.
Dernière de Barbagallo
Rare de voir un chanteur-batteur sur Scène. Excepté Phil Collins à l’époque de son plein succès. Alors forcément, on s’arrête par curiosité et on est plutôt séduit par la bande-son qui nous est proposé, comme une parenthèse joyeuse.
On découvre que les chansons de Julien Barbagallo ont été toutes composées en Australie et que Rock en Seine 2017 sera le dernier concert de la tournée.
On a d’yeux que pour Theodora à la basse.
The Jesus and Mary Chain : mou du genou
Le chanteur semble impressionné par la foule face à lui. Il est emprunté, ne sait pas quoi faire de son pied de micro et il finira par le faire tomber au 2e titre. Il est souvent voûté pour chanter. On pense un peu à New Order mais avec le trip en moins. Comme si le band était épuisé.
Hercules and The Love Affair : Rejoice!
Premier titre, Omnion, du nom du prochain album du groupe. Planant, énigmatique à souhait.
Andy Butler en salopette marron s’est associé à deux chanteurs le Belge Gustave et la divine Rouge Mary made in France à la personnalité réjouissante. Deux danseurs (dont Andrea qui est vidéaste dans la vie) capables de belles contorsions, viennent stimuler le show visuellement.
Une jeune femme danse avec un haut rouge passion à l’inscription joliment naïve : Angel. Andy réajuste son bob.
Rouge Mary amuse le public, entre les chansons, comme avec son : “Oui, ça travaille ce soir !”
Hercules and The Love Affair nous revient des titres revigorant comme avec ce Rejoice qui vient clôturer ce set clubbing élégant et débridé.
Mø captivante
Toujours aussi fascinant de voir Mø en live. C’est une vraie force de la nature, capable de capter son public dès le premier titre.
T-shirt à l’effigie du Debbie Harry du groupe Blondie, mini-short et bas noir, elle est à l’aise pour s’agenouiller, sauter de scène, jouer de son corps.
Elle ne résiste pas à l’appel du bain de foule, le contact physique avec son public.
Difficile de s’éloigner d’une bête de scène comme Mø, même pour aller se ravitailler en boissons. On a trop peur qu’elle fasse un truc de ouf dans notre dos.
En attendant Flume, je peux entendre un photographe à un autre : “ils sont calmes les Parisiens en festival !“
La réponse est surprenante :”au prix du billet…“
Flume hypnotique
Un problème de rideau de scène retarde l’arrivée de l’Australien Harley Streten. Puis la fleur sur fond noir commence à pulser sous les projecteurs. Elle change de couleur, les cris du public commencent à monter.
Les smartphones sont aux anges.
Le rideau tombe et le visage juvénile de Flume apparaît.
Déflagration lumineuse. Le show est impressionnant et offre une série d’images fortes. Les photographes ne lâchent pas leur objectif.
Il emportera le public jusqu’à la fermeture avec une bonne-son excellente où l’on peut reconnaitre des guests comme Beck ou AlanuGeorge.
Côté goodies distribués : beaucoup moins de totebags cette année. Mais un max de couvre-chef : chapeaux de paille, rouge, jaune ou casquettes à customiser sur place. Des ballons noirs – hype plutôt que réellement festif – pour prouver à tout le monde : “I did it !“
Rock en Seine 2017 continue ce samedi et dimanche avec un max de beaux concerts et un temps clément.
Site officiel Rock en Seine 2017 : rockenseine.com