Quand on pense que la comédie romantique est un genre dont on a déjà noircie toutes les pages des scénarios possibles – les Américains et Hollywood excellant dans ce genre-, il suffit d’aller voir Sans Valentin à la Comédie de Paris. Et vous vous rendrez compte combien de petits détournements permettent de créer une histoire originale, à hautes valeurs exaltantes !
Romain, 25 ans, non… 30 ans, ment sur son âge. Toujours vêtu de noir, car ça lui va mieux. Galeriste, il est en fait un peintre refoulé, son univers musical se résume à Dave et sa vie amoureuse débute et découche sur une fille rencontrée il y a quelques années et qui l’a plaqué.
De ce désastre personnel déboule la pleine jeunesse et le muscle saillant de Valentin, apprenti artiste. Le jeune homme naïf va lui tomber dessus au hasard d’un rendez-vous chez le dentiste.
Bien que cette pièce puisse être estampillée “gay friendly”, avec quelques références à l’univers de la nuit et sa drague particulière, l’histoire se focalise surtout sur la quête de l’amour et l’estime personnelle.
Valentin (Thomas Jacob) n’est que l’instrument révélateur et détonateur grâce auquel Romain (Mathieu Coniglio) va se retrouver, faire le voyage à la redécouverte de ses sentiments et desseins. Dans cette recherche, ardue pour lui, Romain est conseillé par Anthony (Yohan Genin), un ami, excessif, grande gueule et aussi peintre qu’il expose.
La pièce écrite par Jocelyn Flipo traite donc d’un thème universel. L’amour masculin n’est là que pour amener un décalage plus grand pour Romain, créer un trouble plus important et des quiproquos savoureux et inédits.
Jocelyn Flipo et Léon Vitale signent une mise en scène juste, sans outrance ni excès. Les scènes s’enchaînent parfaitement, entrecoupées d’une bande originale qui accompagne l’évolution psychologique de Romain.
Même si l’on peut trouver le monologue d’introduction, qui ancre le personnage de Romain dans son histoire personnelle, un peu long, et la scène chez le dentiste parfois un peu fragile, ces deux détails sont vite oubliés et les acteurs nous accrochent à leur histoire.
Il faut souligner les performances de Mathieu Coniglio et Yohan Genin, Le premier campe un Romain gauche et transi à souhait, son comparse remplit la scène avec sa personnalité forte et bienveillante. Thomas Jacob, en Valentin, ne démérite pas, mais son rôle peut être, par moment, un poil caricatural dans le côté fougueux et insouciant de la jeunesse. Ne cachons pas que sa plastique irréprochable peut également agacé un peu.
Regardez la bande-annonce si vous souhaitez en savoir un peu plus (un peu trop) avant de réserver vos places.
Pour finir, Sans Valentin est une comédie romantique, sans fausse note, dans laquelle chacun peut se retrouver.
La preuve de son succès : prolongation jusqu’au 23 mai 2015 !
De Jocelyn Flipo
Mise en scène Jocelyn Flipo et Léon Vitale
Avec Mathieu Coniglio, Thomas Jacob, Yohan Genin
Du mardi au samedi à 19h30
Jusqu’au 23 mai 2015 !!
A la Comédie de Paris
42, rue Pierre Fontaine
75009 PARIS