Sinfonia de Tango, le nouveau spectacle de Tango Pasión revient sur la scène de Bobino. Il ne reste plus que quelques jours pour aller voir ce spectacle inspiré des chorégraphies du tango traditionnel et de musique des années 1950. Entre concentré de sensualité et de numéros ultra techniques.
Deux violons, deux bandonéons, une contrebasse et un piano. Voilà pour les musiciens. Quant aux danseurs, ils sont douze et enchaînent numéro sur numéro. Six couples virtuoses, dont les jeux de jambes sont rapides et parfaitement exécutés. Les danseuses roulent avec volupté sur les cuisses des danseurs. Les corps graciles ou musclés se croisent et s’entrecroisent, pour le plus grand bonheur des spectateurs.
Constitué de deux actes, le spectacle présente trente-deux numéros chorégraphiés, entrecoupés d’intermèdes musicaux. Le premier acte recrée un bal populaire des années 1950. Les hommes sont en costumes rayés, portent un chapeau feutre et fument le cigare. Ils n’hésitent pas à draguer la copine de leur voisin, tout en offrant des fleurs à leur propre compagne, qui de son coté, fulmine de jalousie.
Toutes les musiques ont été réécrites par Gabriel Merlino. L’auteur a voulu faire la part belle à la musique du premier enregistrement studio d’Astor Piazzolla de 1955, dont il s’est inspirée. Son but : revenir à un tango plus traditionnel.
Paillettes et acrobaties
Le deuxième acte est beaucoup plus moderne et laisse place à des figures tournant souvent à l’acrobatie. L’amateur, qui les soirs d’été, voudrait s’essayer au tango sur les bords de Seine, est époustouflé. Il n’osera toutefois jamais imaginer reproduire la moitié des figures réalisées sur scène. Et c’est peut-être là où le bât blesse. Il n’y a aucun doute, les danseurs exécutent parfaitement leurs chorégraphies. Virilité, corps à corps et sensualité, tout y est. Manque pourtant un trait essentiel à la danse. La spontanéité. Le spectacle est si technique, si bien orchestré, que la passion, thème essentiel au tango argentin s’en trouve édulcorée. Cela risque d’en surprendre, voire d’en refroidir certains.
On passera également sur quelques tenues proches de vêtements de cabarets. On s’imagine les danseuses de tango généralement plus élégantes. Le grand spectacle offert par les danseurs ne s’en trouve toutefois pas gêné. Alors qu’importe, qu’ici ou là, la costumière ait ajouté quelques touches à la limite de la vulgarité. L’important est que le spectacle permette aux initiés d’apprécier des figures époustouflantes. Pour les autres, ce sera l’occasion de découvrir un univers composés de séductions, d’amour mais aussi de drames et de situations comiques. En gros, tout ce qui déchaine… les passions.
Sinfonia de Tango par Tango Pasión
spectacle chorégraphié par Hector Zaraspe
Théâtre Bobino
14/20, rue de la Gaîté
75014 Paris
du 20 janvier au 8 février 2015