Un mois de décembre dansant et international a débuté ce lundi à la Villette avec le retour du chorégraphe flamand Sidi Larbi Cherkaoui. Son seul nom rempli les gradins de la Grande Halle de spectateurs fidèles, connaisseurs de la promesse de dépaysement, d’épopées à travers le globe.
Après le Japon, la Chine. Après l’hommage à un artiste majeur du manga, c’est au tour de la célébration de la cinégénie d’une danseuse et chorégraphe qui s’est notamment illustrée dans le film Le Secret des poignards volants (de Zhang Yimou).
Le bouillonnant Tezuka présenté en 2012 à Paris, laisse place cette semaine à Genesis initiée par l’artiste chinoise Yabin Wang.
Cette fois, Cherkaoui nous offre une chorégraphie douce plus que spectaculaire, sur la corde raide de la retenue, sensible et incroyablement métissée.
Métissage des danseurs venus de Chine, du Japon ou encore de Grèce, soutenus dans leurs envolées par le métissage des musiciens d’Inde, d’Afrique, Pologne… À cet ensemble, le chorégraphe audacieux donne une troublante cohésion, à la fois énigmatique dans le véritable sens de ce ballet et captivante à travers les différents tableaux.
Tout glisse sur la scène : les pieds des interprètes, leurs mains, les cages de plexiglas. Déplacement aussi entre les disciplines avec 2 danseurs, Johnny Loyd et Kazutomi ‘Tsuki’ Lozuki, qui se font aussi formidables chanteurs ou inversement. De quoi perdre la maîtrise totale de ce que l’on perçoit pour aller au-delà de ce que l’on peut connaître. L’envoûtement n’est forcément là où on l’attend.
Le large plateau de la Grande Halle est entièrement comblé des mouvements des danseurs, amples et incarnés.
Pour les accompagner, la bande son interprétée live peut impressionner par l’incroyable richesse des sonorités. Telle une bande originale de film, elle participe à cette immersion poétique dans cette nouvelle oeuvre chorégraphiée de l’artiste belge au passeport international.
生长 Genesis
création 2013
chorégraphie : Sidi Larbi Cherkaoui
danseurs : Yabin Wang, Quing Wang, Fang Yin, Chao Li, Elias Lazaridis, Johnny Lloyd Karutomi ‘Tsuki’ Kozuki
du 1er au 5 décembre 2014
à la Grande Halle de la Villette, Paris
Sites : www.east-man.be
www.yabinandherfriends.com
A suivre Le Sacre du Printemps de Romeo Castellucci
et Political Mother de Hofesh Shechter