Andy Cocq c’est une comédie musicale à lui tout seul ou un film bolywoodien, sans artifice, ni costume et troupe
Danse, chant, comédie et tragédie, ce “jeune” humoriste déploie toutes les facettes d’une personnalité attachante et savamment excentrique.
Après nous avoir délecté du talent d’interprétation de figures féminines d’Alex Lutz, il faudra compter désormais sur un nouveau nom de la scène: ANDY COCQ!
On pourrait tout à fait imaginer son nom éclairé de néons clignotant à l’entrée du Théâtre du Petit Gymnase, comme sur Broadway. Il joue, en effet, dans la catégorie cartoon à l’Américaine.
Et, Il n’a pas non plus l’habitude de se cacher derrière les rideaux de scène. Non. Cet artiste est cash. Il décide chaque soir d’arriver par la salle, avoue les moqueries sur son nom et confesse l’ambiguïté de ses gestes en public.
Ne vous trompez pas pour autant. Il y a quelque chose d’effrayant dans la capacité de l’artiste à moquer et parodier le jeune garçon qu’il était. Frêle, gauche, naïf et représentant de la communauté anti-foot. Mais aussi d’interpréter une jeune chanteuse peu coutumière de l’intensité de son organe.
Le réalisme et l’aisance sont saisissants. Le trouble est à son paroxysme. Pas de maquillage ou de perruque, le volte-face facial est immédiat, tel un Jim Carrey.
Car le registre d’Andy n’est pas dans la blague graveleuse et systématique. Ce sont les situations et les personnages qui poussent au rire ou à la stupeur. Tel un performeur, il campe un professeur de danse latino, capable de déhanchés sauvages ou un tragédien enroulé dans le rideau de scène.
Côté chant, son hommage aux délicieux accents mortifères de Mylène Farmer est un régal.
Et Whitney Houston n’aurait pas rougi de l’interprétation par le chanteur-comédien du titre légendaire: I will always love you.
Pour l’anecdote, Andy prend le relais d’Océane Rose Marie, La lesbienne invisible, qui était sur cette même scène la saison dernière.
Ils ont en commun de jouer sur la problématique de l’image que l’on peut renvoyer à l’autre et sur l’identité. Garçon manqué ou fille réussie? La question ne se pose que du côté de ceux qui observent et critiquent.
Ces deux comiques ont compris le potentiel inépuisable de ces clichés à maltraiter.
Pour finir, et saisir un peu plus l’aisance du personnage, ce n’est pas Nietzsche qui nous contredira, en acceptant d’associer ses mots à la personnalité d’Andy:
« La maturité de l’homme, c’est d’avoir retrouvé le sérieux qu’on avait au jeu quand on était enfant. »
Andy Cocq – Garçon manqué
Théâtre du Petit Gymnase jusqu’au 31 mars 2012
Du mardi au samedi à 20h