Ce samedi, nous sommes parti, en plein Paris, à la rencontre de butineuses. Sous l’oeil expert d’Audric de Campeau, l’apiculteur et fondateur du Miel de Paris, nous avons découvert les ruches des Invalides et de l’École Militaire. Une initiation bourdonnante dans des lieux parfois inaccessibles au public.
L’ami Audric est un passionné : il a le miel et le pollen dans le sang. C’est avec un débit plus rapide qu’un battement d’aile de notre hyménoptère préféré qu’il nous compte son histoire : sa découverte des abeilles à l’adolescence, ses vignes en Champagne et l’arrivée de ses ruches à Paris.
Celles des Invalides ont une histoire peu commune. Tout à commencé par un courrier envoyé un 1er avril, le Commandant des Invalides a laissé lettre morte pensant à un canular. Après un an, Audric reprend alors contact et pose ses ruches au sein des Invalides. Vient ensuite le soutien de la société Green Tomato Cars qui choisit de participer à l’aventure avec l’installation de deux nouvelles ruches et qui nous a conduits à cette rencontre ensoleillée. C’est effectivement le service de VTC green de Paris qui est venu nous chercher et nous a approché au plus près des ruches et dans les meilleures conditions (clim, wifi embarqué et discrétion).
Depuis, Audric a installé de nouvelles locataires à l’École Militaire, au Ministère de l’intérieur Place Beauvau, au Musée d’Orsay, entre autres.
Première surprise aux Invalides : le rendement des protégées de notre apiculteur est 3 fois supérieur à de celui des butineuses en pleine campagne (50 à 60 kg par an à Paris contre 20 kg en pleine campagne).
Il fait dire que, contre toute attente, les plates-bandes de la ville des lumières ne sont pas si polluées que l’on pourrait croire pour les abeilles. La politique de traitement bio des espaces verts y est pour beaucoup, aucun pesticide à l’horizon. Épanouissement total !
Et le terreau agronomique de Paris, avec ses espèces d’arbres et de fleurs exotiques venues des quatre coins du monde, assure aux abeilles un butinage sans période de disette entre mars et novembre. A Paris, les abeilles ne manquent jamais de fleurs.
C’est avec joie et gourmandise que nous avons trempé notre doigt dans les rayons frais (et à température de la ruche soit 37°C ) afin de gouter au nectar à même la source.
Son goût si particulier ne permet aucun alliage avec des miels venus d’autres lieux de Paris ou d’autres régions.
Après les Invalides, nous faisons un saut du côté de l’École militaire pour nous approcher de deux ruches qui font face à la Tour Eiffel.
Seuls les privilégiés qui font partie du cercle restreint d’Audric, et les visiteurs occasionnels comme nous ce jour-là, ont accès à ce lieu magique.
D’ailleurs Filou, le compagnon à quatre pattes de notre apiculteur, est tout à son aise sur le clocheton qui accueille les butineuses.
Une pause exceptionnelle face à la Dame de Fer est impossible à refuser.
Le moment de déguster la cuvée “Miel de Paris“, qui provient des ruches de l’École militaire, avec un peu de fromage et du pain. C’est le top !
D’ailleurs ce miel a des saveurs vraiment différentes de celui goûté plus tôt aux Invalides. Pourtant seul quelques kilomètres les séparent. C’est pourquoi la production chaque rucher parisien est vendue sous un nom différent : Miel d’Orsay pour Orsay, Miel de l’Empereur pour les Invalides.
Même si l’action d’Audric de Campeau et du Miel de Paris est soutenue, notamment par GreenTomatoCars, l’apiculteur est plutôt pessimiste sur le devenir des abeilles en général. Les visites de ses ruches sont l’occasion pour lui de sensibiliser le public au problème essentiel qu’est la survie des abeilles.
Il faut savoir que 40 % de l’alimentation mondiale est en lien direct avec la pollinisation effectuée naturellement par les abeilles.
En somme, sans les abeilles, notre garde-manger va se réduire rapidement. Sans abeilles, plus de fruits !
Et pour notre apiculteur, il est temps de s’alarmer. Cet hiver, l’Ardèche, département le plus gros producteur de miel, a perdu environ 80% de ses ruches.
Et il y a plusieurs facteurs à cela : les pesticides, ennemi bien connu des abeilles, la suppression des haies de bocage, un acarien virulent qui décime la population et le frelon asiatique qui se répand dans toute l’Europe. Mais pour ce dernier, une plante carnivore sera peut-être la solution… La nouvelle est toute fraîche !
Le principal problème des ruchers urbains est la gestion des risques, à savoir, principalement, la séparation d’un essaim, ou essaimage, quand la reine devient trop vieille, ou la population de la ruche trop importante.
Et même si Audric suit de près le vieillissement de ses reines dans chaque ruche afin de contrôler ce moment fatidique, un incident peu vite survenir : comme lors de la visite d’Elizabeth II aux Invalides.
Un essaim a quitté de sa ruche d’origine est a donc entrainé un petit moment de panique pour les officiels.
Mais il faut savoir d’un essaim en transit n’est pas agressif ! Alors si d’aventure vous en croisez un en plein Paris, gardez votre calme et appelez Audric !
Le Miel de Paris
by Audric de Campeau
Plus d’infos sur son site et Facebook
Les points de vente sont : Fauchon (8e), Galeries Lafayette Gourmet (9e), Grande Épicerie du Bon Marché, boutiques du Musée d’Orsay et du Musée de l’Armée aux Invalides.