La Villa Cavrois est un joyau architectural jouant à merveille avec les rayons du soleil. A quelques kilomètres seulement de Lille et à portée de tram, ce monument qui a bénéficié d’une belle rénovation offre – en plus de ses volumes spectaculaires – une exposition inédite de photographies revenant sur les créations de son concepteur : Robert Mallet-Stevens.
Jusqu’au 18 novembre, il est possible de découvrir les autres créations de l’architecte dont beaucoup ont disparu.
La Villa Cavrois : divine obsession !
Depuis que j’ai eu connaissance de son existence via une photographie, La Villa Cavrois m’obsède. Son architecture, sa couleur, le jardin qui l’accompagne, sa piscine, absolument tout m’attirait.
Il fallait me voir la découvrant un beau jour de juin, en plein soleil. Je n’ai pas arrêté de la regarder, de la voir jouer avec le soleil, à scruter les silhouettes passant devant sa large baie vitrée. Je l’ai shootée comme un fou tout en l’explorant. Il était alors impossible de m’arrêter dans ma visite.
Et la réalité dépasse l’imagination. Cette villa est folle, génialement inspirante, rayonnante. Je n’ai aucun mal à me voir y vivre, même si les meubles sont d’un autre temps, que le confort n’est pas tout à fait le même et que je n’ai pas la nécessité d’avoir une aussi imposante salle de bain.
Robert Mallet-Stevens, géniale inspiration
A travers l’exposition photographique présentée jusqu’au 2 septembre, nous apprenons que l’architecte Robert Mallet-Stevens a fait deux essais avant de réaliser la Villa Cavrois.
Le premier est la villa de Paul Poiret à Mézy-sur-Seine. Pour l’anecdote, le grand couturier ayant fait faillite, il devra vivre dans la maison du gardien pendant quelques temps avant de gagner le confort de sa demeure.
Le deuxième essai sera la Villa Noailles à Hyères. L’architecte aurait eu quelques difficultés avec ses commanditaires. Il avait conçu un belvédère pour celle-ci, photo d’époque à l’appui. Mais le Vicomte le fera raser car jugé “trop ostentatoire“.
L’exposition conçue grâce à la collection de Jean-Louis Cohen et la complicité de Richard Klein met en lumière une heureuse collaboration. Celle de Mallet-Stevens et André Salomon, ingénieur éclairage, spécialiste en France de l’éclairage indirect, à l’époque. Dans la Villa Cavrois, par exemple, il est impossible de voir les sources de lumière. L’avantage est d’avoir un éclairage linéaire et de proposer des effets visuels spectaculaires.
Pour voir le résultat, rien de mieux que de visiter la villa lors de nocturnes exceptionnelles.
Une composante méconnue du travail de l’architecte est révélée aussi à travers ce large fond : la réalisation de magasins.
Mallet-Stevens avait un sens théâtral pour capter l’attention sur la marchandise et privilégier l’ambiance.
Les photographies sont de précieux témoins de concepts disparus : des pavillons d’expositions – comme le relais d’essence sur une grande route pour le Salon d’automne à Paris en 1927 – ou encore des magasins pour les enseignes Peugeot et Alpha Roméo.
Villa Cavrois
60, avenue John-Fitzgerald Kennedy
59170 CROIX
Tél. 03 28 32 36 10
Horaires :
Ouvert tous les jours sauf le lundi de 10h à 18h
Fermé : les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre
Exposition photographique
Robert Mallet-Stevens et ses photographes.
Collection Jean-Louis Cohen
Prolongations jusqu’au 18 novembre 2018
Ouvrage : Robert Mallet-Stevens et ses photographes
Collection Regards
Parution : 7 juin 2018 – Prix : 12 euros