Chaque mois, les blogueurs et blogueuses qui participent à la Photo du Mois publient une photo en fonction d’un thème. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants le 15 de chaque mois à midi, heure de Paris.
Cette fois, c’est au tour de Betty de proposer le thème : le merveilleux dans votre vie
C’était il y a quelques jours, dans une galerie parisienne.
Avoir la chance d’un face-à-face exceptionnel et quasi en solitaire avec un Caravage inconnu – car retrouvé très récemment dans un grenier à Toulouse.
Une toile qui fera le bonheur d’un collectionneur privé et se dérobera à nouveau au regard du grand public après sa mise aux enchères au mois de juin.
Pour découvrir le merveilleux des blogueurs participants, c’est par ici :
Picasso a traversé le XXe siècle, vécu toutes ses crises. Le Musée de l’Armée propose une exposition chronologique autour du peintre : Picasso et la guerre.
Mais aussi des ateliers dont des masterclass avec Alain Passard.
Lors de celles-ci, le chef étoilé remet au goût du jour des recettes de la seconde guerre mondiale. Des plats simples, répondant à une dure réalité : la restriction alimentaire. Nous avons assisté à la toute première rencontre gustative.
L’exposition Picasso et la guerre regroupe 330 pièces avec 1/3 d’œuvres du maitre espagnol, 1/3 d’archives et 1/3 d’objets historiques (livres, photos, articles, costumes…)
Le foisonnement de cette rétrospective est, il faut l’avouer quelque peu dense mais tout à fait instructive.
Avant de poursuivre, il nous faut marquer un arrêt devant un livre exposé, celui qui a convaincu Alain Passard de répondre à l’invitation du Musée de l’Armée : Cuisine et restrictionsd’Édouard de Pomiane.
Écrit en 1940, il avait pour but de partager toutes les astuces pour concevoir des plats avec ce que l’on trouvait en temps de guerre, en période de rudes restrictions.
“J’imagine la période très douloureuse. On devait se régaler avec des choses simples.“
Alain Passard : une générosité presque lyrique
Nous rencontrons Alain Passard dans le salon d’honneur du Musée de l’Armée.
Une copie du livre de Pomiane en main, le chef vente les vertus, comme d’autres chefs, de la cuisine de saison.
“C’est ce que nous faisons : avoir le respect des saisons, de la nature. La nature a écrit le plus beau livre de cuisine ! Avant en hiver, on se réchauffait avec une soupe de panais, une soupe de céleri et, en été, on s’hydratait avec les tomates, les melons, les courgettes. Préservons cette poésie magnifique que la nature a écrite.”
A l’évocation de la guerre, on sent le chef vraiment ému à l’évocation de ces hommes et ces femmes qui se sont battus contre l’occupant. Certainement le souvenir de son grand-père qui a reçu la croix de guerre.
Côté cuisine, ce mardi, le topinambour est à l’honneur.
“A l’époque, on disait que le topinambour n’était pas très gustatif. Mais il était destiné aux animaux. Aujourd’hui, on a recréé des variétés comme le fuseau qui a des saveurs proches de l’artichaut. ”
Aidé par son assistante Marion, nous goûtons deux variations : vinaigrette de guerre et sauce rémoulade.
Les recettes d’Édouard de Pomiane ont été revisitées. Point de fécule pour remplacer la mayonnaise dans la rémoulade. Mais toujours des produits simples comme une huile de tournesol choisie pour la neutralité de son goût.
L’apport d’Alain Passard : les herbes qui assaisonnent ce plat. Oseille sauvage (au peps acidulé), mourons des oiseaux (ce n’est que de la chlorophylle en bouche) et l’ortie (blanchie pour supprimer son côté urticant).
Et la saveur du topinambour en ressort transcendé.
A la sortie de cette masterclass, on est conquis par l’amour des produits que nous transmet Alain Passard. Comme par la bienveillance qu’il dégage. Et par la réelle émotion de son étreinte avec son assistante.
On regrettera simplement un accès un peu prohibitif pour ce rendez-vous si unique.
Picasso et la guerre : l’exposition
Cette masterclass est un des rendez-vous qui accompagne l’exposition.
Un parcourt qui permet de replacer l’œuvre de Picasso dans son contexte historique. Et c’est plutôt rare.
Pour approfondir notre connaissance de l’artiste, cette exposition est un rouage essentiel : ses rapports avec Apollinaire ou Derain, ses tourments de création, son rapport à la guerre et aussi son engagement de toute une vie contre celle-ci.
Aux côtés des coupures de journaux, on découvre des magnifiques œuvres. Et on en retrouve aussi des pièces connues. On se surprend encore à tomber sur des styles inconnus de Picasso comme une influence moyenâgeuse.
Et le maître espagnol nous ébahit toujours autant par ses dessins au crayon. Il maîtrisait tous les supports et toutes les formes d’art. De vrais chefs-d’œuvre.
Picasso et la guerre offre au visiteur une plongée dans le foisonnement créatif de l’artiste. Dense mais superbe Picasso !
Exposition Picasso et la guerre
auMusée de l’armée
Hôtel national des Invalides
129, rue de Grenelle
75007 Paris
jusqu’au 28 juillet 2019
Tous les jours de 10h à 18h, nocturne les mardis jusqu’à 21h
Fermeture les 26 & 27 avril et le 1er mai
Masterclass d’Alain Passard les mardis 14 mai, 4 juin et 2 juillet à 18h30
55€ et 45€ pour les moins de 26 ans
(billet pour l’exposition inclus, en nocturne jusque 21h)
L’Atelier des Lumières nous fait traverser les toiles de maîtres. Après Gustav Klimt, c’est au tour de Van Gogh de dévoiler les détails de ses œuvres grâce aux spectaculaires projections.
Le centre d’art numérique offre deux autres programmes : Japon rêvé, images du monde flottant et Verse de Thomas Vanz pour perdre définitivement tout contact avec la réalité.
Van Gogh, la nuit étoilée et sublimée
Chorégraphie de fleurs, ballet d’iris et de coquelicots, paysages, portraits d’inconnus, villages s’étalent sur les murs de l’Atelier des Lumières.
L’art délicat de Vincent Van Gogh se découvre sur les murs et les sols de cette ancienne fonderie parisienne reconvertie.
On chavire, parfois on s’étonne.
On se laisse bercer par la poésie, ces toiles inconnues et que l’on aimerait connaître. Et les classiques.
La nuit étoilée est audacieuse non pas en terme de montage mais par sa bande-son. Des airs d’opéra viennent tutoyer Janis Joplin. Moses Sumney ou Lil Wayne enchaînent avec de la musique classique.
La sélection musicale peut surprendre mais pas choquer. Preuve que l’œuvre de Van Gogh peut dialoguer avec nos contemporains.
Japon rêvé et magnifiquement animé
Vous viendrez très certainement pour Vincent et vous serez forcément happés comme nous par le programme court Japon rêvé, images du monde flottant.
L’Atelier des Lumières devient tour à tour forêt magique, océan, intérieurs japonais, nuit de lampions. Le montage ose animer les œuvres japonaises, ose jouer avec un mythe, la vague d’Hokusai, et s’amuse à nous donner le tournis avec une séquence psychédélique de samouraïs.
C’est sublime. Et on se laisserait bercer des heures par la sagesse du Japon.
Dans le studio, Verse, une création contemporaine de Thomas Vanz enchante avec des images cosmiques. Le travail de l’artiste sur la matière, la lumière a le don d’interroger et de subjuguer.
Conseil : prenez votre temps pour explorer l’Atelier des Lumières. Ce n’est pas un lieu que l’on visite entre deux autres activités.
Van Gogh, La nuit étoilée Japon rêvé, images du monde flottant Verse
à l’Atelier des Lumières
38, rue Saint-Maur
75011 Paris
jusqu’au 31 décembre 2019
Ouvert : 7j/7 entre 10h et 18h
Nocturnes : vendredis et samedis jusqu’à 22h
et les dimanches jusqu’à 19h
Les ateliers de la Monnaie de Paris ont frappé une collection toute particulière baptisée Pièce d’Histoire. Sous l’égide de Stéphane Bern, et en partenariat avec la Fondation du Patrimoine, une première partie de cette collection a été dévoilée au public – constituée pour l’instant de 10 pièces en argent, et une pièce en or.
Nous vous en dévoilons les détails.
C’est dans une ambiance très historique que la collection Pièce d’Histoirea fait son apparition face à la presse et aux invités. Stéphane Bern s’est prêté au jeu des photographes, accompagné du Directeur Général de la Monnaie de Paris, Marc Schwartz.
Des Euros issus des trésors de l’Histoire
La collection Pièce d’Histoire surgit des trésors du médailler de la Monnaie de Paris. C’est parmi les 80 000 pièces, conservées jalousement par l’institution, que Stéphane Bern a fait son choix. Il concède : “C’était magique d’entrer dans le médaillier de la Monnaie de Paris.”
Il en ressort donc neuf superbes pièces de 10 € en argent, rééditions de monnaies anciennes, qui permettront à chacun de se replonger dans l’Histoire de France.
Un triens de Dagobert, un quart d’écu de Louis XIV, un franc Germinal de Napoléon, un franc dit “à cheval” de la Guerre de Cent ans du roi Jean II, ou la pièce de trente sol qui a permis d’identifier Louis XVI à Varennes…
Ce sont des pans de notre Histoire commune que la Monnaie de Paris nous propose d’avoir dans notre escarcelle.
Et ce n’est que la première vague. Il y a de très bonnes raisons de débuter tout de suite notre collection.
Un investissement pour le patrimoine
Si Stéphane Bern s’est associé au projet, c’est aussi pour en faire bénéficier la Fondation du Patrimoine.
Dans le cadre de la Mission Bern pour la sauvegarde des monuments à travers la France, 1 euro sera reversé pour tout achat d’une des pièces argent de 10 €. Attention édition limitée !
C’est aussi l’occasion unique de posséder des pièces en euros avec une face unique qui reprend un morceau de notre passé. Un passé surgit des tiroirs d’une institution vieille de plus de 1150 ans et qui rayonne, grâce à son savoir-faire ancestral, à travers le monde.
Pièce d’Histoire
Cette collection est disponible : – à la boutique de la Monnaie de Paris – dans les boutiques des Centre des Monuments Nationaux – à la Poste – chez les buralistes
Pour plus d’infos et pour un achat en ligne rendez-vous sur le site de la Monnaie de Paris.
Une première à Paris, l’art décoratif des artistes Nabis est enfin célébré ! Le Musée du Luxembourg dévoile des pièces rares et un courant artistique qui semble plus discret que d’autres sur leurs cimaises des musées mais qui mérite notre pleine curiosité. L’exposition Les Nabis et le décor nous entraine dans un parcours fait de travaux de commande pour des intérieurs, des hôtels particuliers, donc à l’abri de très nombreux regards à l’époque.
Focus sur 4 œuvres incontournables qui nous ont frappé l’œil avec délicatesse et joie.
Arabesque poétique de Maurice Denis Tout d’abord, quatre grâces en contre-plongée, comme extraites d’un songe, nous interpellent. Exposées sur un mur pour une meilleure observation, elles étaient destinées à l’origine à orner le plafond d’une salle à manger particulière.
Cette toile de Maurice Denis est baptisée Arabesque poétique et aussi L’échelle dans le feuillage.
Et trouble : un modèle unique a servi pour ces quatre féminines, Marthe, la fiancée de l’artiste.
Femmes à la source de Paul Sérusier
L’illusion de mouvement de ces femmes porteuses d’eau, leur reflet, font de cette composition une œuvre hypnotique. La lumière intense du soleil qui berce la scène impose de ralentir notre visite pour admirer cette toile de Paul Sérusier.
La Légende de saint Hubert de Maurice Denis
Plusieurs panneaux composent cette légende de saint Hubert. Le plus frappant est sans doute Le Miracle. Une scène qui magnétise littéralement par le mouvement du cheval, l’imploration du saint et l’intensité lumineuse de cette apparition.
Une composition extrêmement forte sur un panneau au format imposant.
Les Canards de Paul Ranson
Ce qui frappe c’est le fait qu’un projet de papier peint soit devenu une œuvre d’art à part entière. Et qu’il s’admire désormais encadré et sous verre pour sa qualité de conservation.
Avouons que ces canards sont irrésistibles. L’idée de les adopter ne nous aurait pas déplu ! 😉
L’exposition Les Nabis et le décor regorge de belles découvertes et de grands formats qui vous transporteront dans un autre temps, celui du raffinement pictural des intérieurs français.
Exposition Les Nabis et le décor Bonnard, Vuillard, Maurice Denis
Thomas Schütte est un des rares artistes contemporains à ne pas aimer les musées ! C’est donc tout naturellement qu’il a accepté l’invitation de la Monnaie de Paris.
Nous ne connaissions pas l’artiste allemand avant de visiter l’exposition Trois Actes, sa première rétrospective parisienne. Nous sommes allés d’étonnement en étonnement tout au long du parcours qui nous conduit des cours extérieures aux cimaises de l’institution.
Pourquoi Thomas Schütte nous plait autant ?
Tout d’abord, Thomas Schütte laisse une ouverture totale d’interprétation de ses œuvres par le public. Chacun, chacune peut se donner à cœur joie pour trouver la signification d’une sculpture.
Face à Vater Staat, un journaliste demande à l’artiste pourquoi cet homme représenté n’a pas de bras. L’intéressé répond qu’il n’a pas eu le temps de les faire. On frise le génie !
Alors que notre société est en quête de sens permanent, des artistes font de la résistance en ne répondant pas aux questions.
Il y a bien sûr de l’humour dans ce personnage d’origine allemande.
Ensuite, il s’intéresse autant aux stéréotypes masculins que féminins. Les hommes sont majoritairement représentés les pieds dans la boue. Les femmes sont tantôt lascives, tantôt détruites.
Et surprise, l’homme est aussi architecte. Il a réalisé plusieurs habitats pour une seule personne. Quelle bonne idée !
Fait rare, il a aussi conçu les plans de sa propre fondation à Hombroich, près de Düsseldorf. Et quand on apprend que le toit lui a été inspiré par un Pringles : on rit et on a une folle envie de prendre la route pour découvrir le bâtiment en vrai.
Thomas Schütte a réalisé une série de pièces sculptées avec du verre de Murano. Les têtes exposées sont éclatantes et jouent divinement avec la lumière.
Enfin, l’artiste est fasciné par la mort. Sa première œuvre présentée est une pierre tombale avec une date de mort imaginaire. Il était persuadé qu’il mourrait à l’âge de 42 ans et ne passerait pas le changement de millénaire. Raté ! Il a atteint les 64 ans.
Preuve que les artistes ne sont pas toujours prophètes.
Et preuve que Schütte pratique l’autodérision. Il aurait pu faire disparaitre cette œuvre, plutôt que de la présenter à nouveau au grand public.
Beaucoup d’autres pièces ponctuent le parcours Trois Actes à la Monnaie de Paris. Il suffit de prendre le temps de les contempler.
LEVALET, vous l’avez forcément croisé dans une rue à Paris, dans une galerie ou à la Gare Saint-Lazare. Une silhouette d’homme dessinée en taille réelle improvisant en fonction du décor dans lequel il se trouve, de l’imagination folle de son créateur.
Levalet est de retour à la Galerie Openspace pour une deuxième exposition très boisée baptisée Ellipses, composée de 37 œuvres inédites. Elles sont sorties d’atelier, il y a un peu plus d’un mois.
#CONCOURS inside
Le bois matière vivante de Levalet
Levalet joue avec le bois, en le découpant, le gravant, le brûlant aussi. Son jumeau de dessin, ses doubles sortent très souvent du cadre, rebelles à tout enfermement ou contrainte. Et c’est ce qui accroche autant l’œil et l’adhésion : cet attrait pour le relief et ce jeu de perspective.
Installé près de Reims, l’artiste a gagné en surface pour son atelier et en terrain de chasse pour chiner à sa guise objets et meubles qui vont avoir les honneurs de devenir œuvre d’art exposée en galerie. Le dos d’une armoire lui a inspiré Recomposition, attiré par ses “super qualités plastiques“. Ensuite, il lui a fallu partir à la recherche de supports similaires pour la suite de la série. Un coffre a squatté 6 mois dans son atelier sans savoir quoi en faire et avant de devenir A bout de souffle et de trôner en plein milieu de la Galerie Openspace.
Le cœur de Levalet semble battre pour les horloges qui lui permettent de “bricoler des espaces scénographiques intéressants” avec leurs portes et différents espaces. Chronos est une œuvre surréaliste par excellence. Ne serait-ce pas les moustaches de Salvador Dali ? 😉
L’artiste avoue qu’il a parfois peine à modifier, détourner les supports qu’il a entre les mains : “pour une autre expo, les trois premiers livres anciens avec leur belle couverture qu’il a fallu déchirer, ont été durs à sacrifier.”
“Je pense plus à la personne qui va voir qu’à celle qui va acheter”
Levalet nous confie la veille du vernissage : “J’ai une manière de travailler protocolaire. Je débute par le concept, ensuite le travail sur le support, la photo, le dessin et le montage.” Et de rajouter : “Il y a autant de boulot sur la préparation des supports que la partie dessinée en tant que telle.”
Et n’imaginez pas que le trentenaire mène de front plusieurs créations en même temps comme d’autres artistes. Il doit finir l’oeuvre en cours pour enchainer sur une autre.
Les directeur et directrice de la galerie, Samantha Longhi et Nicolas Chenus, sont en confiance totale avec Levalet. Ils n’ont pas eu à lui rendre visite à son atelier et ont découvert ses œuvres au fur et à mesure de leur production. Le couple se réjouit de sa grande productivité. Levalet préfère nuancer : “Je ne suis pas forcément rapide, mais je travaille beaucoup. ”
Chose plutôt rare en galerie : l’artiste a livré ses œuvres un mois et demi avant le vernissage. Si bien que Samantha et Nicolas ont pu éditer leur tout premier catalogue d’exposition et ainsi renouer avec les joies de la rédaction, de la mise en page…
Cette édition limitée à 300 exemplaires a un prix de lancement spécial vernissage. Foncez !
BONUS – seul indice des goûts musicaux de Levalet qu’il écoute dans son atelier : “Je suis plus tendance Fip !”
Le Musée de la Chasse et de la Nature aime bousculer les codes de l’art contemporain. Avec l’exposition Vânătorul de imagini de Mircea Cantor l’étonnement est total. Œuvres en tissu, dessins, vidéos et sculpture en verre : aucune corde ne manque à l’art de l’artiste roumain.
En plus, il a voulu mettre en avant certains de ses pairs contemporains. Et l’on découvre alors que la Roumanie est un vivier de talents, à travers tous les supports.
Voici nos coups de cœur piochés dans le parcours dédié à Mircea Cantor, des costumes traditionnels exposés et des artistes roumains en quelques œuvres.
Mircea Cantor en 3 œuvres
L’art de Mircea Cantor est axé essentiellement sur la chute de la dictature roumaine, en 1989, et aussi de l’apparition de la démocratie.
Hidden meridians over a disrupt landscape Dans cette œuvre, il utilise une tenue de militaire US décousue puis recousue pour former ce carré.
La corde brodée sur l’ensemble évoque un souvenir d’enfance. Les poutres dans les maisons étaient traditionnellement taillées en forme de corde pour convoquer la force, la résistance.
Derrière, sur le mur, une peinture faite à base de vin rouge. Réalisée sur place, au Musée de la Chasse et de la Nature, elle a grandement évolué avec le temps, passant du rouge tannique au gris, puis à cette teinte ocre par oxydation naturelle.
Aquilat non capit muscas Rare sont les vidéos d’art qui nous semblent pertinentes.
Ici, après des mois de négociations avec deux pays, il capte l’entrainement de rapaces à l’interception de drones : l’une des plus grande menace actuelle pour la sécurité intérieure de nos pays.
Cette captation a servi de base à une version dessinée à l’encre de chine. Des croquis qui captent la force des rapaces.
Breat Separator Cette frontière de verre est le symbole de l’envahissement consumériste qu’a subi la Roumanie après la chute du régime dictatorial.
Mircea Cantor voit d’un mauvais œil l’arrivée des grands groupes industriels qui déstabilisent la société. Et c’est avec son pouce qu’il crée ce motif de barbelés symbolique dans son travail.
Colinde : les fêtes de l’ours
C’est aussi le marqueur de cette exposition : le folklore roumain à travers les fêtes de fin d’année.
Entre Noël et le jour de l’an, dans les villes, les Roumains organisent des défilés avec les costumes les plus laids possibles.
Arpentant les rues en faisant un maximum de bruit, ils font ainsi fuir les mauvais esprits.
Ces masques de chèvres, vieillards, ours et autres figures effrayantes, sont le reflet de cette période de fêtes.
Le musée de paysan roumain a réussi à recueillir ces masques qui sont normalement brûlés à la fin des Colinde.
Le Musée de la Chasse et de la Nature expose aussi beaucoup d’autres costumes traditionnellement portés pour cette fête païenne : diable et chevaux sur roulettes. Certains costumes sont en vraie peau de bête se transmettent de père en fils ou en fille.
Les artistes contemporains roumains
A l’opposé de Mircea Cantor, la scène contemporaine roumaine est plutôt figurative. Comme si elle voulait s’émanciper de son passé.
Dans cet univers de création, Radu Oreain est l’un de nos coups de cœur.
Ses dessins sont vifs. Hunting Archive et ses traits foisonnants pourraient le rapprocher d’un Jérôme Bosch moderne. On pourrait passer des heures à chercher les détails dans ses créations.
A l’opposé, on aime la naïveté de Serban Savu.
Ces chasseurs dans la neige sont empreints d’une vérité proche des impressionnistes du XIXe siècle. On ressent la quiétude de la scène, et une certaine misère sociale aussi.
Et pour finir ce tour d’horizon des artistes contemporains roumains, il ne faut pas oublier Cornel Brudașcu. Un maître roumain.
Dans ce tableau on ressent toute l’énergie créatrice d’un pays qui est encore en devenir.
En off, ce tableau est aussi un hommage à Mircea Cantor, mais on vous laisse chercher pourquoi. 😉
Exposition Mircea Cantor : Vânătorul de imagini
Jusqu’au 31 mars 2019
du mardi au dimanche de de 11h à 18h
le mercredi jusqu’à 21h30
La Fondation Louis Vuitton a le don de créer l’événement à chacune de ses nouvelles expositions. La Collection Courtauld, le parti de l’impressionnisme, à l’affiche en ce moment, regroupe des joyaux de l’impressionnisme et du postimpressionnisme. Ce n’est pas moins de 110 œuvres tableaux, dessins, gravures et sculptures que les spectateurs pourront contempler jusqu’au 17 juin 2019.
Focus sur cinq chefs-d’œuvre de l’exposition.
Samuel Courtauld (1876-1947), industriel du textile anglais, a réuni cette impressionnante collection en seulement 6 ans, de 1923 et 1929. Et son goût immodéré pour l’art fait de lui l’un des plus grands mécènes du XXe siècle.
Cette collection quitte exceptionnellement la Courtauld Gallery à Londres. Celle-ci étant fermée pendant 2 ans pour cause de travaux, c’est une chance de pouvoir l’admirer à Paris.
5 œuvres pour une exposition remarquable
Condenser cette exposition à cinq toiles est forcément réducteur.
Commençons par le tableau symbolique du collectionneur.
Un bar aux Folies-Bergère
Cette toile d’Édouard Manet de 1882 entre dans la Collection Courtauld en 1926.
Véritable instantané d’une soirée, il rend compte intégralement de l’espace du lieu. Avec les balcons et les spectateurs qui se reflètent dans le miroir derrière la serveuse Suzon. D’ailleurs, cette dernière se reflète elle aussi dans le miroir, de dos avec son interlocuteur. Miroir déformant donc, car il devrait être normalement présent devant elle et cacher la scène. Une incongruité qui retenu l’attention des critiques à l’époque.
Le Chenal à Gravelines, Grand Fort-Philippe
Quelle beauté ce tableau de Seurat. Le peintre pointilliste offre une toile lumineuse et exaltante.
Les points de peinture titillent nos yeux. Les couleurs pétillent. On a vraiment l’impression de vivre le paysage, de voir le bateau osciller sur le courant du cours d’eau. Et ce qui fascine surtout, c’est la finesse de la peinture, la délicatesse du rendu.
Antibes
Oh, la douceur de Monet ! Peinte en 1888, on sent toujours la douce chaleur du soleil du Sud sortir de cette toile.
Et quel contraste dans les couleurs, dans la lumière. L’œil se focalise d’abord sur le pin avant d’être attiré par l’eau et les vaguelettes. Les ondulations nous conduisent doucement vers l’arrière-plan qui révèle des collines finement azurées. Et de suite, on a rêvé de cette chaleur du sud français pour nous réchauffer de l’hiver parisien.
Le lac d’Annecy
Ce n’est pas forcément la toile majeure de Cézanne sur laquelle nous nous arrêtons.
On connait ce lac plus lumineux. Mais les reflets des bâtiments et de la végétation dans l’eau sont si finement maîtrisés. On a envie d’un peu de repos sous cet arbre et d’accompagner l’artiste.
Champ de blé, avec cyprès
On aurait pu choisir l’emblématique Autoportrait à l’oreille coupée de Van Gogh, mais la puissance des paysages du peintre hollandais nous subjugue à chaque fois.
Le vent dans les nuages et dans le champ donnent à la toile une puissance particulière. On ressent les coups de pinceaux dans les toiles de Vincent Van Gogh. Les cyprès, qu’il compare aux obélisques égyptiens, accrochent l’œil et donnent une dynamique particulière au tableau.
On bouillonne de plaisir devant une peinture qui transmet autant de force naturelle.
Avec ces cinq toiles, la Collection Courtauld ne nous révèle que quelques-uns de ces plaisirs particuliers.
Et même si dans les 110 œuvres présentent, toutes ne sont pas à ce niveau, il est certain que vos yeux sortiront de la visite remplis de merveilles. Un kiff artistique à voir de toute urgence avant les longues files d’attente des dernières semaines.
La Collection Courtauld : le parti de l’impressionnisme
DAU garde encore un peu de son mystère. La presse a eu droit à une matinée de « dévoilement ». Une déambulation dans des décors. Les loges du Théâtre du Châtelet transformées en pièces d’un appartement soviétique. Une salle inconnue du public peinte par des artistes russes. Le Théâtre de la ville dépouillé de tout confort.
Tout est mystère. Tout est source de fascination aussi comme ce projet qui serait plus que du théâtre immersif, plus qu’une simple projection de film, plus qu’une folie visuelle. Un projet de 12 ans.
DAU : fiction / réalité
A l’origine de DAU, un cinéaste russe Ilya Khrzhanovsky fasciné par le scientifique Prix Nobel, Lev Landau.
Il se lance dans un biopic qui va devenir en fait un vrai institut scientifique en Ukraine avec l’intention de faire de la « vraie science. »
Une centaine de personnes seront invitées à participer à ce projet : scientifiques, rabbins, chamans, artistes… En 3 ans, ils ont vécu 30 ans de la vie soviétique.
Le résultat : 13 longs-métrages réalisés à partir des 7 000 heures de pellicule tournées.
Décors originaux
Deux théâtres parisiens en chantier s’ouvrent pour quelques semaines alors que les ouvriers s’affairent encore.
Les gradins du Théâtre de la ville ont perdu leurs sièges et révèlent leur béton. Une petite porte de service pour entrer dans le Théâtre du Châtelet et s’engager dans les coulisses et les loges.
Enfin, la reconstitution d’un appartement d’un scientifique russe au Centre Pompidou.
La bande-son, une création en continu
De la musique en live menée par un orchestre, des enregistrements en continu, de la data sonore.
Plusieurs concepts vont être menés pendant cette expérience : la propagation d’une même bande-son au Châtelet et au Théâtre de la Ville, une boucle de sons conçue en live.
Il y aura des artistes invités : Brian Eno, Robert del Naja, membre du groupe Massive Attack…
Brian Eno présent à Paris : « c’est le projet le plus ambitieux auquel je participe !»
Le musicien brave les conditions difficiles : l’acoustique du Théâtre de la ville qui l’horrifie et le froid qui le glace.
Il est en pleine composition. Les visiteurs seront témoins de cette création en cours.
« DAU est un système en constante mutation. Ce n’est pas du cinéma, ce n’est pas du théâtre, ni de l’art contemporain…» Martine d’Anglejan-Chatillon, productrice exécutive du projet.
Bonus : un triangle rouge russe viendra illuminer le ciel de Paris chaque soir.
Pour participer à l’aventure, demandez votre visa sur dau.com
DAU première mondiale
jusqu’au 17 février 2019 au Théâtre du Châtelet, au Théâtre de la ville et au Centre Pompidou