Le Grand Musée du Parfum ouvre ses portes rue du Faubourg St Honoré à Paris en plein mois de décembre pour éveiller le nez du grand public et mettre en lumière un savoir-faire français qui mérite d’être célébré au même titre que la haute couture.
Un musée qui privilégie les expériences, la scénographie, l’espace et qui ne vous assomme pas avec une collection d’innombrables objets : on adore !
S’enrichir les sens
Le nez est invité à explorer tous les espaces de l’hôtel particulier du 8e arrondissement. Il est rare, voire quasiment impossible, de jouer et découvrir avec son nez. Ce nouveau musée offre un parcours original d’expériences, de plaisirs et de souvenirs aussi – car la mémoire olfactive est convoquée avec une collection impressionnante de senteurs, effluves à humer avec ou non excès. Bien sûr, il y a aussi de quoi en prendre plein la vue : entre les jeux de lumière, les installations artistiques et le design. Tout est beau : que ce soit les escaliers, les vitrines, les niches où se lovent les flacons estampillés Grand Musée du Parfum.
Des pièces originales ont été conçues spécialement pour cet établissement comme ces incroyables fleurs blanches venues d’une planète inconnue et composant un Jardin des Senteurs gracieux. Elles sont l’œuvre de l’Agence Projectiles.
Scénographie interactive et stimulante Même si l’on ne lit pas tout, il y a vraiment de quoi prendre du plaisir dans ce parcours au 3 thématiques Historique avec les fragrances au cœur de belles romances historiques. Il est plus que stimulant de relire les récits amoureux comme ceux de Cléopâtre et Marc-Antoine ou la reine de Saba et le Roi Salamon sous le prisme du parfum.
A côté de ces évocations, des objets qui ont traversé les âges prouvant que le parfum était aussi bien source de raffinement, que merveilleux moyen de se distinguer des autres et d’attirer les nez portés par des senteurs inconnues ou inédites. Un jeu des sens au 1er étage avec une forêt surréaliste, un bouquet de roses exaltant, des tubes à essais pour autant d’expériences scientifico-ludiques et de sensations fortes.
Le nez de son créateur Que serait le parfum sans son nez. LE créateur, celui qui est capable des mélanges les plus improbables, audacieux, curieux qu’enivrants et source de profonde addiction.
Etes-vous fidèle en eau de toilette ou volage ?
Rencontre par écrans interposés avec nez, parfumeur et spécialistes qui dévoilent leurs secrets et qui répondent à la terrible question : Se parfumer ou pas ?
Prévoir de passer du temps pour une dernière exploration : celle de la collection de matières premières formée de 25 gouttes qui se sentent et s’écoutent. Ingénieux design et concept pour savoir sur l’Essence de Vétiver, la vanilline ou encore la calone.
On ressort de cette adresse charmé par l’immeuble, les espaces et la tentative de nous extirper de notre quotidien urbain malodorant.
Attention toutefois à ne pas trop rêver de fleurs, de Provence, de papillons en retrouvant le flot des voitures du Faubourg St Honoré.
Le Grand Musée du Parfum 73, rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris
L’exposition MMMà la Philharmonie est le fruit d’une rencontre entre un musicien, Matthieu Chedid, instrumentaliste de talent à l’univers artistique à part entière et du photographe anglais Martin Parr, membre de l’agence Magnum, réputé pour son goût du kitsch, des couleurs saturées et au ton décalé.
Il s’agit d’une balade réjouissante, au cœur de La Philharmoniede Paris, mêlant l’image et le son. On contemple à la fois de magnifiques fresques murales, des photographies en petit format et des projections d’images qui se distinguent d’un simple diaporama.
Pas moins de 500 photos à regarder mais on ne s’en lasse pas ! On va, on vient, le tout bercé par des compositions musicales enivrantes.
Véritable expérience sensorielle et visuelle, on se laisse bercer par les 9 pistes sonores (synthétiseur, guitare électrique, acoustique, voix, basse, piano, percussions, célesta, claviers) crées par le musicien où chaque thématique et associée à un son bien distinct, mis en valeur par un équipement acoustique de haute qualité.
Grâce à cette composition musicale, les images prennent vie : on se sent bien, on prend son temps, on flâne, on regarde les images défiler assis confortablement sur des transats estampillés Martin Parr, on est bercé au rythme des vibrations des basses… mon voisin d’à côté s’est même endormi !
On redécouvre avec plaisir l’univers décalé et ironique de Martin Parr : projection de photographies d’animaux réels ou imaginaires, de touristes accrochés à leurs appareils photo, de chapeaux divers et variés… on se régale.
Magnifique rencontre entre deux artistes aux univers bien tranchés, MMM est une exposition qui unie à merveille l’image et le son. A voir absolument et à revoir sans modération.
By Caroline
Exposition MMM – Matthieu Chedid rencontre Martin Parr
Musée de la Musique (Cité de la musique) Philharmonie de Paris
221, avenue Jean-Jaurès
75019 Paris
jusqu’au 29 janvier 2017
Horaires
du mardi au vendredi : de 12h à 18h
samedi et dimanche : de 10h à 19h
fermé les lundis, le 25 décembre et le 1er janvier
C’est la rétrospective artistique de l’année que nous propose la Monnaie de Paris : Not Afraid of Love de Maurizio Cattelan. Artiste à la retraite depuis 2011, l’Italien est connu pour des œuvres provocatrices, volontairement ou pas, et souvent autobiographiques.
En pénétrant dans cette exposition composée de 17 installations majeures, il faut oublier ses préjugés et se laisser envahir par un univers surréaliste.
Entre réflexion, humour et philosophie, le coeur d’USofParis bat pour le monde de Cattelan.
“Post-requiem show“
Après son ultime All, présentée au Guggenheim à New York, Maurizio Cattelan annonça sa retraite artistique. Not Afraid of Love est donc la première grande rétro présentée en Europe depuis. Un parcours de 17 œuvres sélectionnées par l’artiste lui-même. Un défi, quand on connait sa révulsion à faire un choix.
A la base, je n’étais pas conquis par le travail de Maurizio Cattelan.
Souvenir de sculptures provocatrices, de reportages pas forcément éclairants sur son travail.
Il faut parfois reconnaître que l’on peut avoir des idées préconçues et qu’elles peuvent être levées. C’est donc sans grande conviction que je me rends à cette visite privée à la Monnaie de Paris.
Un éclairage bienvenu
Notre guide-conférencier, Mathieu, nous propose de jeter un œil nouveau sur Not Afraid of Love. Et comme tous les visiteurs ne pourront bénéficier de ces explications, je vous conseille grandement de lire les cartels des œuvres. Ils apportent un certaine
distanciation et offre une nouvelle appréhension de celles-ci.
Original ! La Monnaie de Paris a aussi proposé à des personnalités de donner leur interprétation, selon leur sensibilité, sur le travail de Cattelan : Audrey Azoulay (Ministre de la Culture et de la Communication), Christian Boltanski,Charlotte Casiraghi, Christian Lacroix, Olivier Py, Elisabeth Quin, Guy Savoy, Oliviero Toscani… une quarantaine en tout.
Il y a donc toujours une double lecture dans le travail de Cattelan. Il faut passer la première impression de rejet ou de trouble, face à ces corps en souffrance, pour comprendre.
Pour faciliter cette adhésion à son travail, voici une mise en lumière de cinq œuvres de l’exposition.
Not Afraid of love : décryptage
Sans titre (La Donna Crocefissa) : premier contact
C’est la première installation que vous croiserez en arrivant à la Monnaie de Paris, avant même d’acheter votre ticket.
On peut voir dans cette femme crucifiée un hommage à Francesca Woodman. Cette photographe, établie à New York, avait l’habitude de se mettre en scène, tout comme Maurizio Cattelan. Ce dernier reprend ici une photo mythique de la photographe.
Deux éléments à noter : la sculpture est présentée dans sa caisse de transport : une façon signifiante de marquer le statut de création. Présentée hors de sa boite, elle prendrait une autre signification, se fondrait plus facilement dans le décor. Et la saleté visible sous les pieds renvoie aux peintures du Caravage. D’ailleurs, il fut longtemps décrié pour le réalisme de ses représentations.
La Nona Ora : une provocation ?
C’est bien l’une des deux pièces emblématiques qui commence véritablement l’exposition : le Pape Jean-Paul II écrasé par une météorite.
Depuis 1999, cette statue de cire a déchainé les passions.
Cattelan a réfuté l’anti-catholicisme de cette vision.
Le titre (La Neuvième Heure) est une référence à l’heure de la mort du Christ. L’ancien pape étant en habits sacerdotaux, on peut y voir un symbole de l’homme écrasé par sa charge, sa fonction. Et à travers la vie de Maurizio Cattelan on peut aussi y percevoir une image plus freudienne, celle de la mort du père.
Dans le miroir qui fait face à la sculpture, on découvre la “croix” de La Donna et les pattes du cheval de Novencento. Ces dernières affleurent tout juste sans passer devant la femme. Tout en minutie. On retrouve cette volonté de perspective dans toute l’exposition.
Sans titre, 2001 : d’un monde à l’autre
“Je préfère prendre des interprétations aux autres plutôt qu’en donner”
Cette phrase de Cattelan est vraiment révélatrice de son univers. Chacun prend ou trouve, ce qu’il veut dans son art. Il faut se l’approprier.
Et quand Cattelan se représente c’est toujours via une caricature, en plus petit.
Ici, il transperce réellement le sol du musée. Un collaborateur de la Monnaie de Paris a vraiment le double de Cattelan dans son bureau !
Face à cette sculpture en cire, un miroir (installé pour l’occasion), dans lequel l’artiste semble se regarder.
Il passe une tête dans l’établissement pour se voir dans le reflet et semble se dire “C’est bien moi qui suis exposé dans un musée ? ” C’est l’interprétation introspective.
Mais on peut aussi y voir une version politique. La statue étant réellement juchée sur une pyramide de livres, l’explication pourrait être : l’éducation conduit à la culture.
Un éclairage tout autre car Cattelan a toujours eu un rapport difficile avec l’école. Celui-ci est évoqué avec Charlie Don’t Surf, dans la salle suivante.
All : une résurgence du passé ?
Neuf gisants en marbre : une façon simple de décrire cette installation.
Sauf qu’il est rare de voir des gisants recouverts d’un voile. Est-ce un renvoi vers le passé de Cattelan qui a travaillé dans une morgue ?
Car, ici, il ne montre pas la mort, il la suggère avec ces silhouettes.
Et on est simplement stupéfait par ces drapés sculptés. Un hommage à la dextérité des artistes de Carrare d’où provient le marbre. Il y a dans ces neufs défunts une telle fluidité qui rend le travail de sculpture très aérien. Chaque pièce pesant 300 kg environ, elle semble comme dégagée de ce poids.
Choisi avec minutie – volontairement avec le minimum d’inclusions pour un rendu plus esthétique – ce marbre donne sa pleine uniformité à cette composition. Ces deux choix (uniformité et unicité) créent un problème de taille : si l’une des neufs sculptures est abimée ou cassée, il faut refaire la série en entier.
Him : la plus contestée !
Lui (Him) celui que l’on n’ose pas nommer : le mal absolu. Lui est en prière, agenouillé de manière catholique. Lui questionne l’acte de contrition : une doctrine fondamentale pour cette religion. Pourra-t-on lui pardonner un jour ?
L’autre interprétation que l’on peut faire avec cette statue de cire est se confronter à ses peurs, leur faire face pour les vaincre. Mathieu, notre guide, fait un parallèle surprenant avec les films d’horreur pour illustrer son propos. En effet, pour survivre à des monstres comme Freddy Krueger ou Candyman, le héros doit les affronter en face-à-face.
Reste une dernière question : peut-on représenter celui qui incarne le mal absolu ?
Cette sculpture est le prêt d’un collectionneur américain qui a fui l’Autriche durant la seconde guerre mondiale. Lui-même l’expose dans son salon. Une façon de clore le débat autour de cette question.
Une mise en scène en miroir
Maurizio Cattelan a vraiment mis un soin extrême dans la mise en scène de son travail.
Il y a toujours un jeu de perspective, un placement précis des pièces dans les salles.
Et parfois c’est très subtil, comme avec ces deux labradors qui semblent surveiller, chacun de son côté, une des deux portes de la salle.
Au final, cette rétrospective de Maurizio Cattelan est pleine de finesse et de clins d’œil.
Ce n’est pas pour cela que vous ne serez pas chahuter par cet ensemble de pièces que vous découvrirez. Vous pourrez donc être ému, énervé et même rire devant le travail de l’artiste italien.
LE PLUS : Parcourir Not Afraid of Love à la nuit tombée offre aussi une toute autre ambiance.
Privilégiez la nocturne du jeudi soir.
By Emmanuel
Not Afraid of Love
exposition de Maurizio Cattelan
jusqu’au 8 janvier 2017
Tous les jours de 11h à 19h
Nocturnes les jeudis jusqu’à 22h
C’est une petite exposition que nous proposons de découvrir. Avec Geste baroque,dans les Collections de Salzbourg, le Musée du Louvre accueille des pièces venues tout droit d’Autriche. Le Louvre n’est pas très riche en art baroque germanique. C’est donc l’occasion de voir ces créations qui résument l’histoire artistique d’une des villes les plus célèbres d’Autriche.
Retour à la fin du XVIe siècle. Salzbourg est en pleine transformation.
Sous l’impulsion de Wolf Dietirch, petit-fils des Médicis, la cité autrichienne va connaitre un profond bouleversement architectural.
Mais cette métamorphose touche bien évidemment tous les arts.
Avec l’exposition Geste baroque, le Musée du Louvre(en partenariat avec le Salzburg Museum) a voulu mettre sous les projecteurs des créateurs (peintres, sculpteurs, orfèvres, …) qui ont œuvré auprès des princes-archevêques de la ville. Ceux-ci sont, aujourd’hui, totalement inconnus.
Geste baroque : focus en 5 pièces
Parmi les dessins, sculptures, peintures, esquisses architecturales et pièces d’orfèvrerie, nous avons choisi cinq œuvres pour un avant-goût parfait à cette exposition.
Couvercle de sarcophage en forme de squelette
Prévue pour orner la sépulture d’un membre du conseil municipal, cette sculpture très expressive de Hans Conrad Asper accroche l’œil dès l’entrée dans l’exposition.
Massive et imposante mais finement ciselée, c’est une œuvre magnétique.
Allégorie du peintre
Ce n’est pas la plus grande pièce de l’exposition (en taille), mais c’est l’une des plus fines. Johann von Spillenberger illustre ici le destin de l’artiste confronté aux difficultés du quotidien : la femme ailée peinant à s’élever, maintenue au sol par des accessoires de créateur et par un sablier, symbole du temps qui court.
Finesse et profondeur des traits pour ce dessin en forme de parabole.
Maquette de colonne mariale
Initialement, cette colonne devait être érigée sur la place devant la cathédrale de Salzbourg. Mais elle est restée à l’état de projet.
Aucune information sur le pourquoi de la non réalisation.
On perçoit dans le travail de Johann Lucas von Hildebrandt une forme de légèreté, malgré le côté massif de la statue de la vierge surplombant le monument. A noter que, sur cette maquette en bois, les figurines du socle étaient bronzées à l’origine.
Ostensoir de Ferdinand Sigmund Amende
Rubis, diamants, saphirs, émeraudes, améthystes, olivines et bien sûr or coulée ! Cette création d’Amende est certes la plus clinquante de cette exposition mais c’est aussi la plus ancienne des œuvres connues de l’artiste.
Tape à l’œil et finement ciselée, un vrai bijou dans cette collection.
Christ de douleur
Comme souvent, l’art baroque est largement empreint de religion.
Cette statue en bois sculpté est représentative du travail de Johann Meinrad Guggenbichler – reconnu comme l’un des sculpteurs les plus talentueux de la région de Salzbourg. Les personnages qu’il met en scène ont toujours une attitude dansante, des couleurs très présentes et un fort élan religieux.
Autour du geste baroque :
Pour rendre hommage au plus célèbre Salzbourgeois, une programmation Mozart est à découvrir à l’auditorium du Musée du Louvre durant l’exposition.
Après cet amuse-bouche, à votre tour maintenant choisir votre TOP 5 parmi toutes les pièces exposées dans les deux salles qui composent l’exposition Le geste baroque.
Geste baroque, dans les collections de Salzbourg
Expositiondu 20 octobre 2016 au 16 janvier 2017
Visites avec conférencier les 29 octobre et 26 novembre à 11h30
Tous les jours de 9h à 18h, sauf le mardi.
Nocturne jusqu’à 22h les mercredis et vendredis
La folie de Salvador Dali a influencé la créativité et le trait de l’impossible Joann Sfar. Le dessinateur, auteur du Chat du Rabbin et d’une œuvre déjà monumentale, s’est laissé séduire par une proposition alléchante : se frotter à l’artiste espagnol en plein cœur de Montmartre.
L‘Espace Dali Paris ouvre son espace à un dialogue 100% original, surréaliste et addictif.
Dali ressuscité
Joann Sfar a été marqué par l’exceptionnelle œuvre de Dali dès sa plus tendre adolescence. Dali c’est un champ entier de possibles, une expérience sans fin, des digressions à n’en plus finir, un génie de la déraison, un parc d’attraction à lui tout seul.
Sfar et Dali ont en commun d’être des grands raconteurs d’histoires et d’eux-mêmes. Leur union ne pouvait qu’être délicieusement psychédélique.
Après avoir rendu hommage au peintre Pierre Bonnard, il était légitime que Sfar – créateur infatigable, capable de travailler en même temps aussi bien sur des BD, un journal intime en dessins qu’un scénario de film – se penche sur le cas du génie à moustache.
Beaucoup des aspects de l’œuvre de Dali ont passionné le dessinateur comme ses liens avec le corps, les muses, la religion…
Sauver le monde
L’idée brillante de Joann Sfar est de faire que son héros, Seabearstein, n’est d’autre choix que de ressusciter Dali pour sauver le monde. Le Catalan aurait, sans nul doute, été enthousiaste face à cette proposition surréaliste à souhait.
Pour ce récit, certaines de plus belles créations de l’artiste espagnol trouvent ainsi une seconde jeunesse, cette fois en noir et blanc. L’hallucination est proche, le délire créatif est en marche.
Les muses de Sfar
Comme Dali, Joann Sfar est un brillant croqueur de femmes, en dessins. Pour cet épisode inédit de la vie du génie espagnol, les muses retrouvent ainsi vie à travers de nouvelles, ni tout à fait les mêmes, ni tout à fait d’autres. Elles s’appellent Dana Fiona Armour, Louise Lacoste, côté blondes incendiaires et Gaelle et Lauriane Call, côté brunes sisters.
Les corps sont vibrants, d’autant plus quand ces femmes revêtent des robes d’Elsa Schiaparelli – clin d’œil de Sfar à la collaboration entre la créatrice de mode et Dali.
Les + :
– la scénographie qui offre des gros plans de certaines planches, en dialogue avec les œuvres de Dali et les dessins originaux de Sfar
– une bande sonore originale de plus d’une heure composée par Oliver Daviaud pour accompagner la visite
– la présentation de pièces rares, sorties des réserves de l’Espace Dali Paris, comme la sculpture du Torero Hallucinogène à ne pas manquer
– les ateliers et visites pour le jeune public
Sfar / Dali, c’est un dialogue sensationnel entre deux artistes réunis dans un espace-temps surréaliste, un génie ressuscité, la bouche de Mae West qui retrouve enfin un regard, une aventure totalement psychédélique avec champignons hallucinogènes et muses plus vraies que natures.
Joann Sfar / Salvador Dali, une seconde avant l’éveil exposition
Le Grand Palais nous envoie à plus de 9 000 kilomètres pour une plongée saisissante dans les grandes œuvres mexicaines du XXe siècle. Saisissant ensemble chargé de couleurs, de visages, de paysages connus et inconnus, de toiles cultes comme de plus méconnus travaux ; des sculptures miniatures font face à des toiles démesurées. L’exposition Mexique (1900 – 1950) en 5 chefs-d’œuvre c’est ici !
Frida Kahlo en majesté
C’est le souffle coupé que l’on arrive devant les toiles de Frida Kahlo. Non à cause du grand escalier qui nous mène au premier étage des Galeries nationales mais bien la simple vision de cet ensemble. Les deux Frida (1939) nous fait (font) face avec gravité, intensité. Captivant tout simplement. Difficile de se décrocher de ce double regard.
D’autres toiles de l’artiste à l’aura international entourent cette pièce maitresse, des toiles au format plus confidentiel mais tout autant attachantes. Dont le très bel Autoportrait aux cheveux coupés de 1940 en provenance directe du Museum of Modern Art de New York, réalisé après sa rupture avec son mentor Diego Rivera.
Un autre autoportrait, à quelques pas de là, intrigue tout autant. Il s’agit de celui de Rosa Rolanda. Cette toile est d’une modernité folle dans la composition et la pose de l’artiste. Ca a un goût de “strike a pose!” à la Madonna. Il pourrait s’agir aussi d’une blogueuse prise dans un tourbillon infernal, un selfie couvert d’associations troublantes et riches. Ce portait date pourtant de 1952.
Diego Rivera, le maître
Un nom majeur qui a permis à l’art mexicain de réveiller le monde, de s’émanciper et aussi d’oser est largement représenté dans cette exposition. Diego Riviera se dévoile à travers des grands formats commeLa Rivière Juchitan(1953-1955) et d’autres toiles qui célèbrent le peuple mexicain.
La vendeuse d’arums, révèle l’affection de l’artiste pour cette fleur d’origine africaine et figure récurrente dans son œuvre. La toile est délicate et bouillonnante de couleurs.
Plus rare mais tout aussi intéressante, l’expérience cubiste de Rivera qui ouvre l’exposition au Grand Palais. Un clin d’œil parfait à la ville qui accueille l’exposition et qui est l’objet de plusieurs toiles de ce parcours. La vue derrière Adolfo Best Maugard est bien Paris.
Mexique au Grand Palais :
c’est un voyage aux mille influences, une immersion dans un ensemble foisonnant, palpitant, insensé aussi.
C’est un patchwork dense qui pourrait donner le tournis.
C’est à la fois du cubisme, du surréalisme, du naturalisme ou de l’abstrait.
C’est aussi et surtout des pièces phares très rares sur le sol français.
Mexique (1900-1950) Diego Rivera, Frida Kahlo, José Clemente Orozco et les avant-gardes
Exposition Grand Palais, Galeries nationales, Paris
jusqu’au 23 janvier 2017
Horaires :
Tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 20h
nocturne jusqu’à 22h le mercredi
Fermetures anticipées à 18h les samedis 24 et 31 décembre
“Je suis avant tout un visuel, un homme d’image.”
Hergé (entretiens avec Numa Sadoui, 1971)
Peut-on apprécier l’expo Hergé au Grand Palais sans être un fan inconditionnel de Tintin ? On s’est posé la question avant de faire notre entrée dans les Galeries nationales. La réponse est surprenante.
Hergé côté face
On débute le parcours non pas par le célèbre personnage globe-trotter et son adorable chien, mais par la partie plus méconnue de son créateur. Ses premières toiles d’abord, aussi bien touchantes que captivantes avec cette pointe de Miro qui déborde ici et là.
Ensuite les œuvres des autres. L’univers de Georges Remi, alias Hergé, était baigné de tableaux et sculptures d’autres artistes, de renom (Poliakoff, Fontana, Wesselmann, Dubuffet, Litchtenstein). Le dessinateur est devenu, à son tour “modèle” ou sujet. Le plus bel exemple étant le double portrait réalisé en 1977 par Andy Warhol. Forcément culte ! Plus rare aussi l’admiration de Salvador Dali. En témoigne ce télégramme psyché non daté.
Un peu plus loin dans le parcours, l’on découvrira Hergé illustrateur. Capable de vraies trouvailles visuelles pour affiches et réclames d’un autre temps. Le génie du dessinateur ne peut donc pas être réduit qu’à la seule invention du personnage à houppette mondialement connu.
Hergé côté pile
L’ombre de Tintin est partout mais elle n’est pas étouffante pour autant. Et puis on peut bien avouer : Hergé, pour nous, c’était plus Quick & Flupke que le genre idéal bien propre sur lui. On a toujours aimé l’espièglerie du duo d’écoliers capables de toutes les facéties. Le globe-trotter, quant à lui, était sans doute trop sage pour nous emballer vraiment. Alors joie : des planches de Quick & Flupke originales en noir et blanc.
Mais coups de bluffe aussi quand on perçoit les traits de Tintin à travers les nombreux crayonnés présentés, le passage à l’encre et les aquarelles et gouache (bleus de coloriage). Toutes les étapes de la conception de la bande-dessinée sont documentées.
Tintin ou la beauté du trait
La ligne claire, dont Hergé était le digne représentant, n’est pas synonyme de simplicité des traits. Bien au contraire, la maîtrise de la composition de la case est absolue. La mise en espace un sans-faute et la réception des mouvements des personnages parfaite pour les lecteurs.
“La bande dessinée en l’an 2000 ? Je pense, j’espère qu’elle aura (enfin !) acquis droit de cité… qu’elle sera devenue un moyen d’expression à part entière, comme la littérature ou le cinéma.” (Interview d’Hergé, le 20 janvier 1969). Sans Tintin et donc sans Hergé, Bilal, Moebius, Sfar et tant d’autres dessinateurs auraient-ils vu le jour artistiquement et auraient-ils été à leur tour célébrer de leur vivant ? Cette reconnaissance était une des préoccupations de l’artiste. Pouvait-il seulement imaginer qu’il battrait des records de vente avec ses planches originales ?
Spéciale dédicace
Quand on connait un peu l’histoire d’Hergé et surtout quelques détails sur le contrôle de l’image de l’ensemble de l’œuvre du dessinateur, il faut saluer le travail des équipes de la RMN / Grand Palais qui ont pu mener le projet de cette exposition folle à son terme. C’est d’autant plus fou quand on considère que c’est une partie du trésor national belge qui est pour la première présenter à Paris.
Le résultat est tout simplement dense, détaillé, complexe (quand on considère l’étendue de la production de l’artiste), euphorisant.
Et les non-fans de Tintin comme nous vont trouver enfin une très bonne raison de se pencher avec une réelle attention sur ses aventures.
Hergé Exposition au Grand Palais, Galeries nationales, Paris
jusqu’au 15 janvier 2017
Hors vacances scolaires : tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 20h et en nocturne jusqu’à 22h le mercredi Vacances scolaires (du 20 octobre au 2 novembre 2016 et du 18 décembre 2016 au 2 janvier 2017) : Samedi, dimanche, lundi de 10h à 20h
Nocturnes le mercredi, jeudi et vendredi jusqu’à 22h
Fermeture anticipée à 19h le jeudi 29 septembre
Fermetures anticipées à 18h les samedis 24 et 31 décembre
C’est un artiste généreux et convivial que nous avons rencontré ce lundi : Ivan Messac. Autour d’un petit-déj avant-propos à son projet en partenariat avec le Centre Pompidou, nous avons plongé dans son univers décalé, assez proche de l’esprit taquin de Magritte, mais totalement 2.0 en matière de création. A partir du 15 octobre, Ivan Messac prendra possession du Studio 13/16 pour réaliser une peinture grandeur nature. Rencontre avec un artiste farceur et avenant.
Atelier d’artiste dans le 11e
Rendez-vous pris rue de Charonne à 9h.
Tôt pour un blogueur mais aussi pour Victor, le stagiaire-assistant de l’artiste, qui débarque avec son vélo dans l’atelier. Pas de cadenas pour le sécuriser.
Ivan Messac est installé là depuis 1978, la déco s’en ressent 😜. C’est son 3ème atelier à Paris. Posées sur les murs, des toiles plutôt colorées tapent dans l’œil.
Tout de suite, l’artiste est disert sur son parcours, ses travaux, ses expos en cours, notamment à Blaye avec une œuvre exposée en 4×3 sur un rond-point. La ville accueille chaque année les travaux de plusieurs artistes.
Rapidement, ce qui nous déconcerte c’est sa façon de créer. Ivan Messac travaille sur un IPad. Une vraie liberté pour lui.
Et cela a commencé par hasard.
Au début, il croquait simplement sur sa tablette, les voyageurs endormis dans le train, pour s’occuper. Puis, il a fait de plus en plus de croquis chez lui.
Il esquisse à tout va, pour faire des réserves de dessins, qu’il utilise par la suite pour ses œuvres, se basant sur des objets réels ou sur des scènes de vie. Victor demande s’il sera, avec son vélo, sur la toile de Pompidou. Comme réponse un « Tu verras ! » narquois…
Un artiste multiforme
Ancien sculpteur pendant 20 ans, Ivan Messac n’est jamais à court d’anecdotes sur cette discipline si particulière dans l’art.
«Quand j’étais petit, je me disais : je ne veux pas être sculpteur – car j’en avais dans mon entourage – C’est galère, il faut des matériels lourd à manier, de la place…»
Une forme de création qu’il a abandonnée il y a 15 ans à cause d’un problème d’épaule. Mais qui le titille toujours, au point de créer ce qu’il appelle de la “sculpture plate“, principalement en aluminium.
C’est sûr que l’homme/ l’artiste à un recul particulier sur cette pratique artistique tout comme Ad Reinhard qu’il cite volontiers : «La sculpture est l’objet dans lequel on bute quand on recule pour regarder une peinture.»
Ou lors de cette rencontre avec Michelangelo Pistoletto à Carrare, en Italie, qui dénigre le fait qu’il sculpte lui-même le marbre. Ce qu’il rapproche d’un adage qui court dans le monde de l’art contemporain : « Celui qui touche du marbre au burin est un arriéré. »
Dans la même veine, on apprendra aussi que Louise Bourgeois n’a jamais touché de marbre de toute sa carrière.
Des moments de partage comme on les aime…
Toutefois, Ivan Messac fait preuve d’un détachement qui fait que ce genre de réflexions ne le touche pas. Il se rabat sur l’analyse de sa femme, lancée au débotté : « Tu incarnes cet homme primitif qui a tagué la pierre. Maintenant, tu es la concrétion de tout cela car tu travailles avec un IPad ! »
Mais revenons à la création évènement.
Ivan Messac à Pompidou : 20 jours pour un tableau
“L’amour à cloche-pied“, c’est le titre de la toile de 6m x 2,5m qui sera peinte à Pompidou, basée sur l’Enlèvement de Proserpine par Pluton des Métamorphoses d’Ovide. Un véritable pari pour l’artiste.
A partir du 15 octobre 2016, vous pourrez aller le voir travailler au studio 13/16, au niveau -1 du musée.
L’occasion, pour vous, d’échanger avec Ivan qui est intarissable lorsque qu’il parle d’art et de son travail.
Projet multi-disciplines, Ivan Messac sera entouré du chorégraphe Hervé Sika, de la comédienne Christine Ravat-Farenc, du poète Pierre Tilman et de Delphine Panique de la revue TOPO.
Ils animeront des ateliers, ouverts à tous et toutes, autour des thèmes de l’enlèvement et de la construction de l’œuvre.
Cette aventure créative sera aussi à suivre en live sur un site dédié et bilingue :ivanmessaclive.com (en ligne à partir du 15 octobre). Chaque jour, seront postées une vidéo et une photo, comme résumés de la journée.
Même si au final l’artiste confie que le but n’est pas d’achever l’œuvre, il avoue que «c’est mieux que je finisse ce tableau car le monde de l’art n’est parfois pas tendre. »
«Je suis un adepte de la légèreté. Je fais ça pour m’amuser ! »
Et nous aussi, nous allons nous éclater avec Ivan au Centre Pompidou !
Update : Ivan Messac Live @ Pompidou
J2, le dimanche, l’équipe d’US of Paris est allé rendre visite à Ivan.
On l’a trouvé en pleine création, mais toujours aussi taquin et avec l’envie de partager son art.
Voici les clichés que l’on a capturé lors de notre visite !
A vous de le découvrir maintenant !
20 jours pour un tableau par Ivan Messac
du 15 octobre au 13 novembre 2016
Studio 13/16
Centre Pompidou Place Georges-Pompidou
75004 Paris
Oubliez tout : travail, rentrée, corvée. Le Rêve n’attend pas !
Il mérite pleine liberté, fantaisie, surréalisme, absence de limite.
Le Musée Cantini à Marseille offre un parcours fantaisiste, joyeux et riche de centaines de propositions artistiques. De Victor Hugo à Salvador Dali, en passant par Rodin, Braumer ou encore Magritte, le rêve est une passion folle partagée nombre d’artistes.
L’art du rêve
Les créateurs ont cette facilité à transgresser l’impossible et à coucher leurs et nos secrets les plus intimes sur toile ou en sculpture. Au fond, qu’y a-t-il de plus personnel que le rêve, le fantasme ou le cauchemar ?
Le parcours de cette exposition reprend le cycle – à peu près normal – d’une nuit : sommeil, nocturnes, hallucination jusqu’au réveil.
À travers une sélection foisonnante d’œuvres, les commissaires tentent d’illustrer ces instants obscurs, que les mots ont parfois du mal à formuler.
Rêvez !
L’injonction de Claude Lévêque “Rêvez !” – mot écrit de la main de la mère de l’artiste – nous accueille. Dès le début, le visiteur est invité dans une autre dimension, où il peut accepter rêveries, délires, formes inconnues, effroi, digression. A quelques pas, Odilon Redonoffre deux interprétations subtiles et sublimes.
Magritte nous fait entrer dans le repos à travers deux toiles : L’épreuve du Sommeil – formidable gros plan, qui exclut tout décor – et Le cap des tempêtes – possible autoportrait de l’artiste. Encore quelques pas et La Dormeuse aux persiennes de Picasso nous fait un charme fou.
Deuxième salle, l’araignée de Louise Bourgeois (Spider II) nous plaque au mur. Le bronze en impose aux côtés des évocations nocturnes. On entre dans la nuit, une forêt et on se délecte de la composition de Salvador Dali, Portait de Luli Kollsman. L’artiste espagnol a été marqué par Freud, ça transpire dans toute sa peinture.
Sur une plage…
Dali encore impose, cette fois une miniature de la plage de Cadaquès. Suenos en la playa, œuvre très rarement présentée est une petite perfection de minutie.
Rêve encore avec l’image forte de l’exposition : la bouche d’un rouge éclatant de Man Ray, A l’heure de l’observatoire.
La nuit nous accueille, la course folle de notre cerveau se poursuit pour surfer sur les fantasmes. Ces derniers sont aussi foisonnants, incroyables que troublants. Que ce soient avec les poupées d’Hans Bellmer (La Toupie) ou ce Songe de Louis XIII (ou la Belle Martyre) de Félix Labisse.
D’un songe au cauchemar, la frontière s’obscurcit. Orphée fait son entrée aux enfers sous les pinceaux de Pierre-Amédée Marcel Beronneau. Les visages révèlent leur part obscure comme avec l’énigmatique Conciliation extrême de Victor Brauner.
A la toute fin du parcours, alors que le réveil est prêt à sonner, un artiste marseillais, Valère Bernard, vient révéler les derniers secrets du rêve avec ses allégories, comme ce ballet autour d’une pieuvre. Saisissant !
Le + :le Rêvomaton
pour réaliser un photomaton totalement barré et 100% original ! Celui-là on n’aurait presque pas envie de le partager sur les réseaux.
Exposition Le Rêve
jusqu’au 22 janvier 2017
au Musée Cantini
19, rue Grignan
13006 MARSEILLE
Horaires :
du mardi au dimanche de 10h à 19h
fermé le lundi
Cette année, la Nuit Blanche mise sur la Seine avec une poursuite amoureuse d’un personnage Poliphile, sur les 6 km du bord du fleuve. Cette quête aussi bien d’une femme, d’un but que de soi est à tisser d’oeuvres en oeuvres, d’installations à performance où les plus belles (les Girls du Crazy Horse) comme les plus surprenantes (Le Pont des Arts) et déroutantes (le Tunnel des Tuileries) expériences peuvent être réalisées. Programme des réjouissances !
La Seine, la nuit : ses sons, son attraction
La déambulation entre les installations est l’occasion de renouer avec les panoramas qu’offrent les quais de Seine de nuit. Ils ne sont pas encore tout à fait désertés mais ce n’est plus la liesse de l’été. La fraicheur des soirs se ressent, ce n’est que plus grisant. L’occasion parfaite pour entendre “le silence bourdonnant” du fleuve comme le propose Oliver Beer. Ce jeune artiste a installé des micros sous l’eau pour faire entendre le monde sous-marin, aux pieds du Pont des Arts. C’est à la fois plein de vie, étonnant, agressif aussi dans l’accumulation de sons – surtout à l’approche de plusieurs bateaux. Tendez l’oreille, peut-être entendrez-vous le chant d’une sirène. Un peu plus loin, le cultissime Anish Kapoor s’est lancé dans une expérience inédite pour la Seine : créer un vortex. Un projet totalement fou car risqué. Les ingénieurs sollicités n’étaient pas sûrs de pouvoir réaliser une telle prouesse. La Descension est audacieuse car a tout moment l’expérience aurait pu échouer.
Fascinant !
Le point de départ se fait sur le Parvis de l’Hôtel de ville avec une forêt gelée baptisée Sommeil, lors de la visite de presse par l’artiste Stéphane Thidel. L’ensemble opère une lente chorégraphie qui invite à la contemplation. De l’autre côté de la Mairie, rue de Lobau, Erwin Olaf joue avec les apparences. L’artiste néerlandais aime mixer photo et vidéo et avec L’Eveil, il rend à la fois hommage aux victimes des attentats et célèbre les beautés dans toutes leurs diversités.
L’oeil de Rizzo / les expressions de Deneuve A ne pas manquer dans ce parcours, Avant la dernière nuit à l’Hôtel Dieu, une proposition de Christian Rizzo. Certains pourraient penser à une boule à facettes mais il s’agit plutôt d’un oeil qui offre deux faces : un écran de projection avec un danseur hip-hop qui préfère se produire en forêt et un jeux de miroirs aux reflets enchanteurs. L’oeuvre est captivante.
Direction ensuite le Tribunal de Commerce pour un face à face évocateur avec We are Catherine Deneuve. Karim Zehiahen interroge le visage de l’actrice à travers ses films.
Rêve éveillé avec des Muses
Le Petit Palais ouvre exceptionnellement ses espaces pour célébrer les 65 ans du célèbre cabaret Le Crazy Horse. Cinq beautés anonymes vont offrir tout au long de la nuit un ballet d’un charme fou au coeur du Jardin “des délices“, en plein air. Belle perfomance quand on sait que les nuits sont fraiches (entre 11 et 13°, selon les prévisions)
A ne pas manquer au niveau du Pont des Champs-Elysées, à deux pas du Pont Alexandre III, la projection-perfomance de Loïc Constantin, Gildas Flahault et Benjamin Flao faite de dessins réalisés en direct – regardé l’intérieur du camion face à vous) projetés en live sur un écran de pluie. Avec la Tour Eiffel en transparence, Argos offre une poésie en bord de Seine bluffante.
D’autant plus bluffante quand on sait que les images illustrent “le voyage à l’intérieur de la tête d’un chien” !
Comme un écho, dans la fragilité, l’improbabilité : Hourvari, une chorégraphie de l’équilibre orchestré par Yoann Bourgeois.
Sur un plancher tournant sur lui-même un couple tente de se rapprocher, de s’unir contre la mouvance du monde. Une très belle performance courte qui peut être interrompue à tout moment en cas de pluie, de vent. Le rêve est éphémère.