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Roulez jeunesse : Eric Judor inattendu et épatant !

Croire que notre vie va se définir selon nos propres plans est un leurre, nous le savons bien. Alex ne peut que le confirmer… Une rencontre fortuite va l’amener à vivre des événements hauts en couleur bousculant totalement ses habitudes, son confort quotidien, voire ses certitudes pour son plus grand bien.
Roulez Jeunesse est un film authentique et touchant, ne se jouant d’aucun cliché.

Roulez jeunesse

Le scénario

Alex, 43 ans, est dépanneur automobile dans l’entreprise de sa mère. Solitaire et individualiste, son rapport aux autres se veut libre de toute contrainte. Au cours d’un dépannage comme un autre, il rencontre une jeune femme lui proposant de partager leurs solitudes l’instant d’une nuit…

 

Au petit matin, le réveil est brutal. La jeune femme est partie mais elle a laissé un cadeau ! Ou plutôt trois… Un bébé, un jeune garçon et une ado mal dans sa peau. 

Rapidement, Alex se retrouve embrigadé dans une histoire le dépassant…

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Ses seuls soutiens seront des mécanos suspects, un plan cul hystérique, une assistante sociale blessée et une mère faussement despotique…

Tout sauf la facilité

Là où le film tire véritablement son épingle du jeu, c’est qu’Alex n’est ni un héros ni un sauveteur fantasmé et idéal. Il ne va pas adopter les enfants dans un happy end sourire ultra brite «Et ils vécurent heureux…». Non, non, c’est juste un mec normal faisant comme ce qu’un mec normal ferait dans la vie face à une situation inattendue et extrême : il improvise !

Roulez jeunesse

Ainsi, toutes les situations vécues vont amener notre protagoniste à se découvrir au plus profond de son intimité. Puis s’il veut rejeter ou nier sa sensibilité, il n’en a pas le temps en raison de la tournure des événements ! Entre attachement, sentiments et émotions, un lien sincère et véritable va se créer.

La fin est tendre et complice. Les personnages ont évolué, ils ont grandi. En effet, s’ils tournent ensemble une page un peu sombre de leurs vies, celle qui s’ouvre semble radieuse et prometteuse pour chacun d’entre eux. Et c’est tout ce que nous leur souhaitons. 🙂

Roulez jeunesse

 

Un film surprenant

Le début ressemble à une comédie sympathique et rigolote où s’enchaînent des situations loufoques à un rythme effréné. Puis doucement le ton devient plus grave, l’histoire gagne en profondeur et nous sommes pris avec elle.

Roulez jeunesse

Les notes d’humour sont distillées adroitement tout au long de l’aventure. Elles confèrent au film une certaine légèreté, appuyée par un aspect visuel vraiment très esthétique, simple et lumineux, empreint de liberté.

 

La distribution n’est pas en reste. Eric Judor étonne puis finalement se révèle. C’est un plaisir de le voir dans un genre nouveau où il excelle. Laure Calamy électrise de son émouvante beauté tandis que Ilan Debraquant et Louise Labeque incarnent deux enfants paumés terriblement attachants sous les apparences…

Roulez jeunesse

En sortant de la projection, il m’a fallu un certain temps pour me reconnecter à la vie autour de moi. En effet, je suis resté dans ma bulle un moment à observer le monde en repensant aux différents messages suggérés par Julien Guetta. J’étais encore porté par la sensibilité et l’espoir du film.

Finalement, il m’a apporté exactement ce dont j’avais besoin ce soir-là : une douce évasion.

by Jean-Philippe

Roulez jeunesse

Roulez Jeunesse

De : Julien Guetta
Scénario : Julien Guetta et Dominique Baumard

Avec : Eric Judor, Laure Calamy, Brigitte Roüan, Ilan Debrabant, Louise Labeque, Déborah Lukumuena et Marie Kremer.

Sortie le 25 juillet 2018

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123 DATA l’expo qui fait adorer les données digitales ! @ Fondation EDF

Sur le papier, une expo sur les datas (les données numériques) ce n’est pas forcément très glamour.
Avec 123 Data, la Fondation EDF réunit en un espace des œuvres iconoclastes qui mettent en relief des manières différentes de traiter les données. A travers des visions d’artistes originales, elles prennent forme et vie pour se rendre plus accessibles.
Plongeon dans l’art des données.

Data-Art ou Data-Design, on peut être dubitatif face à ce sujet.
Mais c’est sans compter sur la richesse créative des artistes. Ainsi que leur travail basé sur les traces que les données (personnelles ou non) laissent à travers la toile, entre autres.

123 data

Tout l’art du commissaire de l’expo,  David Bihanic, a été de rendre sexy et ludique des chiffres et des ondes totalement abscons.

123 Data : une expo en 3 temps

Exposer, Expliquer et Explorer.
1, l’artiste utilise les données comme un matériau brut pour créer une installation vidéo, photo ou plus concrète.
2, le créateur cherche à rendre lisible des données, à éclairer le visiteur sur la signification réelle de ses données.
3, c’est au visiteur de se confronter aux données via les interfaces créées afin de se faire sa propre idée de l’interprétation des données. #Visiteur2.0

123 data

Comme aucun domaine n’échappe au stockage numérique,  l’imaginaire des créateurs est sans limite. Il leur est alors permis de vulgariser ce que sont les  “Big Data”.

Biométrie maritime, météorologie, acoustique, statistiques, données issues d’Instagram ou venue de Google, tout est bon pour créer de nouveaux modes de représentations de ces datas totalement immatérielles.

Quand les 1 et les 0 deviennent tangibles

Pour comprendre l’importance des enjeux de la data et pourquoi  il faut visiter cette expo, voici quelques exemples.

Simple et basique interprétation avec l’œuvre 4D de David BowenTele-Present Water retranscrit en temps réel les mouvements d’une parcelle d’eau de l’océan pacifique.

123 data

Les données proviennent d’une balise dont la position GPS a été perdue.  Cette représentation est la seule façon de montrer cette parcelle d’océan venue de l’autre côté du globe.

Avec Income Inequality, l’autrichien Herwig Scherabon questionne la gentryfication de grands centres urbains.

123 data

Sur un plan de ville en photo 3D, il montre, via des volumes, certaines réalités des territoires. A partir des chiffres issus des données publiques, l’artiste crée donc pour Los Angeles, New York, Chicago et Paris une architecture nouvelle et basée sur les revenus moyens des habitants.
Un résultat saisissant.

Pour Wind of Istanbul, un an de mesures a permis à Refik Anadol de modéliser les mouvements des vents au-dessus de la capitale turque.

123 dataPuissance, direction et température : tout est présent sur cet écran, en 3D et en 4K.
Et c’est très poétique.

Multiplicity pourra être obsessionnelle tellement Instagram a envahi nos vie de blogueur.
A la demande d’EDF, Moritz Stefaner a créé une installation qui agglomère des clichés publiés sur Instagram et localisés à Paris.123 data
Les photos répertoriées sont regroupées par similitude graphique et colorimétrique et forme des amas de photos.
Via une tablette, il est possible de naviguer dans ces amas et de se balader un grand nuage de photos.
#hypnotique

123 data

Data Cuisine : quand les artistes et statisticiens choisissent de combiner chiffres et nourritures cela donne des interprétations totalement visuelles et gourmandes.

Et malgré tout, tous les sujets peuvent être traités très sérieusement. Comme cette étude sur la mortalité en Belgique illustrée avec des cercueils en chocolat.123 data

123 data

Et aussi cette étude sur la place des femmes dans les universités déclinée en œuf au plat ! Visuelle mais très parlante.

New York à portée de data 

Avec On Broadway, on sort des données institutionnalisées.
Pour créer cette balade numérique du sud au nord de l’Avenue mythique de New York, ce sont les ressources des réseaux sociaux qui ont été compilées.

123 data

A travers Google Street View, Instagram, Twitter ou Foursquare,…  c’est près de 660 000 photos qui ont été traitées.
On y retrouve aussi les commandes de taxis, les revenus moyens des habitants.

123 data

Cette création propose un périple complet (à retrouver sur le site dédié), en data, le long de cette avenue qui traverse Manhattan des quartiers riches du sud aux quartiers pauvres du nord.

Loin d’être rasoir

Avec 123 Data, la Fondation EDF rend vivante toute une nébuleuse de chiffres et de données que l’on pourrait penser imbitable au décodage.

Ces données qui peuvent être poétiques, sont parfois utiles, mais peuvent aussi faire peur.
A nous de les dompter !

Exposition 123 Data

du 4 mai au 6 octobre 2018

du mardi au dimanche de 12h à 19h

Fondation EDF
6 rue Récamier
75007 Paris

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L.A Confidential à la Lock Academy : génial du début à la fin

La Lock Academy vient d’ouvrir une nouvelle adresse avec 2 aventures inédites et palpitantes. 
Rdv à l’Académie Sébastopol pour L.A Condifential.
La référence au film avec Kim Basinger est totalement fortuite. Pas d’ambiance film noir rétro, il faut en fait simplement deviner les initiales de l’enseigne d’escape game. 

L’équipe de créateurs adore jouer avec les férus d’aventure comme nous et n’a pas fini de nous bluffer. 

L.A Confidential

Joue-la comme dans une start-up ! 

On nous propose de pénétrer dans la salle détente de la Lock Academy pour le bien-être des élèves détectives. Pas d’ambiance bureau en bois avec archives, ni de musée. On cache un peu notre surprise (déception ?).
Pour le moment, on ne nous vend pas du rêve : bien joué ! 😉 
Une fois entrés, on se retrouve face à des coussins au sol, des bonhommes Lego et d’autres accessoires. 
On part à la recherche de quoi au juste ? On ne sait toujours pas. Mais on s’applique à chercher.

L.A Confidential
Alors oui, on joue un peu, mais ce n’est pas le plein repos et la décompression. La tension monte assez vite : il y a, bien sûr, un compte à rebours, des messages qui viennent nous révéler et ensuite nous rappeler l’échéance.
Bien sûr, on bloque sur des conneries, quand on y repense, on pourrait avoir honte ! 🙂

L.A Confidential, la mécanique percutante 

Et puis d’un seul coup, basculement, la tension monte d’un cran. On se prend un coup de chaud collectif car une surprise arrive pile à mi-parcours. Et c’est le pied total même si on angoisse un peu. Arriverons-nous à nous en sortir cette fois ? Ou faudra-t-il hurler pour être libéré ?
En fin de partie, Manu trouve que “l’aventure est intuitive et fluide.”
En effet, les mécanismes sont en lien avec l’histoire. Marie, elle, a flashé sur le cadre : “les décors sont vraiment canon !

L.A Confidential

La Lock Academy ne joue pas dans la demi-mesure et assure à tous les niveaux. La salle de jeu a été réalisée par un archi d’intérieur.
Jean-Philippe de rajouter : “Parfois dans certains escapes, certains bossent plus que les autres. Alors qu’ici, tout le monde bosse.
Alexandre a adoré se faire surprendre. Il a dû mettre un peu d’ordre dans la répartition des tâches au sein du groupe dans les dernières minutes du jeu : “c’était un peu le bordel ! :-)”
On est tous et toutes sortis crevés mais avec le smile. Preuve de l’efficacité encore de cette nouvelle aventure qui est programmée pour être à l’affiche 6-7 ans.

L.A Confidential

Debrief avec Rémy, un des concepteurs de cette aventure, avec Laurent et Océane (qui a participé au Casse du Siècle).
Il a à son actif près de 210 escapes testés (80-90 à Paris, le reste en France, Angleterre, Belgique…). Il a été game master pour une autre enseigne. “Je sais ce qui plait et ce qui ne plait pas aux joueurs.”
Pour ouvrir cette adresse et concevoir les 3 nouvelles aventures :” On ne dort plus beaucoup mais on est très contents.”

Pendant les beta-tests, Rémy a pu remarquer que : “changer de cachette peut modifier la fluidité du jeu.” Preuve que tous les détails doivent être réfléchis pour que l’aventure soit au top de l’adrénaline.

Une fois de plus avec la Lock Academy, vous ne verrez rien venir !

L.A Confidential

Lock Academy
Académie Sébastopol

131, boulevard de Sébastopol
75002 PARIS

2 nouvelles aventures : L.A Confidential et Révolte à la Lock
Et une 3e prochainement : L’Examen 

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Bohème, notre jeunesse à l’Opéra Comique : profond et audacieux !

Paris, 1889. De jeunes gens insouciants et désinvoltes vivent d’amour et d’amitié. Ils sont sans le sou mais possèdent l’envie furieuse d’être heureux. Bohème, notre jeunesse, c’est l’opéra de Puccini dans une version repensée, écourtée et accessible à tous et toutes. Énergique, élégante et incisive, découvrez à l’Opéra-Comique une œuvre pleine de génie où les liens entre deux époques pourtant différentes se font avec délicatesse et discernement.

Mimi est venue vivre à Paris où elle se prend à rêver en brodant. Dans la chambre de bonne attenante à la sienne, Rodolphe, Marcel, Colline et Shaunard écrivent, chantent, peignent ou composent de la musique. Leur effervescence prolifique n’a d’égale que celle d’une capitale en pleine mutation où la Belle Époque est à son apogée.

D’amours éphémères en amitiés sincères, d’un printemps lumineux à un hiver plus sombre, nous sommes transportés avec eux, au gré des rencontres, dans une vie de bohème où la candeur et l’impétuosité de leur jeunesse l’emportent sur quasiment tout…

Bohème, notre jeunesse
photo DR Pierre Grosbois

Une interprétation moderne

L’opéra souffre auprès des jeunes d’une image un peu désuète. Le rajeunir, conserver son identité tout en essayant de le démocratiser, voici le pari lancé par Pauline Bureau et Marc-Olivier Dupin.

En proposant un format réduit d’une heure trente sans entracte, l’intrigue se devait d’être plus centrée sur l’intimité des personnages ainsi que leurs émotions. La partition rééquilibre également la place donnée aux personnages féminins. Alors que Mimi incarne la fragilité de la femme qui n’ose pas, Musette (la maîtresse de Marcel), elle, représente celle qui n’a peur de rien. Malgré leurs différences, un solide lien va se construire face à l’adversité.

Par ailleurs, la performance des artistes est comme le reste : dynamique. Ils ont l’âge de leurs personnages et l’énergie allant avec !

La scénographie est astucieuse. Une structure mobile s’adapte en fonction des décors et tout se fait sur scène. Ainsi, de la neige tombe en hiver tandis que la chaleur du soleil semble irradier lors de scènes estivales… La lumière, le recours à la vidéo et à des effets spéciaux surprennent et satisfont pleinement. Tout est fait pour accentuer le vécu des personnages. Passé, présent, où sommes-nous ? Un peu entre les deux. Nous traversons des époques qui communiquent, s’éclairent et se complètent.

De ce fait, l’opéra est terriblement actuel sans en retirer le sens, la musique où l’écriture voulus par Puccini.

Bohème, notre jeunesse
photo DR Pierre Grosbois

Un outil pédagogique

Et si l’opéra sortait des murs pour mieux se faire connaître ?

C’est pourquoi ce spectacle va; de par sa vocation, son format et sa lecture contemporaine, voyager à la rencontre d’un nouveau public éloigné de l’opéra pour des raisons géographiques, culturelles ou économiques. Une tournée est déjà prévue en Normandie ainsi que des représentations dans des lycées franciliens.

En tout cas, voir Bohème, notre jeunesse est une occasion qu’il faut absolument saisir… Nous souhaitons une très belle route à ce spectacle ayant trouvé la clé essentielle pour faire perdurer l’opéra : exprimer son époque.

Bonus : surtitrage en français ET en anglais tout au long de la représentation !

by Jean-Philippe

Bohème, notre jeunesse
photo DR Stefan Brion

Bohème, notre jeunesse

d’après La Bohème de Giacomo Puccini

Mise en scène, adaptation et traduction : Pauline Bureau
Adaptation musicale : Marc-Olivier Dupin
Direction musicale : Alexandra Cravero
Orchestre : Les Frivolités Parisiennes
Avec : Sandrine Buendia, Kevin Amiel, Marie-Eve Munger, Jean-Christophe Lanièce, Nicolas Legoux et Ronan Debois.

Les 13 et 17 juillet 2018 à 20h, matinée le 15 juillet à 15h

au Théâtre national de l’Opéra-Comique
1 Place Boieldieu
75002 Paris

Puis en tournée en 2019 : Opéra de Rouen puis d’autres dates à venir.

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Ludwig II – le roi perché à Avignon : enchanteur & captivant

Si la vie tumultueuse de Louis II de Bavière vous est inconnue, rendez-vous à Avignon off 2018 ! Vous serez fasciné par le côté avant-gardiste et la personnalité tourmentée de ce monarque. Plus qu’un récit biographique, Olivier Schmidt signe un portrait tendre, enivrant et bouleversant de celui qu’on nommait le « roi perché ».

ludwig

À tout juste 18 ans, Ludwig accède au trône de Bavière. Il doit faire face à une crise politique risquant de changer à tout jamais l’avenir de son pays… À la compagnie de ses ministres, il préfère celles de Richard Wagner, son amour inconditionnel, d’Élisabeth d’Autriche, sa cousine qu’il admire profondément et de jeunes hommes avec lesquels il se donne et s’abandonne, au grand désespoir de sa mère désirant lui imposer un mariage conforme au protocole, qu’il rejette…

ludwig

Ludwig est un homme libre, fantasque et lunaire se laissant dominer par ses passions destructrices dont certains proches abusent… Il va connaître la splendeur puis l’abandon, l’amour et ses désillusions, la défection des siens, la fourberie des autres, la folie et la trahison…

Avec ferveur, énergie et sans surjouer, les comédiens abordent des thèmes de la vie du souverain dont l’écho reste terriblement actuel : le droit à la différence, les enjeux du pouvoir, la liberté sexuelle et morale.

ludwig

L’aspect intime et enveloppant dû à la mise en espace du théâtre ne fait qu’accentuer l’intensité de l’œuvre. Quant à l’interprétation des comédiens, c’est juste un délice que de les voir évoluer sur scène ! Du partage, une belle complicité, un plaisir évident et beaucoup de talents. Vous ajoutez une mise en scène moderne et dynamique et vous obtenez Ludwig : un excellent moment de théâtre !

By Jean-Philippe

Ludwig

 II, le roi perché

de et mise en scène : Olivier Schmidt
avec : Julien Hammer, Rafael Vanister, Charlotte Moineau, Séverine Wolff, Olivier Schmidt

à Avignon off 2018

du 6 au 29 juillet à 21h
(relâches les 10 et 24 juillet)

au Théâtre Le Verbe Fou
95, rue des infirmières
84000 AVIGNON
Tel. 04 90 85 29 90

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Le gros diamant du Prince Ludwig : humour hors norme au Palace

Le gros diamant du Prince Ludwig, une grosse prod avec décors, costumes, effets spéciaux, cascades, musique en live.
La dernière création des Faux British, Molière 2018 de la meilleure comédie, revient cet été au Théâtre Le Palace.
Attention : c’est absolument immanquable, jubilatoire et inventif.

L’Amérique des années 50,  un fond d’histoire de gangsters mais où tous les protagonistes sont de véritables bras-cassés. Une histoire d’amour bancale entre un pickpocket et une jeune fille vénale dont  le père, banquier,  est un retord…
Et surtout des mouettes facétieuses…
C’est la bonne et jouissive trame de la pièce Le gros diamant du Prince Ludwig.

le gros diamant du prince ludwig
Photo : Christophe RAYNAUD DE LAGE

Inventif à souhait !

La pièce débute par un dialogue désopilant avec comique de répétition mais qui fait craindre la suite. Un peu trop insistant…
Mais tout est affaire d’écriture, de rythme et de connivence avec le spectateur.
L
es Faux British prennent le temps d’installer leurs personnages et l’intrigue avant de nous en envoyer plein les yeux.
Ce léger temps mou de la pièce, le premier quart d’heure, peut dérouter le spectateur mais est vraiment important pour la suite de la pièce. Chaque petit instant de vie des personnages sera utile pour des situations à venir…

Du grand spectacle !
Cette pièce est physique. La plupart des interprètes changent de rôles, de costumes d’une scène à une autre. Il y a des cascades sur un lit, dans les airs. Les portes claquent, les mal-entendus s’étendent en des quiproquos  savoureux d’humour et d’énergie.
L’univers du cinéma américain des années 50’s (évasion, montage d’un vol, histoires d’amour, amant dans le placard, braquage…) servent à merveille cette géniale parodie.
La mise en scène est inventive réservant de géniales trouvailles et des running gags poilants.
La séquence du bureau fait preuve d’une inventivité visuelle réellement scotchante. Et désopilante !
Mention spéciale pour la bande-son jouée live avec chansons 100% originales. 

le gros diamant du prince ludwig
Photo : Christophe RAYNAUD DE LAGE

Un casting parfait ! 

Aucun personnage ne sort du lot au  détriment d’un autre. Que ce soit le pauvre stagiaire de 60 ans ou le taulard à blouson noir, la jeune première et ses prétendants, le pickpocket amoureux aussi touchant que naïf mais toujours  capable de se faire passer pour un autre, presque comme un caméléon. Sans oublier la mère attentionnée mais aussi délurée ou le complice à la grosse case en moins.  

C’est fougueux de bout en bout.
Et c’est tellement rare pour ne pas courir voir ce spectacle !

Le gros diamant du prince ludwig

Le gros diamant  du Prince Ludwig

de Henry Lewis, Jonathan Sayer et Henry Shields
mise en scène : Gwen Aduh

adaptation française : Miren Pradier et Gwen Aduh

à partir du 19 juillet 2018

du jeudi au samedi à 20h

@ Le Palace
8, rue du Faubourg Montmartre
75009 PARIS

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Trahisons à Avignon Off 2018 : l’amour et ses réminiscences

La complexité des liens rapprochant les hommes et les femmes reste pour le théâtre une source inépuisable d’inspiration. Deux hommes, une femme et l’amour. Avec Trahisons, Harold Pinter reprend les codes ayant fait le succès du vaudeville en y incorporant sa vision moderne, mouvementée et éclairée sur le sujet.
À travers la mémoire d’un trio amoureux, assistez au Théâtre Buffon à un surprenant voyage où chaque protagoniste compose sa propre vérité entre confessions, cachotteries et duperies…

Trahisons

Deux anciens amants se retrouvent. Deux ans se sont écoulés depuis leur séparation. La douceur des regards retrouvés contraste avec une nervosité ressentie. Passés les effluves réconfortants de la nostalgie, Emma prévient Jerry que son mari est au courant de leur liaison passée.

Mais il se trouve que Robert, le mari, est aussi le meilleur ami de Jerry.

Intrigués, nous voulons en connaître davantage sur ces vies entremêlées. Ainsi, une remontée dans le temps par étapes successives allant jusqu’à l’origine de cette relation triangulaire se met en place. Elle nous permet d’établir les liens entre ces personnages allant se croiser, s’aimer, se trahir ou se quitter…

Trahisons

Une interprétation juste

D’abord Yannick Laurent, jouant un amant attachant et tourmenté, pris au piège entre son amour pour Emma et son amitié pour Robert. Il est tellement préoccupé par l’impact de la révélation de l’adultère sur sa vie qu’il est incapable de voir ce qui se passe autour de lui.

Ensuite, en mari et ami bafoué, François Feroleto excelle… Personnage introverti et tout en retenue, nous devinons pourtant ses blessures. À travers son attitude, ses mimiques et surtout son regard, nous ressentons bien la fragilité de l’homme, impuissant, n’ayant d’autre choix que d’accepter une situation lui échappant.

Enfin, comme vous l’aurez deviné, Gaëlle Billaut-Danno est la femme. À la lumière du temps remonté, nous découvrons avec délicatesse sa quête de liberté et d’autonomie. Personnage mutin et ambivalent, elle incarne à merveille l’objet de tous les désirs mais également de toutes les incompréhensions des hommes.

Finalement, ce qui ressort indubitablement, c’est l’amour et l’attachement des personnages les uns pour les autres malgré l’issue ne pouvant être que fatale. D’où le choix judicieux de Harold Pinter de débuter par la fin d’une histoire dont la suite est impossible…

Pour conclure, une pièce à découvrir absolument !

Bonus : La transition des décors est orchestrée par un garçon espiègle, Vincent Arfa, dont le style apporte une agréable légèreté.

by Jean-Philippe

Trahisons

De Harold Pinter
Mise en scène : Christophe Gand
Avec Gaelle Billaut-Danno, François Feroleto, Yannick Laurent
et Vincent Arfa

à Avignon Off 2018

du 6 au 29 juillet à 19h55

au Théâtre Buffon
18, rue Buffon
84000 AVIGNON
Tel. 04 90 27 36 89

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Sauver le monde (ou les apparences) : romance musicale virevoltante

L’amour est le sujet inépuisable de la douce folie créatrice de Pierre Lericq. Cette fois, il a décidé de sauver l’humanité à travers l’épopée cycliste de Bernard et Jeannine, un couple héroïque né à Ouessant.
Jeu de mots, chants passionnés, sauts de cabri et euphorie à l’affiche d’Avignon Off 2018.

Sauver le monde

Sauver le monde : #foliedouce 

Pierre Lericq, auteur prolixe à la tête d’une institution scénique : Les Épis Noirs, change exceptionnellement de partenaire de jeu après la reprise d’un succès Flon-Flon et Romance sauvage.
Il a préféré cette fois Marie Réache à Manon Anderson. Mais cette dernière n’est pas loin, en signant la mise en scène. 

Sur scène se joue une comédie tragique, une tragédie drôle, un va-et-vient incessant de chants, incarnations et apartés. 

Car Pierre et Marie interprètent plusieurs personnages à eux seuls.
Avec peu d’accessoires, un cadre lumineux, une mèche de cheveux rabattue ou un accent italien volontairement approximatif, les personnages virevoltent, vibrent, aiment, complotent, s’égarent…

C’est intense comme toujours avec Pierre Lericq, c’est faussement naïf quand il est question de chanter l’amour.
C’est beau tout simplement car universel, essentiel.

Sauver le monde (ou les apparences) nous emporte par les brins de poésie, la jeunesse des cœurs, l’humour décalé, le charme de ses excellents comédiens-chanteurs. 

Sauver le monde (ou les apparences)

De Pierre Lericq
Mise en scène : Manon Anderson
Avec Marie Réache et Pierre Lericq

à Avignon Off 2018

du 6 au 26 juillet 2018 à 18h10
(relâche 9 et 16 juillet)

au Théâtre Buffon
18, rue Buffon
84000 AVIGNON
Tel. 04 90 27 36 89

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Condamnée à Avignon Off : interprétation libérée de Victor Hugo

Roman écrit il y a presque 200 ans, lu à mes 15 ans, adapté au théâtre à mes 30 ans (et plus si affinité). La vie est une question de temps et c’est ce que nous rappelle Condamnée cette adaptation du Dernier jour d’un condamné à l’affiche du Théâtre des Italiens à Avignon off 2018.

Le temps ? Le personnage n’en possède plus beaucoup seul dans son cachot. Juste quelques heures avant son exécution afin de retracer son parcours depuis son procès.

Nous ne connaissons pas la raison de cette condamnation, ni la vie de cette personne. Ici est tout l’intérêt. Ne pas s’attacher à une histoire, une entité mais à un être humain, comme vous et les autres.

Si l’issue est inévitable, tout le parcours pour y accéder est intenable. Le personnage oscille entre tous les sentiments possibles, de l’espoir de s’en sortir à la résignation, de la réalité à la folie, de la fragilité à la révolte…

«La prison m’enferme entre ses murailles de granit, me cadenasse sous ses serrures de fer et me surveille avec ses yeux de geôlier. »

Betty Pelissou nous livre ici une interprétation épurée mais tellement puissante et poignante qu’il nous faut parfois détourner le regard afin de ne pas être submergé par l’intense flot émotionnel ressenti. Son corps, son âme, ses tripes, tout y est sur le fil du rasoir et dans un tel éclat que le chemin de la vie menant à la mort serait presque bordé de lumière…

Cette plaidoirie magnifiquement mise en scène par Vincent Marbeau est malheureusement toujours d’actualité… Cependant, il faut continuer à se battre pour la dignité humaine et, rappelons-nous ces paroles de Victor Hugo : « Cette tête de l’homme du peuple, cultivez-la, défrichez-la, arrosez-la, fécondez-la, éclairez-la, utilisez-la ; vous n’aurez pas besoin de la couper. »

by Jean-Philippe 

Condamnée

adaptation du roman Le Dernier jour d’un condamné de Victor Hugo
Comédienne : Betty Pelissou
Metteur en scène : Vincent Marbeau

Avignon Off 2018

du vendredi 6 au dimanche 29 juillet à 11h30
relâche les mercredi 11, 18 et 25 juillet

Au Théâtre des Italiens
82 bis, rue du rempart Saint-Lazare
84000 Avignon

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Les feuilles de blettes à Avignon Off 2018 : tendres à souhait !

Chaque endroit dans lequel nous avons vécu porte en lui l’intensité de qui nous sommes aujourd’hui. Certains auront eu besoin de le fuir, d’autres de s’y réfugier. Mais il arrive parfois que tout le monde finisse par s’y retrouver. Les feuilles de blettes, c’est lorsqu’une mère et son fils vivent ensemble leurs derniers instants dans l’appartement familial. Passé, présent et futur s’entrechoquent au Théâtre des Italiens à Avignon dans une pièce à l’ombre lumineuse, à la fois vive et douce.

Beyrouth. Un homme et une femme autour d’une table. L’ambiance est assez lourde, du genre de celle qui précède un grand bouleversement. La parole est là. Discrète. Mais seulement à demi-mot, teintée de pudeur et de sous-entendus. Nous comprenons alors que le jeune homme est venu aider sa mère, contrainte de quitter son domicile.

photo de Grégory Tiziano

Pendant l’élaboration du dîner, les souvenirs resurgissent. Les beaux, mais aussi les maux, sortent de chacun. Cependant, le but est de comprendre et d’affronter enfin les démons du passé pour avancer. Les histoires s’enchaînent avec beaucoup d’humour, quelques larmes, des incompréhensions et finalement une complicité retrouvée autour de recettes de cuisine, lien rassurant du présent. Les sentiments s’apaisent et l’esprit s’allège pour un nouvel ailleurs…

Si le texte n’est pas toujours d’un abord évident, il n’en reste pas moins délicieux. En effet, il s’en dégage une incroyable poésie servant de baume à des cœurs usés… Parmi eux, Sonia Morgavi est une mère fragile et touchante. Elle chante et enchante de sa voix suave et rassurante tandis que Vincent Marbeau incarne un fils tiraillé dont la colère intérieure l’empêche de vivre pleinement.

Ainsi, ils portent véritablement la pièce grâce au charisme et à l’émotion dont ils font preuve. À eux deux, ils incarnent toutes les difficultés de nos vies : la solitude, les désillusions de l’enfance, le manque de lien mais également l’incapacité à dialoguer ou le poids des non-dits.

Cette pièce sert à faire le bilan de deux vies entremêlées et ne peut s’empêcher, avec délicatesse, de faire écho à nos histoires, elles aussi entre ombre et lumière…

by Jean-Philippe

Les feuilles de blettes

De : Mazen Haïdar
Avec : Vincent Marbeau, Sonia Morgavi
Mise en scène : Vincent Marbeau, assisté de Florent Nemmouchi

Avignon Off 2018

Du vendredi 6 au dimanche 29 juillet
tous les jours à 16 heures. Relâche le mercredi.

Du même metteur en scène, au même théâtre, les mêmes jours mais à 11h30, prenez le temps de découvrir l’intense et excellent Condamnée !

Au Théâtre des Italiens
82 bis, rue du rempart Saint-Lazare
84000 Avignon

Tél. : 07 81 40 04 66
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