Rémi Larrousse est de retour avec Songes d’un illusionniste, cette foisau Théâtre Lepic à Paris. Avec une économie de moyens, l’illusionniste, poète et mentaliste nous embarque dans sa rêverie les yeux ouverts et au cœur de nos songes.
Interaction totale
La réussite d’un spectacle de mentalisme c’est la participation du public. Ne pas sélectionner seulement une personne au premier rang – qui pourrait faire penser à un/une complice – mais mixer tous les rangs et essayer de faire vivre une expérience inédite à chacun.
Rémi Larrousse réussit cet échange et bluffe tout le monde.
Avec ce spectacle, il décide d’explorer nos rêves. Alors, il nous invite à nous en remémorer certains et à en sélectionner un seul.
Les expériences sont diverses, comme créer une connexion entre plusieurs spectateurs pour que l’un d’entre eux devine les pensées des autres. Et ça marche ! Il fait dessiner aussi.
Le talent de Rémi Larroussse est de savoir conter, nous captiver totalement, sans temps mort avec une conviction folle.
Songes d’un illusionniste est excellent,d’une maîtrise qui laisse sans voix. On se laisse happer par le talent. Un spectacle qui a de grandes chances de rester un mystère à la sortie de la salle.
Rémi Larrousse Songes d’un illusionniste
collaboration artistique : Valérie Lesort
au Théâtre Lepic
1 avenue Junot
75018 PARIS
réservation 01 42 54 15 12
du jeudi au vendredi à 19h
samedi à 18h et 21h
et dimanche à 16h30
Aux Bouffes Parisiens, Audrey Schebat nous embarque pour une soirée entre rires, révélations et vérités frontales.L’auteure metteure en scène de La Perruche ausculte le couple avec une justesse rare. Il y a des mots qui troublent, d’autant plus quand ils font sens dans notre cœur.
2 représentations exceptionnelles le 4 mai 2019 !
Il est probable de se reconnaître dans certains traits de caractère et dans cette histoire d’amour, comme toutes les autres (?). Barbara Schulz et Arié Elmaleh forment un couple presque parfait : 20 ans de mariage, un train de vie enviable, une garde-robe maîtrisée avec style. Ce soir, ils reçoivent un couple d’amis, qui se fera attendre.
L’absence des uns va être le déclencheur d’un échange aussi intense, cash que révélateur.
Difficile aussi de ne pas reconnaître une situation contée par un.e ami.e, de ne pas nous retrouver dans notre incapacité à ré-accorder la mélodie de l’amour. Et surtout dans cette histoire : “il y a pleins de secrets dans cette pièce, de tiroirs” comme le dit Barbara Schulz, lors de notre rencontre.
Même s’il est question de séparation, cette pièce fait un bien fou car il y a toujours des saillies drôles qui viennent dédramatiser tout ce qui arrive.
L’écriture est excellente, palpitante provocante parfois aussi.
Audrey Schebat confie après la représentation : “j’ai mis un an et demi à écrire cette pièce. Au début, mes personnages ne voulaient que rire. Je me suis battue pour qu’ils s’affrontent.”
L’interprétation de Barbara Schulz et Arié Elmaleh est jouissive à souhait. Débutant dans la caricature puis laissant percevoir les aspérités, les motivations réelles. Un régal !
Bonus: le conseil d’Audrey à Arié pour son entrée en scène : “tu commences connard !” Et le comédien de remarquer : “ plus je suis connard, plus les gens rient !“
La Perruche écrit et mis en scène d’Audrey Schebat avec Barbara Schulz et Arié Elmaleh
reprise exceptionnelle le 4 mai 2019 représentations à 17h30 et 20h30
Le canard à l’orange à la Michodière est capable de combler tout le monde par sa qualité de jeu, son rythme et le talent de son metteur en scène.
Nicolas Briançon aime la scène, les comédiens et surtout le public qu’il entraine avec brio dans cette comédie d’un autre temps mais à laquelle il a su insufflé tout le tonus et la verve qu’il fallait pour qu’elle nous soit contemporaine. Il a voulu rendre hommage au théâtre de boulevard, au théâtre d’acteurs. Ce “plaisir presque régressif” est contagieux dans toutes les rangs du théâtre.
François Vincentelli a reçu le Molière 2019 du comédien dans un second rôle.
Comment te dire adieu ?
Toutes les séparations, surtout après 15 ans de mariage, ne se font pas toujours dans la douceur et la pleine sagesse. Un soir, en Angleterre, Hugh Preston arrive à ses fins en faisant avouer à sa chère et tendre qu’elle a un amant. Liz compte justement partir avec ce dernier en Italie au cours du week-end.
Fair-play, Hugh accepte mais souhaite rencontrer cet homme, plus jeune que lui, qui ravit l’amour de sa vie. Son esprit facétieux le pousse à jouer de la situation pour entrainer sa secrétaire dans un coup monté de toute pièce au bénéfice de son épouse. La classe ?
La galerie de personnes de ce Canard à l’orange est génialement barrée et jubilatoire. L’homme trompeur qui se fait tromper. La femme qui part avec un plus jeune parce qu’elle en a assez que son mari ne s’occupe plus d’elle. L’amant charmant à l’accent affreusement belge. La secrétaire qui pulvérise tout ce qui bouge uniquement par la grâce de son corps. Et la bonne qui a bon dos de tous ces secrets.
Leçon de mise en scène
François Vincentelli a une vraie complicité avec Nicolas Briançon qui l’a mis en scène la saison dernière dans Hard: “Nicolas a une bienveillance et une gentillesse, qu’ont tous les grands metteurs en scène. Il est une sorte de psychologue du comédien. C’est un pédagogue incroyable. Sur scène, il est un filin de sécurité pour nous.”
Nicolas Briançon souhaitait renouer avec le plaisir qu’il avait eu à voir Jean Poiret dans Joyeuses Pâques, à son arrivée à Paris : “c’est tellement joyeux de jouer un boulevard!”
Au sujet de son personnage : “Hugues flirte tellement avec la folie, l’alcoolisme, le plaisir du jeu. Ca rejoint des bonheurs d’acteur. Jouer un personnage qui aime jouer, c’est euphorisant.”
Il met en garde en revanche sur l’impression de facilité : “Ce théâtre-là ne fonctionne que si on est rigoureux. C’est ça la beauté et la grandeur de ce théâtre, comme Feydeau. Si on ne sert pas le texte, il nous écrase. Si on rate un temps, on met trois répliques à rattraper.”
Le canard à l’orange
une pièce de William Douglas Home
adaptation : Marc-Gilbert Sauvajon
mise en scène : Nicolas Briançon
avec Anne Charrier, Nicolas Briançon, Sophie Artur,François Vincentelli, Alice Dufour
Le Cabaret décadent du Cirque Électrique a le don de nous allumer. Un cabaret qui nous émoustille avec un diamant brut pro de l’effeuillage et de pole dance. Un spectacle qui joue avec nos limites quand il s’agit de numéros de fakir ou de voltiges la tête en bas.
La revue électrique n°69 est un show qui n’a pas fini de nous surprendre avec les jeux d’équilibre, le feu ou encore son invité très surprenant de la semaine.
Le Cabaret décadent c’est l’audace sous chapiteau en plein Paris, de la musique live qui envahit tout le corps et qui colle parfaitement aux numéros.
A trop se frotter à ces gars et ces filles sur la piste on pourrait être tenté de se balader nu, de porter un corset quand on est un homme ou de ne plus avoir le sens de l’apesanteur quand on est une femme.
Bien sûr, on a nos chouchous : Otomo de Manuel, le MC à la voix démoniaque qui porte fier talons hauts et tatouages sur le torse. Pierre infatigable génie de la pole dance avec talons hauts et muscles secs. On se prend à rêver que l’on pourrait aussi se jeter sur la barre.
Et Antoine qui tournoie lové dans sa roue cyr, avec ses chaussures vernies.
Ce cirque remue nos limites comme il peut nous être bienveillant et jouissif. Mais certains numéros pourraient tout de même vous secouer plus que vous le pensez.
Car au final, tout est charnel, efficace et puissant.
La revue électrique n°69 du Cabaret décadent nous donne envie de célébrer notre différence et de la hurler à la face du monde.
Cabaret Décadent – Revue Électrique n°69
avec Amélie Kourim, François Borie, Constance Bugnon, Antoine Redon, Marie Le Corre, Mathieu Hedan, Pierre Pleven, Guillaume Leclerq, Otomo De Manuel
et les musiciens : Jean-Baptiste Very, Hervé Vallée, Maria Fernanda Ruette, Adrian Gandour…
Fabrice Luchini et Camille Cottin forment un duo aussi improbable que surprenant à la recherche d’un auteur à succès mais inconnu et décédé.
Le réalisateur Rémi Bezançon adapte le seul roman que son ami l’écrivain David Foenkinos ne lui ait pas envoyé : Le Mystère Henri Pick.
Jean-Michel Rouche, un présentateur télé et critique au nez creux, bouleverse sa vie en doutant de l’identité de cet auteur breton publié à titre posthume. L’histoire serait trop originale – Henri Pick, un pizzaiolo à la plume exceptionnelle, et Daphné, une éditrice junior tête chercheuse de talent – trop ambitieuse pour être honnête.
Jean-Michel affronte quelques résistances. En premier celle de la famille de l’écrivain, sa veuve et sa fille. Mais il ne désarme pas.
Aller-retour Paris côte bretonne, enquête poussée, le critique n’a plus rien à perdre.
Et chose originale, il va avoir comme partenaire Joséphine, la fille de l’auteur à succès.
Le mystère du livre refusé
Rémi Bezançon, le réalisateur du film, a étoffé le personnage de Joséphine pour son film. Dans le roman de David Foenkinos, elle était moins présente et plus âgée. Le scénario a été resserré sur quelques personnages principaux pour densifier l’histoire.
Cette enquête légère mais pugnace se laisse suivre avec plaisir.
Tous les personnages sont justes. Chacun d’eux ne cherche qu’une seule chose : renouer avec son passé, son histoire oubliée et ses désirs profonds.
Le duo Luchini / Cottin qui joue sur plusieurs registres (haine, complicité, exaspération, admiration…) offre de belles séquences. D’ailleurs, Camiile Cottin rayonne dans ce film poétique et bienveillant, sans bons sentiments.
Le mystère Henri Pick
Un film de Rémi Bezançon scénario : Vanessa Portal et Rémi Bezançon
adapté du roman de David Foenkinos
avec Fabrice Luchini,Camille Cottin, Alice Isaaz, Bastien Bouillon
Ma vie avec John F. Donovan n’est pas le nouveau chef d’œuvre attendu de Xavier Dolan. Faut-il pour autant le rejeter ? Non. D’une part, parce que c’est un film-déclaration d’amour à de sublimes actrices : Natalie Portman, Susan Sarandon, Thandie Newton, Amara Karan et à d’irrésistibles acteurs : Kit Harington, Jacob Tremblay, Michael Gambon. D’autre part, Xavier Dolan a le don de créer du merveilleux même quand il cède à la maladresse.
Nouveau superbe portrait de mère
Ce que l’on comprend, dès les premières minutes du film, c’est le rôle déterminant de cette mère Sam Turner incarnée par Natalie Portman.
Une nouvelle mère en échec, figure centrale et récurrente de la constellation Dolan. Une mère qui tente de mener de front sa nouvelle vie (elle quitte avec son fils les Etats-Unis pour s’installer à Londres) et les éclats de son fils Rupert qui n’a d’yeux que pour un acteur de série de télé : John F. Donovan.
Natalie Portman est éclatante, intense, parfaite.
Une autre mère est tout aussi paumée et aimante Grace Donovan. Elle est incarnée par Susan Sarandon. Il ne faut pas la lâcher des yeux. Elle n’a absolument rien perdu en intensité et en éclat dans le regard.
Xavier Dolan aime ses acteurs avec une passion folle, comme son jeune protagoniste surexcité devant la télé et le nouvel épisode avec sa star absolue (Kit Harington à l’écran). C’est sans doute trop d’amour parce que le réalisateur nous chahute à travers son récit qui est loin de la perfection.
La beauté de certaines scènes emporte malgré tout. Comme la séquence en boite de nuit avec Kit Harington.
A la sortie de l’avant-première parisienne, j’ai pu entendre : « C’est plus un film à l’américaine ! » C’est certain, Xavier Dolan s’est offert, avec Ma vie avec John F. Donovan, son rêve américain. Il n’a pas encore 30 ans, il est pardonnable.
Ma vie avec John F. Donovan
un film de Xavier Dolan
Scénario : Xavier Dolan et Jacob Tierney
avec Kit Harington, Jacob Tremblay, Natalie Portman, Thandie Newton, Susan Sarandon, Kathy Bates, Ben Schnetzer, Michael Gambon…
Franck Gastambide nous revient dans un rôle écrit pour lui et un film que l’on n’attendait pas. Exit l’humour potache de Taxi 5, le comédien surprend, une nouvelle fois, par son jeu et l’empathie qu’il suscite dès les premières minutes de Damien veut changer le monde. À ses côtés, Camille Lellouche se révèle dans un tout autre registre, dépouillée de grimaces et de blagues. Super héros VS héros du quotiden
Que l’on ne se trompe pas. Damien, pion d’école de son état, n’est pas un super héros qui sort sa cape à chaque fois qu’il est témoin d’une injustice. C’est vrai qu’il aurait la carrure et les muscles pour.
Non, Damien est un héros du quotidien touché par l’histoire de ce petit garçon, Bahzad, qui risque l’expulsion de France avec sa mère.
Tout le monde n’a pas la chance d’avoir des parents engagés
La famille de Damien c’est du lourd. Un père et une mère engagés-enragés, prêts à s’attacher à un portail de centrale nucléaire avec leurs enfants pour tenter de faire bouger la société.
Ils ont été de tous les combats possibles.
Il était normal que le fiston suive la lignée. Et c’est un concours de circonstances qui le fera prendre position plutôt qu’un vrai esprit révolutionnaire.
Damien veut sauver le monde, les coulisses
Franck Gastambide confie, lors de la rencontre organisée par Ciné +, qu’il a toujours peur de ne pas être aussi bon que ce que pourrait l’imaginer le réalisateur. Xavier de Choudens avait pourtant écrit le rôle pour le comédien, preuve qu’il était sûr de son talent. Le réalisateur s’est d’ailleurs étonné de la capacité de concentration de Franck. « Sur le tournage, il a son téléphone à la main.À Moteur, il continue de pianoter. Et à Action, il range son tel et est tout de suite dans le rôle et juste. » Camille Lellouche confie que son rôle a été un “beau challenge“, car il lui fallait gommer ses mimiques. “J’ai voulu faire la plaidoirie en une traite. J’ai fait 2 plans larges, 2 plans serrés, sans coupe. Je suis assez fière, car il n’y a pas eu de triche. ”
Mention spéciale à Melisa Sözen, actrice turque, qui a appris ses lignes dialogues phonétiquement. Respect !
de Xavier de Choudens
avec Franck Gastambide, Melisa Sozën, Gringe, Camille Lellouche, Youssef Haldi, Jessim Kas, Bass Dhem, Remy Adriaens, Liliane Rovère, Patrick Chesnais, Sébastien Chassagne, Claire Chust
La Compagnie N°8 donne absolument tout pour faire vivre son univers barré à souhait. Garden Party est un pot pourri joyeux, musical et parfois dégueu de Deschiens, Tati, Monty Python et Robins des Bois. Le Théâtre Antoine n’est pas habitué à pareil délire qui salit la scène chaque soir. Saluons son audace !
« Ils ont un sacré univers ! »
Ce n’est pas de moi mais d’un spectateur à la sortie du Théâtre Antoine.
Une sorte de tourbillon a effectivement déferlé sur la scène. Ça rit, danse, chante, parle une langue incompréhensible, se bat en duel, vole dans les airs… Tout est possible avec la Compagnie N°8.
Les séquences s’enchaînent dans un délire continu. On croit avoir tout vu, mais non, le nombre des gags n’a plus de limite.
« Ils disaient que ça allait être barjot mais à ce point-là ! » une autre spectatrice à sa voisine.
Il est effefctivement nécessaire d’avoir l’esprit ouvert. D’avoir une case (même petite) en moins pour accepter le délire qui se joue devant nous. Tout n’est pas raisonnable, censé et subtil. Après tout, vous avez déjà une soirée entre amis finir bien ?
« Je n’ai pas tout compris ! »
Une autre spectatrice contente malgré tout de l’expérience.
C’est un risque à prendre mais vous n’aurez jamais vu pareil spectacle.
Garden Partypeut profondément déstabiliser, mais c’est un risque à prendre quand on a envie de passer une soirée totalement différentes de toutes les autres.
Garden Party par laCompagnie N°8 Mise en scène : Alexandre Pavlata
avec Benjamin Bernard, Stéfania Brannetti, Gregory Corre, Carole Fages, Matthieu Lemeunier, Fabrice Peineau, Hélène Risterucci, Frédéric Ruiz et Charlotte Saliou
Le travail de construction identitaire menant à notre épanouissement personnel est fastidieux, surtout si nous évoluons dans un milieu hostile… L’Affranchie, c’est une femme qui était sous le contrôle d’un entourage malveillant lui délivrant avec parcimonie des échantillons de sa vie. Mais un jour, elle trouve la force de briser son flacon d’existence. C’est ainsi que vous sentirez se répandre, au Théâtre de Nesle à Paris, le souffle libérateur et enchanteur d’une personne s’éveillant de nouveau à la vie.
Alice nous accueille dans son nouvel appartement où tout est à construire. Elle espère y recevoir bientôt son fils qu’elle n’a pas revu depuis la plus tendre enfance. En attendant, elle commence à faire du tri dans ses cartons, mais également dans son esprit, en se remémorant son passé.
Après avoir perdu sa mère à 4 ans, Alice grandit au sein d’une famille recomposée. Avec son frère adoptif Vincent, elle partage un amour fusionnel, passionné, au point de tomber enceinte à l’âge de 13 ans. En conséquence de quoi sa mère de substitution demande la garde de l’enfant et la fait interner jusqu’à ses 18 ans, ne supportant pas cette grossesse précoce et quasi-incestueuse.
Aujourd’hui, libérée de sa camisole chimique annihilante, Alice découvre qu’elle possède un don. En effet, elle développe une hyper-sensorialité transformant son rapport au monde en un instant serein et éternel. Alors, sans amertume, elle part à la redécouverte du bonheur et tend à retrouver l’amour de son fils.
Pauline Moingeon Vallès incarne avec ferveur un personnage prenant, troublant et extrêmement attachant. Lorsque le visage d’Alice s’illumine enfin, vous sentez presque de la chaleur vous atteindre, c’est un enchantement…
Ce seule-en-scène dégage énormément d’espoir. Il nous rappelle qu’en dépit de situations difficiles, il faut toujours croire en notre propre force. C’est le sel de notre vie, accordant toute sa saveur aux moments vécus, en nous reliant les uns aux autres…
La réussite advient bien souvent d’une revanche à prendre sur la vie. Avec Deux frères et les lions, nous en avons l’exemple probant.
En effet, des frères jumeaux issus d’un milieu modeste vont construire au fil du temps un solide empire financier. Inspirant mystère, admiration ou convoitise, il semblerait que leur influence soit illimitée. Et pourtant… Un évènement, aussi surprenant qu’inattendu, va les bousculer… Au Théâtre de Poche-Montparnasse, découvrez une pièce où se mêlent adroitement esprit, satire et bonne humeur !
Tandis que nous attendions sagement d’être placés, des scones et des tasses de thé bien chaudes nous sont proposés. C’est assez inhabituel, mais loin d’être désagréable vu le temps. Mêlé au salon cossu d’influence britannique présent sur scène, nous sommes tout de suite pris au jeu et transportés dans une ambiance intimiste. L’endroit est propice aux confessions !
Deux hommes nous livrent alors leur histoire. Nés en Écosse, ces jumeaux grandissent en ayant l’ambition de faire partie de ceux qui ont marqué le monde. Ainsi, avec un peu d’audace, un talent avéré et la conjoncture aidant, ils nous racontent leur ascension fulgurante, au point de devenir une des plus importantes fortunes de Grande-Bretagne.
Forts de leur succès, ils achètent une île afin d’y vivre à l’abri du monde alentour, cultivant une image énigmatique. Cependant, cette île Anglo-normande a plusieurs particularités. Outre le fait d’être un paradis fiscal, elle est toujours régie par un droit féodal ! Ce qui complique la transmission de cette propriété à leurs filles respectives… De ce fait, les deux frères vont devoir faire face à d’insolites déconvenues. Vont-ils vaincre le droit normand ?
Deux frères et des lions : votre soutien compte !
Nous prenons un véritable plaisir à suivre les aventures de ces deux frères, brillamment interprétés par Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre et Romain Berger. Tantôt drôles ou sérieux, ils ne jouent pas la simple carte du mimétisme gémellaire mais bien de la complicité. L’interaction avec le public est effective par de petites attentions et un rapport scène-salle quasiment inexistant. D’ailleurs, après les derniers mots s’installe naturellement une conversation avec les comédiens afin de prolonger un peu ce moment !
Le texte est aussi subtil que l’interprétation. Malgré des termes abordés parfois délicats tels que le capitalisme, le féminisme, la famille ou les traditions ancestrales, il n’y a ni jugement, revendication ou provocation. Le message délivré par cette pièce est multiple et universel. Libre à chacun d’y trouver le sien ! Étant ce jour-là avec mon frère de cœur, j’ai opté pour l’optimisme et la force. Ensemble, tout est possible. 🙂
Très librement inspirée d’une histoire vraie, les deux frères tentent d’interdire l’utilisation du texte et l’exploitation de la pièce. Certains se battent pour changer un droit féodal alors pourquoi ne pas défendre la liberté d’expression et la diffusion d’un art fragile mais néanmoins nécessaire ?
Que ce soit par conviction ou simplement pour passer un bon moment, vous savez où aller !
Bonus: Vous l’aurez compris, le spectacle commence avant le lever de rideau, alors n’hésitez pas à arriver un peu en avance… 😉
De : Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre
Avec : Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre, Lisa Pajon et Romain Berger
Mise en scène : Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre et Vincent Debost
du mardi au samedi à 19h
matinée le dimanche à 15h.
jusqu’au 17 mars 2019 Relâches exceptionnelles les 25 et 26 février; 8 et 13 mars.