L’exposition événement consacrée à l’un des plus grands artistes chanteurs, performeurs, David Bowie, fait escale à la Philharmonie de Paris à partir du 3 mars 2015 !
Retour sur la sensation artistique qui a accueilli plus de 300 000 visiteurs à Londres en 2013.
Londres. Les affiches de l’exposition du moment ne vous lâchent pas des yeux et pour cause : “David Bowie is watching you.”
Et ceci jusqu’à votre entrée au Victoria and Albert Museum, où le slogan change : “David Bowie is the price of the ticket.”
Décliné à l’envi, le titre de l’expo qui a buzzé à Londres permet toutes les suggestions. Pour nous, David Bowie is French !
Si ce n’est pas le cas, c’est injuste que l’Angleterre soit seule à s’enorgueillir d’avoir en son sein un tel génie de l’art contemporain.
Car derrière le masque et les multiples identités de David Robert Jones – sur l’état civil – se cache une créativité et une curiosité inépuisables.
Andy Warhol, Stanley Kubrick, Brecht, Sonia Delaunay, Vasarely, Lauren Bacall, Oscar Wilde sont quelques-unes des références présentées au sein des salles du Victoria et Albert Museum.
Ce qui apparaît avec force dans ce parcours initiatique c’est que David Bowie est un self-made-man. Non dans la définition de l’American Dream, mais bien dans l’acception de la culture qu’il s’est forgée.
Car il n’est pas simple auteur et compositeur – ce qui en soit ne serait pas déshonorant quand nous percevons le nombre de ses productions discographiques et son influence sur la scène musicale actuelle. À cela, il faut ajouter un autre point déterminant : tout au long de sa carrière, il a nourri ses apparitions publiques, performances scéniques et autres conceptions visuelles d’albums, d’une puissante inventivité. Un album de Bowie ne ressemble jamais au précédent ni au prochain, et pas seulement en termes de sons et de textes.
Ses collaborations non plus. On peut croiser ainsi un autre personnage trouble comme Klaus Nomi. Son duo avec Bowie sur le titre The man who sold the world en 1979, sera le point de départ d’une influence certaine de ce dernier sur l’esthétique du chanteur allemand.
A cela, il faut ajouter l’iguane du rock Iggy Pop qui se découvre dans un portrait réalisé par Bowie himself.
Une autre facette de l’artiste. Aux côtés des notes et textes originaux composés de la main de l’artiste, nous trouvons une sélection de dessins et toiles aussi rares et précieux que les nombreux costumes de scène qui ponctuent la scénographie.
Notre équipe est née à l’air de Ashes to Ashes, China Girl et autre Let’s Dance. Mais elle n’a vraiment pris conscience de l’inaltérable talent de l’artiste britannique qu’à partir d’un album référence pour tous les amoureux de l’oeuvre de Lynch – souvenez-vous de la BO de Lost Highway et du titre I’m Deranged – Outside 1 sorti en 1995. Le chiffre faisait penser à une suite, qui ne verra jamais le jour. Fausse piste ou projet avorté ? On ne saura jamais.
Cet album porté par les titres Hallo Spaceboy ou Strangers when we meet prouvait encore une fois l’avant-garde de Bowie et sa capacité à opérer une nouvelle mue face à ses contemporains. Cet album plus électro que les autres, sombre et foisonnant, dévoilait un nouveau visage de l’artiste.
Une assurance en tout cas. L’exposition foisonnante et spectaculaire ne s’arrête pas qu’aux belles heures de Ziggy Stardust, Space Oddity et à la scène musicale.
Bowie est acteur aussi. Plus inattendue, sa performance de John Merrick alias The Elephant Man à Broadway en 1980 surprend par sa maîtrise et sa nouvelle capacité à se métamorphoser, cette fois sans maquillage et habillé d’un simple “pagne”. Dénuement total pour une performance saluée par la critique et par l’acteur John Hurt qui reprendra le rôle dans le film de David Lynch, la même année.
David Bowie n’est jamais tout à fait là où on l’attend.
Preuve une nouvelle fois avec son dernier album The Next Day. Opus pour lequel il collabore avec le vidéaste Tony Oursler et la comédienne Tilda Swinton, avec qui il joue le dédoublement et la gémellité, histoire de brouiller encore plus les pistes sur sa véritable identité.
Les billets sont déjà en vente. Ne tardez pas, les trois petits mois d’expo ne suffiront certainement pas à contenter tous les passionnés du chanteur.