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Interview : Bertrand Faivre, producteur passionné, de Kate Winslet à Hanif Kureishi

Membre du prestigieux jury du Festival du Film Britannique de Dinard, le producteur Bertrand Faivre nous a accordé un entretien enjoué et généreux sur la terrasse du Grand Hôtel Barrière. Il revient pour nous sur son métier, ses belles rencontres et ces instants de grâce dont il est un des spectateurs privilégiés. Fidèle du Festival depuis de nombreuses années, le producteur des Jardins du Roi, Julia, Week-end à Paris, L’Affaire Farewell, Joyeux Noël, est, pour la première fois de sa carrière, juré. Impressions.

Le producteur Bertrand Faivre avec les comédiennes Amara Karan et Alexandra Lamy
Le producteur Bertrand Faivre avec les comédiennes Amara Karan et Alexandra Lamy

UsofParis : D’où vient votre vocation de producteur ?
Bertrand Faivre : L’amour des films. Je me suis dit assez vite que si je concourais d’une manière ou d’une autre à faire que les choses se fassent, ma vie aurait un sens.

Comment avez-vu que votre légitimité était de faire de la production ?
D’abord on n’est jamais sûr d’avoir une légitimité. Même au bout de 20 ans, je peux vous garantir qu’il y a des matins vous vous demandez. Et quand ce n’est pas vous qui le faites, il y en a pas mal d’autres qui vous le demande.
J’ai pas un univers très marqué mais j’ai des enthousiasmes.
J’ai du caractère. C’est le seul dénominateur commun qu’il y a entre tous les producteurs qui durent. La production, ce n’est pas une science atomique. Il n’y a pas une spécificité, ni d’études particulières.

Il faut du nez quand même ?
Du nez pour trouver du public, du nez pour trouver de jeunes auteurs, pour avoir le film parfait pour les festivals. Il y a différents parfums ! Votre nez, il faut qu’il marche un minimum, sinon au bout d’un moment, vous êtes tout le temps enrhumé et vous dégagez.
Je n’ai jamais fait de films qui ont fait un carton intersidéral. Je suppose, en tout cas, que si je suis là au bout de 20 ans c’est que j’ai fait des films suffisamment intéressants dans leur équilibre entre leur coût, la manière dont ils ont été vus, comment ils circulent dans le monde… pour que cet ensemble puisse me permettre de continuer.

Affiche du film 45 years 45 ans de Andrew Haigh avec Charlotte Rampling Tom Courtenay festival Berlin Dinard

Quelle est la B. Faivre touch ?
J’ai une spécificité. Je peux l’affirmer en toute quiétude. Je suis le seul Français à avoir fait ça. J’ai monté une boîte de prod à Londres, il y a 15 ans et depuis je produis aussi bien des films anglais que des films francais. Ce qui ne veut pas dire des films français en anglais, ce que je fais aussi. Mais ils restent des films français. Ce n’est pas parce que Bruno Dumont réalise Twentynine Palms en anglais, que son film devient international.
En revanche, quand je produis Les Jardins du Roi (Rickman) avec Kate Winslet, c’est purement un film anglais. Nous avons aussi produit le film de clôture de Dinard, 45 Years.
Personne ne peut contester ma légitimité sur ce point.

Que vous a appris la production en Angleterre ?
La moitié de ma vie est à Londres. On ne se plaint pas comme en France. Quand vous voyez ce qu’ils arrivent à faire avec aussi peu !
Chaque film est un miracle. Il y a finalement peu de films anglais avec un vrai réalisateur, de vraies ambitions artistiques. Il y a beaucoup de films américains déguisés qui cachent la réalité ou des films que l’on ne verra jamais.
Aussi, les Anglais sont très drôles. Ils m’ont appris cette phrase que j’utilise souvent : “the worst is never disappointing” (le pire n’est jamais décevant). Ca me sert beaucoup dans mon métier. Par exemple, un film qui se plante, un Anglais arrive à en rire.

Les entrées ont leur importance ?
Je vais vous citer un exemple. Cette année, j’ai produit le film de Nina et Denis Robert sur Cavanna. Ce n’était pas destiné à faire un carton. L’objectif est de compenser le manque qu’il y avait autour de ce personnage qui a été extrêmement important. D’abord pour Denis Robert et pour un certain nombre de personnes.
Certains producteurs sont focalisés sur le ciné-chiffre. Mais ce n’est pas mon seul critère.

Qu’avez-vous pensé du film Kill Your Friends, en compétition ? 
Ce que j’ai apprécié, c’est la présentation du film par le producteur : “it was a time when ambition triumphed talent” (une période où l’ambition l’emportait sur le talent). C’est percutant ! Je ne suis pas sûr que cette période soit révolue.
Après on peut avoir de l’ambition et du talent, ce n’est pas antinomique. Mais ce film c’est vraiment le portait de gens qui ont de l’ambition et qui se foutent totalement du talent.

Est-ce que votre coeur a palpité sur un plateau de tournage ?
Il y a des séquences fortes, celles que vous avez vues se développer, qui sont parties de zéro, suivies par les choix de casting avec les auteurs. Et quand ça se joue sous vos yeux, il y a des fois, c’est assez scotchant ! Parce que l’on passe de la pensée, de l’écriture au matériau vivant. L’incarnation peut totalement vous surprendre.

Je me souviens de Sauf le respect que je vous dois, premier film de Fabienne Godet avec Marion Cotillard, Olivier Gourmet, Dominique Blanc. C’est la séquence qui se situe après le suicide du collègue d’Olivier Gourmet sur son lieu de travail. Ça se situe à la cantine, quelques jours après, où la vie a repris, mais pas pour le personnage d’Olivier Gourmet. Il y a des conversations assez banales et il se détache petit à petit jusqu’à ce qu’une rage s’empare de lui. Et là c’était sublime.
Benoit Poelvoorde dans Une place sur la Terre, était capable de faire évoluer des choses drôles sur le papier à hilarantes sur le plateau.
Kate Winslet sur Les Jardins du Roi, il y a une telle grâce quand vous la regardez. Ou encore Tilda Swinton dans Julia (Eric Zonca).
On est au spectacle ! On a la chance d’être dans une “loge privée”, parce que c’est vous qui produisez.
Avec Kate Winslet, nous avons visité Versailles accompagnés d’Alan Rickman, le réalisateur. Nous avions la Galerie des Glaces pour nous seuls, un lundi jour de fermeture.
Les derniers jours de tournage aussi sont intenses. Car on se crée des familles temporaires. C’est des CDD les amitiés en cinéma. Elles peuvent parfois passer en CDI, mais c’est rare.

Les réalisateurs que vous avez produits vous donnent des nouvelles ?
Je suis toujours en contact, par exemple, avec le réalisateur du film Amy, Asif Kapadia – film que je n’ai pas produit. J’ai produit ses 3 premiers films, j’étais présent à son mariage…
Il y a aussi d’autres réalisateurs avec qui je poursuis une collaboration : Fabienne Godet, Fabienne Berthaud, Lynne Ramsay (production de son court-métrage et premier long)…
Je ne suis pas fâché avec beaucoup de gens.

Natalie Dormer, membre du jury du festival de Dinard
Natalie Dormer, membre du jury du festival de Dinard

La carrière de Natalie Dormer, membre du jury à vos côtés, vous impressionne ? 
Game of Thrones, c‘est une série qui a une espèce de vertu. Elle est un ovni total car c’est à la fois très brutal et très subtil. Un bon mix !  Hunger Games, ça a l’air d’être un pur divertissement. Mes gosses sont à font dessus, et ils rentrent dans ce monde en dehors du film, avec des codes de langage entre eux. Ça envahit leur vie. Ça touche un imaginaire collectif.
Natalie Dormer est très fine sur ses rôles : ses personnages ont un air brutal mais quand elle en parle, elle leur donne un tout autre sens.

Panneau interview des membres du jury festival du film britannique de dinard Grand Hotel Barrière photo usofparis blog

C’est une parenthèse enchantée d’être juré ?
C’est la première fois ! Et je suis un habitué du festival car je suis une sorte de “franco-anglais”. C’est surréaliste que l’on vous demande des autographes sous prétexte que vous descendez d’une bagnole officielle.
C’est très agréable car c’est une occasion forcée de côtoyer des gens qui sont dans le même milieu que vous.
J’ai discuté d’un projet de film avec l’auteur Hanif Kureishi à qui Dinard rend hommage cette année.
Et puis, j’ai l’habitude de créer les meilleures conditions pour que les gens soient pris en charge et inviter. Et cette fois, c’est à mon tour.

Est-ce que des acteurs savent dire merci aux producteurs ?
J’ai produit, il y a quelques années, Dans la Tourmente (de Christophe Ruggia), un film d’auteur mais on voulait faire un casting assez populaire. On a pensé à Mathilde Seigner qui a lu le scénario et qui était partante.  J’ai fait le deal avec son agent, en lien avec l’économie du film, c’est à dire pas du tout à la dimension d’un film comme Camping.
J’ai déjeuné avec la comédienne un peu plus tard et je lui ai dit : “je voulais vous remercier d’avoir fait des efforts pour ce projet“.
Elle m’a dit deux choses : “ramené au prix de la baguette, c’est beaucoup d’argent !” et “c’est moi qui vous remercie parce qu’en général quand un auteur cite mon nom, le producteur fait la grimace
Elle avait une humilité qui m’a surpris.

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Festival du Film Britannique de Dinard : Jean Rochefort cabotin et Natalie Dormer glamour

Le cinéma anglais a toujours été pour moi synonyme de peur et de rire ! ” Jean Rochefort

Plein soleil pour ce 2e jour de la 26e édition du Festival du Film Britannique de Dinard. Jean Rochefort président (pour la première fois de sa vie) du jury n’a pas manqué de partager ses pointes d’humour avec les festivaliers qui n’avaient d’yeux que pour lui.

Le président du jury et acteur Jean Rochefort ouverture du Festival du Film Britannique de Dinard 2015 british film bretagne photo by usofparis s

15h00, le public est massé pour apercevoir les membres du jury et surtout leur président. Arrivé en taxi londonien noir accompagné d’une équipe de BFM TV, Jean Rochefort lance un affectueux : “bonjour mes enfants” avant d’avancer à pas de course pour ne pas manquer le début de la projection du film Kill Your Friends. Il s’arrête sur les marches de la salle Alizés pour saluer le public qui a applaudi son passage. Dans la salle, il ne manque pas quelques mots à destination du public : “vous savez à mon âge, je ne regarde plus que des courts-métrages.”
A la fin de la projection du dernier film de l’acteur culte révélé par la série Skins, Nicholas Hoult – incroyable dans ce rôle de chasseur de têtes de nouvelles stars musicales britanniques en pleine époque Britpop (Oasis, Spice Girls…) – Rochefort lance, en guise de boutade, à son voisin Bernard Le Coq qu’il a eu “3 érections” pendant le film. “Tu as bien de la chance ! ” lui répond son vieux complice. Rappelons au passage que Nicholas Hoult, absent de cette édition, a participé au Festival de Dinard quand il n’était âgé que de 12 ans. On dit qu’il aurait poussé la chansonnette… Preuve d’un talent précoce pour le jeu.

Jury du Festival du film Britannique de Dinard Jean Rochefort Alexandra Lamy Mélanie Doutey Nathalie Dormer soirée ouverture tapis rouge photo usofparis

Chaussures de Jean Rochefort président du jury du Festival du film Britannique de Dinard et ses jurées nathalie dormer Mélanie Doutey alexandra lamy photo usofparis

18h45 Tapis Rouge devant le Casino Barrière pour l’ouverture officielle du festival. Cette fois, c’est Rochefort le charmeur qui apparait aux côtés des ravissantes membres féminines du jury : Alexandra Lamy, Mélanie Doutey, Natalie Dormer, Emma de Caunes. On ne peut pas faire plus glamour en dehors du Festival de Cannes.
La star des séries Game of Thrones et The Tudors, Natalie Dormer  était très attendue aussi par les festivaliers venus en nombre pour assister au red carpet.

Natalie Dormer Game of Thrones The Tudors actress actrice Noah Taylor actor opening Festival Britannique du film de dinard 2015 red carpet photo by usofparis

Absent du tapis rouge, Hanif Kureishi, le célèbre écrivain et scénariste anglais, partage, une fois sur scène, sa surprise d’être “un Anglais dans une ville française parée de drapeaux britanniques“. Il définit son rôle de scénariste comme s’il était dans le bolide jaune du film Taxi Driver. Il n’est pas le chauffeur du taxi, il est assis à l’arrière, à l’abri des regards, à une place où il peut donner l’impulsion à la route.

Vient le tour du Rochefort animateur : “je suis président pour la première fois de ma vie, c’est normal que j’emmerde tout le monde !
Il dit aussi son attachement à ce cinéma : “c’est très excitant de s’approcher des Anglais, parce que je trouve que l’on ne voit pas assez de films anglais en France.

Alexandra Lamy hilare après une blague de Jean Rochefort président du jury du Festival du Film Britannique de Dinard 2015 soirée ouverture photo by usofparis
Tel un Julien Lepers, armé de ses fiches (et sans lunettes), il présentera les membres de son jury. Lançant une boutade totalement improvisée à Alexandra Lamy sur son ex-mari, rappelant le télégramme qu’il avait envoyé pour le mariage de son ami Bernard Le Coq : “Bernard t’es con, je t’aimais !

Emma de Caunes Mélanie Doutey Natalie Dormer Game of Thrones membres du jury du Festival du film Britannique de Dinard 2015 soirée ouverture photo usofparis

La soirée se poursuivra avec la projection du dernier film de Pascal Chaumeil : Up & Down. Le réalisateur disparu cet été a été représenté par sa famille : sa femme, sa fille et son fils. La lecture d’un message d’un des acteurs du film, Pierce Brosnan, a touché le public. Les courts extraits d’interview des collaborateurs du film à la suite du générique nous ont renseignés sur l’homme de cinéma qu’était le réalisateur de L’Arnacoeur, généreux, à l’écoute de ses acteurs et fin connaisseur de l’humour british.

Up & Down (A long way down)
Up & Down (A long way down)

Up & Down conte la rencontre improbable de 4 individus sur le toit-terrasse d’un immeuble londonien. Ces personnages qui ne se connaissent pas les uns les autres sont réunis exceptionnellement pour mettre fin à leurs jours. Le casting impressionnant – Pierce Brosnan, Toni Collette, Aaron Paul (Breaking Bad), Sam Neill – porte une histoire aussi tendre, barrée que joyeuse.
L’improbable rencontre unit ces hommes et ces femmes pour une envolée gracieuse.

Autre découverte de la journée, en amuse-bouche, le court-métrage Love is Blind de Dan Hodgson. Ça commence plutôt mal : encore une histoire d’adultère ! Mais cette fois, la situation est 100% originale. Une pépite d’un peu plus de 6 minutes à dénicher où vous le pourrez.

Le Festival de Dinard n’est pas fini !
Encore un max de séances jusqu’à dimanche.

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AUDI TALENTS AWARDS 2015 : paroles de jurés et annonce des lauréats

Pleins feux sur les Audi Talents Awards. Alors que le lauréat design, Alexandre Echasseriau expose ses travaux à la chapelle du Musée des Arts et Métiers, la cuvée 2015 est révélée lors de lancement officiel des DDays à Paris.
Dans ce foisonnement d’innovation, rencontre avec 3 des 6 membres du jury passionnés par les projets qu’ils ont eu à défendre.

L avenir ne se prédit pas, il s imagine court métrage musique a l image design art contemporain Audi Talents Awards 2015 DDays soutien a l innovation

Ce jeudi au Mandarin Oriental, fin de la première session de délibération du jury pour les catégories : court-métrage et musique à l’image.

Le jury au complet et les lauréats ATA 201 photo by Jean-Brice Lemal
Le jury au complet et les lauréats ATA 201
photo by Jean-Brice Lemal

Les finalistes présents dans ce salon du 1er étage tentent de masquer leur impatience en dialoguant avec leur voisin. Le jury complet vient soulager l’attente et annonce les premiers lauréats : Magali Magistry (court-métrage) et le duo Florent et Romain Bodart (musique à l’image). Quelques minutes après les remerciements et séances photo et juste avant de statuer sur les lauréats design (Isabelle Daëron) et art contemporain (Bertrand Dezoteux), nous avons échangé autour de l’innovation, des coups de coeur et des atouts de 3 jurés.

Ombline le Lasseur co-fondatrice de KissKissBank Bank site crowdfunding artistic & communication directeur hellomerci lendopolis

Ombline LE LASSEUR, co-fondatrice de KissKissBankBank

Pourquoi avoir accepté de participer à ce jury 2015 ?
L’innovation me passionne et KissKissBankBank est un outil ouvert aux les artistes et porteurs de projets créatifs et innovants. Permettre à des artistes d’émerger c’est ce que nous faisons tous les jours avec mon équipe, nous associer aux ATA était donc évidence.

Quelle est votre légitimité à participer aux catégories art contemporain et design ?
C’est vrai que c’est impressionnant ! (rires) Autant la musique à l’image et le court-métrage, ça faisait partie de mon métier avant car je travaillais dans la musique. Je représentais des artistes pour des bandes son de films et de pubs. Pour l’art et le design, je vais être beaucoup plus humble parce que ça ne fait pas partie de “mes talents”, mais je suis passionnée par ces disciplines. J’aurais aimé être designer en fait.
Ça va donc être une sorte de projection, un fantasme de me mettre à la place des finalistes et lauréats.

Qu’est-ce qu’il y a d’innovant dans votre équipe ?
La manière de travailler : nous accueillons tous les artistes et créateurs dans notre bureau openspace, chaque jour pour les aider, les coacher. Et l’entretien se fait dans l’openspace avec tous les départements : un artiste peut donc aussi bien rencontrer des développeurs qui ont un avis web, ou des spécialistes-projets ou la communication ou la stratégie. Nous sommes tous à disposition.

Toutes les oreilles sont à l’écoute ?
Ça peut être terrifiant au départ mais on fait comme si on n’écoutait pas. Il y a de la musique toute la journée dans le bureau, donc c’est assez décontracté. Mais on se permet de participer au cours d’un rendez-vous.

Et parmi les projets en ligne sur KKBB, quels sont ceux particulièrement innovants ?
Nous avons une vitrine d’objets innovants financés par KissKissBankBank mais aussi le KissKiss Game. Je pense au Cahier de dessin animé, une appli géniale qui transforme vos dessins en animation ; à Sea Orbiter, un vaisseau d’exploration sous-marine et aussi à Jean Bouteille, le retour de la consigne (une innovation sociale).

Un projet qui vous a particulièrement touché ?
J’ai eu un coup de coeur pour le projet de court-métrage Expire de Magali Magistry. Déjà dans la présentation que j’avais lue avant de la rencontrer, je trouvais toutes les références esthétiques magnifiques et maitrisées. Et puis le propos de ce qu’elle a envie de montrer à l’image est très intéressant tout en montrant pas mal d’innovations technologiques mais pas gratuitement ; elles vont servir le film.
Çasera vraiment un grand film et j’ai hâte de le voir.

Quelle est la kisskiss touch que vous apportez dans le jury ?
Un peu d’optimisme, un peu de disruptivité, de bienveillance aussi. Je vais essayer de mixer l’ensemble avec un peu de pop aussi !

Florent et Romain Bodart lauréats ATA 2015 (musique à l'image) photo by Jean-Brice Lemal
Florent et Romain Bodart lauréats ATA 2015
photo by Jean-Brice Lemal
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Corentin ORSINI,
directeur conseil de Soon Soon Soon

Pourquoi avoir accepté de participer aux ATA 2015 ?
Chez Soon Soon Soon, notre conviction est que l’innovation peut être partout et pas uniquement dans la technologie, dans tous les domaines et toutes les activités pro et personnelles de la vie. Comme nous ne sommes pas du tout expert dans ces domaines, moi pas du tout et Soon non plus, nous voulions apporter un regard neuf.
Nous savons ce qui est innovant et ce qui ne l’est pas et pouvons dire si le projet a un vrai potentiel de différenciation. C’est ça l’esprit de SSS.

Qu’est-ce qui est innovant chez Soon Soon Soon ?
Nous travaillons en coworking, ce qui n’est pas vraiment nouveau aujourd’hui mais ça fait des années qu’on est noyé au milieu de plein d’autres entrepreneurs.
Et puis, un aspect très peu utilisé en France : le travail en distance. Pour l’anecdote, celui qui s’occupe de nos réseaux sociaux (page FB, Twitter) est complètement nomade. Actuellement, il vit en Colombie. Il y a 3 mois il était en Équateur et 6 mois au Canada. Ce mec est top dans son travail donc on s’en fout qu’il ne tienne pas en place. Et si, à la différence de pas mal de boîtes, nous sommes en retard de 3 heures pour répondre à un mail, ce n’est pas si grave.
J’aime beaucoup cet état d’esprit. On l’applique à tout le monde. Tout le monde est mobile : une personne de l’équipe est entre Paris et Toulouse, moi entre Paris et Lille.
Les frontières entre vie privée et vie pro sont totalement effacées. On l’entend beaucoup mais nous on le vit vraiment.

Un projet d’un finaliste qui vous a tapé dans l’oeil ?
Le niveau de qualité des projets et leur niveau d’aboutissement sont vraiment remarquables. On a vraiment affaire à des professionnels. On s’adresserait à une agence pour demander des propositions dans ces domaines, nous aurions la même qualité. C’est vraiment excellent.
Un projet qui m’a vraiment touché c’est justement un qui n’a pas été retenu : le court-métrage Girafe de Demis Herenger.
Il a vraiment un univers à lui dans lequel il vous entraine littéralement. On a vraiment envie de le suivre et de voir le résultat. Après le projet était moins abouti sur la technique. On voit que c’est un artiste-créateur mais il est moins manageur que les autres. Il pourrait faire un peu peur (rires). Mais on sait qu’il va y arriver.

Quelle est la Soon Soon Soon touch que vous apportez pour ces ATA ?
Le côté différenciant. Est-ce qu’on reste dans les codes de la profession, dans ce que l’on connait ? Ou est-ce que l’on va prendre des risques ? Quitte à soutenir un projet qui est moins bon techniquement mais qui meilleur sur le long terme.

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Carole SCOTTA, fondatrice de la société de production et de distribution Haut et Court

Qu’est-ce qui a motivé votre choix de participer à ces ATA ?
Principalement la transversalité. Et le fait que je faisais équipe avec des personnes de domaines différents du mien. Savoir comment eux allait regarder ce que je suis censée connaître le mieux et inversement. C’est rare !

Quels critères pour vous comptent pour soutenir un projet ?
La cohérence de la pensée, la singularité de la démarche et la capacité des candidats de prendre des risques pour leur projet. Et surtout ne pas reproduire des choses déjà galvaudées.

Qu’est-ce qui caractérise votre équipe au sein de Haut et Court ?
Fonder une petite famille depuis 20 ans avec une vraie cohésion, un dialogue permanent entre nos différentes activités : la distribution, le cinéma, la télé… La transversalité qui me plait au sein des ATA, j’essaie de le mettre en oeuvre chez nous.

Allez-vous suivre Magali, la lauréate court-métrage ?
J’espère bien. Elle a peut-être déjà un producteur. Nous verrons bien. Mais je ne fais pas partie du jury pour cette raison.

Qu’est-ce qui vous a touché dans son projet ?
La cohérence de son univers et comment elle l’a relié à des choses qui semblaient très personnelles dans un univers fantastique et futuriste. Comment créer un univers qui en même temps raconte des choses de soi et être capable de très bien en parler.

Pour les lauréats de musique à l’image, Florent et Romain, qu’est-ce qui a compté pour votre choix ?
Leur pluridisciplinarité nous a séduits. L’un est aussi illustrateur, ils travaillent ensemble mais aussi ont chacun des projets personnels. Leur humilité aussi nous a touchés. L’exercice de style qui leur a été imposé était vraiment très bien. Nous avons revu les images autrement avec leur musique, qui pouvait s’effacer aussi pour être au service des images.

Citons les 3 autres membres du jury : la designer Matalie Crasset, Vincent Carry, créateur des Nuits Sonores, festival lyonnais de musique électro et Marc-Olivier Wahier , commissaire d’exposition, critique d’art, ancien directeur du Palais de Tokyo et fondateur de Chalet Society.

Isabelle Daeron lauréate ATA 2015 (Design) photo by Jean-Brice Lemal
Isabelle Daeron lauréate ATA 2015 (Design)
photo by Jean-Brice Lemal
Bertrand Dezoteux lauréat ATA 2015 (art contemporain) photo by Jean-Brice Lemal
Bertrand Dezoteux lauréat ATA 2015 (art contemporain)
photo by Jean-Brice Lemal

Pour en savoir plus sur les lauréats des Audi Awards Talents 2015, cliquez :
Court-métrage : Magali Magitry
Musique à l’image : Florent et Romain Bodart
Art contemporain : Bertrand Dezoteux
DesignIsabelle Daeron

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Exposition Tryptic d’Alexandre Echasseriau, lauréat design des ATA 2014

du 26 mai au 7 juin
à la Chapelle du Musée des Arts et Métiers (CNAM)

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Aurélie Dupont : les adieux de la danseuse étoile par Cédric Klapisch

Lors d’une conférence de presse donnée dans un des salons feutrés du Palais Garnier, Aurélie Dupont a annoncé ses adieux à la scène de l’Opéra de Paris, le 18 mai prochain à la fin du ballet L’Histoire de Manon.  Cet événement fera l’objet d’une captation exceptionnelle  réalisée par Cédric Klapisch diffusée au cinéma en direct et sur France 3 lors d’une soirée spéciale. La danse n’aura jamais été aussi accessible et l’occasion unique d’être subjugué une dernière fois par le talent de la danseuse étoile sur la scène de Garnier.

photo de Delphine Ghosarossian
photo de Delphine Ghosarossian

Un regret
Benjamin Millepied n’a pas manqué de partager son amertume : “j’ai beaucoup de tristesse d’arriver à l’Opéra et de voir partir Aurélie Dupont.”
Parce qu’elle représente ce qu’il y a de meilleur dans la danse et la musicalité”, le nouveau directeur du ballet de l’Opéra de Paris qui a collaboré avec la danseuse étoile –  pour Amoveo en 2006 et 2009 – lui  a proposée d’être maitre de ballet à partir de septembre. Sa volonté étant qu’elle “puisse transmettre son savoir, son intelligence, avec une grande facilité.”

Benjamin Millepied, directeur du ballet de l'Opéra de Paris
Benjamin Millepied, directeur du ballet de l’Opéra de Paris

Après 32 ans de maison”, l’intéressée ne se voyait pas rester quand elle a pris la décision de son départ. Ce n’est que parce que c’est Benjamin Millepied qui lui demandé qu’elle a choisi de rester.
Et la bienveillance et l’écoute du Directeur de la danse sur la danseuse lors de cet échange avec la presse confirme le lien fort qui unit ces deux artistes.
Elle explique son futur rôle : “maître de ballet c’est faire travailler les solistes (individuellement et en couple), travailler leur endurance, leur personnage. Avant de préciser : “je vais leur poser beaucoup de questions pour qu’ils réfléchissent. Et je veux rendre les danseurs plus beaux qu’ils ne le sont déjà.”

Aurélie Dupont danseuse étoile adieux scène du Palais Garnier Opéra de Paris Cédric Klapisch réalisateur captation L Histoire de Manon ballet photo by united states of paris blog

Adieux à la scène de Garnier
L’interprète de Bausch, Preljocaj, Ek, Mc Gregor, Béjart, Kylian, Waltz ne fait pas ses adieux à la danse mais à la scène de Garnier : “j’ai encore envie de danser, de prendre des risques dans des créations contemporaines, pouvoir être riche de plein de choses.”

Aurélie Dupont dit s’être préparée au départ depuis 3 ans. “Ne plus être danseuse étoile, c’est comme si on n’avait plus d’identité”, reconnait celle qui a eu justement du mal avant d’accepter ce statut si particulier dans la hiérarchie du ballet et d’en être pleinement fière.

Ses fils qui l’ont très peu vue sur scène n’ont pas manifesté un profond regret pour ce changement. Ce départ a même donné des envies à 180 degrés à l’aîné, Jacques, 7 ans : Si tu n’es plus danseuse étoile, tu vas pouvoir danser au Moulin Rouge, alors ?

Pour Cédric Klapisch, réalisateur d’un portrait documentaire sur la danseuse, cet événement sera une première : “c’est un vrai challenge de filmer un ballet en direct.

Les tragédies et Pina Bausch
De cette carrière impressionnante, Aurélie Dupont retient les tragédies qui lui ont donné ses plus beaux rôles. Comme cette Dame aux Camélias (Neumeier) à laquelle elle pensait aussi pour son tout dernier pas de danse sur la scène de Garnier.
Il sera aussi question de la chorégraphe Pina Bausch qui aura révélé la danseuse à elle-même et à ses propres faiblesses, lors d’un Sacre du Printemps bestial et spectaculaire.

Cédric Klapisch Aurélie Dupont danseuse étoile adieux Palais Garnier Opéra de Paris réalisateur captation L Histoire de Manon ballet photo by united states of paris blog

L’Histoire de Manon (Kenneth MacMillan)
suivi des adieux d’Aurélie Dupont
au Palais Garnier, Paris

le lundi 18 mai à 19h30

Projection en direct dans 30 salles de cinéma UGC et cinémas indépendants France et Europe dans le cadre de Viva l’Opéra !
Paris, Région Parisienne et Province (Lyon, Toulouse, Strasbourg…)


Soirée exceptionnelle sur France 3
le samedi 30 mai à partir de 22h40
avec le ballet L’Histoire de Manon et le documentaire Aurélie Dupont, l’espace d’un instant

le 30 mai : sur Culturebox, une expérience live immersive et inédite ouvert à tous les internautes. Cliquez sur : culturebox.fr/aureliedupont 

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Lost River : Ryan GOSLING une passion française

Ryan Gosling a offert une promo 5 étoiles à la France pour la sortie de son tout premier film : Lost River, en salles ce mercredi. Le JT de France 2, un tête-à-tête avec Nikos Aliagas, une master class très très privée et des avant-premières dans 3 cinémas. Retour en photos sur le Ryan Gosling Paris Tour ! 

Ryan Gosling Lost River movie film photocall UGC Ciné Cité Bercy avant première promo acteur Hollywood photo by blog United States of Paris

Ce mardi, c’est l’acteur-réalisateur qui affole les réseaux. Il est la belle gueule made in Hollywood (mais Canadien de passeport) le plus recherchée des médias et des fans. Il fallait bien non pas une mais 4 avant-premières dans 3 cinémas différents pour pouvoir contenter les nombreux fans voulant approcher le mythe.

Et il fallait en être à l’UGC Ciné Cité Bercy pour l’unique photocall de la soirée.  Quelques secondes pour saisir ce visage aussi impassible que charmeur. Quelques gorgées de champagne dans une flute, un toast avec Reda, deux bonbons acidulés (oui les bogosses hollywoodiens peuvent céder aux sucreries) pour affronter la foule qui s’impatiente.

Ryan Gosling Reda Kateb photocall film Lost River movie UGC Ciné Cité Bercy avant première Hollywood photo by United States of Paris blog

Sous tous les angles, la photogénie de l’acteur est perceptible. La preuve avant ce point de vue inédit et en parfait contre-pied à tous les clichés des photographes accrédités. Une photo sur le vif prise par l’attachée de presse du film.

Photocall Ryan Gosling Reda Kateb Lost River premier film UGC Ciné Cité Bercy cinéma photo twitter by Céline Petit

L’acteur et son réalisateur avaient plusieurs minutes de retard dû à la première avant-première de la soirée au MK2 Bibliothèque. Le compte twitter de l’exploitant avait donné rendez-vous aux fans malchanceux de ne pas avoir leur place sur le parvis. Il y avait foule !

Lost River Ryan Gosling film movie avant première Mk2 bibliothèque photo twitter Mk2 cinéma

Attendus à l’UGC des Halles pour deux autres présentations, Reda et Ryan ont eu encore des minutes de retard supplémentaires après un dernier selfie avec un fan (chanceux et jalousé) avant de quitter le Cours Saint-Emilion.

Arrivé dimanche à Paris pour le JT de 20h sur France 2, face à un autre bogosse le journaliste Julian Bugier, Ryan Gosling a poursuivi la promo le lundi de Pâques avec une masterclass en compagnie de son acteur Reda Kateb pour une poignée de privilégiés : blogueurs et gagnants de concours. L’occasion de voir que l’acteur est un amoureux des bêtes à poil, en l’occurrence une…

Ryan Gosling with dog master class Lost River avec Reda Kateb photo twitter by Daenerys Nivraë

Mardi matin, le bogosse des ondes, Nikos Aliagas, a eu droit à un entretien vérité dans une belle suite d’hôtel et qui sera dévoilée ce samedi.

Ryan Gosling interview Nikos Aliagas pour Europe 1 radio Lost River movie premier film promo paris photo twitter by Claire Dutronc

Figure imposée, l’entretien finit par un shooting exclusif qui vient de se faire liker sans aucune modération depuis sa publication sur instagram.

Séance photo Ryan Gosling par Nikos Aliagas pour Lost River premier film promo France Europe 1 photo twiter by Céline Petit

Inédit aussi un chat live via le compte twitter Allociné dans l’après-midi, avec quelques goodies pour les participants. Ryan répondant en 140 signes aux questions des twittos. On apprendra que son péché mignon quand il revient à Paris serait les madeleines. Quand on vous disait que ce jeune homme était gourmand.

Ryan Gosling live tweet allociné Lost River promo film Paris twitter une idée pour un nouveau film

Et le film dans tout ça ?
Le bouche à oreille fonctionne déjà à plein régime. Nul doute qu’il va attirer de nombreux curieux. La bande-annonce étant suffisamment énigmatique et efficace pour nous porter jusqu’aux salles obscures.

LOST RIVER
film de Ryan Gosling
avec Christina Hendricks, Saoirse Ronan, Iain de Caestercker, Matt Smith, Reda Kateb, Barbara Steele, Eva Mendes, Ben Mendelsohn

Sélection Officielle Cannes 2014 – Un Certain Regard

en salles ce mercredi 8 avril

 

PS : Désolé pour les crédits peu discrets sur les photos mais certains fans et instagramers n’ont pas la notion des copyrights quand ils republient certaines de nos photos

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God save Aardman : leçon d’animation au Musée Art Ludique

Plus fort que Pixar, Marvel et Ghibli, l’exposition Aardman déploie un nombre impressionnant de décors, dessins, personnages pour la toute première fois en France à Art Ludique – le Musée. Sensations fortes au programme jusqu’au face à face final avec le bateau des pirates. Sidérant !

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Attention, le voyage que vous vous apprêtez à débuter avec Wallace & Gromit, Morph, Shaun le mouton (dans les salles depuis le 1er avril) la bande de Pirates délurés et bons à rien, risque fort de vous impressionner, voire complexer si vous aviez encore quelques velléités à vous lancer dans l’animation.

Exposition-Aardman-Animations-Abbey-Road-animation-set-original-props-and-puppets-Shaun-le-mouton-le-film-Shaun-the-sheep-the-movie-2015-Art-Ludique-le-Musée-Paris

La dextérité artistique des créateurs de Aardman Animations made in Bristol et fondé en1972 est bluffante. Selon le personnage ou le projet, les techniques évoluent, diffèrent et surprennent au passage. Pâte à modeler, stop motion, résine, bois, 2D, 3D…

Aardman est un véritable laboratoire artisanal et créatif pour le plus grand bonheur des petits et des grands enfants. Du vidéo clip (Peter Gabriel…), au court-métrage oscarisé (la preuve avec la statuette exposée en vitrine qui, au passage, a pris un petit coup de vieux), et les longs métrages cinéma, l’inspiration semble sans limite.

 Premiers dessins de recherche early drawings Nick Park Wallace and et Gromit A Grand Day Out 1989 exposition Aardman Studios Musée Art Lusique Paris animation movie film

L’attachement de longue durée pour le couple impayable composé par Wallace et Gromit – le maître middle-class un peu gauche et son chien intelligent – expliquent notre fascination sans limite pour les coulisses des productions à grand spectacle du studio anglais. Les tout premiers dessins du célèbre duo retrouvés en 2014 et exposés pour la première fois ne peuvent laisser indifférent le visiteur.

Croquis de Nick Park : Wallace et Gromit, Un mauvais pantalon, 1995
Croquis de Nick Park : Wallace et Gromit, Un mauvais pantalon, 1995

Et les chiffres sont vertigineux. Par exemple, pour le film Le mystère du lapin-garou : 500 lapins ont été créés, 43 versions du chien Gromit réalisées et 35 versions de Wallace avec différents costumes imaginées. C’est incroyable de minutie. Les détails ne manquent pas d’amuser. Ces petits riens comme ces médailles militaires dans Chicken Run, le portrait déconcertant de la Joconde ou encore cette pile de journaux dans le navire pirate qui vous ont forcément échappé sur grand écran, au cinéma. Prenez aussi le temps de scruter l’arrière-plan du sous-sol de Wallace et Gromit, les escaliers, le canapé décrépi.

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Le Trésor, décor du film Les Pirates bons à rien

La vraie prouesse de cette expo est d’avoir pu rassembler un nombre conséquent d’éléments de décors. Commerce de fruits et légumes,  salle à manger, cuisine, potager, cave de Wallace & Gromit, un dirigeable qui nous fait penser à Jules Verne… A chaque nouvelle salle, une nouvelle source d’enthousiasme comme cette reconstitution de table de création de personnages ou le potager de Gromit avec nain de jardin plus vrai que nature !

Plus fort : on en oublierait presque de regarder les écrans qui diffusent les courts-métrages et autres extraits de films.

L’expo Aardman est un parc d’attractions en miniature avec un sens artistique inouï et des prouesses dans le coups de main et la conception artisanale insensées. Pour finir, un seul adjectif pourrait tenter de résumer l’expérience : Fantastique !

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La serre de Gromit : décor du film Wallace et Gromit, Le mystère du Lapin-garou (Nick Park)

Bonus : la très bonne idée de cette expo est d’avoir sollicité comme guide Antoine de Caunes en version française et CULTE en version anglaise. Cela fait donc non pas une mais deux très bonnes raisons de voir et surtout revoir l’expo. Une seule fois ne suffira pas à assouvir votre plus grande soif de détails. C’est prouvé.

Aardman-exposition-Musée-art-ludique-paris-bateau-The-Pirates-Band-of-Misfits-boat-vessel-ship-set-phot-united-states-of-paris-blog

Tenez bien vos euros en mains, la boutique est un vrai aimant à enfants et aussi à adultes voulant s’essayer par exemple à la pâte à modeler. A noter une édition spéciale Art Ludique d’une figurine de Gromit couleur argent.

Exposition-Aardman-Musée-Art-ludique-Paris-Reine-Queen-Victoria-s-dining-room-original-set-The-Pirates-Band-of-misfits-movie-film-Les-pirates-bons-à-rien-animation-studios-exhibition

Exposition AARDMAN, l’art qui prend forme
jusqu’au 30 août 2015

Art Ludique le Musée
34, quai d’Austerlitz
75013 PARIS

Ouvert du mercredi au lundi
Nocturnes le mercredi et vendredi jusqu’à 22h
Horaires : 11h à 19h en semaine et 10h à 20h le week-end

Shaun le mouton, le film
dans les salles depuis le 1er avril

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A TROIS ON Y VA : film sensible et étonnant de Jérôme Bonnell

Quand le cinéma français peut être tout à la fois : surprenant, divertissant, délicat, éternellement jeune et amoureux. A Trois On Y Va, le nouveau film de Jérôme Bonnell avec Anaïs Demoustier, Sophie Verbeeck et Félix Moati est un petit moment de bonheur.
Nous l’avons vu en avant-première en présence de l’équipe du film.

Il y a des films qui mettent en joie.
Au début on tâtonne, on ne sait pas trop où l’on va. Comme cette fille, Mélodie, qui frappe à une porte, qui hésite face au jeune couple (Charlotte et Micha) qui vient d’ouvrir.
Mais qu’est-ce qu’elle veut au juste ? On est où ? Qu’est-ce qu’on fout là ?

Photo Céline Nieszawer
Photo Céline Nieszawer

Et puis un numéro de charme inattendu avec le spectateur débute très vite. Les trois personnages sont beaux, touchants, jeunes.
Les yeux de Félix Moati – qu’il nous semble ne pas avoir réellement remarqué auparavant – sont confondants de douceur.

Les élans amoureux ne sont pas tout à fait ce que l’on imaginait. On s’attendait à quoi au juste ? Certainement aux banalités dans lesquelles le cinéma français aime si souvent s’embourber.

Les séquences comiques, voire même burlesques surprennent, ne tombant jamais pas à plat, laissant respirer et assurant au film la pleine liberté de se mouvoir dans différents registres. Jérôme Bonnell avait envie, au départ, de comédie puis il a assumé plein de variations au cours de l’écriture dont un savoureux hommage à la figure du vaudeville. Des portes et des fenêtres claquent. A vous de découvrir la suite.

Photo Céline Nieszawer
Photo Céline Nieszawer

A Trois On Y Va est trio amoureux délicat, drôle, passionné et qui ne parle pas en continu, c’est rare. Les comparaisons sont proscrites : Jules et Jim, La Maman et la Putain, Amoureuse de Jacques Doillon… On est en 2015, pas de temps à perdre avec les comparaisons d’un autre temps.

Et Anaïs Desmoustier de confirmer en évoquant le film :”C’est un vrai portrait d’amour de jeunesse.” De l’aveu du réalisateur la comédienne a surpassé ses attentes. Son jeu est parfait et toujours “sur le fil autour du mensonge, de la fourberie...”

photo Céline Nieszawer
photo Céline Nieszawer

La complicité des personnages est en résonance complète avec celle des comédiens qui les incarnent. Jérôme Bonnell a eu la révélation au bout de la première minute d’essai avec les trois interprètes. Il a composé ce trio autour de Félix Moati qu’il a casté en premier, touché par la compréhension du comédien pour la question du déchirement amoureux.
Avant de rajouter ce qu’il se disait avec sa monteuse, lors du visionnage des rushes : “ce qu’ils sont courageux !

Seule réserve : la bande-annonce qui ne rend pas hommage au film. Zappez-la, oubliez-la et plongez dans cette histoire d’amour qui ne nous a pas laissé insensible.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page de Ciné+ dédiée à la projo A Trois On Y Va

A TROIS ON Y VA
de Jérôme Bonnell
avec Anaïs Demoustier, Sophie Verbeeck et Félix Moati

Sortie en salles le 25 mars 2015

Rectangle Productions / Wild Bunch Distribution

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QUATRE MINUTES : pièce intense au Théâtre La Bruyère avec Andréa Ferréol

Vous recherchez une pièce haletante, à l’interprétation parfaite et à la mise en scène intelligente.
Prenez sans attendre votre billet pour un vrai numéro d’acteurs avec Quatre minutes au Théâtre de la Bruyère.

On avait lu, on savait et pourtant difficile de ne pas être impressionné par la transformation physique – pour les besoins du rôle – de la comédienne Andréa Ferréol.
Celle qui se fait plus rare sur les plateaux de cinéma, est une femme de théâtre à suivre pour ses choix de pièces audacieux.

Photo de Lot
Photo de Lot

Ce rôle de professeure de piano rigide, autoritaire – qui en rappelle tant d’autres formés à la tradition des doigts crochus et du poignet affirmé, un cauchemar ! – était taillé pour elle. Face à Traude Krüger,
Pauline Leprince interprète Jenny, une jeune taularde en constante rébellion qui va apprendre la discipline non sans remous. Une performance physique accompagnée d’une belle maîtrise du piano.

À leurs côtés, deux personnages qui apportent encore plus d’épaisseur à cette histoire intense et rythmée. Le gardien de prison mélomane (Erick Deshors) et un membre de la famille d’Anna – on vous laissera découvrir lequel, interprété par Laurent Spielvogel.

Photo de Lot
Photo de Lot

Ce qui rend cette pièce palpitante ce sont les zones d’ombre des personnages. Peu à peu le passé se dévoile, crée des répercussions sur le présent jusqu’à ces quatre minutes qui vont changer le cours de la vie de chacun, chacune.
Ceux qui connaissent le film sorti en France en 2008 et réalisé par l’auteur-scénariste, Chris Kraus, redécouvrirons avec entrain la tension de ces échanges. La chance de ceux qui ne l’ont pas vu est de pouvoir se laisser capter tout entier par ce récit d’une incroyable maitrise, le tout sur une bande son soignée avec des extraits de Schumann et une composition originale de François Peyrony.

Affiche Quatre Minutes pièce de Chris Kraus avec André Ferréol Pauline Leprince Erick Deshors Laurent Spielvogel Théâtre La Bruyère Paris

QUATRE MINUTES

pièce de Chris KRAUS
Adaptation théâtrale Nycole POUCHOULIN et Sylvia ROUX
Mise en scène Jean-Luc REVOL
Décor Sophie JACOB
Costumes Aurore POPINEAU Lumières Philippe LACOMBE

avec Andréa FERREOL, Pauline LEPRINCE, Erick DESHORS, Laurent SPIELVOGEL
du mardi au samedi à 21h
matinée 15h
au Théâtre La Bruyère
5 rue La Bruyère
75009 PARIS
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Les Incurvées, 1er festival de soirées TV en plein air & en mode VIP @ Quai de Seine à Paris

C’est une rentrée sur les chapeaux de roue avec cet évènement inédit qui vous est proposé : un festival télé Les Incurvées qui se tiendra pour la première fois les 1, 2, 4, 5 et 6 septembre 2014 sur les berges de Seine à Paris. Les inscriptions sont prolongées jusqu’au 4 septembre !!

Proposé par Samsung, le grand public est inviter à une expérience unique avec pas moins de 9 salons qui seront installés au pied des plus beaux monuments parisiens le long de la Seine. Ces cocons disposés sur un espace de près de 1 000 m2, permettront à chacun de vivre une soirée ciné-télé inoubliable devant la nouvelle génération d’écrans incurvés Ultra Haute Définition (ou 4K).

Les Incurvées premier festival des soirées TV en plein air cinéma berges de la Seine Pairs septembre 2014 téléviseurs ultra HD incurvés Samsung
Confortablement installés, vous pourrez,  dans des conditions tout à fait particulières, découvrir ou redécouvrir le film de votre choix, parmi une large sélection de titres. Des films cultes comme Very Bad Trip 3 ou Moi Moche et méchant 2, du grand spectacle avec Gatbsy Le Magnifique et Le Hobbit et pour la première fois, trois films en Ultra Haute Définition : World War Z, Star Trek et Star Trek Into Darkness.

Vous pourrez choisir la séance, le film de votre choix, et réserver votre îlot pour venir profiter de l’expérience en couple, en famille ou entre amis. La combinaison de l’écran incurvé et de la technologie Ultra Haute Définition crée une expérience spectaculaire et immersive tout en offrant une netteté et des détails surprenants.

Pour parfaire l’expérience, vous dégusterez, en avant-première, un plateau-repas préparé par le chef multi étoilé Patrick Lenôtre composé de ses tout nouveaux cornets gourmets, #yummy !

Les Incurvées premier festival des soirées TV en plein air cinéma berges de la Seine Pairs salon VIP septembre 2014 téléviseurs ultra HD incurvés Samsung

Pour profiter de ce “drive-in” improvisé sur les berges de Seine, il suffit de vous inscrire et de tenter votre chance jusqu’au 4 septembre sur www.lesincurvees.fr (inscription gratuite et ouverte à tous).

Les Incurvées

Premier festival des soirées TV en plein air
Le 1er, 2, 4, 5 et 6 septembre 2014
Quai de Seine – Paris

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LUCY : bande originale du film composée par Eric Serra – INTERVIEW du complice de Luc Besson

Après les nombreux succès que l’on connait (Le Grand Bleu, Nikita, Le Cinquième Élément…), Luc Besson et Eric Serra renouent leur complicité de toujours pour LUCY qui met en scène Scarlett Johansson aux capacités cérébrales décuplées. Le film fera l’ouverture du 67e Festival du film  de Locarno le 6 août, jour de sa sortie française.
Rencontré dans le cadre feutré d’un bar d’hôtel, alors qu’il venait tout juste de saluer Damon Albarn – qui avait partagé deux interviews avec lui – Eric Serra nous a dévoilé, en avant-première quelques indices sur la bande originale de ce film attendu.

Bande originale du film de Luc Besson Lucy composée par Eric Serra avec Damon Albarn Sister Rust - movie soundtrack Scarlett Johansson Morgan Freeman

INTERVIEW

Eric Serra compositeur composer musiques films movie music Luc Besson Lucy Le Grand Bleu Nikita soundtrack album


United States of Paris
: A quel moment êtes-vous entré dans le processus de création du film Lucy ?
Eric Serra : J’ai lu le scénario avant que le film ne soit tourné. Et j’avoue qu’un scénario ce n’est pas aussi passionnant qu’un film. Celui-ci je l’ai lu d’une traite, la nuit de Noël car j’étais tout seul chez moi, ma famille était loin de ce pays.
Et quand je suis arrivé au bout, j’ai fait : “waouh !” J’ai même envoyé un texto dans la minute à Luc Besson avec ce même mot : “waouh !”
C’est la première fois que je lisais un scénar comme un roman. A partir de là, j’ai commencé à chercher des couleurs musicales, grâce aux images que j’avais imaginées en lisant.
J’avais envie de trouver des tonalités originales. J’ai cherché vraiment à me renouveler, en ne tombant pas dans mes habitudes, mes petits trucs – je commence à en avoir quelques-uns.
J’ai essayé de me déstabiliser en sortant un synthé que je ne n’avais jamais utilisé car il me prenait la tête et qu’il était trop compliqué et d’autres instruments que je n’avais pas utilisé depuis 30 ans. Au final, il y a des sons dont je défis quiconque de trouver comment j’ai bien pu les réaliser.

Qu’a-t-il apporté ce synthé dans votre composition ?
Eric Serra : C’est un synthé qui a une quinzaine d’années. Il faut vraiment bidouiller avec, toucher tous les boutons. Il a une couleur particulière. Avec lui, j’ai trouvé ce son particulier et original qui a orienté toute la musique.
Et ce son, cette couleur se retrouve dans le générique de début avec la chanson écrite et interprétée par Damon AlbarnSister Rust.
C’est un son de rythmique que je dois qualifier d’organique, même si je n’aime pas ce mot. C’est un son que l’on ressent à l’intérieur de soi, un effet physique en plus de l’entendre, qui est en lien direct avec le personnage principal du film. Quand j’ai trouvé ce son, j’étais comme un fou !

Par contre, la faiblesse de ce son, c’est qu’il faut un bon équipement pour l’écouter. L’écouter sur un Iphone fait perdre de son intensité.

Est-ce que vous surprenez encore Luc Besson avec votre musique ?

Eric Sera : Je ne sais pas si je le surprends vraiment, on se connait tellement ! Luc fait attention à ne pas montrer son excitation pour éviter sans doute le relâchement. Il n’est pas du genre à montrer son enthousiasme, il reste discret. Mais ce que je peux dire c’est qu’il a adoré ce fameux son.  Ce que Luc sait c’est que je ferai quelque chose qui correspond au film.

De quoi était composé votre univers musical pendant votre travail sur cette bande originale ?
Eric Serra : Récemment, j’ai beaucoup écouté les nouveaux titres de Damon. Je suis bluffé par son talent. Il est très inspiré, en plus d’être un garçon adorable. Pendant la composition, je m’isole et je n’écoute plus rien. Je bosse pendant 6 mois de manière intense.
Par contre, avant d’entrer en composition, je me suis replongé dans le quasi intégral de Björk. Et en réécoutant, j’ai retrouvé des choses incroyables musicalement. L’originalité de cette artiste est bluffante et quand on regarde les dates de sortie de ses albums, on se dit qu’elle est dans l’avant-garde à chaque fois.

Björk m’a sans doute le plus marqué. Bien sûr on ne sent pas l’influence directe dans la partition du film car je voulais faire quelque chose d’original. Mais je peux dire que son univers m’a nourri.

Que retenez-vous du scénario de Lucy, sans nous en dévoiler l’histoire ?
Eric Serra : Au-delà de l’action – Luc fait très attention à ce que le spectateur ne s’ennuie jamais dans ses films – il y a plein d’idées qui sont des sujets à méditation, dans le scénario. C’est ça qui m’a vraiment emballé.
Image de prévisualisation YouTube

La bande originale du film LUCY composée par Eric Serra en CD et en téléchargement légal

 

Le film LUCY de Luc Besson avec Scarlett Johansson sur les écrans à partir du 6 août

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