Aborder le sujet de la mort dans une pièce de théâtre est un pari risqué et encore plus quand il s’agit de parler de la fin de vie d’un enfant de 10 ans.
Mais avec Oscar et la dame Rose, Éric-Emmanuel Schmitt avait réussi à émouvoir le public avec cette histoire terrible tout en laissant une grande part d’espoir.
Plus de dix ans après l’adaptation de son roman sur les planches, c’est Judith Magre qui reprend le rôle de la conteuse. Du haut de ses 88 printemps, la comédienne – qu’on ne présente plus tant son parcours théâtral et cinématographique parle pour elle – donne corps et âme à cette Mamie Rose, qui sert de dernière confidente à Oscar, atteint d’une leucémie et sur le point de mourir.
Dans son monologue, où elle fait à la fois parler le jeune garçon et cette fameuse mamie, elle parvient à accrocher le spectateur par sa présence scénique et sa voix si singulière. Elle raconte avec beaucoup de justesse le texte de l’auteur. On ne s’ennuie pas avec elle. Moments de rire quand elle se met à la place du jeune garçon, qui, s’adressant tantôt à Dieu tantôt à Dame Rose, parle de son coup de cœur pour sa voisine de chambre d’hôpital, Peggy Blue. Ou quand il explique d’où viennent les surnoms des autres pensionnaires de l’hôpital pour enfants. Moments de rire également quand Judith Magre se glisse dans la peau Mamie Rose qui raconte qu’elle est une ancienne catcheuse et qui se confie sur les nombreuses adversaires aux noms improbables et à qui elle a eu à faire dans sa longue carrière sur le ring.
Mais aussi moments de tristesse et d’émotion quand il s’agit de parler de la mort, de la maladie et de comment accepter tout cela…
La profondeur que la comédienne donne aux personnages de cette histoire est inimitable. Elle nous fait aimer ce jeune Oscar, dont on écoute les confessions et les prières quotidiennes alors que ses jours sont comptés. Elle nous donne envie de connaître cette Mamie Rose que l’on aimerait nous aussi avoir pour confidente tant elle redonne de l’espoir là où il semblait perdu.
Pour comprendre, le mieux est de se rendre au Théâtre Rive Gauche et de venir voir et écouter Judith Magre, cette grande dame qui, il est certain, vous fera passer un excellent moment de théâtre.
Cela faisait quelques semaines que l’équipe lorgnait sur l’Ober Mamma, le nouveau spot italien d’Oberkampf. Ouvert en juin dernier, après le succès fulgurant de son grand frère, l’East Mamma (du même groupe Big Mamma), l’adresse du 107 boulevard Richard Lenoir connait déjà une affluence à faire pâlir ses voisins. Et malgré le nombre de foodistas-os, nous avons trouvé une table pour dîner, à l’ouverture (on préfère le préciser). Ambiance, déco, service, carte : USofParis vous invite à la table de sa nouvelle cantine.
Arrivés à 19h05, le restaurant est déjà quasi complet. 10 petites minutes d’attente et nous prenons place, guidés par les serveurs et serveuses à l’accent transalpin. Et il ne faut pas se laisser tromper par la première salle remplie qui est juste destinée à l’Apéritivo.
Pour déjeuner ou dîner, c’est après le bar que les réjouissances débutent, soit dans le long couloir avec banquettes sous les jambons pendus au plafond, soit dans la vaste salle sous verrière qui nous permet de profiter des dernières heures de ce jour d’été.
Nous sommes installés au comptoir, face à la cuisine, la meilleure place d’après la serveuse. Au début, on peut regretter de ne pas être en tête-à-tête avec sa-son partenaire mais au final, le show est plus derrière les fourneaux que sur la table de vos voisins.
On plonge sur la carte des cocktails. Ne soyez pas surpris lors du service, les icônes à côté de chaque boisson indiquent le contenant que vous aurez devant vous.
Ce sera Basil Spritz et Cactus. Et toute la surprise est dans les saveurs. Nos palais, formatés aux goûts excessifs des cocktails traditionnels, sont un peu perdus avec les parfums subtils des infusions maison. Les saveurs se la jouent pédale douce et se révèlent en arrière-goût, subtil. On trouve finalement une fraicheur dans ces verres qui est plutôt agréable avec cet été très caldo !
En sirotant, nous examinons la carte.
Le choix n’est pas aisé parmi les mets proposés tant notre curiosité est sollicités. Les assiettes en entrée : jambon de Parme, jambon San Daniele d’un petit producteur, mozzarela, burrata pour deux, mortadelle, ricotta, ou encore pizza à partager.
Pas ou peu d’audace dans notre choix : Jambon San Daniele et le duo de saucissons à la truffe et au fenouil.
Et là, “OMG!“, ou plutôt “Mamma mia” pour rester en accord avec le cadre !
Coupées à la demande et sous nos yeux, ces charcuteries explosent en bouche. Fenouil et truffe sont subtils et bien présents, le jambon cru San Daniele : un véritable moment de plaisir qui fait écho au jambon de Parme dégusté il y a quelques mois. Mais en plus fin encore.
Un vrai régal des sens qui nous fait regretter de ne pas avoir choisi de faire tout notre repas sur cette partie-là de la carte.
On déguste donc en profitant du spectacle offert par la cuisine.
Bizarre à vrai dire, comme l’impression de ne plus être tout à fait pas à Paris. Comme déporté du côté de Brooklyn ou Manhattan.
La file d’attente à l’entrée du restaurant, les cuisiniers qui ne parlent qu’italien entre-eux, les casquettes d’équipes de baseball vissées sur les têtes des cuistots, le nombre de personnes en salle et en cuisine qui vous servent dans la bonne humeur.
Nous n’avons toujours pas répondu à cette énigme.
Pour les plats principaux Al Forno, nous avons tenté l’authentique et le traditionnel.
Le traditionnel avec des pastas fraîches Jean-Claude Vitello : des morceaux généreux de veau, le tout baignant dans une sauce fine et légère dans laquelle on plonge allègrement un morceau de pain pour la saucer.
Et à chaque plat de pâtes une forme différente, histoire de nous inciter encore plus à un retour sans attendre. Original.
Pour l’authentique, le Navarin de Poulpes est suffisamment aguichant !
Légumes croquants et frais, sauce tomate relevée. A chaque coup de fourchette, on a l’impression de décrocher un bout de Méditerranée.
Les saveurs sont intenses en bouche, les olives noires sont fermes et savoureuses. Le poulpe, ingrédient principal, est cuisiné à la perfection.
Une vraie redécouverte des atouts de la gastronomie italienne.
L’Italie c’est aussi la vigne. Et la carte des vins n’est pas en reste pour un accompagnement de qualité. Les prix sont largement accessibles et on a eu un gros coup de coeur pour les descriptions associées à chaque cru qui font preuve d’un humour certain.
On tire notre chapeau, aussi, sur l’initiative de la carte des grands rouges à prix caviste.
Mais pas sûr que celle-ci fasse des adeptes auprès d’autres restaurateurs quand on voit la différence entre le prix à payer et celui que vous régleriez ailleurs. Une leçon de marge pour le client.
Et à l’instar des prix des vins, Ober Mamma ne joue pas la surenchère des prix. Des plats entre 12 et 19€, des pizzas de 12 à 15€ (on reviendra pour la pizza figue), des cocktails à partir de 9€, on comprend un peu mieux le succès de l’East Mamma et maintenant de l’adresse du Boulevard Richard Lenoir, au milieu d’une offre parisienne tantôt chère, tantôt prétentieuse sans forcément aligner qualité, goût et surtout bonne humeur.
Chez Ober Mamma, comme au East, les produits sont en provenance direct de l’Italie, de petits producteurs sélectionnés avec soins dont les noms sont inscrits sur la carte.
Mais en regardant les tablées voisines, il faut bien avouer que l’on se pose la question de la provenance de la truffe servie en abondance sur la pizza Regina Wild Truffes (15€) et les pastas à la truffes (18€).
Une de nos seules interrogations, il faut bien dire.
Après ce repas revigorant, tant au niveau des goûts, que de l’ambiance, on ne saurait trop vous conseiller de profiter de l’été pour arriver à 19h piles avant que la file ne dépasse la bonne heure d’attente.
Un vrai shoot d’Italie à Paris, ça ne fait jamais de mal !
Nous, il nous reste encore beaucoup de charcuteries et de fromages et une ou deux pizzas à goûter…
Ober Mamma
107 Boulevard Richard Lenoir – 75011 Paris
Déjeuner : 12h15 – 14h30 (15h les samedis et dimanches)
Dîner : 19h – 01h00
Apéro à partir de 18h en terrasse ou au bar
Attention : le resto ne prend pas les réservations. Si vous êtes en groupe, avec des amis retardataires, vous ne serez placés qu’une fois le groupe au complet
Airnadette a démonté L’Européen, Londres et la France entière avec une énergie rare. Le airband est de retour pour une TOUTE dernière à Paris (mother fucker) le 9 octobre avec un max de guests et de surprises comme on les aime. Et un Bye Bye Tour à suivre d’urgence sous peine de prendre un sacré coup de vieux à cheval sur 2015 et 2016.
Mais au fait y’a une limite d’âge pour prendre son pied avec la tonitruante comédie musiculte ? Vas pas chercher plus loin, la réponse est ici !
C’est ce qu’on pensait à l’approche de la salle pour un début de soirée régressif, accompagné d’un jeune de 20 ans. On se dit qu’au pire, on fait plaisir au jeune, il passera sûrement une bonne soirée grâce à nous.
Une fois assis, tous les âges en ont pour leur argent.
Les références ciné, télé et zik fusent de partout et éclatent toutes les générations. On prendra bien un peu de Very Bad Trip,The Big Lebowski, Titanic ou de OSS 117 et notre jeune voisin une bonne tranche de Brice de Nice, Les Beaux Gosses et Rock Academy. Plus surprenant encore, des dialogues sont extraits de Passion de Godard, deLa Moustache de Carrière et desDémons de Jésusde Bonvoisin. Grand écart culturel absolu. On frise le génie avec cette bande de trentenaires sans limite – même pas le bord de scène !
Et l’enfant qui accompagne papa maman va adorer gueuler un “Dans ta sœur ! ” les deux majeurs levés en l’air. C’est rock, déconnant et putain de bon.
La force de frappe de la bande de comédiens-performers est démesurée. Avec comme seul accessoire : l’air, ils inventent une partition faite de pas de danse, sauts sur scène, dialogues décalés et mouvements de bras tambourinant l’espace.
Accompagné d’une bande-son au millimètre, l’art d’Airnadette n’a pas à pâlir face aux artistes originaux à qui ils empruntent sans vergogne musiques et autres mimiques : Freddie Mercury, AC/DC,Diam’s à l’époque de “Génération nan nan” et autres pom-pom girls écervelées à la sauce Britney Spears.
Les grands chanteurs sont bien souvent de grands interprètes : Edith Piaf, Madonna ou encore Justin Bieber (pour faire plaisir à ma nièce). Une nouvelle preuve avec notre french airband préféré. Car Gunther Love, Moche Pitt, Château Brutal,Jean-Françoise, Scotch Brit etM-ROdZ sont de vrais artistes, performers en diable, incroyables personnages glamour. Et de saisissants caméléons de la scène.
Ce spectacle aurait pu rester une simple pochade pour une soirée unique entre potes, un peu alcoolisés. Notre chance, c’est que la bande partage sa fougue le plus souvent possible avec les parigots et la France entière. On peut la retrouver pour la Kermesse Airnadette (Bus Palladium et en juin au Rosa Bonheur Seine).
Gloire à toi Airnadette !
AIRNADETTE la comédie musiculte ! mettage en scène : Pierre-François Martin-Laval aka Pef
Come, Been and Gone de la Michael Clark Company, à la Grande Halle de La Villette sonne comme un bouquet final de l’expo Bowie Is… de la Philharmonie de Paris. Bigaré et pour le moins musclé, le spectacle est une incroyable ode à la maitrise du corps.
L’affiche est intrigante et la bande-annonce nous balance à toute allure des images colorées façon stroboscope. En un mot comme en cent, Come been and gone de Michael Clark nous promet du lourd. Surtout quand on connaît le goût pour l’éclectisme musical du chorégraphe britannique.
De ce côté-là, nous avons été servis, la musique de David Bowie et du Velvet Underground (mais aussi Lou Reed et Iggy Pop), avec laquelle le spectacle a été quasiment entièrement créé, retentit à fond les ballons. Les six danseurs (trois hommes ultra musclés et trois femmes aux formes voluptueuses) exécutent une performance technique parfaite. Ils oscillent entre la grâce du ballet classique et la recherche permanente de nouvelles formes d’expression de la danse contemporaine. Des pointes, des pointes et encore des pointes. Et tout autant de portées. Ce contraste avec la musique des années 70 et 80 plonge les jeunes spectateurs dans un ballet d’un genre nouveau.
Le meilleur pour la fin
Malheureusement, pour l’œil averti, il sera plus difficile de s’extasier. Michael Clark n’est pas un novice dans l’art d’accoquiner les styles et les genres artistiques. Bien au contraire, c’est un maître en la matière, voire sa marque de fabrique.
Les tableaux s’enchainent et se ressemblent un peu. Et c’est un peu dommage mais malgré les quelques longueurs, rien de bien méchant. Seul un tableau est totalement raté. Projetée sur tout le mur du fond, une vidéo géante de David Bowie chantant son titre Heroes capte totalement notre attention, au détriment de la prestation des danseurs. Ça ne dure que trois minutes. Nous n’en parlerons pas plus.
Et surtout, vient ensuite le final, véritable débauche de couleurs, de musique tonitruante et de recherche chorégraphique. Le glam’ envahit totalement la scène. Les corps, moulés dans une combinaison orange qui brille de mille feux, sautent dans tous les sens.
Après une heure d’hésitation, la musique, les mouvements, les lumières et les costumes semblent s’être accordés.
Come, Been and Gone
de Michael Clark
Jusqu’au 6 juin 2015
Mercredi, vendredi et samedi à 20h30
Jeudi à 19h30
Beaucoup de moldus l’attendaient, l’expo Harry Potter se dévoile à la Cité du Cinéma de Saint Denis. L’équipe d’United States of Paris l’a découverte avant l’ouverture au public samedi.Après la très belle expo Star Wars (pour quelques jours encore à La Sucrière de Lyon), nous avions hâte de mettre les pieds dans l’univers magique du jeune magicien et de ses acolytes.
Pour commencer notre visite de l’exposition, nous avons eu le plaisir de croiser les jumeaux Fred et George Weasley (interprétés par James et Oliver Phelps), qui se sont prêtés facilement au jeu des photos selfies et autographes avec les fans présents pour cette soirée qui promettait d’être exceptionnelle.
Avant de rentrer dans le vif de l’exposition Harry Potter, arrêtons-nous sur quelques pièces majeures présentées comme le livre des potions du Prince de Sang-Mêlé.
Ou l’Oeuf d’or des sirènes, vu dans La Coupe de Feu, qui brille sous les projecteurs. Il ne manque plus que le bain pour découvrir son véritable secret.
L’écuelle en nacre dont Harry se sert, dans la caverne, pour abreuver Dumbledore de la potion protégeant l’Horcruxe.
On remarquera en arrière-plan le journal intime de Tom Jédusor percé par la dent de Basilic.
La Coupe de Feu avec à son pied les bulletins portant les noms des participants.
Le touchant Dobby est bien sûr présent.
Celui-dont-on-ne doit-pas-prononcer-le nom trouve aussi sa place dans le panthéon des personnages emblématiques de cette saga.
Mais comme certainement beaucoup d’entre vous, nous aimons découvrir les coulisses, les petits plus qui font d’une histoire un conte universel à travers la magie du cinéma et de ces créateurs.
Une plongée dans l’univers d’Harry Potter signifiait pouvoir nous combler d’un monde créatif d’une façon nouvelle, avec des étoiles plein les yeux. Comme dans l’expo Star Wars, présentée à la Cité du cinéma, qui avait pu ranimer notre flamme d’enfant.
Ici point de storyboard, de travaux préparatoires de production, de crobars illustratifs.
Nous sommes donc sortis de ce catalogue sur mannequins sans vie un peu déçus.
En neuf espaces thématiques, vous parcourrez les thèmes majeurs entourant l’histoire d’Harry : les lieux de vie commune, les salles de classe, le Quidditch, Hagrid, la forêt interdite, les forces obscures et la Grande Salle.
Même si les costumes originaux possèdent une aura particulière (mais présentés sur des mannequins sans personnalisation) et les nombreux accessoires des différents films sont bien mis en avant, on se demande pourquoi cette expo semble si froide.
Bien entendu, on aime tout de même découvrir la plume de Dolorès Ombrage,
ou les pièces massives du jeu d’échecs géant de l’École des Sorciers.
Au final, cette production, qui nous veut nous vendre de la magie, n’est pas à la hauteur de la saga qu’elle est censée représenter.
Aucun décor majestueux, aucune grosse pièce de décor : l’expo new-yorkaise (que nous n’avons pas vue) mettait en avant la voiture volante de La chambre des secrets : ici la locomotive du Poudlard Express n’est que partiellement reproduite.
Fan de la saga, on s’attendait à du lourd, du magistral…
S’il est vrai que nous découvrons un foisonnement de costumes et d’accessoires, des mises en scènes plutôt travaillées, mais trop succinctes, on voudrait que cette expo Harry Potter nous mette encore plus d’étoiles dans les yeux.
Peut-être sommes-nous un peu durs avec cette exposition, mais vu le prix d’entrée, on pouvait s’attendre à une scénographie aboutie et magique qui reflète vraiment l’univers de la saga
Pourquoi ne pas avoir jouer avec les différents décors des différents épisodes : un wagon du Poudlard Express, une calèche avec un hippogriffe, un vrai décor de salle de classe (celle des potions par exemple), la niche de Potter sous l’escalier des Dursley ? On aurait adoré une reconstitution plus grandiose de la salle du banquet et pas cet espace un peu cheap avec quelques bougies volantes.
Les possibilités étaient forcément multiples et la gageure trop grande apparemment.
Pour nous, la magie d’Harry Potter n’est pas vraiment présente dans cette exposition. Elle manque de twist, de ce petit plus qui fait que l’on reste ébahi par ce que l’on a découvert.
Impossible de vous la déconseiller bien entendu mais ne soyez pas déçus en sortant de votre (courte) visite. Les fans absolus y trouveront certainement leur compte.
Allez, on vous laisse tout de même quelques surprises visuelles à découvrir sur place.
Harry Potter, l’exposition
jusqu’au 06 septembre 2015
Lundi au vendredi 10h30 à 19h
Nocturnes jusqu’à 21h30 tous les premiers vendredi du mois.
Samedi, dimanche, jours fériés et pendant les vacances scolaires, 9h30 à 20h.
Les entrées se font par créneaux horaires et doivent être réservées à l’avance, le dernier accès a lieu 90 minutes avant la fermeture de l’exposition. Des audioguides sont disponibles.
Quand on pense que la comédie romantique est un genre dont on a déjà noircie toutes les pages des scénarios possibles – les Américains et Hollywood excellant dans ce genre-, il suffit d’aller voir Sans Valentin à la Comédie de Paris.Et vous vous rendrez compte combien de petits détournements permettent de créer une histoire originale, à hautes valeurs exaltantes !
Romain, 25 ans, non… 30 ans, ment sur son âge. Toujours vêtu de noir, car ça lui va mieux. Galeriste, il est en fait un peintre refoulé, son univers musical se résume à Dave et sa vie amoureuse débute et découche sur une fille rencontrée il y a quelques années et qui l’a plaqué.
De ce désastre personnel déboule la pleine jeunesse et le muscle saillant de Valentin, apprenti artiste. Le jeune homme naïf va lui tomber dessus au hasard d’un rendez-vous chez le dentiste.
Bien que cette pièce puisse être estampillée “gay friendly”, avec quelques références à l’univers de la nuit et sa drague particulière, l’histoire se focalise surtout sur la quête de l’amour et l’estime personnelle. Valentin (Thomas Jacob) n’est que l’instrument révélateur et détonateur grâce auquel Romain (Mathieu Coniglio) va se retrouver, faire le voyage à la redécouverte de ses sentiments et desseins. Dans cette recherche, ardue pour lui, Romain est conseillé par Anthony (Yohan Genin), un ami, excessif, grande gueule et aussi peintre qu’il expose.
La pièce écrite par Jocelyn Flipo traite donc d’un thème universel. L’amour masculin n’est là que pour amener un décalage plus grand pour Romain, créer un trouble plus important et des quiproquos savoureux et inédits.
Jocelyn Flipo et Léon Vitale signent une mise en scène juste, sans outrance ni excès. Les scènes s’enchaînent parfaitement, entrecoupées d’une bande originale qui accompagne l’évolution psychologique de Romain.
Même si l’on peut trouver le monologue d’introduction, qui ancre le personnage de Romain dans son histoire personnelle, un peu long, et la scène chez le dentiste parfois un peu fragile, ces deux détails sont vite oubliés et les acteurs nous accrochent à leur histoire.
Il faut souligner les performances de Mathieu Coniglio et Yohan Genin, Le premier campe un Romain gauche et transi à souhait, son comparse remplit la scène avec sa personnalité forte et bienveillante. Thomas Jacob, en Valentin, ne démérite pas, mais son rôle peut être, par moment, un poil caricatural dans le côté fougueux et insouciant de la jeunesse. Ne cachons pas que sa plastique irréprochable peut également agacé un peu.
Regardez la bande-annonce si vous souhaitez en savoir un peu plus (un peu trop) avant de réserver vos places.
Pour finir, Sans Valentin est une comédie romantique, sans fausse note, dans laquelle chacun peut se retrouver.
La preuve de son succès : prolongation jusqu’au 23 mai 2015 !
Sans Valentin
De Jocelyn Flipo
Mise en scène Jocelyn Flipo et Léon Vitale
Avec Mathieu Coniglio, Thomas Jacob, Yohan Genin
Du mardi au samedi à 19h30 Jusqu’au 23 mai 2015 !!
Le Bouffon du Président d’Olivier Lejeune, joué au Théâtre des Variétés jusqu’au 31 avril, reprend les codes de la satyre politique de comptoir, en compilant l’actualité la plus légère de ses sept dernières années. Autant dire qu’il n’y est pas question de réforme économique ou juridique. De toute façon, le public n’est pas venu pour cela.
Allez, pour une fois, on va s’accorder un petit plaisir coupable ! Pour cela, direction le Théâtre des Variétés où se joue actuellement « Le Bouffon du Président ». L’histoire : avant de tenter de revenir au premier plan, François Nicoly, ancien Président de la République, veut se venger d’une star du rire dont il est la tête de turc. Ici, les maîtres-mots sont tics de langage, débâcle électorale et cuisses légères. Quiproquos, rebondissements, dialogues taillés à la serpe, il faut l’avouer, le rythme est tenu de bout en bout. C’est vu et revu, les blagues sont faciles et lourdes, voire vulgaires, et c’est ça qui est génial ! On se croirait aux Grosses Têtes du temps de Philippe Bouvard. C’est un bond magique dans les années 1980 !
Temps de cerveau disponible
Dans le personnage du clown de service, Franck de Lapersonne endosse à merveille le rôle. Il en fait des caisses, c’est à la fois insupportable et incroyablement réaliste ! Parce qu’il n’y va pas de main morte, le bonhomme : sourires complices au public, blagues potaches à deux sous, pas de danse ridicules et coups de bide à l’une de ses partenaires. Cette dernière, engoncée dans un tailleur rose joue la bourgeoise outragée en poussant des cris d’orfraie – coïncidence, elle s’appelle Roselyne… On l’avoue, on a ri ! Quant à Cécile de Ménibus, dans ce genre de pièce, il y a toujours une pouf au rôle plus ou moins respectable. Elle fait le job, rien à redire.
Bien entendu, le public est là pour Michel Guidoni, la star des imitateurs de Nicolas Sarkozy au théâtre des Deux Ânes. Nos voisins, qui commençaient à s’impatienter avant son entrée triomphale, poussent même un soupir de ravissement quand il commence ses mimiques. Il est vrai qu’à part la démarche chaloupée qui s’apparente plus à celle d’Aldo Maccione qu’à celle de notre ancien Président, l’imitation est convaincante. Nous avons même droit à un medley musical des meilleures prestations du comédien. Cerise sur le gâteau il nous gratifie d’un nouveau personnage : François Hollande. C’est d’actualité.
Dans cette comédie, Olivier Lejeune ose tout, sans aucun complexe. Il nous transporte dans un salon, en fin de soirée bien avinée, à déblatérer des jeux de mots les plus absurdes en commentant l’actualité. Tout le monde l’a déjà fait au moins une fois ! On se surprend à rire, du moins à sourire. Ça ne vole pas haut, mais ça détend.
Le Bouffon du Président
Écrit et mis en scène par Olivier Lejeune Avec Frédéric Bodson, Fabienne Chaudat, Franck de Lapersonne, Cécile de Ménibus et Michel Guidoni
Jusqu’au 26 avril 2015
Théâtre des Variétés
7, boulevard Montmartre 75002 PARIS
Du mardi au samedi, à 20h,
Samedi et dimanche, à 16h
L’adaptation du roman Les Lois de la Gravité de Jean Teulé permet à Dominique Pinon de montrer tout son talent de comédien. A l’affiche du Théâtre Hébertot, la pièce prouve qu’on peut être désabusé, à la limite de l’alcoolisme et franchement humain.
Que ferions-nous à sa place ? Un policier (Dominique Pinon), éreinté par les univers sordides dans lesquels il traine quotidiennement, a bien le droit à un peu de répit, voire même de réconfort. Parce que ce flic en a bavé, et vu des horreurs. Aujourd’hui, difficile pour lui de supporter la mise en abîme de son métier.
Alors quand une femme (Florence Loiret Caille) débarque à 21h pour confesser un crime, il voit là l’occasion de faire preuve d’humanité. Rongée par le remord, cette frêle mère de famille veut enfin payer pour le meurtre de son mari, dix ans plus tôt.
Le policier va toutefois tenter de dissuader cette femme étrange, fragile et à qui la vie n’a pas souvent souri. Il refuse d’enregistrer sa déposition et tente même de gagner du temps. Dans quelques heures, le délai légal sera expiré et le crime, jamais puni.
Brûler les planches
Dominique Pinon est parfait dans le rôle de ce flic, tout à la fois grossier et poétique. Il faut le dire, il porte la pièce sur ses épaules et rayonne face à Florence Loiret Caille, un peu en demi-teinte par rapport à son homologue qui domine le plateau. On peut émettre une réserve de mise en scène lors de l’aveu de son crime. Il est évident qu’une femme torturée par la culpabilité ne se livrera pas à la police en sifflotant, mais l’entendre raconter son crime en haletant, à bout de souffle, nuit un peu au côté réaliste de la situation. Rien de rédhibitoire toutefois. Quant aux quelques apparitions du policier de garde (Pierre Forest), elles fluidifient le dialogue entre les deux personnages principaux.
Le texte de Jean Teulé, adapté par Marc Brunet, est simple et parle à tous. Ici, pas de chichi et certaines répliques nous ramènent à l’actualité. Étonnant pour un texte écrit il y a plus de 10 ans.
Il est facile de s’identifier à ce flic un peu bougon, témoin de l’évolution de notre société, affrontant seul ses désillusions. On pourrait arguer que le roman de Jean Teulé, publié en 2003, est très cinématographique et permet aisément la transposition d’un genre à l’autre. Certes. C’est tout de même réussi et le contexte social décrit ne semble pas avoir pris une ride.
Côté mise en scène, on ne comprend toutefois pas les deux interludes, si proches de la fin de la pièce, pour marquer une très légère avancée dans le temps. Le rythme s’en trouve coupé, sans qu’un changement de décors n’intervienne. Un effet de scène inutile et un peu perturbant. Mais le plaisir de voir ce spectacle reste intact. Menées par un très bon acteur, ces Lois de la Gravité nous poussent irrésistiblement… vers ce commissariat.
Les Lois de la Gravité
de Jean Teulé
Adaptation : Marc Brunet
Mise en scène : Anne Bourgeois
Avec : Dominique Pinon, Florence Loiret Caille et Pierre Forest
du 5 février au 31 mars 2015
du mardi au samedi à 19h
dimanche à 18h
Pour Little Boy, joué le 4 février dernier au Théâtre Traversière, Christophe Alévèque change de registre. Dans ce spectacle tragi-comique, il montre qu’il sait faire rire, mais pas seulement.
Le spectateur qui s’attendrait à voir Christophe Alévêque faire du Alévêque, à coup d’humour pince sans rire et de petites piques bien senties, pourrait s’en trouver troublé. Dans Little Boy, l’acteur s’est mis dans la peau de Claude Eatherly, le pilote qui fit le repérage au-dessus d’Hiroshima, avant le largage de la bombe atomique, en ce triste jour du 6 août 1945.
Un rôle qu’il joue parfaitement mais qui tranche avec la férocité comique qu’on lui connaît d’ordinaire. Certaines mimiques et traits de diction sont là mais le ton désabusé a disparu. On comprend toutefois pourquoi. Imaginez, après la guerre, Eatherly est resté rongé par le remord toute sa vie. Devenu fou, il fut interné et bâillonné par le pouvoir qui voulait en faire un héros national. Il y a de quoi perdre confiance en l’humanité, ainsi que son sens de l’humour !
Dialogue entre fou et philosophe
C’est depuis son asile, que Claude Eatherly commença une correspondance avec Günther Anders. De ces échanges avec le philosophe autrichien, Régis Vlakos en a tiré cette pièce qui mêle drame et humour. Le spectateur est balloté d’un sentiment à l’autre. Il rit, parfois beaucoup, parfois pas du tout. C’est selon que l’officier américain passe des facéties d’un homme naïf et profondément humain à l’état de stress post-traumatique. La performance d’acteur d’Alévèque est remarquable, dirigée par l’auteur lui-même, qui tient également le rôle de ce fameux Günther Anders.
Pièce engagée, elle aurait certainement des vertus pédagogiques. Mais la tragi-comédie n’est pas à montrer à tout le monde. Elle fait souvent sourire mais impose également la réflexion. Raison de plus pour s’y intéresser.
On nous avait conseillé de planter notre fourchette dans les plats de qualité du restaurant Le Pas Sage, proche des Halles à Paris. Un soir, nous avons poussé la porte de cette adresse sous étendard bistronomie située Passage du Grand Cerf.
Après une grosse journée de boulot, l’accueil est cordial mais sans grande chaleur alors que la carte de la semaine est plutôt prometteuse. Elle peut rappeler celle d’une adresse qui se la joue lumière feutrée (un cauchemar pour un foodreporter) que nous avons beaucoup fréquentée et délaissée suite à un service un peu léger et à une liste d’attente longue comme le bras : Le Frenchie.
Les entrées Le foie gras maison, chutney date et rose
Présentation originale et intrigante qui se pose sur la table pour débuter le dîner. Le foie gras est présenté sous forme de vermicelles. Un poil déconcertant et surtout pas évident à déguster : au couteau ou à la fourchette ? La question n’est toujours pas résolue pour nous. Mais la difficulté est que sous cette forme, il est difficile de juger de la réelle qualité du produit. Pour nous c’est une FBI (fausse bonne idée). Attention aussi, l’assiette accompagnée de pain est finalement plus que copieuse.
Raviole de Langoustine, topinambour et beurre au Gewürztraminer
Sous une légère émulsion, on découvre des ravioles fines et légères. Les goûts sont parfaitement homogènes. Une très bonne entrée douce et chaude à la fois, parfaitement de saison.
Les plats ! Hampe de Boeuf, croustillant dauphinois au lard de Toscane, sauce diable
Le boeuf est de bonne consistance et épaisseur. Ce morceau va droit au but pour assurer force et tendreté. La garniture est harmonieuse avec un gratin croustillant à souhait. Un sans faute pour ce plat.
Pluma Ibérique, rösti pomme de terre, oignons, foie gras
Premier constat, les röstis de pomme de terre sont un peu desséchés et forment une maigre garniture, avec un foie gras un peu absent. Les chips qui agrémentent l’assiette sont vraiment en sur-cuisson. Le pluma Ibérique (filet de porc de grande qualité) cuit au four, souffre d’un manque de jus, le rendant vraiment sec. Dommage car les saveurs n’ont pas démérité pour ce plat.
Côté sucré !
Torche aux marrons Nous avons sauté sur ce dessert qui est une déclinaison du Mont-Blanc que nous affectionnons.
Sous une coque meringuée surprenante, les cheveux de marrons dévoilent le goût fort subtil de ce dessert, agrémenté d’un coulis kirsch. La surprise tient donc ses promesses et termine ce repas sur un mode inventif.
Pour résumer Le Pas Sage est un restaurant qui peut déconcerter suivant les plats que vous choisirez, et à l’accueil qui pourrait être plus convivial sûrement.
Nous le recommandons car il offre un cadre confortable pour la vue et l’ouïe. Pas d’excès donc que ce soit en cuisine et dans la salle.
Et puis n’oublions pas que tous les goûts sont dans la nature et que cette adresse pourrait être pour certains d’entre vous votre prochaine cantine de quartier.
Le Pas Sage
Ouvert tous les jours : 12:00 – 15:00 et de 19:15 – 22:30
1 Passage du Grand Cerf
Paris 2ème