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Ich Bin Charlotte : Thierry Lopez absolument saisissant !

Ich Bin Charlotte est un récit digne d’un roman.
L’histoire vraie d’une vie aussi passionnante, trépidante qu’incroyable. Il n’y a pas, pour autant, d’angélisme dans le portrait qu’en a réalisé son auteur, Doug Wright.
Sur la scène, Thierry Lopez est Charlotte et tant d’autres personnages qui l’ont croisée et connue. La performance est saisissante !
A voir à La Scène Libre à partir du 5 octobre, après le beau succès au Théâtre de Poche Montparnasse

Ich Bin Charlotte
photo Svend Andersen

Ich Bin Charlotte pour la première fois à Paris

Pas de collier de perles, ni de maquillage ou de perruque. Seules la jupe longue et les chaussures à talons hauts viennent rappeler que nous sommes bien face à une femme qui est née dans un corps d’homme.

Charlotte est quelque peu « glamourisée » par cette silhouette (celle que lui prête le comédien), ce noir qui lui va si bien, et ce que nous découvrirons un peu plus tard. On imagine, si elle était encore en vie, qu’elle aurait été extrêmement flattée par cette incarnation.

La force du récit de Doug Wright est d’avoir intégré des personnages à ce portait. Il y a son double qui n’en croit pas ses yeux découvrant le musée de Charlotte à Berlin rempli de meubles récupérés et sauvés.
Il y a John l’acolyte de Doug, la tante de Charlotte…
Tous et toutes sont les témoins d’une transformation, de moments décisifs et viennent confirmer que le destin de Charlotte est hors du commun. Elle est passée entre les balles des nazis, a filé comme une étoile à travers l’étau communiste. Deux séquences historiques qui font frémir.
Des zones d’ombres viennent donner encore plus de matière à la pièce et cette héroïne du XXe siècle.
Ich Bin Charlotte
photo Svend Andersen
Thierry Lopez: definitely, a star is born
Thierry Lopez donne de son corps pour incarner à la fois Charlotte et tous ces personnages qui l’entourent. C’est un caméléon qui a besoin d’un minimum d’accessoire. Il change de registre et de rôle en une seconde, sans perdre le fil de notre attention.

On est cloué à ses lèvres, à son regard, à ses mains… Tout est réaliste, sans excès, balayant les clichés.
Nous sortons du théâtre émus par cette rencontre inédite, sensible et troublante.

Il faut profiter de l’intimité du Poche-Montparnasse pour vibrer avec ce type d’histoire hors du commun, à l’interprétation absolument magnétique.

Ich Bin Charlotte

Ich Bin Charlotte

de Doug Wright
adaptation : Marianne Groves
mise en scène : Thierry Suissa
avec Thierry Lopez
à La Scène Libre
4 boulevard de Strasbourg
75010 PARIS

 

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Restaurant Bagnard : la Méditerranée sublimée par Yoni Saada

S’il y a bien une saison que l’on aime prolonger, c’est l’été.
Avec Bagnard (deuxième du nom), installé Rue Saintonge, Yoni Saada propulse nos papilles dans tout le pourtour méditerranéen, avec des produits qui sont tous gorgés du soleil.
Un voyage culinaire explosif qui a pour point de départ Nice et son illustre pan bagnat.

Saveurs avant tout !

La cuisine méditerranéenne est comme sa géographie : très large très vaste, très riche.
Elle part d’une simple Citronnade maison Menthe et citron jaune parfaite pour se rafraichir. Avec comme accompagnement du Houmous aux herbes délicat, fin et gourmand, relevé d’une petite pointe de sumac.
Chez Bagnard, la Salade Turque est tout aussi fraiche et savoureuse. La tomate et les aromates explosent en bouche.

Bagnard

Nous poursuivons le voyage avec la symbolique Brique à la Goulettoise (à l’œuf) qui devient, ici, plus légère. Elle comblera les amateurs. La sauve harissa rappelle bien ses origines tunisiennes et est assez relevée.

Bagnard

En mode découverte, le chef nous surprend avec les artichauts frits. On se régale avec le croquant de la cuisson qui n’enlève rien à la fraicheur du légume.

Bagnard

Et si vous préférez une salade plus classique, optez pour La Bienfaitrice. Sur un lit de pousses d’épinards, feta et grenades, repose un avocat parfaitement mûr pour un mélange de saveurs au top.
Une recommandation d’accompagnement : les Frites de panisse. Jamais les pois chiches ne vous aurons semblé aussi addictifs.

Bagnard

Turquie, Liban, Israël, Tunisie, Espagne, Italie, Grèce, France…
C’est dans tous ces pays que Yoni et sa femme sont allés chiner les objets qui créent le décor. Du coup,  on aime cette ambiance chaude mais pas surfaite, ni fake (pour une fois).
Et aux toilettes, un seul conseil : levez bien la tête…

Yoni Saada : “C’est un esprit d’être méditerranéen !

Ce fils et petit-fils de boucher résume ainsi son métier : “Être restaurateur : c’est tout d’abord accueillir les gens.
Un mantra simple dont découle toute sa philosophie, facilement appliquée chez Bagnard.

Après 11 ans passées en restaurant gastro dans le 16e, à Paris, Yoni a été l’un des premiers à créer une cuisine ouverte sur la salle.
Mon métier est en cuisine et j’ai besoin de voir l’atmosphère de ma salle.”

Mon but n’est pas de ressembler à un autre. On réfléchit à la manière de déguster : un plat, un sandwich, c’est différent. On raconte une histoire.

Avec Bagnard, Yoni Saada et sa femme ont pensé à “un concept qui nous plait et qui plait aux gens. Une manière de consommation qui combine le pas cher et le frais, avec l’œil d’un chef.”
Pari réussi !

Mais oups, nous avons oublié les merguez de la Maison Saada (les parents)… Elles sont comme tous les plats de la carte, en accord avec la justesse des saveurs.

Bagnard

Et non, lors de notre visite nous n’avons pas testé les Bagnards de Yoni (déclinaison des pans bagnat niçois). Mais tous ces autres plats aux saveurs venues directement de la Méditerranée, méritent simplement de s’attabler rue Saintonge.

restaurant Bagnard

58, rue Saintonge
75003 Paris

7, Rue Saint Augustin
75002 Paris

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Le CV de Dieu : Balmer-Bénureau célèbrent la pertinence & l’humour

Jean-Francois Balmer et Didier Bénureau sont les protagonistes d’un dialogue pour le moins déconcertant : celui de Dieu, le créateur du ciel et de la Terre, le vrai, l’unique et un DRH.
Sous la forme d’un entretien d’embauche, Le CV de Dieu répond enfin à certaines de nos questions les plus essentielles comme : pourquoi le vent ? Quelle est l’origine de la Lune ? Dieu s’éclate-t-il vraiment au ciel ?

Le CV de Dieu

Pièce courte d’une petite heure, Le CV de Dieu est un petit délice d’intelligence et de finesse. Dieu vient sur Terre pour calmer son ennui. Il passe un entretien qui va être l’occasion de revenir sur son expérience inégalée de créateur.
On ne s’attend pas forcément à ce que certains phénomènes dont il est à l’origine lui soient reprochés frontalement, alors que la plupart de ses réussites sont éclatantes. La somme de ses créations est effectivement inégalable.

Jean-François Balmer est Dieu en habits blancs et étole sur l’épaule qui se finit en grelots argentés – d’une kitscherie qui nous rappelle qu’il n’est pas d’ici. Il porte fier son immortalité.
Face à lui, le DRH Didier Bénureau n’a pas tout à fait la même classe. L’harmonie des couleurs n’est pas son fort. Il est aussi impressionné, qu’insolent. Car oui, ce terrien s’autorise des questions pièges en plein milieu de l’entretien.

Le CV de Dieu réjouit par son écriture et enchante par ses interprètes. Un vrai régal dont il n’est pas question de se priver. Et surtout la pièce redonne tout leur sens à nos expressions françaises, parfois désuètes.

Le CV de Dieu

Le CV de Dieu

Le CV de Dieu

de Jean-Louis Fournier
d’après son roman paru aux Éditions Stock en 2008

Mise en scène : Françoise Petit
Avec Jean-François Balmer et Didier Bénureau

à La Pépinière Théâtre
7 Rue Louis le Grand
75002 Paris
Tel : 01.42.61.44.16

du mardi au samedi à 19h
matinée le dimanche à 17h

Relâches exceptionnelles les dimanche 11 novembre et 9 décembre

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La Scala Paris : un nouveau lieu culturel, une création sur trampoline

Mélanie et Frédéric Biessy sont à l’origine d’une renaissance, celle d’un lieu historique de la culture parisienne malmené par ses mutations (théâtre, cinéma érotique…) et l’oubli.
La Scala Paris renaît sur le boulevard de Strasbourg comme nouvelle adresse célébrant la création artistique sous toutes ses formes.
Scala est aussi le nom du nouveau spectacle de Yoann Bourgeois, le maître ès équilibre.

La Scala Pari(s) fou

Il faut être mû par un grain de folie pour imaginer qu’un immeuble abandonné, décrépi depuis 10 ans puisse renaître alors qu’il faut tout reconstruire, tout repenser (jusqu’à la sortie de secours).
Mélanie et Frédéric Biessy sont réunis par l’amour – le leur et il est beau – et celui de la culture. Mélanie suit la vision de son époux qui voit de grandes choses dans le décor de ruine qu’elle visitera.
Le résultat est La Scala Paris, un petit cocon qui fourmille. Une salle d’un bleu que l’on pourrait qualifier de bleu Peduzzi, du nom de son concepteur Richard Peduzzi.
Un gradin qui fait face à une scène, terrain propice à l’échange avec les créations qui vont naitre ici-même.

La Scala Paris

Scala de Yoann Bourgeois

L’entrée en matière silencieuse, curieuse, n’est pas évidente. Ça ne donne pourtant que plus de charme à ce qui va arriver.
Quand les corps s’animent, trébuchent, sortent et rentrent, tombent, l’attrait de Scala, le nouveau spectacle de Yoann Bourgeois, est impulsé.

Sur scène, l’escalier central pourrait faire penser qu’une meneuse de revue le descendra au cours de la soirée. La descente des marches ne sera pas aussi glamour. Ce sont des hommes en chemise à carreaux et des femmes qui se succèdent dans un ballet aussi étrange que physique.
La répétition est longue, mon attention se déporte.
Et des mots me viennent : attraction, répulsion. L’équilibre de Scala  tient en ces deux mots.
Il y a de vrais instants de grâce, portés par la vigueur des corps, l’étrangeté de la narration, le travail de la musique saisissant (avec des morceaux de Eels et Radiohead) et les sauts sur trampolines toujours aussi fascinants.
Il y a aussi des moments où l’on est projeté en arrière, rejeté, car la création se noircit, nous perd, glisse dans l’abstrait.

Une spectatrice heureuse à la sortie lance à son mari : « je veux un trampoline à la maison ! »

Yoann Bourgeois, avec Scala, nous permet de rêver à la fois d’être léger comme l’air comme ces artistes en suspension tout en laissant le temps de nous projeter dans une autre réalité.

La Scala Paris

La Scala Paris 
13, Boulevard de Strasbourg
75010 Paris

Scala
création de Yoann Bourgois
avec Mehdi BakiValérie Doucet, Damien DroinNicolas FayolEmilien JanneteauFlorence Peyrard et Lucas Struna

jusqu’au 24 octobre 2018

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La ménagerie de verre au Théâtre de Poche-Montparnasse : intense et poignant

« Tout sonnait vrai ! » un spectateur enthousiaste sortant du Théâtre de Poche-Montparnasse.
La Ménagerie de verre nous plonge dans la petite vie d’une famille américaine dont les trois membres se débattent avec des desseins propres à chacun.
La distribution est magnifique ! 

La Ménagerie de verre
© Pascal Gely

La mise en scène délicate de Charlotte Rondelez et la proximité avec les comédiens nous font ressentir tour à tour la timidité de la jeune Laura, l’envie d’évasion de son frère Tom, le désarroi et la manipulation de leur mère, Amanda. Cette dernière est source à plusieurs reprises, à la fois à ses enfants et à nous spectateurs, des moments de gêne. Parce qu’elle est excessive, d’un autre temps et désenchantée. Et qu’elle pense que le bonheur de sa fille, voire du sien, dépend d’un bon mariage.

Le fait que le mari et père ait quitté le foyer n’a pas aidé à la cohésion de cette famille. Tout est question d’équilibre mais l’ensemble apparaît bien bancal.

La Ménagerie de verre
© Pascal Gely

Le quatuor de comédiens nous bouleverse. Ophelia Kolb, discrète et maladroite Laura, est touchante. Elle a reçu le Molière 2019 pour comédienne dans un second rôle.
Les excès de Cristiana Reali ne manquent pas de saveur. Charles Templon est un travailleur et rêveur qui boue littéralement de ne pouvoir vivre sans contraintes.
Leurs silences sont tout aussi fascinants à observer. Notamment quand Amanda et Tom ne se parlent pas un matin, elle sur un bord de la scène, lui derrière la table.
Félix Beaupérin, le prétendant, a le charisme et le charme qui siéent parfaitement à son personnage.

PS : j’avais vu cette pièce il y a plus d’une décennie. Je ne me souvenais plus de l’histoire. J’étais juste certain de l’avoir aimée. J’ai été heureux de redécouvrir le texte de Tennessee Williams ce mardi à Paris.

La Ménagerie de verre

La Ménagerie de verre

de Tennessee Williams
Traduction : Isabelle Famchon
mise en scène : Charlotte Rondelez
avec : Cristiana Reali, Ophelia Kolb, Charles Templon, Félix Beaupérin

au Théâtre de Poche-Montparnasse 
75 boulevard du Montparnasse
75006 PARIS
Tél. 01 45 44 50 21

Prolongation jusqu’au 31 mars 2019

du mardi au samedi à 21h
dimanche à 17h30

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K Surprise : éloge éclatant à la splendeur de vivre

Sarah Pébereau, jeune trentenaire pétulante, désire ardemment faire LA rencontre qui bouleversera sa vie. Ses vœux furent exaucés, en quelque sorte… Fait alors irruption le K Surprise, le crabe, le grand C : le cancer. Touchée en plein sein, elle se défend magnifiquement avec ce qui sera sa force : l’humour. Son travail de réparation a commencé par un livre* et se poursuit par ce seule-en-scène au théâtre Les Déchargeurs relatant sa superbe renaissance.

Sarah arrive à la croisée des chemins de sa vie. S’entremêlent dans sa tête de nombreuses questions concernant son avenir amoureux ou professionnel. Lors d’une consultation de routine chez la gynécologue, une annonce vient tout bouleverser : elle a une tumeur au sein. Après examens approfondis, le cancer est confirmé.

Telle une catharsis, Sarah nous évoque une multitude d’anecdotes qu’elle a dû traverser, souvent à mourir de rire, parfois moins. Nous oscillons alors entre des moments de fragilité et d’autres où la force de combat qu’elle possède fait scintiller de mille éclats son être. C’est fulgurant !

K Surprise
photo by AnnaClick

Les sentiments qu’elle présente parleront autant aux personnes atteintes du cancer qu’à leurs proches ou tout un chacun. S’exposent alors la solitude inévitable ressentie malgré un entourage présent, la question de la procréation, l’inexplicable solidarité qui existe entre patients, le fait que rien ne sera plus jamais comme avant…

Étonnamment, cette épreuve difficile a permis à Sarah de s’épanouir. Aujourd’hui, elle a moins peur, ou tout du moins différemment. Ses combats sont autres. Elle a appris à se découvrir et surtout à s’aimer pour qui elle est.

Elle dégage une énergie folle, propre aux personnes qui savent qu’il faut pleinement aimer la vie. De la tendresse, de l’émotion, de l’humour et de l’amour : c’est tout cela qu’elle désire partager aujourd’hui. Qu’il est bon de sortir de notre zone de confort pour rencontrer de telles personnes, solaires et pétillantes…

Merci Sarah !

by Jean-Philippe

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K Surprise

Auteures : Sarah Péb’, Elise Mc Leod
Mise en scène : Elise Mc Leod
avec : Sarah Péb’

 

Site officiel : sarahpebereau.com

*Sarah, 30 ans, mon cancer, même pas peur !

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Smoke Rings au Théâtre Michel : amours en coulisses

Immersion dans les coulisses du Théâtre Michel et dans l’intimité d’hommes, de femmes qui se rencontrent, s’aiment, se quittent.
Smoke Rings vous embarque dans le tourbillon de l’amour, d’histoires courtes, moyennes, en relations plus longue durée avec un bébé qui va naître…
C’est aussi joyeux que révélateur de nos problématiques, nos difficultés à s’attacher et autres contradictions quotidiennes. 

Smoke Rings

Tout le monde s’appelle Camille ! 

Tous les dimanches, se joue non sur la scène mais dans tout le théâtre, une pièce immersive, avec proximité totale et troublante avec les comédiens et comédiennes. 

Paris ne s’aventure que trop rarement dans ce type d’expérience.
C’est une des raisons de saluer l’audace de la Compagnie du Libre Acteur et du Théâtre Michel qui ouvre certaines portes interdites les autres soirs de représentation au public. 

Smoke Rings

Fascinante mécanique

Au départ, c’est étrange et le gimmick finit par amuser.
Une mécanique fascinante .
Les spectateurs sont séparés en deux groupes, l’un suit une rose blanche, l’autre une rose rouge.
On se croise dans les coulisses, on se retrouve pour certaines scènes.
Et on les partage aussi parfois, séparé par une porte ou lors d’une conversation au téléphone. Chaque groupe assistant à une face du dialogue.

Les couples jouées avec intensité amusent, touchent, interpellent et nous renvoient à nous-mêmes.
Les scènes sont cocasses, surprenantes, vibrantes, émouvantes et finalement juste. 

La tragédie n’est parfois pas très loin non plus, elle peut se jouer derrière une porte noire.
Et si le décor est un théâtre, on se projette facilement dans les autres lieux proposés par la troupe : hall d’aéroport, salle de bain, boite de nuit, appartement, cérémonie de mariage…

Smoke Rings est une expérience de théâtre comme on les aime. Une série de scénettes plutôt qu’une longue histoire. Un spectacle en mouvement, la découverte de l’envers du décor d’un théâtre, et des scènes d’amour et de désamours savoureuses.
Rire, être choquer, pleurer, kiffer, c’est ça le théâtre…
Et surtout se prendre les émotions des comédiens en pleine face.

Smoke Rings

Smoke Rings 

d’après Ring de Léonore Confino
mise en scène : Sébastien Bonnabel
avec : Marie Combeau, Marine Dusehu, Marie Hennerez, Pascale Mompez, Eric Chantelauze, Philippe De Monts, Stéphane Giletta et Emanuele Giorgi

au Théâtre Michel 
38 rue des Mathurins
75008 PARIS
Tel. 01 42 65 35 02

Reprise à partir du 20 octobre 2019

le dimanche à 20h30

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Nos batailles : Romain Duris vibrant pour une ode à l’amour familial

Nos Batailles, deuxième long-métrage de Guillaume Senez, dresse le portrait d’un père de famille se retrouvant seul avec ses deux enfants. Sa femme, leur mère, s’en est allée sans raison apparente.
Romain Duris est touchant en prise directe avec cette sidération qui bouleverse sa vie. A ses côtés, trois femmes belles, déroutantes. Et deux très jeunes comédiens vraies révélations du film.

Nos Batailles
Rencontre lors de la projection privée Ciné +

Nos Batailles, improvisation

La méthode de Guillaume Senez pourrait désarmer plus d’un comédien. Romain Duris a confirmé qu’elle lui avait plu lors de la projo privée Ciné + à laquelle nous avons assistée.
En effet, le réalisateur ne transmet pas les dialogues qu’il a pourtant écrits à ses comédiens. Ces derniers ont une trame et c’est à eux seuls de trouver le moyen de la faire vivre.
Le résultat est d’une troublante justesse. Bien sûr, certains échanges se chevauchent mais cela donne encore plus de réalisme. C’est parfois confus, drôle, inattendu.

Ce cadre de jeu a permis aussi aux jeunes comédiens interprétant les enfants de pouvoir bénéficier d’une totale liberté. Ils n’avaient pas à apprendre de longues pages de texte, tout comme leurs partenaires.
Le réalisateur n’aura, par exemple, pas discuter avec la comédienne interprétant la mère de la raison du départ de son personnage. Ceci pour ne pas influencer le jeu de son interprète. Ainsi, les spectateurs ne savent pas non plus et ne peuvent être dans le jugement pur.
Il y a une part d’irrationnel avec laquelle il faut vivre le récit.

Nos Batailles

Un homme, des femmes

Romain Duris brille par son interprétation. Il travaille à l’usine, ça pourrait être Amazon, Cdiscount, Vente Privée ou tout autre entreprise de livraison de produits. C’est un travail à la chaîne, ingrat qui déshumanise. Il est à la fois salarié, syndicaliste et père de famille.
A ses côtés, Laure Calamy est excellente en collègue, souriante et complice.
Laetitia Dosch offre aussi des parenthèses enchantées pour la famille mais aussi pour les spectateurs.
Lucie Debay, la mère absente, impose en quelques minutes la douceur et le désarroi face à un quotidien loin d’être enchanteur.

Nos batailles questionne la famille, la vie quotidienne malmenée par le travail, la société, les desseins personnels. Le film est à la fois dur, brut et doté d’instants plus légers. On se prend aussi à rire malgré le combat difficile d’un père.

Nos Batailles

Nos batailles

de Guillaume Senez
avec Romain Duris, Laetitia Dosch, Laure CalamyLucie Debay, Basile Grunberger, Lena Girard Voss, Dominique Valadié… 

Sortie le 3 octobre 2018

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Vous avez dit Broadway ? ardente déclaration au Lucernaire

Avec Vous avez dit Broadway ?, Antoine Guillaume nous transmet sa passion pour les comédies musicales avec un incontestable talent de conteur. Nous vibrons avec lui, nous passionnant pour l’histoire folle de Broadway. 

Vous avez dit Broadway ? Le rêve !

Antoine Guillaume a raison, la vie n’est pas assez musicale. Elle n’est pas assez joyeuse, inattendue, dansante.
L’artiste bruxellois a trouvé un moyen de s’émerveiller : en étant spectateur et en poussant les portes des théâtres de Paris, Londres et New York.
Ressentir la musique, l’émotion à en perdre la raison avec les partitions d’œuvres devenus cultes Cabaret, Chicago, Ragtime, les interprètes dont il nous incite à garder en mémoire leur nom – et il a raison.
On ne saura rien de son parcours professionnel. Ce qui compte c’est l’histoire de la comédie musicale conjuguée à son histoire d’amour personnelle pour le show à l’anglo-saxonne.

Certains y verront peut-être une délicieuse naïveté. Il n’en est ien.
Antoine Guillaume vibre la musique de tout son corps, avec force de costumes et de douceur.
Sa voix parlée est plus discrète que sa voix chantée. Le contraste est saisissant et conditionne aussi notre pleine attention.
Pas de chuchotement du côté spectateurs pendant la représentation. Il nous happe totalement avec les airs qu’il interprète avec un accent anglais parfait !

Vous avez dit Broadway

Ses souvenirs, mes souvenirs

En écoutant Antoine Guillaume conter ses souvenirs en tant que spectateur, les miens se sont réveillés. Et j’en ai beaucoup aussi de belles images en tête, peut-être autant que lui.
Comme Antoine, j’ai vu Glen Cloose dans Sunset Boulevard à’Londres. Mais aussi j’ai eu des joies immenses au Théâtre du Châtelet avec la reprise de standards comme My Fair Lady, Le Roi et moi…
Il est bon de se replonger dans ces incroyables moments de création, de divertissement auxquels on a eu la chance d’assister. Je me souviens aussi du fascinant Michael C Hall vu à Broadway (Angry Inch) et à Londres ( ), de Daniel Radcliffe dans How to succeed…

Vous avez dit Broadway ? est un très bel hommage à ce genre scénique qui passionne enfin la France avec des productions de qualité comme au Chatelet ou à Mogador.
Après avoir vu le spectacle, vous ne verrez plus la statue de sur Time Square, sans l’associer à Antoine Guillaume.

Vous avez dit Broadway

Vous avez dit Broadway ?

de et avec Antoine Guillaume
Au piano : Julie Delbart
Mise en scène : Michel Kacenelenbogen 

jusqu’au 28 octobre 2018

du mardi au samedi à 21h
Dimanche à 18h

Au Lucernaire
53 Rue Notre Dame des Champs
75006 Paris
Tel. 01 45 44 57 34

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L’addiction c’est pour moi de Doully : show pétillant à voir absolument

Qui peut se targuer de n’avoir aucun vice ? Nous avons tous des petits travers qui font partie intégrante de qui nous sommes. Doully Millet l’assume ! Elle nous propose, à la Nouvelle Seine, un récit de sa vie avec beaucoup de dérision sur toutes ses mésaventures marquées par les addictions.

Doully

Les trois « marraines fées » de Doully se penchent sur son berceau à sa naissance. La première lui offre le goût du théâtre et de la tragédie. La seconde lui donne la force d’y arriver et la troisième se prend les pieds dans sa cape en disant «Eh merde, j’ai encore trop picolé !» Nous retrouvons dans le spectacle la subtile combinaison de tous ces dons.

Après avoir savouré les plaisirs que la vie pouvait lui offrir, Doully a décidé de s’en éloigner avec le temps et pour diverses raisons. Si son esprit s’en trouve libéré, son physique singulier peut porter à confusion. Ceci la mène à des situations abracadabrantes.

Entre son insomnie, ses petits boulots, ses amis, ses rencontres avec des inconnus, les préjugés, nous nous retrouvons tous dans ces tranches de vie. Pendant plus d’une heure, Doully nous embarque avec elle dans une folie libératrice au troisième degré où elle est parfois grossière mais jamais vulgaire. Elle a un talent fou pour narrer les choses. Vous allez vraiment devenir addict !

Doully

Au-delà du rire qu’elle manie à la perfection (quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que j’avais des abdos !), nous nous attachons à ce personnage atypique dont la sensibilité nous touche pleinement…

Une belle rencontre qui donne le sourire bien au-delà du spectacle. Je vois encore le regard suspicieux de badauds bien-pensants dans la rue quant à mon sourire béat. La seule réponse qui me vient alors est : «Que c’est bon de laisser libre cours à ses addictions ! » 😉

by Jean-Philippe

Doully

L’addiction, c’est pour moi !

de et avec : Doully
Metteur en scène : Nicolas Vallée

à La Nouvelle Seine 
Péniche sur Berges
face au 3 quai de Montebello
75005 Paris
Tel: 01.43.54.08.08

reprise le 19 septembre 2019
tous les jeudis à 20h

FB officiel de Doully : DoullyOfficiel

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