Après avoir privilégié ces dernières saisons les expos collectives, la Halle Saint Pierre ouvre à nouveau ses espaces à une monographie. Jusqu’au 23 avril (prolongations), c’est un artiste totalement barré et d’autant plus passionnant qui envahit tout l’espace de jeu. Gilbert Peyre, homme discret à l’imagination débordante, nous entraîne dans un univers incroyable.
Interdiction de toucher !
Toutes les œuvres exposées à la Halle St Pierre s’animent quand une main experte vient les éveiller. Il suffit juste de demander aux gardiens de l’exposition et la magie opère. Gilbert Peyre conçoit des scénarios insensés, surréalistes, des associations qui peuvent déconcerter.
Pas de longues descriptions pour expliquer telle ou telle œuvre. Seuls éléments à lire : un titre, une date et la technique.
Après, c’est l’expérience avec l’œuvre qui prime.
Il y a deux dimensions dans ce parcours : ce que l’on imagine avant la mise en route de l’œuvre et ce qui va arriver. Et bien sûr, la réalité artistique dépasse totalement notre conception de simple mortel.
Gilbert Peyre est un génie de l’assemblage : il conjugue les matériaux de toute sorte, créé des vagues avec des boîtes de conserve, donne vie à une danseuse avec un abat-jour et fait se tortiller une armoire en bois.
Il est aussi un génie de la mise en scène. Il imagine des duos, des couples d’amoureux sans corps, ni visage, offre un vrai sourire à la Joconde, ressuscite Edith Piaf.
On imagine sans mal la difficulté du transport de ces œuvres et leur installation. Qu’elles soient de petites tailles ou immenses comme le décor de l’opéra Cupidon Propriétaire de l’Immeuble situé sur l’Enfer et le Paradis.
Chaque œuvre est faite de petits détails, qui sont parfois dissimulés. Des détails qu’il faut assembler avec minutie pour que la magie et la poésie opère.
Le voyage dans la fantaisie sans limite de l’Electromécanomaniaque offre des images fortes, des scénarios diaboliques, des fantaisies inouïes, en images, en mouvements et en sons.
Au premier abord, difficile de créer un pont entre le Château de Vincennes et le street art. C’est le pari qu’a relevé le sulfureux Zevs (prononcé Zeus) !
Street-artist – le terme peut paraître un peu péjoratif – déploie ici son talent aux multiples facettes à travers l’expositionNoir Éclair.
Graf, peinture, bronze, installation, vidéo… tout passe entre ses mains. Une expo tellement riche et créative qu’il est difficile de la synthétiser en quelques oeuvres.
Zevs : tout feu, tout flamme
Parmi les 24 créations présentent sur le site du Château de Vincennes, tout commence par les extérieurs.
On commence par Les Cibles – trois tourets de bobines de câblages installés dans la cour – évoquant l’homme de Vitruve de De Vinci ou encore les flammes de Proper Graffiti / Flaming taguées – ou plutôt grattées – dans les mousses recouvrant les murs des douves du bâtiment principal. Zevs impose tout de suite sa patte. Ces grafs organiques géants, (graffiti propres dont il est le précurseur) sont là pour mimer les flammes dévorant les tours du donjon principal. Une esthétique très brute.
L’autre touche exotique se trouve dans le dispositif lumineux mis en place tout autour du chemin de ronde du bâtiment principal : In girum… (imnus nocte et consuminir igni). Visible de nuit, il doit rappeler à chacun(e) que le lieu est investi d’une présence inhabituelle.
Zevs et Vincennes : l’osmose historique
Pour celui qui n’a jamais mis un pied au Château de Vincennes, cette exposition lui permettra de s’approprier les lieux d’une manière totalement unique.
Loin d’être un simple agrégat d’oeuvres contemporaines, Noir Éclairoffre un vrai mix entre l’histoire du lieu et une mise en perspective artistique.
Avec Machination, Zevs confronte plusieurs degrés d’appropriation. Ce distributeur, issu du monde moderne, est couplé à la dimension historique de la Terreur révolutionnaire.
En effet, sur les assiettes, des personnages illustres condamnés à mort par l’échafaud : Louis XVI, Danton, Robespierre, Mari-Antoinette…
Un minuteur permet au visiteur de connaître le moment précis de la prochaine exécution. Il deviendra alors le spectateur passif, impuissant mais consentant de cette peine capitale moderne.
On retrouve aussi cette envie de confronter l’Histoire avec l’Autoportrait de Louis XIV.
Ce moulage en bronze, copie de celui du Bernin exposé à Versailles, a été fondu à partir du moule original fourni par la Réunion des Musées Nationaux. L’artiste l’a ensuite emmené au four solaire d’Odeillo-Font Romeu afin d’être “scarifié” par les rayons du soleil.
Cette oeuvre fait écho aux premiers travaux de Zevs qui parasitait les logos de marques comme McDonald’s ou Ferrari. L’idée étant ici de dégrader le Roi Soleil uniquement avec la puissance de l’astre “Soleil”.
Autre espace, autre gageure : Invisible Graffiti. Ou comment rendre visible les traces du passé.
Le Château de Vincennes a été, durant de nombreuses années, une prison. Les détenus ont témoigné de leur passage via des textes ou des dessins gravés dans la roche.
Grâce à une encre spéciale et une lumière noire, Zevs fait ressortir un des graffitis gravé par un prisonnier.
Et le message choisit résonne de façon toute particulière quand on sait que le Roi Louis XIV venait dans cette ancienne cellule de détenu pour observer le ciel avec sa longue vue.
Zevs : les gènes de l’artiste
Appuyée sur un mur et seule dans la pièce, Ma musée est une oeuvre sonore particulière.
En 1998, à 20 ans, l’artiste a interviewé de façon anonyme et par téléphone des galeristes parisiens en leur demandant de répondre à une simple question : “Comment deviens-ton artiste ?”
Zevs nous offre ici l’occasion d’entendre ces conversations dans une performance inédite. Les réponses sont parfois froides, bienveillantes mais aussi agacées.
LDV : Léonard De Vinci
Le génie italien est une référence ultime pour Zevs.
Ce dernier s’en inspire à de nombreuses reprises comme avec La Cène, détournée en repas à la Maison Blanche avec Obama et des chefs d’entreprise de la Silicon Valley dans Repas. Même le cadre en or blanc recèle des clins d’oeil logotypés de ces sociétés internationales.
Il s’approprie aussi La Joconde dans Mona Lisa and Handbag en l’enfermant dans une cabine, style peep-show en référence à sa possible petite vertu. Le visiteur doit attendre son tour, que la lumière rouge indiquant l’occupation des lieux passe au vert, pour accéder à l’oeuvre.
Le sigle LDV sur le sac renvoie à une marque inventée par Zevs en 2005 (LDV pour Léonard De Vinci)
Et c’est dans la dernière salle de l’exposition que vous pourrez découvrir des créations fabriquées spécialement pour cette exposition. Des pièces de maroquinerie réalisées par un artisan New-yorkais, toutes estampillées LDV.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, avec cette marque créée en 2005, ce n’est pas l’industrie du luxe qui est montrée du doigt ici, mais le commerce de la copie. Dans une salle, en recoin, vous découvrirez Alibaba : une installation de 100 sacs “Made in China”.
On ne pensait plus qu’un artiste français pouvait avoir un tel esprit d’éclectisme. Noir Éclair est vraiment une installation jubilatoire. Et les autres créations sont toutes aussi intéressantes, intrigantes voire même participatives.
Lors de votre visite, n’hésitez pas à vous arrêter sur les cartouches explicatives des oeuvres, vous n’en prendrez que plus de plaisir.
Noir Éclair de Zevs
Du 6 septembre 2016 au 29 janvier 2017
Jusqu’au 21 septembre : ouvert tous les jours de 10h à 18h
Du 22 septembre au 29 janvier: ouvert tous les jours de 10h à 17h
Fermé les 1er novembre, 11 novembre, 25 décembre et 1er janvier.
Le magazine AD célèbre chaque année le travail des architectes d’intérieur avec l’exposition AD intérieurs 2016.
Pour cette édition, la dizaine de talents sélectionnés par la rédaction sont réunis à la Monnaie de Paris. Dix espaces, dix ambiances avec pour finalité un voyage au coeur de la création autour du thème 2016 : la collection.
Un évènement ouvert à tous jusqu’au 18 septembre.
Focus sur quatre ambiances et quatre créations qui vous donneront certainement envie de découvrir les différentes façons de mettre en valeur votre collection toute personnelle.
Le salon sonore de Patrick Jouin et Sanjit Manku
Un gros coup de cœur pour ce salon d’un nouveau genre.
Imaginez que vous puissiez enregistrer et conserver vos souvenirs sonores dans des capsules de verre et les rejouer à l’infini ?
C’est l’idée un peu folle que les deux créateurs ont choisi de mettre en scène.
Un grand canapé cosy et enveloppant, un meuble mettant de manière classieuse en avant ces souvenirs : tout invite au voyage dans un style très moderne.
A côté de ce salon, l’atelier de création de ces totems-capsules vous est ouvert. Un moyen de plus de rentrer dans l’onirisme et la poésie de cette installation signée Jouin Manku.
Le grand salon animalier d’Oitoemponto
Plongez dans un univers digne des James Bond des années 70 avec cette proposition de l’agence portugaise Oitoemponto.
Autour d’une belle collection de pièces en argent de l’artiste Luiz Ferreira, le duo de créateurs venu de Lisbonne joue entre le clinquant, le chic et le rétro.
Les arches, récupérées sur un bâtiment démoli rappellent la modernisation de l’Élysée sous Pompidou, version Pierre Paulin.
Les vitrines jouent avec la lumière d’exposition pour se dissimuler derrière un filtre opaque, si vous ne désirez soustraire votre collection à des visiteurs non-initiés.
Découvrir le travail de Luiz Ferreira est un véritable bonheur pour les yeux. Et cette langouste en argent, totalement articulée des pattes à la queue, est une merveille de finesse et de précision.
Cédez à la pleine contemplation dans cette pièce pour admirer ces œuvres vraiment uniques.
La galerie des empreintes de Raphael Navot
Le bois et l’épure : c’est ce qui caractérise le mieux le travail de Raphael Navot pour AD Intérieurs 2016.
Cet architecte d’intérieur est connu les Parisiens noctambules pour l’aménagement du club privé Le Silencio, rue de Montmartre, lui aussi orné de bois mais totalement doré.
Une remarquable mosaïque, ultra découpée et travaillée compose le parquet de ce salon d’exposition, sobre et moderne.
En résonance, les deux grandes bibliothèques très épurées exposent une collection de moules de fonderie servant à la confection de décorations végétales et animales.
Très cosy.
La cuisine en réflexion de Ora Ito
Le petit prince du design Ora Ito signe ici une cuisine-salle à manger en hommage à Daniel Buren : le sol en marbre de la pièce a d’ailleurs été créé par l’artiste fou des rayures noires et blanches.
Épurée, géométrique et jouant sur les miroirs pour augmenter les volumes de la pièce (tant au sol que sur les murs), cette cuisine se transforme, avec toutes ses étagères en une bibliothèque dédiée à Buren.
Lors de notre visite, en fin d’après-midi, les rayons du soleil couchant éclairaient magnifiquement le décor. La magie de la création.
AD intérieurs : un défi pour les designers
Après ces quatre coups de cœur, il vous reste encore six espaces de créations à apprivoiser. Chacun possède sa particularité, un petit truc qui le rend aussi différent : du style baroque au cosy italien en passant par un boudoir ouaté et monochrome.
Le design pour chacun !
Il faut bien noter la gageure majeure de cette exposition : créer des volumes dans un lieu aussi rutilant et haussmannien que la Monnaie de Paris. Pari gagné pour une expo surprenante !
8 jours, 200 lieux, vernissages et anniversaires, 7 pays à l’honneur et initiation au slow design. La Paris Design Week 2016 va faire vibrer la ville et prouver que Paris a sa place sur la scène internationale de la création toute l’année. Du 3 au 10 septembre, il n’y aura qu’un hashtag à suivre : #PDW16 pour découvrir toutes les pépites du parcours. En tant qu’ambassadeur cette année, voici ma sélection à la subjectivité totalement assumée.
Now! le Off : the place to be
S’il n’y avait qu’un seul lieu à visiter – et ce serait dommage de ne pas profiter des autres – direction les Docks – Cité de la Mode et du Design.
Avec now! le Off, votre bain de design sera total. Plus d’une centaine de créateurs internationaux, un parrain prestigieux Eugéni Quitllet, designer de l’année 2016, le focus sur la lauréate du Rado Star Prize, Élodie Rampazzo et des allées entières d’inspirations tout azimut, d’idées brillantes. Seul risque : la de perte totale de toute notion de temps.
La sélection a été concoctée par Chantal Hamaide, rédactrice en chef du mag Intramuros. Autant dire que ce sera aussi pointu, qu’excellent et grand public.
J’en pince déjà pour la table sinueuse Ferrum et pour l’applique lumineuse d’Audrey Lacroix.
Au fait, les visiteurs-ses auront leur mot à dire et pourront voter pour élire l’un des 7 projets qui concourent pour le Rado Prize France 2016 – Prix du Public. Remarquez leur photogénie.
Slow-design : valoriser la main
Ce n’est pas la course folle du monde qui ralentit. Non, la Paris Design Week offre un focus sur la main de l’artisan à travers tout le parcours.
Le lin sera à l’honneur. Ambassadrice du développement durable, cette matière est modulable à souhait. Et les innovations n’ont pas fini de nous montrer tout le potentiel que les créateurs peuvent en tirer.
Pour se frotter au lin, rendez-vous au showroom éphémère de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Paris (1er).
Autres mains d’artisan à ne surtout pas manquer : celles de Pietro Seminelli, incroyable dieu du pli que les couturiers adorent. Il présentera ses créations à la boutique Y’s (Yohji Yamamoto).
Lumières sur la Paris Design Week
Cette édition sera lumineuse ! Grâce à une première : les spécialistes es éclairage et luminaires vont cueillir les visiteurs à travers des scénographies, dialogues et innovations captivants. De quoi bluffer vos followers en continu.
Have some fun!
Chaises à bascule et délires géométriques chez Colette, skateboards, oie lumineuse, jeux en tout genre, le parcours de la Paris Design Week s’amuse aussi en dégainant la carte du ludique. Les bambins n’auront qu’une envie : vous accompagner !
House of games sera l’occasion de faire enfin votre entrée à l’Hôtel Plaza Athénée – qui participe pour la première fois à l’événement – pour découvrir l’audace de la marque Ibride. Le prétexte est tout trouvé pour fouler le tapis rouge.
Mais aussi de découvrir l’espace de coworking Kwerk. Design, fonctionnelle, inventive et aussi lieu de détente, cette adresse de la rue de la Bienfaisance dans le 8e a des atouts indéniables. Les start-ups, travailleurs indé et autres pros vont avoir du mal à résister.
7 pays à l’honneur
Je mise sur le Centre Culturel de l’Ukraine dont l’intitulé de l’expo invite à la poésie : Les vols dans les rêves et la réalité. Ce sera l’occasion de présenter le travail de 6 créateurs du pays.
Ne pas manquer pour autant les échanges avec la Chine (première participation du Centre Culturel Chinois), la Finlande, la Flandres, la République Tchèque, la Lituanie et et le Danemark.
Vendredi 2 septembre : vernissages à Saint-Germain-des-Prés Samedi 3 : vernissages Les Halles, Le Marais et Bastille Lundi 5 : vernissages Opéra, Étoile et Concorde Mardi 6 : vernissages Barbès et Stalingrad Jeudi 8 : soirée officielle de clôture dans le cadre de now! le Off aux Docks, Cité de la Mode et du Design
#CONCOURS
Envie de participer à la soirée officielle de clôture de la Paris Design Week 2016 en direct du now! le Off aux Docks le jeudi 8 septembre 2016 ?
Pour tenter votre chance, rien de plus simple, remplissez le bulletin en-dessous.
Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi les inscrits. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot.
ATTENTION !! Avant de participer, vérifiez bien que vous êtes libre à la date proposée afin de laisser sa chance à tous et toutes !
La Villette a la très bonne idée de réunir aussi bien les passionnés de ballon rond que les autres, les étourdis, les rétifs, les très jeunes autour d’une multitude d’activités aussi ludiques, curieuses que décalées, jusqu’au 10 juillet.
L’Euro 2016 ne nous émeut pas plus que ça, mais on a kiffé Foot Foraine. La preuve !
FOOT FORAINE for everyone!
Nous avons écourté une grasse mat pour participer au lancement de Foot Foraine à la Villette, le premier dimanche de juin. Autant vous dire que notre vigueur n’était pas exceptionnelle d’autant plus quand il s’agit, pour nous, d’un sport qui ne nous a pas fait vibrer à part en 1998. On n’est pas insensible non plus ! 🙂
La Grande Galerie du Foot
Géniale immersion dans une salle carrée dédiée à l’art et au foot, curieux duo ! D’un coup d’œil panoramique, on perçoit l’ensemble des propositions artistiques réunies. Et il faut bien avouer que l’on a été bluffé par l’inspiration que le foot a pu susciter chez nombre d’artistes, dont quelques-uns que nous affectionnons particulièrement.
A chacun de choisir son coup de cœur, de passer devant Beckham par Lachapelle sans le reconnaitre, de rire devant le portrait irrévérencieux de son épouse, Victoria. Mais surtout tombez sous le charme du portrait d’un supporter inconnu par le génial Kehinde Wileyd’une exceptionnelle maitrise pour un artiste contemporain.
Autre œuvre incroyable de composition et de réalisme, “le chef-d’œuvre du Red Star”, une peinture à l’huile composées de 8 panneaux de bois réalisée par Guillaume Bresson suite à la commande public du club de football parisien du Red Star FC. Une composition qui fixe les joueurs aussi bien sur le terrain que dans les vestiaires.
Et que dire de cette cage de foot baptisée Finale faite d’acier et vitraux imaginée par le génial artiste belge Wim Delvoye et qui nous envoie dans un décor pour le moins inattendu ?
Soccer Party Club
Le petit a déjà fini son tour ? Et n’est pas sensibilisé par l’art ?
Pas de panique, laissez-le filer pour se divertir sur son terrain de foot virtuel géant. Ça peut donner l’effet d’une boite de nuit ou d’un quartier de Tokyo avec ces écrans multiples, ces effets de lumière, mais votre bambin trouvera forcément manette à sa hauteur pour relever le défi.
Bon à savoir, le jeu se remet à zéro au bout d’une longue plage de partie. A ce moment, les écrans ne sont plus contrôlables et un immense lâcher de ballons de foot vient inonder les écrans, telle une installation artistique.
A la Villette, l’inattendu est partout. Comme dans la galerie des consoles rétro. Ici, on retrouve la sensation de la manette de notre console SEGA, de notre bon vieux Gameboy. Retour en enfance pour tous !
Activités au grand air
Le foot et l’animation se poursuit en extérieur. Des attractions devant la Grande Halle, avec carrousels rétro, village de gonflables, toboggan géants, trampolines. L’éclate peut être totale, à surtout à moindres frais.
Des tournois sont aussi au programme, ainsi que des initiations, retransmissions de matchs et autres ateliers pour jeune public.
FOOT FORAINE
jusqu’au 10 juillet 2016
Exposition à la Grande Halle
du mercredi au dimanche de 14h à 20h
La Monnaie de Paris nous a habitué à des expositions décalées. C’est encore le cas avec Merci Raymond par Bertrand Lavier. Jusqu’au 17 juillet 2016, l’établissement rend hommage à Raymond Hains, photographe, plasticien et figure de proue du Nouveau Réalisme, grâce à cette carte blanche accordée à l’artiste Bertrand Lavier.
Dialogue entre les œuvres de ces deux artistes mais aussi de certains autres, Merci Raymond est une exposition légère, décalée et subtile. Jeux de mots et double sens assurés, mais aussi sens cachés. L’équipe d’USofParis a chaviré pour une sélection de propositions.
Ready-Made : voitures et skis
C’est l’un des maître-mots de cette exposition. Conceptualisé par Marcel Duchamp, cet art consiste à faire d’objets du quotidien existants des œuvres d’art. Il y a six troènes entre Matiz et Picassoest une belle illustration de ce concept.
Avec humour, Bertrand Lavier illustre par cette installation – créée pour cette exposition – un vrai duel commercial et contemporain, la rivalité qui opposait les deux peintres : Matisse et Picasso.
On retrouve aussi l’idée de ready-made dans la salle La foire aux skis !
Autour de cette Palissade de skis de Raymond Hains, Bertrand Lavier réunit des pièces d’artistes “en ski”. De Boltanski à Kandisky, il n’y a ici aucune volonté de créer un rapprochement historique entre ces artistes mais plutôt céder à l’envie de faire se côtoyer des œuvres qui, normalement, ne se seraient pas rencontrées. L’ambiance musicale de la salle est bien évidement assurée par Stravinski.
Macintoshages : les premiers pas dans l’art numérique
Macintoshages, c’est le nom que l’artiste a donné à ces collages numériques qui sont en réalité des captures d’écran.
Il suffit de regarder la date, 1999, pour voir le côté visionnaire, ou avant-gardiste, de Raymond Hains. Bluffant !
Même si ces propositions nous renvoient aux prémices de l’art numérique, elles restent malgré tout d’une exceptionnelle modernité.
Détournements et hommages
L’art c’est aussi jouer avec des symboles, des images.
Lavier et Hains jouent donc aussi de leurs propres images pour duper les visiteurs avec cette espèce de Qui est qui ?
A droite : est-ce Raymond Depardon ou Bertrand Lavier ?
A gauche : est-ce Albert Michel ou Raymond Hains ?
Ce trompe-l’œil est exacerbé avec les photos de l’oeuvre Harcourt/Grévin qui sont mises en parallèle. Lavier a demandé au studio Harcourt de faire des portraits de statues de cire du musée Grévin : fascinant !
Un peu de grivoiserie aussi dans Merci Raymond avec cet hommage à Frédéric Dard.
Reprenant une stèle commémorative érigée à Bourgoin-Jallieu, Objet Dard compile les titres de tous les romans de San Antonio.
Et comme une œuvre de Bertrand Lavier n’a pas qu’un seul niveau de lecture, celle-ci est aussi un clin d’œil au chef étoilé Guy Savoy, présent dans les murs de la Monnaie de Paris, mais aussi natif de Bourgoin-Jallieu.
Si vous aussi vous voulez tâter de l’esprit décalé de Bertrand Lavier et Raymond Hains, il ne vous reste plus qu’à franchir les portes de la Monnaie de Paris.
Dernier conseil avant votre visite : n’hésitez pas à demander des explications aux médiateurs de l’expo si vous vous sentez perdus. Ils auront de précisions sur les oeuvres si vous avez besoin d’être éclairés.
Exposition Merci Raymond par Bertrand Lavier
Jusqu’au 17 juillet 2016
Horaires :
Tous les jours de 11h à 19h
Nocturnes les jeudis jusqu’à 22h
Le Salon de Montrouge nous enthousiasme cette année encore par la sélection aussi pointue, décalée que surprenante de jeunes artistes de la scène artistique contemporaine. L’édition 2016 se tient jusqu’au 31 mai. Prenez un aller direct pour la Mairie de Montrouge, ligne 4.
Cette année encore, nous fonctionnons aux coups de cœur, aux coups dans l’œil. 5 propositions, 5 artistes nous ont particulièrement fait chavirer.
Du décalage, de l’humour 2e, voire 3e, du politiquement pas tout à fait correct avec Yassine Boussaadoun qui nous fait prendre le métro avec de curieux personnages historiques. Pas de roi, ni de reine, voire même de princes. Non, l’artiste a dégainé une série de dictateurs plutôt à l’aise avec le peuple. Les scènes sont suffisamment cocasses pour que l’on marque un temps d’arrêt.
Prochaine station…
China ! De l’irrévérence à nouveau avec Qi Zhuo, Chinois installé à Limoges qui détourne des figures iconiques pour leur donner une gestuelle bien contemporaine.
“Succulente !”
Ce n’est pas de nous, mais bien le nom de l’installation d’Elsa Guillaume. Corps fragmentés, décomposés à travers trois paravents.
Cet ensemble surréaliste fait de biscuit (porcelaine) est suffisamment détonnant et original pour capter notre pleine attention.
Chaos à Cinecitta ! Ce n’est pas à une maquette de décor de cinéma que nous faisons face à l’œuvre de Mathieu Dubois, mais à un “dessin en volume”. Les détails sont d’une précision folle et les tonalités noires, grises, blanches tranchent de tout leur contraste.
De l’évasion encore, avec l’installation bluffante de Guillaume Barth qui n’a pas hésité, avec le Projet Elina, à réaliser une sorte d’igloo avec des briques de sel en plein désert de Bolivie. Le jeu de réflexion est aussi saisissant en vidéo qu’en photo.
Mythique, forcément mythique, James Bond 007, l’exposition, 50 ans de style Bond qui prend place, jusqu’au 4 septembre, à la Grande Halle de la Villette. De Dr No à Spectre, l’univers des 24 longs-métrages de la franchise double zéro retrouve la lumière des projecteurs à travers plus de 500 objets originaux exposés.
Juste le temps d’enfiler un smoking, de se rejouer le légendaire pré-générique avant de sauter dans une Aston Martin et de foncer au cœur de cette l’exposition 007 !
Telle une balle, nous traversons un fût de canon pour nous lancer dans la visite. Et, tout de suite, nous sommes dans le bain avec cette scène majeure de Goldfinger : Jill recouverte d’or.
Considérant l’étendue de cette exposition – et on ne s’en plaindra pas – difficile de faire court mais impossible d’être exhaustif non plus.
Alors, voici 007 raisons de vous rendre à la Villette.
007, l’exposition : des scènes cultes !
Aux origines du mythe Bond, il y a les girls, les bikinis, la plage et l’iconique Ursula Andress, the first one. Une scène culte, une sortie de la mère incroyable, quelques pas sur une plage. Une scène que d’aucuns rapprochent de la célèbre toile de Boticelli, Vénus dans une coquille.
Cette scène sera reprise dans Casino Royale (2006), en version masculine. Il faut, bien entendu, avouer que ces maillots sont un peu moins sexy sans leur acteur, mais ils restent très évocateurs de la charge érotique des films.
My name is Bond
Le casino est un lieu emblématique de la saga 007. C’est que l’agent british adore s’y détendre et y débusquer ses ennemis.
C’est donc l’endroit parfait pour présenter la vaste collection de smokings et robes de soirée agrémentées d’accessoires.
Profitons de l’occasion pour rendre hommage à George Lazenby (qui n’a incarné qu’un seul fois James Bond) et à son kilt, vu dans Au service secret de Sa Majesté.
Les moyens de fuite
James Bond a toujours besoin d’échapper aux ennemis qui le pourchassent sur les routes, dans les airs et même sous l’eau.
Impossible donc de rater la Lotus Esprit version amphibie.
Même si elle n’est pas présente en taille réelle, d’autres véhicules à l’échelle 1 sont présents dans l’exposition.
Département Q : l’ange gardien
Des gadgets pour toutes les situations périlleuses, c’est aussi ça la vie de double-zéro : montre scie, laser ou aimant, stylo lance-missile, respirateur, détecteur de micro, jet pack…
La valise de Bons Baisers de Russie est l’un des accessoires emblématiques présents à Paris.
Bien évidemment, les gadgets des méchants ont aussi droit au chapitre.
De la conception au tournage
A la Villette, vous rencontrerez nombre de dessins de conception de décors de storyboards et de croquis de costumes.
Ces dessins d’étude pour Mooraker sont à mettre en parallèle de ces figurines de travail et des modèles réduits présents dans cette vitrine
Explosions et cascades : les effets spéciaux
Si 007 a ses gadgets, les spécialistes des cascades et autres effets visuels ont eux aussi droit à leur marotte secrète.
Un décor à faire s’écrouler, rien ne vaut une maquette pour simuler la destruction.
Et si votre héros doit se battre sur un téléphérique, pourquoi ne pas le recréer en miniature ?
A l’autre bout du monde
Russie, Turquie, Bahamas, Jamaïque, Thaïlande, Japon, Italie, France, Maroc… Bond n’a pas de frontières, son passeport doit être rempli de tampons et visa de tous ses périples.
Et si ces pays sont parfois caricaturés, les détails des costumes et autres accessoires sont toujours créés avec un souci de minutie et de réalisme.
Et cela se remarque encore plus dans Spectre et la parade vaudou de Mexico.
James Bond 007, l’exposition : Rien que pour nos yeux
Le seul reproche que l’on pourrait faire à cette exposition, c’est de faire la part (un peu trop) belle au dernier volet de la saga, Spectre, au détriment des autres films. Mais il n’ y a vraiment aucune raison de bouder son plaisir….
La preuve : nous sommes prêts à y retourner !
Nouveau bain original et foisonnant à la Halle Saint Pierre qui nous fait nous aventurer cette fois en Champagne-Ardenne. L’Esprit Singulier met en lumière une collection révélant de la passion d’un homme, Jean-Claude Volot fondateur de l’Abbaye d’Auberive.
Hans Bellmer nous a, à nouveau, intrigués ainsi que Fred Deux. Robert Combas et Hervé di Rosa nous ont amusés avec leur palette de couleurs vives alors qu’Ernest Pignon-Ernest nous a revigorés avec sa poésie urbaine.
Nous avons pioché parmi les 600 œuvres présentées, des œuvres plus rares, des artistes moins médiatisés et qui nous ont pourtant frappés par leur technique, le choc visuel qu’ils ont conçu ou l’insoutenable minutie de leur composition.
Parce que Batman VS Superman fait le bonheur des amoureux de super héros, un autre couple pourrait bien émouvoir les visiteurs : Superman V Spiderman. Eudes Ménichetti façonne des toiles métalliques. A la manière d’un artiste pop, les figures populaires se croisent, explosent et s’entrechoquent avec une vivacité folle.
A vous de découvrir les histoires que racontent l’artiste français.
Cette tapisserie de Stéphane Blanquet est immanquable. La petite fille à tresses ressort du cadre rouge avec une terrible force. Vient ensuite l’arrière-plan chargé de mille et un détails. On pourrait plonger dans les fils que l’on ne comprendrait pas tout. Reste le sentiment d’une proposition aussi bluffante que mystérieuse.
Est-ce que les paysages de Willy Bihoreau sont réels ou risquent-ils de le devenir ? Le chaos imprègne ces rues inconnues. L’humain a disparu, ne reste que des traces de son passage.
Là encore, la proposition de ce trentenaire imprime notre cornée, sans réellement nous en détaché.
Nouveau télescopage avec Louis Pons. Cet autodidacte compose ses œuvres avec des matériaux de récupération. La poésie nait de l’entremêlement de toutes ces petites choses. Difficile de faire un inventaire exhaustif pour chaque œuvre.
Autre talent capable de se retirer du monde pour ne se consacrer qu’à ses décors miniatures, “ses boites” : Ronan-Jim Sevellec. Le souci du détail est porté à son comble. Difficile de ne pas retenir l’enfant qui sommeille en nous, captivé par ces intérieurs d’un réaliste saisissant.
Fin de notre parcours avec Guillaume Dégé, illustrateur capable de compositions, ou plutôt de recompositions à partir de gravures ou illustrations anciennes. C’est poétique, insolent sans doute, mais d’une originalité folle.
Exposition L’Esprit singulier collection de l’Abbaye d’Auberive
Bain euphorique et photographique avec la toute première rétrospective d’ampleur de l’œuvre de Seydou Keïta, incroyable génie malien du cadre, formidable metteur en scène des anonymes de son temps. Prenez sans attendre un aller simple pour la folie créative et stylistique de Bamako au Grand Palais !
A l’heure du selfie à outrance – torse poil dans la salle de bain à la Justin Bieber, avec sa star préférée à la sortie d’un défilé ou encore le décolleté bien remonté ou totalement découvert à la Kim Kardashian, histoire de casser une nouvelle fois les Internets ! – qu’il est bon de se rappeler les belles heures des studios photo et de se référer au regard d’un vrai professionnel de l’image.
Seydou Keïta est de ces artisans du cadre qui ont illuminé le XXe siècle. Il nous renvoie tour à tour : beauté, duos improbables ou amoureux et témoignages d’un autre temps.
Les grands tirages contemporains éclatent et magnifient ces hommes, ces femmes, ces enfants qui se sont prêtés au jeu de la mise en scène de soi face à un esprit aussi joueur que méticuleux.
Bien sûr, il y a des sourires crispés, des poses qui surprennent, plus d’un regard qui interpellent et des visages qui touchent à travers le temps.
A mi-parcours, les tirages se miniaturisent dans la section Vintage. Ici, il faut au contraire tendre le nez, se pencher pour découvrir ou découvrir des prises tout aussi bouleversantes les unes que les autres. Ce qui fascine autant c’est d’être en face d’une galerie d’anonymes qui n’ont d’autres histoires que ce cliché d’eux sur papier glacé. Aucun nom, aucun contexte, aucune profession viennent renseigner sur ces visages.
L’on sait que Seydou Keïta aimait déguiser ses modèles d’un jour. Lesquels sont habillés pour l’occasion, lesquels sont de vrais de rois ou reines de la SAPE ?
Exposition Seydou Keïta
jusqu’au 11 Juillet 2016
au Grand Palais, Galeries nationales
Entrée Porte H
avenue Winston Churchill
75008 PARIS
Horaires :
Lundi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche de 10h à 20h.
Nocturne le mercredi de 10h à 22h.