Ce serait donc “l’exposition de Noël” avant l’heure, annoncent journalistes et premiers visiteurs. Il n’est pourtant pas question de trouver des idées pour remplir notre liste de cadeaux à envoyer au Père Noël.
L’exposition Des Jouets et des hommes est avant tout un prétexte pour se replonger dans nos souvenirs d’enfance et surtout ceux de nos parents et grands-parents.
Dans ce terrain de jeu muséal que nous proposent les Galeries nationales du Grand Palais, le visiteur se plait à observer l’infinie inventivité – d’artisans, inventeurs, artistes ou scientifiques – déployée pour satisfaire les aspirations des petites têtes brunes, blondes ou rousses, à travers les siècles.
Les mystères de certaines créations interpelent, rendent perplexe et amusent. Par exemple, comment ne pas résister aux minois de ces deux athlètes précoces que votre grand-mère aurait sûrement serré dans ses bras, alors qu’elle était une toute jeune enfant?
Comment aussi ne pas s’interroger sur les motivations de ce père de famille qui a offert à sa fille de 8-9 an, à la fin des années 40, la reconstitution de deux salles du service de nourrissons d’un hôpital – avec lits, infirmières et poupons.
Et quid du réel attrait des petites filles pour un babyfoot Barbie?
Les objets de marque ou sous licence exclusive, type Star Wars ou Batman, côtoient de véritables oeuvres à roulettes, à poils ou en bois, comme ces inventions mécaniques ayant pris forme dans les mains de Fernand Martin. Mais aussi des toiles de maîtres comme La nuit de Noël du peintre Gustave Doré.
Pas de chronologie dans ce parcours joliment régressif et enchanteur. Les commissaires ont opté pour un jeu de thématiques bon enfant: animaux, filles, garçons, robots, quand je serai grand(e) je serai…
Dans ces salles un peu trop sages, où se déploient nombre d’objets inertes, se niche un trublion de premier ordre en la personne de Pierrick Sorin. Artiste vidéaste, tel un garnement facétieux et irrespectueux, l’artiste-vidéaste fait de ses petites scénettes de véritables bouffées d’air. Incongrues, décalées ou féériques, comme cette cheminée hommage à Orson Welles, les images de ce nantais inspirent.
Signalons la belle initiative de l’auteur-réalisateur Samuel Doux associé aux Films du Balibari et à Irwigo, qui a confectionné un webdoc des plus réjouissants sur l’artiste: Des jouets, un Sorin. Une autre manière de poursuivre l’aventure une fois rentré chez soi.
En dernier recours, il vous restera toujours le choix, plus classique, d”opter comme le critique de cinéma, Michel Ciment, pour le catalogue de l’expo. Bleu pour les garçons et rouge pour les filles!
Exposition Des jouets et des hommes jusqu’au 23 janvier 2012
Galeries nationales du Grand Palais