En exclu, nous partageons avec vous les coulisses de la (re)création de Fantômes en terres bretonnes pour le festival Art Rock avec Jean-Charles, Louis-Marie et Guilhem de Castelbajac.
Jean-Charles de Castelbajac est un sexagénaire cabot qui n’est jamais là où on l’attend. Couturier, designer, street-artiste, il est depuis quelques années metteur en scène et scénographe. Nous avions aimé Ceremony, sa collaboration avec le groupe Nouvelle Vague. Nous étions très curieux de son duo avec l’artiste électo Mr Nô.
Après avoir créé l’identité visuelle du Art Rock édition 2015 (affiche, goodies), il a fait valser les aprioris en sollicitant des mannequins non professionnels et originaires de Saint-Brieuc pour participer au show-performance de ce samedi sur la grande scène après le passage de Lilly Wood and The Prick, Yelle, Christine & The Queens et Citizens !
Nous avons eu la chance de laisser trainer notre objectif photo dans les coulisses dès notre arrivée à Saint-Brieuc grâce à la complicité de Julien et Isabelle.
Répétitions sur la place, en bas de la grande scène et sous un soleil vif des mannequins-fantômes toutes vêtues de blanc. Guilhem et Louis-Marie, les fils de JCDC, sont à la manœuvre pour diriger en très peu de temps cette troupe improvisée.
JCDC prend le temps d’une itv télé avant d’enchainer sur les essais des sculptures-chapeaux, volumineuses et impressionnantes.
Passage en loge pour la répartition des créations originales de maquillage toutes différentes les unes des autres pour chaque participante.
Le chef d’orchestre a l’œil et sait tout de suite quelle création accordée selon l’ovale du visage de l’une, les traits d’une autre.
Le temps est compté. La répèt sur la scène doit se faire après la balance de Yelle. Impressionnante vision que cette armée de girls en plein soleil attendant son tour pour prendre ses marques sur le terrain de jeu du soir. Une d’entre elles est déjà coiffée d’une perruque, et toutes sont habillées par le couturier.
Les membres du bagad de Saint-Brieuc s’installent en tenue “civile”.
Le plus impressionnant reste à suivre : la découpe de dizaines et de dizaine de perruques adaptées à chaque mannequin. La séquence maquillage débute, des formes apparaissent sur les visages. La patience est de mise : il y en a pour 7 heures en tout.
Les selfies et photos entre participantes vont bon train. Complicité et ambiance colonie de vacance règne dans le bâtiment de cette partie backstage où chacune tente de trouver une petite place pour manger, se détendre, téléphoner et où le mur du couloir rappelle les déplacements sur scène.
Séance photo improvisée dans les escaliers pour archiver l’ensemble maquillage, coiffeur, robe, une fois la touche finale apportée.
La nuit venue, croiser le cortège armé de longs bâtons pourrait effrayer plus d’un spectateur non averti. C’est fou, décalé et follement créatif.
Sur scène, aucune n’a démérité, les filles de Saint-Brieuc ont porté fier la prestance de leurs terres.
Difficile pour certaines de partir, de quitter les lumières, ces nouvelles amies et ce patriarche au grand coeur.
Jean-Charles de Castelbajac nous a, comme toujours, offert un spectacle à la hauteur de sa folie créative.