Rock en Seine J3. The XX était le point culminant de la journée, le public français étant particulièrement attaché au trio formé par Oliver, Romy et Jamie.
Mais avant Car Seat Headrest nous a fait détester Seattle, George Ezra nous a parlé de son nouvel album, Deluxe s’est offert un délire jumb moustachu, The Lemon Twigs a frisé le glamrock. Sans oublier Rone et les beaux festivaliers déguisés et joyeux.
Car seat Headrest : no smile
Entrée sur scène sur boucle musicale, tirage de tronche généralisé – à la différence de George Ezra. On se la joue bad boys venu de Seattle. Come on!
Quand le chanteur se met au micro, comme l’impression qu’il s’est mal réveillé. Articulation désastreuse, pire que Beck.
Charisme proche de zéro et présence sur scène oubliable.
Le bassiste donne l’impression qu’il fait de la figuration, à la cool, sans réelle conviction. Le t-shirt Dinosaure jr du guitariste nous aura fait marrer 5 secondes.
Et puis finalement, on se laisse prendre au jeu. On en profite pour rêver un peu au Nord de la Côte Ouest.
Deluxe : délire jumb généralisé
Carmina Burana pour faire lever les foules. C’est joyeusement mégalo et rigolo. Ça sautille, ça arpente la scène dans tous les sens. Le groupe est déguisé, festif et majoritairement barbus. Certains membres portent mieux la moustache que d’autres. À vous de deviner lesquels.
Sessions de jump collectifs pour dégourdir les mollets. “On a l’impression de faire du patinage artistique” lâche LiliBoy, la chanteuse, en conf de presse.
Rock en Seine est la dernière date de la tournée de Deluxe : 35 dates cet été ! Avant un grand final à Marseille avec max de moyens et pause bien méritée.
Et peut-être d’exaucer deux rêves : participer à Fort Boyard et faire un duo avec Orelsan.
Rendez-vous : french punk revival
Il y a une réelle curiosité à écouter et voir le groupe français de néo-punk. C’est hurlant, brut, fiévreux.
Un festivalier à un autre : “j’ai l’impression d’avoir la fièvre tellement que je transpire“
Une épingle à nourrice sur la casquette, un peu plus de piercings que d’habitude sur les festivaliers, une chemise rétro 90’s rose avec des tâches noires siglée MTV, des colorations de cheveux improbables.
Le rythme prend les corps, libère les esprits. Exhalation !
Mac Demarco le bon copain
De jeunes VIP bien installés sur scène – on les déteste – avec sièges, petite table, pots de fleurs, glacière : c’est ça aussi le style inimitable de Mac Demarco. Une décontraction totale, de l’absurde et de la bonne musique pour tous et toutes.
Il distille ses mélodies avec simplicité, joie et complicité.
Il nous offre une étonnante reprise du tube de Vanessa Carlton, Thousand Miles à sa manière, avec un tout autre texte : “make my way downtown” et accélérations surprises. Démoniaque !
George Ezra : easy listening
Le blondinet arrive avec un putain de smile qui fait plaisir !
C’est marrant un artiste qui se sent encore obligé de partir en tournée avec son nom écrit en grand sur toile derrière lui et qui le rappelle après la 1ère chanson.
Ce concert est l’occasion de découvrir de nouvelles chansons ayant pour thèmes l’évasion, le rêve comme Getaway.
Il en a écrites à Barcelone où il a passé 1 mois. Il aimerait y passer plus de temps. Il est adorable !
The Lemon Twigs : half glamrock
Étrange show que celui des frères D’Addario.
Y’a un côté Freddy Mercury imberbe des débuts avec Brian au chant, en moins cuir forcément.
Et puis Michael lâche sa batterie pour prendre le micro d’abord pour les choeurs et ensuite pour chanter en front-man : ça devient glamrock à la David Bowie mais à la voix qui aurait un peu trop abuser d’alcool.
Levés de jambe incroyables, jeu de scène hystérique.
“I walk with a zombie” putain flippant.
Fin de show torse poil sans muscles des deux frères.
Rone tout simplement
L’artiste électro prouve qu’avec peu de moyens – une toile peinte en fond, une platine plus proche d’une amorce d’échafaudage que d’une création de designer – on peut faire le show aussi bien qu’un bogosse nommé Flume vendredi.
Leçon d’humilité donc pour un set coloré, dansant, trippant.
The XX : les superbes
Exit le petit escalier, place à une rampe, sans doute plus praticable pour l’avant-scène.
Chemise à la Elvis avec col relevé, fleurs et dragons pour Oliver. Deux dragons sur veste pour Romy. Haut de survet pour Jamie.
Début du show sur une instru puis Crystalised qui fait crier une très grosse majorité du public.
Oliver Sim, une voix qui te donne envie d’embrasser ton voisine / ta voisine même si tu ne les connais pas. Un timbre de crooner qui trouble quand même pas.
Alors quand il est lover en chantant “Say something loving“, on aurait presque envie d’y croire.
On cherche ses défauts, à part la chemise, on voit pas grand chose d’autre.
Un sourire de tombeur pour dire merci et que Paris est la ville préférée du groupe, dans le monde entier, pour un soir de concert, comme celui-ci. On le sent sincère.
I Dare you : romantique à souhait.
Oliver descend la rampe pour quelques mots. Il distribue des free hugs avant de dire qu’il aime les festivals. “On a plein de raisons d’être contrarié dans la vie. Au festival, on lâche tout pour le fun.”
Puis ça enchaîne vite avec une version remixée de Fiction, des lasers : “c’est Ibiza !” lance mon voisin.
C’est vrai que ça ressemble à du clubbing avec les lumières rainbow, le déferlement de fumée en continu.
Oliver et Romy apparaissent très touchés par les applaudissements enthousiastes. Jamie est plus réservé.
Une dernière déclaration, de Romy, cette fois : “Ça représente beaucoup pour nous que vous soyez là. On aime chacun d’entre vous !“
Fin de festival sur un nuage. On n’aurait pas très envie que ça s’arrête comme ça.