La Fondation Louis Vuitton a le don de créer l’événement à chacune de ses nouvelles expositions.
La Collection Courtauld, le parti de l’impressionnisme, à l’affiche en ce moment, regroupe des joyaux de l’impressionnisme et du postimpressionnisme.
Ce n’est pas moins de 110 œuvres tableaux, dessins, gravures et sculptures que les spectateurs pourront contempler jusqu’au 17 juin 2019.
Focus sur cinq chefs-d’œuvre de l’exposition.
Samuel Courtauld (1876-1947), industriel du textile anglais, a réuni cette impressionnante collection en seulement 6 ans, de 1923 et 1929. Et son goût immodéré pour l’art fait de lui l’un des plus grands mécènes du XXe siècle.
Cette collection quitte exceptionnellement la Courtauld Gallery à Londres. Celle-ci étant fermée pendant 2 ans pour cause de travaux, c’est une chance de pouvoir l’admirer à Paris.
5 œuvres pour une exposition remarquable
Condenser cette exposition à cinq toiles est forcément réducteur.
Commençons par le tableau symbolique du collectionneur.
Un bar aux Folies-Bergère
Cette toile d’Édouard Manet de 1882 entre dans la Collection Courtauld en 1926.
Véritable instantané d’une soirée, il rend compte intégralement de l’espace du lieu. Avec les balcons et les spectateurs qui se reflètent dans le miroir derrière la serveuse Suzon. D’ailleurs, cette dernière se reflète elle aussi dans le miroir, de dos avec son interlocuteur. Miroir déformant donc, car il devrait être normalement présent devant elle et cacher la scène. Une incongruité qui retenu l’attention des critiques à l’époque.
Le Chenal à Gravelines, Grand Fort-Philippe
Quelle beauté ce tableau de Seurat. Le peintre pointilliste offre une toile lumineuse et exaltante.
Les points de peinture titillent nos yeux. Les couleurs pétillent. On a vraiment l’impression de vivre le paysage, de voir le bateau osciller sur le courant du cours d’eau. Et ce qui fascine surtout, c’est la finesse de la peinture, la délicatesse du rendu.
Antibes
Oh, la douceur de Monet ! Peinte en 1888, on sent toujours la douce chaleur du soleil du Sud sortir de cette toile.
Et quel contraste dans les couleurs, dans la lumière. L’œil se focalise d’abord sur le pin avant d’être attiré par l’eau et les vaguelettes. Les ondulations nous conduisent doucement vers l’arrière-plan qui révèle des collines finement azurées. Et de suite, on a rêvé de cette chaleur du sud français pour nous réchauffer de l’hiver parisien.
Le lac d’Annecy
Ce n’est pas forcément la toile majeure de Cézanne sur laquelle nous nous arrêtons.
On connait ce lac plus lumineux. Mais les reflets des bâtiments et de la végétation dans l’eau sont si finement maîtrisés. On a envie d’un peu de repos sous cet arbre et d’accompagner l’artiste.
Champ de blé, avec cyprès
On aurait pu choisir l’emblématique Autoportrait à l’oreille coupée de Van Gogh, mais la puissance des paysages du peintre hollandais nous subjugue à chaque fois.
Le vent dans les nuages et dans le champ donnent à la toile une puissance particulière. On ressent les coups de pinceaux dans les toiles de Vincent Van Gogh. Les cyprès, qu’il compare aux obélisques égyptiens, accrochent l’œil et donnent une dynamique particulière au tableau.
On bouillonne de plaisir devant une peinture qui transmet autant de force naturelle.
Avec ces cinq toiles, la Collection Courtauld ne nous révèle que quelques-uns de ces plaisirs particuliers.
Et même si dans les 110 œuvres présentent, toutes ne sont pas à ce niveau, il est certain que vos yeux sortiront de la visite remplis de merveilles.
Un kiff artistique à voir de toute urgence avant les longues files d’attente des dernières semaines.
La Collection Courtauld : le parti de l’impressionnisme
Jusqu’au 17 juin 2019
Fermeture hebdomadaire le mardi
Fondation Louis Vuitton
8, Avenue du Mahatma Gandhi
Bois de Boulogne
75116 Paris