Après avoir passé une saison entière au Palais des Glaces, Rodolphe Sand retrouve les lumières de la scène à la Comédie des Boulevards tous les mardis. Danseur en tutu rose, Rodolphe fait ses entrechats et ses pointes.
Un détail comme un autre : il a 40 ans et son tutu, avec le temps, s’est un peu distendu… Artiste hors cadre, danseur, chorégraphe d’un nouveau style de danse, performeur, trash et tendre à la fois, Rodolphe surprend par sa générosité non simulée.
Pas de danse pour son entrée sur scène, en tutu du plus bel effet. Sa version de Carmen est comme transfigurée par ce court solo mais d’une expressivité rare, le mollet musclé comme un rugbyman.
De son coming-out à son grand-père (plutôt compréhensif) en passant par les contretemps pour composer un cocon familial avec son compagnon, Rodolphe nous conte sa vie en montagnes russes. Avec un humour délicat et intelligent, il brosse des situations de vie douces-amères mais toujours drôles.
Pour autant, Rodolphe Sand ne joue pas la facilité, en torturant le spectateur du premier rang, comme tant d’autres. Il ne demandera à éclairer qu’une seule fois la salle pour titiller et illustrer la mise en pratique de son 6e sens : un radar intégré ! Très efficace.
Rodolphe a même créé son propre style artistique : la dico-danse.
Une expression scénique qui permet de créer des mots, des phrases ou des histoires en dansant. Très ingénieux ! Mais ce qui plaît le plus à Rodolphe c’est d’être heureux. Et quand il est heureux, le samedi soir, il regarde une palme, un film récompensé au Festival de Cannes.
Et du coup, c’est nous qui sommes heureux car il résume – à se tordre de rire – avec un pointe de mauvaise foi et peut-être aussi avec justesse, ces films qui sont le fleuron du cinéma d’auteur. Si vous connaissez les chefs d’oeuvre qu’il évoque c’est extrêmement savoureux, et si vous ne les connaissez pas, vous ne serez surement pas si déçus de ne pas les avoir vus.
Pour un premier spectacle, forcément on part et on parle de soi pour faire rire, réagir, séduire. C’est forcément touchant !
L’univers de Rodolphe est à découvrir sur scène sans attendre.
Nous, on a trop attendu pour le voir… Et l’on n’hésite pas une minute pour partager ce spectacle.
Eux, la Compagnie d’Improvisation réinvente le genre en proposant la biographie d’un pur inconnu, inventée de toute pièce. Ce personnage original entouré d’autres personnages tout aussi réalistes et barrés a une durée de vie assez courte : 1 heure ! BIO c’est un spectacle 100% inédit, des éclats de rire non prémédités et des dérapages incontrôlables sur la scène de la Comédie des Boulevards.
L’impro, ça nous rappelle nos années de fac quand on se faisait un café-théâtre en semaine, histoire de se marrer entre potes, autour d’un verre et sans nuire à notre pouvoir d’achat. On se souvient d’avoir été traité de moule sur son rocher un soir et qu’on attendait que notre sujet soit tiré au sort, manque de bol, c’était toujours le papier du voisin qui se retrouvait sur scène.
Avec BIO, on monte d’un niveau. C’est de la dentelle ! L’interaction est vivement encouragée en début de spectacle pour convenir du prénom, de la profession, de la passion de notre personnage unique, 100% original. Ensuite grand noir, rideau tiré pour se rouvrir sur un pur show d’une heure, une histoire barrée, inventée de pure pièce et dont nous sommes en grande partie responsables par nos choix et du coup “de la qualité du spectacle” comme le précisent les 3 comédiens en début de soirée.
Et ce soir-là, lors de la 143e représentation de BIO par Eux, la Compagnie d’Improvisation, le public n’attendait qu’une chose : l’arrivée d’une caravane de modèle Eriba, un délire de potes dans le public qui a trouvé vie sur scène. Timothée et Nabla qui officiaient ce samedi avec un de leurs invités, Fabien Strobel, ont trouvé une utilisation tout à fait recevable de ce véhicule inconnu de tous. Étrangement la caravane semblait plus grande que l’idée que l’on pouvait s’en faire, car équipée d’une cave et d’un jacuzzi.
Elle était au coeur de la formidable vie de Pablo, speaker sportif de profession. Et c’est justement ce qui a emballé notre équipe : jouer dans un univers inconnu, le foot, le sport à la télé ce n’est vraiment pas leur truc. Et ils se sont donné du mal à nous faire croire que ce cher Pablo était le spécialiste es football ou rugby officiant dans une télé-radio inconnue. Il était accompagné de ses meilleurs potes : Romain et Michel, de son père flic, d’une fille qui va mettre du temps à révéler son prénom, sans compter quelques collègues de boulot et un colocataire obnubilé par sa taille fine.
Notre cher Pablo avait une passion qui semblait calquer à celle d’un spectateur : collectionner les boules à facettes ! Complètement fou.
Et c’est cette combinaison totalement dingue de rebondissements insoupçonnés, dérapages contrôlés, fous rires inopportuns, pièges entre comédiens et gros moment d’oubli (comment peut bien s’appeler mon personnage ?).
Et ce soir-là, nous avons évité les marronniers : taxidermiste pour la profession du héros de la série, un vrai plébiscite. Un lieu aussi revient assez souvent : Istanbul. N’allez pas chercher une raison, l’inventivité d’un public peut être parfois plus extrême que celle d’une troupe de comédiens forgée à l’improvisation.
Forcément, on a envie de remettre ça pour voir les 2 autres membres de la troupe et surtout faire la connaissance d’un tout autre personnage que l’on ne reverra plus jamais de notre vie.
BIO
par EUX la compagnie d’improvisation
jeudi, vendredi et samedi à 21h30
à La Comédie des Boulevards
39, rue du Sentier, 75002 Paris
Laisser le choix au public, c’est le pari fou et ambitieux que la comédienne, humoriste et show woman, Shirley Souagnon a voulu pour la tournée de son spectacle Free en France. Villes, premières parties, prix des places, etc., c’est le public qui choisit via une plateforme participative.
Avant son passage à la Cigale à Paris, le vendredi 11 décembre, elle nous a donné au restaurant très années 50 de l’Hôtel Platine dans le 15e pour une interview cash.
INTERVIEW !
USofParis : Comme beaucoup, on t’a connu avec On ne demande qu’à en rire, tu gardes de bons souvenirs de cette émission ? Shirley Souagnon : Oui, je garde des bons souvenirs. Si tu m’avais demandé « est-ce que tu en gardes des mauvais ? » je t’aurais dit oui aussi. 🙂 C’est la vie en fait ! C’est vraiment une expérience hyper incroyable. Ça faisait 3 ans que je faisais de l’humour donc c’était très jeune, et d’un coup je me retrouve en télé, je dois faire des sketches qui doivent être très marrants. C’est un métier qui s’apprend sur de nombreuses années, donc c’était une expérience particulière mais qui m’a beaucoup appris.
Et il y a eu des moments de génie, on ne sait pas pourquoi ça marche alors qu’on n’a pas écrit. Des fois, on arrivait avec des sketches super écrits et on se prenait des tollés et puis des fois on arrivait avec des trucs écrits à la dernière minute et c’est ce qui marchait le mieux. J’ai appris beaucoup.
L’émission t’a permis de faire des rencontres ? Du côté production, oui. Après du côté humoristes, on se connaissait tous déjà, parce qu’on fait beaucoup de scènes ouvertes, de festivals, de galas ensemble.
Free, c’est le nom de ton spectacle avec lequel tu tournes depuis un an. Tu te sens totalement Free aujourd’hui ? Oui oui ! Je pratique la liberté et je la paie. Je paie ma liberté professionnelle car je suis productrice et ça me demande ma vie. Mais j’aime ça car je suis passionnée. Il y a des moments où je ne suis pas loin de vraiment faire des comas, en termes de fatigue, car j’ai tendance à tirer sur la corde aussi. Je fais deux métiers. Mais je me complète et je m’épanouis comme ça. Je ne sais plus quelle était la question, mais j’avais envie de parler de moi (rires).
C’est bien ça. Je voulais savoir si tu te sentais Free, tu as bien répondu. Tu vois : je suis tellement Free que je ne sais plus où on va ! 🙂
C’est un projet fou quand même, cette plateforme participative, c’est toi qui en a eu l’idée ? Oui, c’était un mix entre une idée d’humoriste et une idée de productrice. L’humoriste parle beaucoup avec ses fans et la productrice cherche des solutions pour gagner de l’argent. Je me suis dit qu’on parlait tout le temps sur Internet avec le public, souvent ils te demandent des villes pour que tu viennes jouer en tournée, tu leur dis : « Hey, je joue au Mans ! » Ils te font : « Non mais viens à Lille ! »
T’es là : « Mais ta mère ! » quand je vous dis que je vais à Lille vous me dites viens au Mans et au final, choisissez la tournée vous-même. C’est comme ça que l’idée est venue. Pour le moment, ce n’est pas un projet argent, c’est vraiment un projet sur le long terme, un lien de communication avec le public profondément. Au-delà de faire une billetterie, il y a aussi le fait de partager un vrai tchat’ avec les gens sur un sujet, de les faire choisir les premières parties, de permettre à des artistes régionaux de se montrer dans une salle pour laquelle ils n’ont pas forcément les moyens de l’avoir seul. Créer du trafic en fait. Internet et le monde dans lequel on vit aujourd’hui c’est ça en fait, créer du trafic mais souvent pour rien. Et je trouve ça cool que dans ce trafic là il y ait de l’enrichissement, et de tout le monde !
Tu en es venue là car tu n’avais pas de producteur qui s’intéressait à toi ou c’est vraiment par envie de produire toi-même ? Ah non non non, moi j’ai arrêté. J’étais signé en production et je leur ai dit que j’avais envie d’arrêter et de me produire moi-même. C’est vraiment un choix. Si ça ne l’était pas, je ne serais pas du tout épanouie aujourd’hui. Je me sentirais juste mal, comme une célibataire, tu vois : « Non, j’aime bien ma vie, ça va, je vais en boîte tous les week-ends. Je me fais sauter par des inconnus. » Super ! Non ça va je kiffe ma vie. La base de la liberté, c’est de faire le choix.
Pas trop stressant de voir la jauge au jour le jour se remplir ? Non ça va, je vois plus ça comme des objectifs à atteindre. « Aujourd’hui, on avait dit qu’on serait à temps et finalement non”. Je me dis que ça nous donne un challenge en plus. Je vois ça comme des challenges et pas comme des obstacles.
Sur le site web, on peut te proposer des villes pour venir jouer, comment vous choisissez ensuite ? C’est hyper compliqué à mettre en place ça. Il faut beaucoup attendre. Tu ne peux pas dès qu’il y a une proposition de villes la mettre en place car il y a beaucoup de paramètres à gérer, qui ne sont pas financiers mais logistiques, surtout avec Free qui déplace des musiciens, par exemple. Clairement, on ne peut pas jouer à Nantes si on est à Marseille la veille, des conneries pareilles. On fait selon le nombre de demandes et ensuite de la logique. C’est nous qui choisissons les dates, pas les gens, parce que faut pas déconner quoi ! 🙂
J’imagine que vous avez des propositions farfelues ? Pas encore des conneries. Des gens ont proposé la Pologne, mais je ne suis pas sûre que ce soit une vraie proposition. Y’a eu des trucs cool en Afrique, beaucoup l’Amérique du Sud aussi. Comme il y a des expatriés partout… On nous a aussi proposé l’Italie…
Tu montes sur scène avec un groupe de musique, The Krooks, dont tu as produit le premier album. Pourquoi la musique, d’un coup ? J’ai fait ça au feeling. J’aime beaucoup la soul music et le jazz, je trouve que c’est très peu produit en France. Maintenant, je comprends pourquoi. J’en produis et je comprends ce que c’est que de produire des musiciens et de produire une musique qui est vraiment contre toute société de consommation.
Comment as-tu rencontré le groupe ? C’est un pote qui nous a présenté quand je cherchais des musiciens pour le spectacle. Il m’a dit qu’ils me correspondaient vraiment bien. Et c’est vrai ! C’est les mecs avec qui j’ai le plus accroché, avec qui il y a eu le feeling tout de suite, un vrai esprit de famille.
Et du coup tu chantes ! J’ai vu quelques vidéos sur le net, mais tu chantes même très bien ! C’était un don caché ou c’est quelque chose que tu as travaillé pour ce show ? Mon assistante qui est vraiment chanteuse, elle aurait entendu le mot “don“, elle aurait été morte de rire car elle se fout de ma gueule quand je chante.
Je n’ai jamais pris de cours, ça me stresse. Je n’aime pas prendre des cours pour apprendre des trucs. Et la soul music, c’est la musique de l’âme. C’est vraiment un truc que je ressens et j’ai toujours aimé chanter. On me fait beaucoup de compliments sur le fait que je chante bien, je suis super contente. Après tant mieux car je chante dans mon spectacle donc autant que les gens aiment ça. Mais ça n’a pas toujours été le cas. Dans mon adolescence, j’adorais chanter dans les spectacles de fin d’année et on m’a toujours dit « Ne chante surtout pas ! » Je chantais très faux effectivement, mais c’était l’adolescence. Je chantais très mal, je dansais très mal, je n’étais pas bien dans mon corps. Ça m’a lancé un challenge, il ne faut surtout pas me dire de ne pas faire un truc.
Comment as-tu réussi à trouver l’équilibre entre les chansons et les sketches pour ne pas perdre le rythme du spectacle ? C’est très dur de rebondir après une chanson et je m’en suis rendu compte au fur et à mesure. C’est en créant le spectacle, en le jouant devant des gens, en me regardant, en s’écoutant, qu’on a réussi à réajuster ce spectacle. Au début, c’était très déséquilibré, il y avait trop de musique car j’avais des musiciens et je ne voulais pas les laisser à ne rien faire sur scène. Même pour moi c’était un concert à un moment. Ça a duré 3 dates comme ça, puis on a réajusté. Mais il a beaucoup évolué.
Ce spectacle ça fait un an que tu tournes avec, il y a des dates jusqu’en mars 2016, et après ? On a des propositions pour septembre mais je souhaite arrêter le spectacle car c’est un spectacle assez lourd. Il en train de prendre, même mon site est en train de prendre car il y a d’autres producteurs qui aimeraient investir dedans. C’était un peu un spectacle éphémère pour moi. Je pense que tous mes spectacles vont être comme ça, j’ai pas forcément envie d’installer un spectacle pendant 10 ans, à ramer, faire TF1, et être obligée de faire des trucs que tu n’as pas envie de faire en TV, pour remplir ta salle.
Donc 3e spectacle ? Je commence à écrire le 3e spectacle là, dès que tu commences à écrire un spectacle tu as déjà d’autres idées qui viennent. J’ai pleins de trucs pour le 3e qui, à mon avis, va être complètement rock’n’roll, J’ai vraiment beaucoup de choses à dire qui vont choquer des gens, pour aucune raison car je ne trouve pas ça choquant. Des choses que j’ai vécu ces 2-3 dernières années et il faut absolument en parler car je trouve qu’il y a peu de sujets dont on parle sur scène qu’on n’a pas déjà entendu, même si on le fait avec brio. Mais il y a des trucs dans lesquels on ne va pas du tout…
Comme ? La psychiatrie par exemple. J’ai passé 3 jours en HP et il faut absolument que j’en parle. J’ai pas de complexe. Comme je te disais j’ai tiré sur la corde, j’ai fait un burn out et je me retrouve avec des gens qui ont fait un burn out depuis qu’ils sont nés. C’est génial car ça a conforté quelque chose que je pense depuis toujours : c’est que les fous ne sont pas fous. Ma philosophie étant de dire que l’on considère les gens fous ceux qui ne sont pas productifs pour cette société. Comme ils ne servent pas à grands choses, on dit qu’ils sont fous. Je ne vois pas la différence des fois entre un humoriste et un mec croisé en HP, dans la façon d’être et de parler.
Tu envisages de faire le même principe pour le prochain spectacle ? Oui oui, la plateforme peut marcher pour n’importe quel spectacle et même pour d’autres potes. Je vais garder le site le plus longtemps possible, c’est cool de pouvoir avoir ce rapport aux gens.
Avec ce qu’il s’est passé en Novembre à Paris, as-tu modifié des passages dans ton spectacle ? Non, pas du tout. J’ai voulu en ajouter, sur la notion de liberté, mais je préfère les garder pour le prochain spectacle.
On passe à la petite série de questions…
Le dernier spectacle que tu es allée voir ? Je me vois dans la salle, mais je ne me souviens pas. Le dernier dont je me souviens c’est Une nuit avec Cole Porter avec un super belle mise en scène d’Ariane Raynaud.
Ton dernier coup de cœur humoristique ? Adrien Arnoux, que j’ai signé et qui fait ma première partie à La Cigale.
Ton dernier coup de cœur musical ? Snarky Puppy, un groupe américain de soul funk
Ton endroit préféré à Paris ? Melun ? (rires)
J’ai du mal avec Paris, j’y habite pour le taff. Mais, sinon j’aime bien le 18e.
As-tu une bonne adresse food à nous recommander ? Chez moi ! 🙂
Ah oui, tu cuisines bien ? Oulah mon p’tit, si tu aimes bien l’huile. 🙂 Non, non je ne cuisine pas bien.
Je cherche un restaurant africain où tu as envie de rentrer sans dire : « Oulalah, c’est l’Afrique ! » Chez Maimouna et Mandela à Château Rouge, très sympa, 5 euros le plat.
Ton rêve le plus fou ? Non, j’en ai pas.
Tu n’as pas de rêves ? Je les vis.
Interview by Joan
Shirley Souagnon, spectacle Free
Prochaines dates : 11 décembre Paris – La Cigale 12, 13, 14 février Marseille 18, 19, 20 février Bruxelles 12 mars 2016 Bordeaux
Marc-Antoine Le Bret vous le connaissez certainement. Jeune lionceau de l’imitation, comparé à Gerra ou Canteloup, le jeune homme performe à la TV et à la radio. Nous avions manqué son spectacle précédent The Imitator au Bô Saint Martin. L’erreur est réparée avec notre visite au Théâtre Le République ce dimanche. Nous avions vraiment envie de découvrir sur scène son spectacle Marc-Antoine Lebret fait des imitations.
Marc-Antoine Le Bret s’est vraiment fait remarqué du grand public à la radio sur Europe 1 dans Le grand direct des médias en 2012. Tout d’abord en duo avec Anaïs Petit, puis en solo, il est débauché par Cyril Hanouna, dans la même radio, pour Les pieds dans le plat. En parallèle, Marc-Antoine se fait sa place à la télé dans Les Guignols de l’info mais aussi dans Touche pas à mon poste et depuis cette rentrée 2015 dans le mastodonte du samedi soir : On n’est pas couché.
Marc-Antoine Le Bret renouvelle les voix.
Dans les 70 voix de son répertoire, on retrouve bien sur quelques incontournables comme Hollande, Drucker, Sarkozy, Julien Lepers.
Mais le point fort du jeune homme réside surtout dans des voix nouvelles (majoritairement issues de la télé) comme Ruquier (et son rire imité parfaitement), Cyril Hanouna, Yann Barthès, Denis Brogniart, Cyril Lignac, Jean-Marc Généreux ou encore Kev Adams… et tout récemment Yann Moix.
Toutes ces personnalités sont plutôt rares dans la bouche des autres imitateurs, où alors un peu moins maîtrisées.
Côté spectacle, la salle du Théâtre le République est comble en ce dimanche soir.
Un début de spectacle en forme de stand-up qui mélange un vécu hypothétique (“j’imite tout le temps même chez mes beaux-parents“) et des petites interventions de personnalités parodiés.
L’écriture est un peu laborieuse et les saillies un poil convenues, trop courtes. On reprochera à Marc-Antoine de jouer du même rythme que dans ces interventions TV, une petite phrase par voix, des chutes et jeux de mots un peu trop faciles.
Il n’empêche que la salle est conquise.
On préfère largement la seconde partie du spectacle dans laquelle le jeune homme se projette dans le rôle d’invité d’émissions à forte audiences, entre autres. C’est vraiment ce que l’on attendait.
Des situations qui permettent à l’imitateur de déployer des personnages sur une plus grande longueur, dans des sketches plus posés, plus construits et toujours autour de l’univers de la télévision, sa marque de fabrique.
Comme dit précédemment, il campe un Ruquier aussi vrai que nature, un Gérard Holtz avec une gestuelle parfaite, un duo Nelson Monfort/Philippe Candeloro justement libidineux.
Et pour les connaisseurs de TPMP, son Hanouna est vraiment bluffant durant 5 min. Fermez les yeux et vous y êtes.
On regrettera aussi que certaines voix ne soient pas présentes dans ce spectacle, comme le rappeur Booba, Benjamin Castaldi, François Damiens , Jean-Marc Morandini ou Mac Lesggy, plutôt que de revoir certaines 2 ou 3 fois.
Mais il est difficile de contenter tous les spectateurs.
Malgré nos petites réserves, nous n’avons pas boudé notre plaisir
de voir Marc-Antoine Le Bret sur scène.
Alors n’hésitez pas vous aussi à vous laisser séduire par Marc-Antoine Le Bret et ses multiples voix.
« C’est comment ici ?! Ah ! C’est comme en Ukraine mais avec la plage ! Bah, c’est à dire que si tu veux flinguer tes vacances, t’emmènes ton mec, ton ex et puis un môme ! » Julie, adorable organisatrice d’une semaine de vacances qui réunit Antoine, son ex (et père de son fiston, Jules) et son amoureux, Julien.
Si tu veux flinguer une soirée morose, t’emmènes ton mec, ton ex et ton môme voir cette pièce de théâtre ! Pour les enfants, en dessous de 10 ans, s’abstenir ! Vous n’êtes pas censé être dépressifs du transat.
Ce spectacle, c’est comme changer une couche. De la science-fiction !
Julien : « Tu sais pas t’occuper de ton fils ! […] Même changer une couche c’est de la science-fiction pour toi, c’est ça. Quand tu viens le chercher le week-end, on est obligé de te laisser un manuel d’utilisation. »
Et à mon tour, je suis obligée de vous laisser un manuel d’utilisation pour vous préparer à cette pièce qui se joue au Théâtre Edgar :
1. Ne pas se rendre en pantacourt vert kaki au théâtre.
Julien vous vannera : « C’est un peu comme les aisselles mal épilées sur une meuf, ça te nique toute envie ! »
2. Pour les spectateurs occupés à mourir tous les quarts d’heures – les hypocondriaques ; mâcher de la gomme à l’huile de cannabis pour traiter tout épanchement affectif.
Antoine : « Si je m’épanche trop, ça m’émeut physiquement et ça me provoque de la tachycardie ! Si je dis rien et que je garde les mots pour moi je n’ai qu’une angine. »
3. Offrir à la jolie Alexandra Chouraki, un dessin d’un ogre aquatique à la fin du spectacle.
Julie : « J’aimerais bien voir la gueule de ton bide, si tu avais été squatté par un ogre aquatique qu’on devait servir trois fois sinon il donnait des coups de pieds. »
4. A la question : « quel est le signe astrologique de Jules ? » posée par Julie, faites le cri du bélier (scène des « Olympiades du meilleur papa », soit 31 minutes après le début de la pièce).
Bébé Jules :
« Waaa » – pleure
« Moua » – tête le biberon
Antoine : « C’est inimaginable de chier comme cela, c’est inhumain » – chie
« Hahaha » – rit
« … » – dors.
Antoine et Julien nous emmènent dans un conflit tendre. Vannes, situations fantasques, jeux de mots participent à nous attacher à ce duo à la colère tendre. La scène des « Olympiades du meilleur papa » est magistrale.
Antoine : « C’est sympa de jouer avec les Ceausescu, c’est chouette ! »
Le duo happe la scène. Nous n’avons yeux et oreilles que pour Antoine à la nonchalance hypocondriaque et pour Julien en costume de l’athlète Usain Bolt, avec le physique en moins, mais le verbe caustique en plus. Chacun a pour objectif d’être reconnu. Au fond, il s’agit là, de l’enjeu de la pièce.
Comment deux hommes que tout oppose se prennent de tendresse l’un pour l’autre ? Jules, l’enfant projette ses deux pères dans l’action : passer une semaine de vacances ensemble. Mais c’est bel et bien Julie, la mère, l’épouse et l’ex qui est le catalyseur de leur rencontre. J’aurais aimé que ce rôle soit plus étoffé à l’instar des deux personnages d’Antoine et de Julien. Mon enthousiasme s’effrite lorsque je revois Julie peiner à prendre une place sur scène. J’ai cherché tout au long de la pièce ce moment tendre subtil pour ce personnage mais je ne l’ai pas saisi. Le duo des deux hommes permet d’outrepasser ce manque, parce qu’on s’identifie pleinement à leurs doutes, leurs peines et leurs espérances. Exister ensemble !
Cette comédie brillamment interprétée par Jean Franco et Guillaume Mélanie est à savourer le temps d’une ou deux représentations (pour celles et ceux qui veulent en reprendre une tranche) au Théâtre Edgar jusqu’au 3 janvier 2016.
Texte : Jean Franco et Guillaume Mélanie
Mise en scène : Cédric Moreau
avec : Alexandra Chouraqui (Julie : mère & névrosée comme 99% de la population mondiale) Jean Franco (Antoine : l’ex de Julie, hypocondriaque & petit) Guillaume Mélanie (Julien : l’amoureux de Julie & grande chose manique) Poupée (Jules : le nourrisson né un 31 mars 2015)
Théâtre Edgar
58 boulevard Edgar Quinet
75014 Paris
du mardi au samedi : en alternance 19h ou 21h
Dimanche : 17h30 (1 fois sur deux pour cause de garde parentale)
Sur scène, il apparaît en trottinant, Yohann Métay, la quarantaine est un sportif repenti. Son ancienne prédilection : la course à pied. Au cours d’une soirée “souvenirs sportifs” entre potes, le quadra, à l’époque un poil bedonnant à cause de la bière du nord, se voit lancer un “T’es cap’ ou t’es pas cap ?” Rien de tel pour froisser l’égo de notre homme. Et c’est parti pour une passionnante course de fond intitulée : La tragédie du dossard 512 à la Comédie des Boulevards prolongée jusqu’au 30 janvier 2016 !
Sur le papier, un spectacle comique sur un trail de 160 km réalisé en 40 heures, qui part de Chamonix pour arriver à Chamonix, ça n’a rien de palpitant. “Deux jours deux nuits sans dormir…de Chamonix…à Chamonix ! Avant, j’étais normal.” comme l’intéressé le dit lui-même.
C’est sans compter la manière si particulière pour un accro au sport de tourner en dérision sa propre passion. Sportif ou non sportif, vous trouverez votre compte de rire dans ce spectacle.
La tragédie du dossard 512 : l’effort en mode comique
Yohann, affiné après quelques mois de préparation, nous embarque avec lui sur ce trail, qui pour beaucoup peut paraître inhumain. C’est un show particulier car l’homme, acteur et athlète, arrive à nous faire frissonner à travers cette expérience peu commune.
Des anecdotes de préparation avec la précieuse crème NOK – un must chez les coureurs – aux amitiés éphémères du peloton sur la ligne de départ, ce dossard 512 ne nous épargne rien des sacrifices et de la douleur de l’effort, mais toujours avec un second degré assumé.
La sélection des musiques d’illustration est parfaite. On a tous connu ce moment où Vangelis a été poussé à plein régime pour transcender la force du sportif. Un cliché qui a la vie dure.
Mais l’acteur-auteur-sportif, a aussi le sens de la rupture, laissant le silence envahir la salle. Un moment vraiment unique qui doit être différent chaque soir suivant les réactions, plus ou moins gênées du public, face au coureur en action.
L’une des bonnes idées de ce spectacle est de laisser littéralement la parole à son corps durant l’effort. Les dialogues entre l’orgueil, la raison, les muscles et autres organes du corps du sportif soumis à la douleur intense de l’effort sont réellement virevoltants.
Il faut mettre l’accent sur la très belle tirade du foie qui résume en 3 minutes les sacrifices imposés par le coureur pour parvenir à terminer cette course de 160 km.
On mettrait un petit carton jaune sur quelques petites longueurs de jeu à certains moments. Mais rien qui ne nous fasse perdre le plaisir comique de ce spectacle. Surtout quand on est capable de faire un teaser comme celui-ci :
Sous l’oeil des pratiquants…
Dans la salle de la Comédie des Boulevards, les sportifs viennent en nombre. Ça se sent dans les rires et dans l’ambiance plus festive que d’habitude. La complicité est bien présente dans les rangs.
Nous avions convié un ami coureur à nous accompagner. Et il est affirmatif : “Yohann décrit parfaitement les différentes phases par lesquelles passe un sportif dans ce genre de course. Le spectacle est vraiment drôle, on peut s’y reconnaitre facilement“.
Et d’après les discussions entendues dans la file d’attente, il arrive à Yohann de jouer son spectacle lors des rendez-vous sportifs auxquels il participe. Plutôt incongru, non ?
La Tragédie du dossard 512 c’est 1h15 de rires garantis durant lesquels on souffre tout de même avec lui !
Ils sont deux et se partagent la scène du Théâtre la Cible tous les mercredi soir jusqu’au 30 décembre. Avec Concentré(s), Jennifer Phardin et Jean-Jacques Manceau signent un premier spectacle comique à l’humour bien aiguisé.
Deux styles, deux ambiances totalement différentes. Jennifer Phardin, c’est la femme active, ultra énergique, au sourire large et ravageur. Employée comme aide soignante dans la vraie vie, elle nous livre quelques anecdotes bien senties, avec un peps qui nous embarque totalement. Il faut dire que ces histoires sont délirantes. Drôle et attachante, parfois un peu piquante, elle occupe l’espace avec une aisance incroyable, dans une parfaite mise en scène. Soyez bien attentifs durant son sketch sur « le texte», c’est particulièrement subtil, il ne faudrait pas en manquer une ligne.
Flegme à toute épreuve
De l’autre côté du balancier, Jean-Jacques Manceau se prend la crise de la quarantaine en pleine figure. Le thème a déjà été traité, alors on se méfie un peu. Rassurez-vous, on ne reste pas perplexe longtemps. D’emblée, le ton est donné. Placide, l’ancien journaliste économique se moque de lui-même et raconte son intérêt soudain pour la course à pied et le financement participatif. Jeune père de famille, il narre avec cynisme ses déboires avec la nouvelle génération et sa façon bien à lui d’utiliser les réseaux sociaux. Il faut l’avouer, il est pertinent et beaucoup d’entre nous se reconnaissent. On rigole franchement.
Le spectacle dure une heure et comme on ne s’ennuie pas une seconde, les minutes s’écoulent à une vitesse folle. Il faut donc en profiter, de la première à la dernière scenette. Assurément, ces deux là sont sur un tremplin qui, on l’espère, les emmènera loin.
L’être ou pas, au Théâtre Antoine à partir du 3 novembre 2015, dresse un véritable inventaire à la Prévert de ce qui constitue le judaïsme, ou plus précisément la judaïcité. Accrochez-vous, le programme est vaste !
Habitué aux réflexions sur l’identité juive, Jean-Claude Grumbert, s’interroge cette fois-ci sur la façon dont un type lambda, étranger à cette religion, aborderait la judaïcité. Poussé par son épouse accroc aux recherches sur Internet, l’homme va demander l’expertise de son voisin juif pour éclairer leur lanterne. Pas de bol, car si le voisin est bien juif, il est surtout athée ! La pièce, portée par Pierre Arditi et Daniel Russo, est constituée de scénettes où tout y passe. Des sujets les plus anodins (manger ou non du porc, faire shabbat, se couvrir la tête) aux situations les plus épineuses (les territoires occupés, l’antisémitisme, Auschwitz).
Une formule qui marche
Le duo fonctionne et pourtant, rien d’original là-dedans. Pierre Arditi joue le rôle qu’on lui connaît depuis vingt ans, détaché, un brun désabusé et souvent cynique. Quant à Daniel Russo, là encore, rien de très novateur. Il entre dans la peau du gars sympa et naïf, à la limite de la bêtise. Énervant mais attachant. C’est vu et revu et pourtant quand les lumières se rallument, on réclamerait bien un petit quart d’heure de rab’.
On s’imagine aisément être dans leur cage d’escalier et participer à la conversation. Jean-Claude Grumbert ne change pas son style d’un iota. Il joue sur les mots et utilise grammaire et doubles sens pour renforcer les effets comiques. C’est intelligent, cynique et spirituel ! Quelques notions sur la culture juive sont toutefois souhaitables pour apprécier les sous-entendus tout en finesse du texte.
Côté mise en scène, la sobriété des acteurs et les jolies lumières tamisées sauvent un décor minimaliste et peu crédible. Mais là, c’est vraiment pour être pointilleux. Bien entendu, il faudra se passer d’une définition claire de ce qui fait qu’un juif est juif. Soyons sérieux, on ne pouvait pas espérer résumer près de 3 000 ans de culture et d’histoire en une heure.
L’être ou pas
pièce de Jean-Claude Grumbert
mise en scène : Charles Tordjman
avec Pierre Arditi et Daniel Russo
Du mardi au vendredi à 19h Succès : reprise le 3 novembre 2015 pour 30 représentations exceptionnelles !
Reprise du spectacle DÉJANTÉ des Chiche Capon à l’Apollo Théâtre à Paris à partir du 22 octobre et en tournée en France. Vous pensez avoir tout vu en matière d’humour sur scène ? Attendez-vous à tout et l’inimaginable avec ce quatuor enfiévré.
Autant être direct, comme la troupe des quatre furieux comédiens, chanteurs, démonteurs. Oui, ils sont doués pour démonter toutes nos certitudes au sujet de la performance scénique.
Le hors sujet, le décalage, le non-sens dépassent largement le mur du son de tout ce que vous avez pu voir précédemment dans une salle de spectacle. On frôle l’irrationnel de nombreuses fois.
Et, il ne faut pas longtemps pour s’en rendre compte.
Après un début de show en audio et dans le noir, l’arrivée des trublions nous lance dans une sidérante inconnue : quelle issue à ce joyeux boxon ?
Patrick, barbu hirsute sans une miette de gras sur les os, est à coup sûr le personnage le plus improbable qu’il vous sera donné de voir dans votre vie.
Son jeu est plus physique et sonore que réellement dialogué. Si bien que le mime Marceau à côté frise l’ennui abyssal. Imper, mini-jupe, robe à fleurs ou en simple slip, ses atours font de lui un vrai caméléon. Et ses petits cris deviendraient presque attachants en fin de soirée – aussi surprenant que cela puisse paraître à la lecture de ces quelques lignes.
Avec Les Chiche Capon, on pense aux grandes heures des Robins des Bois. Cascades, décor en carton, alternance de classe et pas classe. On entrevoit même plutôt bien deux lunes ; parfait hommage à celles de Pef et de ses acolytes.
Ça chante, ça danse, ça parle d’un big bang totalement improbable. On se demande même les origines de ces brillants délires. En tous les cas, l’enfant qui fait de la résistance en votre for intérieur, ne va pas résister bien longtemps à l’appel de la très grosse déconnade.
Faut-il aller célébrer l’arrivée de la troupe à l’Apollo Théâtre pour autant ? Aucun doute à avoir.
Notre billet et les autres critiques ne peuvent résumer le vent de folie qui traverse les rangées de spectateurs. Le spectacle se répandant généreusement dans toute la salle. Et ne croyez pas être à l’abri, tout le monde est susceptible d’être un partenaire plus ou moins consentant de ces affreux zozos.
LES CHICHE CAPON : LA 432
à l’Apollo Théâtre
18, rue du Faubourg du Temple
75011 PARIS
C’est l’une des belles découvertes de cette rentrée 2015 : De l’autre côté de la route de Clément Koch au Théâtre Michel.
Des vieilles dames irrévérencieuses et fourbes, une journaliste en recherche de réponses, une aide-soignante volubile, et un fil rouge “pâte de fruits” hilarant, le tout dans une ambiance de thriller : tensions, émotions et humour sont au programme.
Une intrigue journalistico-pharmaceutique
Dans une maison de retraite suisse, Eva Makovski, scientifique de renom, coule des jours paisibles usant de son caractère irascible sur le personnel et sa voisine de chambre. C’est sans compter la visite d’une journaliste qui souhaite mettre à jour un scandale pharmaceutique. Au fil de l’intrigue, les langues se délient et les tourments de chacun se révèlent.
Impossible d’en dire plus sur l’histoire sans dévoiler des scènes hautes en couleur et au risque de gâcher votre plaisir, et ce de l’introduction jusqu’au final.
Le décor unique renforce la dramaturgie de la mise en scène et la cohérence de l’histoire.
Les bons mots sont légions et les répliques acerbes fusent. C’est vrai que l’on pardonne facilement à des mamies de dire des horreurs.
Cette pièce est donc un vrai ping-pong féminin qui compte un seul homme au milieu de cette tourmente.
L’auteur, Clément Koch, livre une écriture moderne, avec un plume acérée et acide, sur un sujet moderne qui fait écho à des actualités médico-judiciaires de ces derniers mois.
Maaïke Jansen est parfaite dans le rôle de la scientifique bougonne et rentre dedans. Dany Laurent est surprenante en voisine de chambrée, un poil d’Alzheimer avec ses fixettes personnelles, mais qui garde la tête sur les épaules au bon moment. Laurence Pierre campe une journaliste forte en caractère mais qui arrive malgré tout à tenir tête à Eva, la scientifique chevronnée. Maymouna Gueye, l’infirmière/aide-soignante, a le rôle le plus gouailleur. On pourrait reprocher une certaine caricature dans l’écriture et la composition de ce personnage. Mais tenant le rôle de l’auguste dans cette pièce, le personnage est obligé de forcer le trait pour alléger les côtés sombres de l’histoire. Gérard Maro, quant à lui, est droit dans son rôle de big boss pharmaceutique.
L’écriture très fine de cette pièce laisse le spectateur toujours sur le fil du rasoir, oscillant constamment entre drame, humour et émotions.
Et si le sujet peut paraître anxiogène, au premier abord, on rit, on est ému et on vibre avec cette incroyable troupe. Toutes les émotions sont convoquées sans pour étant un zapping continu. Tout est extrêmement bien dosé.
Et c’est tout ce que l’on aime ressentir au théâtre : vibrer sans résistance !
De l’autre côté du miroir
Du mercredi au samedi à 21h00
Le samedi à 16h30 & le dimanche à 16h45
pièce de Clément Koch
Mise en scène : Didier Caron
assistante mise en scène : Bénédicte Bailby
avec : Maaïke Jansen, Laurence Pierre, Gérard Maro, Dany Laurent, Maymouna Gueye