Charlotte Creyx revient sur scène, et cette fois au Point Virgule, avec son spectacle sobrement appelé L’intégrale, tout l’été. Il est temps de la découvrir, le mardi à 21h15. Suivez notre avis !
Une fille qui à la niaque, en veut et vous retourne un théâtre ! Voilà, ce qu’est Charlotte Creyx. Une meuf qui défonce tout… ou presque. Parce que la fille dynamique qui nous enfume avec sa bonne humeur agaçante ou des torrents d’aigreur contre le monde qui l’entoure, c’est pas vraiment son truc ! Charlotte Creyx n’a pas d’énergie à revendre, il lui suffit de nous raconter ses histoires de vacances, de boulot et de… se taire. C’est ce qui est fort chez elle. Un simple regard, une attitude, et on sent déjà nos zygomatiques qui s’activent. « Beaucoup d’humoristes sont sur la sur-énergie alors que ce n’est pas nécessaire. Certains le font très bien, mais pour les autres, c’est souvent une béquille », explique-t-elle.
Neurasthénie Tout comme Charloose, le personnage qu’elle a créé pour son premier spectacle, en 2008, et qu’elle reprend dans son Intégrale, Charlotte Creyx est timide et a tendance à voir le côté négatif dans toute chose. « C’est ma mère qui m’a donné ce surnom. J’ai passé mon bac et mon permis de conduire à de nombreuses reprises tant j’étais angoissée à l’idée de passer un examen. ça m’a inspiré. J’aime les loosers, les outsiders. Quant on rate, c’est souvent drôle et touchant à la fois ».
Bien vu, son stoïcisme à la limite de la neurasthénie fait mouche et le spectacle, malheureusement un peu trop court, est désopilant. Anti-héroïne par excellence, elle a des faux airs de Nora Hamzaoui, Elle affronte la vie la fleur au fusil et se vautre avec le même entrain. L’écriture est fine et incisive mais jamais cruelle. Si elle se moque, c’est souvent d’elle même. La jeune femme, n’a pas froid aux yeux et n’y va pas de main morte. Elle raconte ses nuits d’amour dans un langage aussi cru que grossier. Ça surprend mais les silences qui suivent sont tout aussi drôles que les répliques en elles-mêmes. « Je me considère comédienne avant d’être humoriste. Je ne veux pas uniquement raconter des blagues. Je joue avec le dialogue intérieur du personnage. Mon corps est en contradiction avec de ce que je dis », continue-t-elle.
Le théâtre contemporain, l’une de ses cibles préférées, lui donne également matière à réflexions. Il faut la voir décrire dans un récit très imagé une pièce dont on taira le nom par respect pour l’auteur (et le théâtre qui l’a programmé). C’est jubilatoire ! Le spectacle devrait évoluer et tout l’art contemporain en général pourrait y passer. D’autres personnages, dont celui de sa tante Marie-Do, devraient également être développés. Chouette ! Nous avons déjà hâte d’entendre les conseils de cette dame très avisée.
“Les Franglaises à Bobino : une méga claque musicale ! Un kiff d’enfer. Le pied !!!”, tweet envoyé à la sortie du spectacle à Bobino. La joyeuse compagnie est de retour à Paris avec une nouvelle version de leur show Molière du meilleur spectacle 2015. Au programme : toujours autant de folie, des nouvelles choré, un décor flambant neuf et des surprises !!
Autant être prévenu, les membres de la troupe Les Franglaises sont de grands malades. Ils ne tiennent pas en place et n’hésitent pas à se répandre dans les allées de Bobino juste avant de monter sur scène pour amuser le public. Alors, une fois le plein feu des lumières sur eux et leurs instruments, ils ne sont plus du tout contrôlables. Le délire est total ! Et le Molière 2015 du Théâtre Musical est mérité !
Le Viens-Retour à Bobino
Les Franglaises c’est un blind-test original. A la différence que ce ne sont pas les premières notes d’une chanson (comme chez Ardisson) qu’il faut reconnaître, mais bien la traduction fidèle en français des plus grands hits musicaux anglo-saxons. Queens, Beach Boys, Michel Fils-de-Jacques (Michael Jackson), The Beatles, Les Filles Épices, tout y passe. Le répertoire est sans limite : du slow au disco, du rock à l’électro, tout en passant par la britpop ou la ballade amoureuse.
Le maître de cérémonie-présentateur de la soirée, Yoni Dahan, est un vrai trublion qui met en œuvre les meilleures conditions pour préparer nos tympans aux interprétations loufoques qui suivent.
Et les beaux atours des 12 chanteurs (8 mecs, 4 nanas) ne doivent pas nous tromper. Ils ont beau être fringants – on les croirait prêts pour la prochaine cérémonie des Molière – ils ont capables des plus belles cabrioles et blagues et aussi des meilleurs déhanchés et moonwalk qui n’ont pas à démériter de l’original.
La séquence Billie Jean en VF est bluffante. Les Franglaises ne sont pas que des excellents chanteurs et musiciens, ils sont d’insoupçonnés comédiens.
Mention spéciale pour Quentin Bouissou dont les faux airs de Droopy, sont tordants, surtout quand il se lance dans un captivant duo sur Hello, Goodbye des Beatles.
C’est jubilatoire du début à la fin. Les interprétations sont des vrais diamants polis de multiples facettes ; surveillez bien le fond de scène, il s’y passe aussi des choses.
Et on reprendrait bien 5 chansons en bonus pour finir la soirée.
Au fait, faudra nous trouver une bonne raison de ne pas courir voir le retour fracassant des Franglaises à Bobino !
L’été 2016 sera déjanté ou ne le sera pas ! Les pièces se faisant rares en période de vacances, réservez sans attendre votre place pour Nuit d’Ivresse – nouvelle mise en scène, nouveau duo – qui tient l’affiche jusqu’au 3 septembre au Théâtre Michel.
Buffet is the new Balasko
Élisabeth Buffet peut-elle faire oublier totalement Josiane Balasko, auteure et interprète de cette pièce culte, devenue film ?
Rappelons que l’humoriste à la crinière blonde est un oiseau de nuit qui nous avait emmenés en boite et sur une piste de pole dance dans son précédent one woman show.
Point de grand écart et de montée sur mât dans Nuit d’Ivresse, mais son rôle n’en est pas moins physique : rock endiablé, pirouettes, défilé de majorette sans bâton… Même avec une cheville bandée – pour le rôle – la grande Bubu se donne à fond. Elle ménage aussi ses effets comme son entrée en robe rouge sur Love to Love You Baby de Donna Summer : mémorable !
La Buffet est une vraie bourrasque scénique.
Maréchal, moumoute et poils
Le simple fait de découvrir Denis Maréchal avec des cheveux est un atout charme indéniable pour celles et ceux qui en pinçaient déjà pour l’humoriste quadra au crâne glabre et au sourire ravageur. C’est un détail mais ça change un homme, des cheveux, même 100% synthétiques.
Son personnage, Jacques Belin, est bourré toute la première partie de la pièce. Et l’on peut dire que son interprète tient le rythme de l’alcoolémie sans défaillir. Hilarité, aplomb et provoc sont les maitres mots de cet homme de télé qui peine à trouver le plein bonheur.
Au réveil, la moumoute s’est barrée mais les poils du torse sont apparents. Nouvel atout charme pour les admiratrices.
Café de gare et appart design La production de cette pièce offre au public deux décors qui donnent tout leur cachet pour nous transporter dans le récit de cette nuit foutraque, bordélique et déjantée à souhait. Papier peint qui part en vrille, juke box rétro pour le café, tables et chaises sans âge et surtout le rideau de porte en lanières plastiques multicolores, un grand classique !
Après l’entracte, poufs coussins en plastique qui s’affaissent dès qu’on y pose une demi-fesse, table basse télécommandée : les petits détails forment un cadre de jeu parfait pour emporter la mise au réveil.
Cette Nuit d’Ivresse2016 ne fait donc pas dans la demi-mesure que ce soit dans l’interprétation, les décors ou les costumes. De très bonnes raisons pour céder à l’appel de l’humour en période estivale.
Nuit d’Ivresse
une comédie de Josiane Balasko mise en scène : Dominique Guillo avec Élisabeth Buffet et Denis Maréchal Jean-Christophe Barc en alternance avec Philippe Gruz ou Didier Caron
du mardi au samedi à 20h30
matinées le samedi à 16h30 et dimanche à 17h
GOOOALS !
Il va falloir se mettre dans le mood short et t-shirt de supporter durant les prochaines semaines pour célébrer le foot. Pringles, qui ne manque de bonnes idées, te propose de participer à une soirée totalement décalée avec en guest Djibril Cissé !
Humour et sport ne font pas forcément bon ménage. Mais pour te détendre, nous t’invitons à prendre part à une battle de commentaires de match de foot autour de l’ancien international du ballon rond Djibril Cissé et de l’humoriste youtubeur Kevin Razy, chacun capitaine de leur équipe de stands-uppers. Et parmi le casting de guests (Tristan Lopin, Luigi Li, Alexandre Kominek…) qui vont vanner toute la soirée : notre chouchoute, l’humoriste Candiie va donner le meilleur pour gagner.
Seuls 200 privilégiés pourront assister à cette soirée unique organisée le dimanche 19 juin 2016 au Club Haussmann à Paris et pourront élire la meilleure équipe. Et la crew USofParis t’offre ton sésame pour participer à cette battle de ouf et 100% originale !!!
CONCOURS #PringlesSoireeFoot Envie de délirer avec Djibril et Kevin en mode Thierry Roland ? Pour tenter de gagner tes 2 invits pour ce rendez-vous unique le soir du dimanche 19 juin 2016, tu n’as qu’à répondre à une question : Quel est ton parfum de Pringles préféré ?
Poste ta réponse en commentaire sur cet article avant le vendredi 10 juin 2016 à 23h59. Besoin d’aide pour retrouver ton goût préféré ? Retrouve-les tous sur le site Pringles !
Les gagnants seront tirés au sort parmi les commentaires. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot : une invitation pour 2 pour la #PringlesSoireeFoot, le dimanche 19 juin 2016 à 20h
Avant de jouer, vérifie bien que t’es libre à cette date ! 😉
LE PLUS : une chance supplémentaire de gagner sur Twitter ! En suivant le compte @USOFPARIS et retweetant le concours.
Le boulevard reste un des styles majeurs dans les théâtres parisiens. USofParis vous propose de découvrir Une folie, une pièce d’un maître du théâtre français, Sacha Guitry au Théâtre Rive Gauche. Un vaudeville en plein cabinet psychiatrique, c’est pas banal !
Le docteur Flache, célèbre psychiatre, est sur le point de prendre sa retraite. Il va quitter Paris pour s’établir dans le midi, laissant ses patients, son joli petit pavillon du XVIIIème et son infirmière…
Mais c’est sans compter sur l’irruption soudaine de Jean-Louis, puis de la charmante Missia dans son bureau : chacun lui demandant d’examiner son conjoint, que chacun croit devenu fou.
Une folie : un sujet en avance sur son temps
Une folie joue sur un sujet d’avant-garde pour les années 30 : le divorce. Sacha Guitry ose écrire de façon visionnaire sur ce sujet et met en avant par son écriture particulière une situation totalement contemporaine pour briser ce tabou avec humour et finesse…
On ne peut encore rien vous dire de la mise en scène de Francis Huster et de l’interprétation des comédiens, la pièce débute à partir du 2 juin 2016. En revanche, on peut déjà vous inviter à découvrir la pièce.
Une folie
avec Olivier Lejeune, Lola Dewaere, Manuel Gélin, Marianne Giraud, Alice Carel
mise en scène de Francis Huster
Envie de porte qui claque et de tromperie sur scène ? Ce concours est pour vous !
Pour tenter votre chance, rien de plus simple, remplissez le formulaire ci-dessous pour la représentation du : – mardi 14 juin 2016 à 21h
Date limite de participation : le vendredi 10 juin à 23h59. Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi les inscrits. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot : 2 places pour la représentation de la pièce Une folie.
ON RADOTE mais c’est le cas à chaque fois : avant de participer, vérifiez bien que vous êtes disponibles aux dates proposées afin de laisser sa chance à tous et toutes !
Nous avons rencontré Élise Noiraud, auteure et interprète de Pour que tu m’aimes encore, à la sortie de son spectacle, joué jusqu’au 25 juin, à la Comédie de Paris. Chevelure bouclée et large sourire, la jeune femme a l’écriture fine et de l’énergie à revendre.
INTERVIEW
USofParis : Dans ton spectacle, on est émus, parfois aux larmes, mais on rit également beaucoup. Dans quelle catégorie devons nous le mettre ? Élise Noiraud : C’est un seul en scène, avec un texte de théâtre. Ce n’est pas un one woman show comique, avec une blague à chaque réplique. Il jongle entre l’humour et l’émotion, avec parfois quelques répliques noires. C’est important de mêler les genres, je travaille sur comment l’intime rejoint l’universalité. Ça ne peut pas être que triste ou que comique. Je veux que le texte fasse effet de miroir à la réalité de tous.
Quelle est la part de vérité dans cette histoire ?
Tout est vrai et faux en même temps. Les personnages et les situations viennent de ma vie, mais tout est circonscrit pour qu’ils deviennent de la fiction. La prof de sport existe, par exemple, mais elle n’avait pas le même nom et n’avait pas réellement ce comportement. Je ne cherche pas à coller au réel, mais à donner une sensation de réel.
C’est jubilatoire de faire ce spectacle. Je m’amuse, ce n’est jamais douloureux pour moi. Les comédiens qui souffrent sur scène parce qu’ils parlent d’eux-mêmes de façon très introspective, c’est pénible à regarder.
Les femmes dans l’humour sont de plus en plus nombreuses. Elles osent se lancer sur scène. Que se passerait-il si elles devenaient majoritaires ?
Je ne sais pas. Je ne suis pas sûre que ça change quelque chose. C’est un texte et la façon de l’interpréter qui font le spectacle, plus que le sexe de la personne qui le joue.
Quel est ton entraînement pour avoir une telle forme sur scène ?
C’est effectivement très sportif. Au début, j’ai eu un peu de mal. J’étais épuisée. Mon sport, c’est le théâtre. Je bois beaucoup d’eau et je fais attention à ce que je mange. Je ne suis pas très sportive mais j’aimerais m’y remettre. Désolée, je n’ai pas d’autres conseils forme pour les lecteurs ! Mais on peut parler cheveux et maquillage si tu veux !
Que dit ta famille de se voir racontée dans tes spectacles ?
Elle sait que c’est du théâtre et de la fiction. Elle ne le prend pas mal du tout. Ce n’est pas violent, j’essaie de retranscrire l’expérience de grandir. Mais il évident qu’il faut passer des barrières quand on fait des trucs un peu autobiographiques, sinon, tu restes toujours un peu frileux. C’est compliqué d’être l’enfant de quelqu’un. Ici, l’ado ne critique pas sa mère, elle ne la juge jamais. Elle veut juste sortir de sa bulle familiale.
Ton spectacle est la suite de La Banane Américaine, il faut s’attendre à un troisième spectacle ? Pour que tu m’aimes encore ne succède pas exactement à La Banane Américaine. C’est une suite mais la démarche d’écriture est différente. On peut voir les deux spectacles indépendamment l’un de l’autre.
Cela dit, plus je joue, plus j’imagine une suite. Mais j’ai d’autres projets en parallèle. Je joue actuellement une adaptation des Comtes du chat perché, de Marcel Aymé, au Théâtre Lucernaire (jusqu’au 29 mai, NDLR) et j’ai envie de créer des spectacles, de faire de la mise en scène. Il faudra donc être un peu patient.
Un amour qui ne finit pas est en fait un triple chef d’œuvre : texte, mise en scène et interprétation. Après le succès de Fleur de Cactus, Michel Fau – qui ne peut jamais quitter la scène plus de quelques semaines par an – est de retour au Théâtre Antoine avec son double col : metteur en scène et comédien.
Le génie de Michel Fau est de nous faire aimer à la folie des textes oubliés, des histoires qui n’ont plus d’âge. Il opère pour chacune de ses mises en scène un léger lift ou peeling pour rajeunir l’ensemble sans en ôter toute la sève qui a fait le succès de ces récits par le passé.
On avait été conquis, agrippés à nos accoudoirs, par le duo qu’il formait avec Léa Drucker dans Demain il fera jour.
Il retrouve sa partenaire pour une relation d’amour-complice-agaçant qui avait débuté au Théâtre de l’Œuvre. On comprend très vite l’intérêt de son personnage, Jean, à rêver une histoire d’amour avec une autre. Une histoire qui n’aura de fins que la correspondance, sans aucun autre contact auditif, visuel, physique possible. Tout doit être fantasmé, non consommé et unilatéral.
Ce pacte qu’il a scellé sans le réel consentement de cette inconnue croisée en cure, va être le début d’un vaudeville fin, léger et encore plus tonique que ce qu’a pu nous réserver Sacha Guitry.
Léa Drucker est incroyable de malignité, doublée d’un penchant certain pour le cassage de bonbons. Elle irradie, une nouvelle fois. Elle nous apparaît vieillotte, sans âge, bourgeoise à souhait avec son ensemble que l’on prendre pour un Chanel et son collier de perles.
Elle est source d’un agacement inouï pour son mari, on le comprend. On rit sans aucune retenue.
Michel Fau, égal à lui-même, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre. Brillant, humour pince sans rire, sans retenue aucune.
Pascale Arbillot prête son charme à ce personnage qui devient le sujet-objet de toutes les attentions de Michel Fau.
Elle
Pierre Cassignard est un mari turbulent parfait. Excessif dans le rejet qu’un autre puisse aimer, pourtant à distance, sa femme.
Pourquoi y aller ?
– une histoire d’amour extravagante mais envisageable – les Léa Drucker lovers conquis au plus au point : la preuve, elle est nommée aux Molières 2016 de la Comédienne dans un spectacle de Théâtre privé
– 50 représentation exceptionnelles : pas une de plus !
– pas de changement de distribution depuis la première au Théâtre de l’Oeuvre
– allez-y avec votre mère, la nôtre a adoré autant que nous !
Un amour qui ne finit pas
d’André Roussin
mise en scène : Michel Fau
Avec Michel Fau, Léa Drucker, Pascale Arbillot, Pierre Cassignard, Audrey Langle, avec la participation de Philippe Etesse
Fabrice Luchini affiche complet (encore) en ce début d’année ? Vous êtes inconsolables comme nous ? Courrez au Théâtre de l’Atelier pour découvrir un autre performeur aussi talentueux, Olivier Saladin, porté par un texte, celui de Daniel Pennac, aussi intelligent et évocateur que les oeuvres de Beaudelaire, Molière ou Labiche. Degré de déception possible ? Proche de zéro. La preuve : le spectacle est à nouveau à l’affiche à partir du 4 mai.
Étudiant en médecine, médecin, professeur ou bien sommité de la rotule ou de l’hypothalamus.
Venez donc rire de vos petits travers, de vos tracas de la vie en blouse blanche et du plus improbable cas jamais inventé – que vous ne rencontrerez jamais, enfin on vous le souhaite !
Hypocondriaque, malade occasionnel, froussard du bloc opératoire, adepte du bio ou du végétalisme, découvrez l’arrière décor, les coulisses d’un service hospitalier en pleine ébullition autour d’un patient. Les documentaires à sensations type M6 ou Envoyé Spécial n’auront jamais été aussi proches de la réalité crue, hilarante et un chouïa caricaturale.
Avouons qu’on n’aimerait pas trop tomber dans les mains de Gérard Galvan. Il se démène comme il peut, on ne peut le nier. Mais ce n’est pas un éveillé du diagnostic irréprochable. Et c’est bien à cause de ce détail que tout va déraper.
“Les cons ! Ils ont foutu le feu au paradis”
Le récit porté par le seul comédien incarnant une bonne douzaine de personnages est mené à tombeau ouvert. C’est détonnant, satyrique, relevé et brillamment écrit.
Daniel Pennac, rencontré juste avant le spectacle, avoue sa passion pour la carte de visite à rallonge des médecins. D’où son envie de détourner de manière originale cette propension de ce corps de métier à ne pas lésiner sur la longueur des spécialités de chacun. “Les médecins ont des cartes de visite merveilleuses : ancien interne de… chirurgien en… spécialiste en…”
Mais il avoue que c’est certainement la rencontre d’un hypocondriaque qui lui a donné l’idée de cette nouvelle adaptée en pièce de théâtre. “Le corps est romanesque, il nous fait des surprises à longueur de notre vie“.
Et l’auteur ne cache pas son plaisir de voir son texte ainsi incarné sur scène par Olivier Saladin, ancien membre des Deschiens dont Pennac était un inconditionnel. “La première fois que j’ai vu le spectacle, le public riait, et moi aussi“. Avant de rajouter : “On en a plein les yeux avec Olivier. Il avoue quelques minutes : “j’aurais aimé le jouer, mais je n’ai plus la condition physique pour.”
Olivier Saladin a droit à des échanges amusants en sortant de scène et peut débuter une collection : “pas mal de médecins me donnent maintenant leur carte ! ”
Saladin VS Luchini, les plus :
– Votre porte-feuille vous dira merci de ne pas avoir craqué pour les Poésies de Luchini à 60€ la 1ère catégorie.
– Ancien Malade c’est 1h15 – applaudissement non compris – d’un rythme intense. 1h50 de Poésie ? forcément, à un moment ou un autre, ça fait bailler.
Ancien malade aux hôpitaux de Paris de Daniel Pennac mise en scène : Benjamin Guillard avec : Olivier Saladin
On ne compte plus les saisons depuis que How to become Parisian in one hour ? (Comment devenir Parisien en une heure?) est à l’affiche à Paris. Le one man show délirant mené avec brio par Olivier Giraud fait le bonheur des touristes éperdus entre resto gastronomique, French Cancan et city tour en car climatisé. Paris n’étant pas New York, la ville n’offre que peu de réjouissances pour les anglo-saxons. Et pourtant, il y une alternative aux attrape-gogo, le one-man-show d’un Frenchie, en anglais dans le texte pour une série de prolongations jusqu’en 2017 du Petit St-Martin au Théâtre des Nouveautés.
Pendant plus d’une heure de spectacle, le vrai visage des Parisiens apparaît. Tour à tour arrogants, impatients, râleurs et injurieux – ça fait notre charme ! – ces hommes et ces femmes sont au final attendrissants dans leur rapport à l’autre.
Rencontré à sa sortie de scène après une séance photo avec les spectateurs, la moue boudeuse du Frenchie, Olivier ne cache pas que la première de la saison a été très stressante.
La pression retombée depuis, il savoure d’avoir une salle quasi pleine chaque soir.
INTERVIEW
Qu’est-ce qui change cette année ? C’est mon premier spectacle. Je me suis limite formé sur scène. il a donc a beaucoup évolué. Il y a plus d’interaction avec le public, plus d’improvisation aussi.
Et pas mal de blagues en plus.
Il faut dire que grâce aux cartes laissées en fin de spectacle, il y a aussi beaucoup de spectateurs qui me donnent des idées. On me fait même des débriefs.
La réaction la plus amusante?
Une Thaïwanaise a pleuré quand elle a reçu le diplôme de Parisienne (à la fin du spectacle un spectateur est invité à monter sur scène pour interpréter un Parisien)
Elle pensait que c’était vraiment officiel. Avec le public, nous étions morts de rire. Et elle ne comprenait pas pourquoi tout le monde riait. Elle recevait le diplôme, comme si c’était un doctorat.
Un message touchant après le spectacle ?
Celui d’une Américaine, il y a 3 semaines. Elle a appris la veille du spectacle que son mari venait de décéder.
Elle avait acheté sa place et était à Paris. Ne pouvant rentrer aux Etats-Unis, elle a décidé de venir.
En sortant de la salle, cette spectatrice m’est tombée dans les bras. Elle pleurait. Je ne comprenais pas ce qui lui arrivait.
Et elle m’explique qu’elle venait de perdre son mari et que je l’avais fait sourire.
Quel est ton public ?
Beaucoup d’expatriés Américains, Canadiens, Anglais qui travaillent à Paris. Des Français bien sûr. (il n’est pas nécessaire d’avoir un excellent niveau d’anglais pour comprendre)
Et puis des touristes.
Quelle est la provenance la plus improbable que tu aies reçu, à part ce soir et l’Ouzbékistan? Pas plus tard qu’hier, la Corée du Nord. Je me suis demandé si le spectateur ne s’était pas échappé.
J’ai dit “Hello” Et le problème, c’est que tout le monde était mort de rire.
C’était horrible, je me mettais à sa place.
La suite ?
Un livre, pas en Français. En Anglais, en japonais, je le ferai traduire. Ce sera un guide de survie qui te tutoie.
Dans le métro, je vais décrire tout ce qui peut arriver à un étranger.
Il faut quand même attendre un an pour que je l’écrive.
Ton pire souvenir de Frenchie à l’étranger?
Les États-Unis. Les Américains ne font pas d’effort de compréhension.
Si bien que je n’ai jamais pu commander une Budweiser. Ma prononciation était surement approximative.
Je me commandais une Corona à la place!
HOW TO BECOME PARISIAN IN ONE HOUR? d’Olivier Giraud
Une Romance Sauvage comme celle des Épis Noirs, on en voudrait une dose au moins une fois pour semaine. Sur la scène du Théâtre du Chêne Noir à Avignon : ça sautille, ça hurle, ça chante. Un couple s’aime, s’adore à la déraison, se trompe, se quitte dans un cocktail délirant de rires, de bons mots et d’émotions pures. Ivresse de l’amour et fantaisie musicale : un pur régal !
Pierre Lericq, formidable conteur et séducteur devant l’éternel, adolescent passionné par l’amour, nous revient avec sa plus fidèle partenaire, Manon Anderson, la fausse ingénue, Manon l’intrépide, Manon yeux de biche au cœur débordant, mais surtout Manon et son tambour… Quelle folie !
Dès les premières minutes du spectacle, on retrouve l’esprit du fantastiqueFlon Flon, le spectacle culte des Epis Noirs – repris cet été à Avignon. La voix suave de Pierre et la folie de Manon n’y sont pas pour rien.
A son habitude, Pierre armé de sa guitare, costume noir et chemise blanche, plante le décor, joue sur les mots et présente les personnages. Malgré l’annonce du mariage imminent des deux protagonistes, on sent bien qu’il va y avoir des péripéties. Ne serait-ce que parce que le spectacle dure 1h15.
Les références au paradis perdu, à la pomme et au serpent, dans la première chanson va vite donner raison à notre intuition.
“Mon corps défendant“
Dans cette histoire d’amour intemporelle, pas de téléphone portable, ni de mail. Les “je t’aime plus, je te quitte” s’expriment en lettres manuscrites accompagnées d’une jolie enveloppe rose, avec des post-scriptum qui mériteraient de leur casser la gueule. Ça fait mal. La jolie Manon morfle alors que Pierre fait le pan avec une autre. Après l’amour, le désespoir et la haine : pour notre plus grand bonheur.
Et c’est terrible de rire au dépend d’un cœur brisé, de s’amuser du très mauvais esprit d’un jouisseur de la vie comme Pierre. Il ne mériterait même pas que l’on s’attarde sur lui… Et pourtant
Les chansons qui accompagnent ce récit sont de vraies pépites chargées de poésie, de décadences parfois et d’un parfait talent d’écriture. Le spectacle a un rythme infernal, on n’a d’yeux que pour ce duo; d’un bout à bout de la soirée.
Dans cette Romance Sauvage, rien n’est tout à fait dramatique, rien n’est tout à fait sérieux, mais la larme peut pointer facilement au coin d’un œil, voire deux.
INTERVIEW dans la loge des ÉPIS NOIRS !
UsofParis : Manon, tu reviens aux Épis Noirs, après 5 ans d’absence. Tu avais besoin de cette pause pour retrouver l’énergie ? Manon : Je pense que c’est toujours bien de partir. On ne pensait pas spécialement recommencer ensemble. Il s’est avéré que l’on s’est retrouvé. On s’était dit « on s’arrête là » et puis je suis allée faire ma route. Ça fait du bien de pouvoir aller travailler avec d’autres gens. J’ai travaillé pas mal avec des chorégraphes, beaucoup en danse et du théâtre. J’avais toujours travaillé avec Pierre et travailler avec d’autres gens c’était très enrichissant. Et je suis donc plus riche en revenant.
Comment se sont faites les retrouvailles ? Manon : C’était pour le film Festin, Pierre m’a proposé de venir jouer un rôle. Il y avait douze femmes. Il s’est dit qu’il ne pouvait pas ne pas me demander. Les retrouvailles se sont passées tout doucement.
Vous retrouver pour Romance Sauvage, c’est comme au premier jour, c’est le même plaisir ? Pierre : C’est le même plaisir et même plus, d’ailleurs. Il y a plus de plaisir parce qu’il y a moins d’égo, on se connaît. Donc on est là pour défendre un spectacle. On est moins sur nous-mêmes. On est là tous les deux pour que le spectacle se passe bien. Ça ne veut pas dire qu’avant on ne l’était pas mais je pense que j’étais plus soucieux d’une reconnaissance. J’étais plus tendu. Maintenant, on fait un spectacle pour dire ce qu’on a à dire. Et après ça plait ou ça ne plait pas, on est moins là-dessus, sur une tension. On se laisse une part plus importante pour jouer vraiment ensemble.
Trois adjectifs pour décrire votre partenaire de jeu ? Manon : Myope… C’est pas vrai ? Pierre : Non c’est pas vrai ! 🙂 Manon : Créatif… généreux… dans sa création. Par exemple, pour ses douze femmes il a quand même écrit douze solos.
Et euh… Mégalo… non, pas du tout… 🙂 Manon : Féministe Pierre : Généreuse… entière et puis idéaliste.
Avez-vous une anecdote de scène avec les Épis noirs, un ratage…? Manon : Nous avons joué pour EDF et nous avons eu une coupure d’électricité… Le responsable n’en revenait pas. C’était dans une salle dans Paris où ils avaient fait venir tous les gens d’EDF. Et là une coupure d’électricité pendant le spectacle. On a joué 5 minutes sans électricité et on a attendu que ça passe. Et c’est revenu !
Qu’est-ce qu’il a de plus que les autres ce spectacle, Romance Sauvage ? Manon : Il va vraiment à l’essentiel et on a une énergie décuplée même si on n’est pas autant sur scène que pour Flon Flon, on est que 2. Comment c’est possible ? Manon : On remplit autant la scène que si on est six. Comme si on était à l’Olympia. Pierre : C’est comme si c’était un renouveau pour moi. On revisite tous les Épis noirs parce que c’est le fait d’être à deux. C’est vraiment quelque chose de différent. Quelque chose qui est plus. Je ne sais pas si c’est plus car on est quand même moins… C’est un plus d’être moins !
Qu’est-ce qui fait que la chanson A mon corps défendant soit si particulière, qu’elle soit reprise dans ce spectacle ? Manon : C’est une belle chanson pour une femme, pour la liberté.
J’ai l’impression de retrouver toujours un peu le même Pierre sur scène : expansif, excessif. Pierre : Oui. Il en fait toujours trop, c’est une sorte de Don Quichotte. C’est mon clown. On garde son clown toute sa vie, je crois. C’est celui qui vient, qu’on travaille, qu’on essaye d’amener dans d’autres situations. On a toujours le même clown, en tout cas dans notre travail à nous. Mais je pourrais très bien jouer dans Hamlet.
Quel personnage ? Pierre : Hamlet ! 🙂
Il y a quelque chose d’adolescent dans ce personnage, jeune amoureux fougueux, irréfléchi. Pierre : C’est un personnage qui est très enfant. Il y a de ça. Et puis c’est très romantique, dans le sens du romantisme ! C’est un peu Nerval : il ne voit pas les échelons. Ou il est tout en haut, ou il se casse la gueule.
Pourquoi il n’envoie pas un texto à la place d’une lettre pour rompre ? Pierre : Parce qu’il trouve que c’est plus courageux peut-être. Le texto c’est vraiment lâche. Au moins c’est écrit, à la plume… Lui, il le pense.
Et qu’en penses-tu ? Pierre : Que des fois on est tous un peu lâche. Mais non, généralement, je vais voir les gens. J’essaye d’affronter le plus possible mes démons
Comment garde-t-on l’énergie pour remonter sur scène chaque soir ? Pierre : C’est pareil. C’est une sorte d’enfance ou d’adolescence qui remonte, du romantisme. Donc c’est la passion, puis on monte sur scène et on n’a pas envie de retrouver ça mais de jouer avec cet enfant-là. C’est ça je crois, on joue avec notre enfant.