A l’occasion de la 2e édition de Paris Face Cachée, notre équipe a voulu titiller son oreille musicale.
Rendez-vous était donc pris dans le quartier de La Défense pour rencontrer Patrice Moullet, créateur de l’ALPES – Atelier d’Expérimentation Musicale.
Cachée dans les entrailles du parvis de La Défense, la tanière du musicien-compositeur-créateur est un véritable atelier d’artiste :
machines gigantesques et étranges, ordinateurs de toutes les générations, câbles au sol, formes colorées non identifiées et échafaudages pour équilibriste en herbe…
L’homme, très avenant, nous raconte brièvement son parcours:
des études musicales classiques, une goût prononcé pour la guitare, une révélation à la fin des années 60 avec la découverte de la musique électro-acoustique et le début de la conception d’instruments originaux.
En 1982, sa vocation prend un autre virage pour se consacrer à la création de nouveaux instruments et sculptures sonores avec un axe majeur: les nouvelles technologies en plein développement.
Et c’est notamment grâce au système MIDI, sorti en 1983, qu’il arrive à créer ses machines.
Le Percuphone – créé dans les années 70 – est le premier instrument a être amélioré par le système MIDI et
sera le préalable à une longue série de créations.
Pour des installations monumentales au Grand Palais à Paris, il conçoit la colonne, la roue et les trompes hydrauliques – que nous avons pu voir en plusieurs détails étant trop imposantes pour être remontées dans son atelier.
La Surface Triangulaire Inclinée qui peut prétendre être l’ancêtre des tapis de danse pour nos consoles de jeux modernes.
La Stretch Machine ou encore le premier prototype de ce qui deviendra l’OMNI : instrument caméléon qui s’adapte en fonction des publics et des lieux.
Ce dernier a mis 23 ans à atteindre sa forme définitive et bien qu’il soit un concentré de technologie tant au niveau du design que des matériaux utilisés –
disposant d’une banque de 20 000 sons – il utilise toujours le système MIDI qui est encore, pour Patrice Moullet
la meilleure interface de communication instrument numérique-machine.
Alors ça donne quoi comme musique toute ces machines ?
Sans être péjoratif, et pour ceux qui ont été bercés par les sonorités des années 80, on se retrouve plongé dans le meilleur de Vangelis, OMD, des groupes électro-pop et même des sonorités à la Jean-Michel Jarre période Oxygène ou Equinoxe.
Des sonorités chaudes, douces et parfois percutantes qui fleurent bon le mélange des 70’s et 2010 ‘s.
Pour les amateurs de sonorités électroniques, c’est un véritable bain de jouvence. Et c’est sans compter la disposition spatiale des enceintes qui font la part belle à la quadriphonie – la répartition du son dans l’espace.
Cela donne une petite madeleine de Proust sonore combinée au plaisir de faire partie de l’expérience car les visiteurs sont invités à jouer de ces instruments.
D’ailleurs certaines créations ont plus de succès que d’autres: l’OMNI a plus de testeurs que la Surface Triangulaire Inclinée qui met en jeu tout le corps, nécessitant une danse pour faire lien avec la machine.
Il est tant d’entendre les sons des incroyables machines de ce créateur hors norme avec notre dernière vidéo:
Prochain rendez-vous de Patrice Moullet avec le public pour Fractales, performance de danse autour de l’OMNI
du 14 novembre au 2 décembre 2013
à la Maison des métallos
94 rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris