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Ariane Moffatt : Interview-selfie pour 22h22, l’album de la “maternité” ! Concert à la Gaité Lyrique

Quelques jours avant la sortie de son 5e album, 22h22, Ariane Moffatt a passé quelques jours à Paris. Je la retrouve dans le 19e arrondissement, à deux pas des Buttes-Chaumont dans une charmante maison qu’elle occupe pendant son séjour. Elles viennent à peine d’atterrir, avec sa soeur Stéphanie, et me proposent un verre de bon vin qu’elles sont en train de déboucher. Y’a pas à dire, la qualité d’accueil des Québécois-ses, même sur le sol français, est incomparable !

Et on réserve sans attendre pour son retour à Paris, le 10 décembre à la Gaité Lyrique.

INTERVIEW

Selfie original pour le blog Usofparis !
Selfie original pour le blog Usofparis !


Comment es-tu arrivée à la musique ?
J’y suis venue de manière instinctive. Je ne viens pas du tout d’une famille d’artistes. Mes parents sont dans l’éducation, ma sœur (qui est mon agent) est avocate de formation, mon frère est prof de gym : le corps et l’esprit !
Je me suis retrouvée à être attirée par la musique dès la petite enfance. Une guitare à 3 cordes pleine de poussière dans un coin a attiré mon attention. J’ai toujours aimé jouer avec ma voix, refaire des publicités avec une petite enregistreuse. Au lycée, j’ai fait de la comédie musicale. J’avais un prof, comme dans les films, qui partait dans des grands projets. Pendant mon adolescence, j’avais aussi un clavier et je m’amusais à repiquer toutes les parties d’une chanson. J’écoutais du Ben Harper, du Tori Amos et je refaisais la batterie, la basse. J’ai appris comme ça de manière autodidacte. Suite à ça, j’ai décidé de faire ma formation de CEGEP (programmes pré-universitaires d’une durée de deux ans menant à l’université) en musique, en chant jazz. Puis, deux ans d’université. J’ai commencé très vite à accompagner d’autres artistes comme clavier et comme back-vocal.

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22h22 est le nom de ton dernier album, comment est-il né ?
Il est né à travers une période de grands changements. Juste après le passage d’Ariane, la femme à Ariane, la mère. C’est une espèce de photographie d’une courte période, la digestion émotive de l’arrivée de mes jumeaux garçons qui ont maintenant 2 ans.
22h22 est un symbole, mais aussi un fait. Quand les garçons avaient 4 mois et que le “beat” des dodos commençaient à s’installer, vers cette heure-là de la soirée, je me retrouvais un espace intérieur pour créer, pour penser à : « Ok c’est cool les couches-là, mais c’est quand le prochain album ? ». Et à plusieurs reprises dans la même semaine, je me suis retrouvée avec le cadran sur cette heure-là : 22h22. Je ne suis pas très ésotérique, mais je me suis imaginée que l’album se trouvait derrière cette minute-là, le 2 symbolisant les jumeaux, le couple.

Sur tes albums, tu composes et écris ? C’est le cas sur celui-ci aussi ?
Je suis en co-réalisation avec mon grand ami Jean-Phi Goncalves. On se connaît depuis 15 ans. Et lui aussi a eu un petit garçon, son premier enfant. J’avais travaillé avec lui sur mon album Tous les sens, et là c’était une collaboration compatible, puisqu’on avait des rythmes de vie semblables. On travaillait de 9h à 5h puis on allait chercher les petits. C’est un album assez personnel, un album de prise de conscience sur plein de choses. Donc l’idée que ce soit un ami faisait en sorte que je pouvais m’abandonner à cette expérience.
C’est un album de touches, il n’y a pas de guitare, mise à part une chanson. On s’est donné une autre direction, en se disant « Ok, ça va être juste du plastique cet album-là », des batteries à partir de SPD-S, Pad, claviers, le moins de guitare possible sauf dans Miami, car elle était vraiment nécessaire. C’était une direction pour être dans ce côté mauve, New Age.
On a fait appel aussi à François Lafontaine du groupe Karkwa, un claviériste incroyable. Une petite équipe, au final.

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Deux titres de cet album m’ont particulièrement marqué.
Le premier c’est Les tireurs fous. Tu l’as écrit par rapport à des événements en particulier ? En l’écoutant, j’ai pensé à ce qu’il se passait aux USA.
C’est fou car quand il y a eu l’évènement dans l’Université là dont tu parles, quand c’était Charlie ici aussi, j’étais en train de travailler sur cet album. À la base, c’est suite à un évènement qui a eu lieu au Nouveau Brunswick. Mais on peut associer cela à tellement d’évènements qui arrivent de plus en plus. Une espèce de violence comme dans une boîte à surprise qui éclate. L’idée de se sentir complètement impuissante par rapport à ces expressions de violences extrêmes. Pendant le processus de production, il arrivait toujours un événement qui ne faisait que confirmer que c’est quelque chose qui socialement me dérange énormément et que j’avais envie d’en parler. Il y a l’aspect un peu de la “maman canard” aussi qui protège ses petits.

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La deuxième, c’est Miami, qui n’a rien à voir, qui est très festive…
Beaucoup de gens l’apprécient. Mais si tu savais l’histoire, “elle n’a pas fait l’équipe” jusqu’au dernier jour. C’est une chanson qui nous a donné de la misère. Au début, j’étais dans des trucs sur la vraie amitié versus les amitiés virtuelles et les médias sociaux. Je trouvais ça un peu démago, un peu trop ado. J’ai poussé la réflexion. Finalement, il est arrivé des choses dans ma vie qui faisait en sorte que certaines amitiés ont été ébranlées. Tout au long de l’album, je cherchais. Même au niveau de la facture musicale. Au début, c’était un peu à la Phoenix, pop rock festif, qui s’est transformé en quelque chose de plus stade 80, puis finalement c’est de l’hyper-pop assumée.
Mais jusqu’à la dernière journée, je n’étais pas sûre qu’elle soit sur l’album, parce qu’elle détone par rapport au reste. Mais elle fait du bien. C’est une vitamine-pop assumée, presque sirupeuse. Ça a fait un beau single.

Aucun titre en anglais sur ton album, le précédent (MA) en contenait beaucoup dans une envie de t’exporter aux USA ? Cette aventure en pays anglophone est finie pour toi ?
La base de faire le bilingue ce n’était pas pour m’exporter. Quelque part, je n’avais pas l’énergie de me retrousser les manches à 32 ans pour me dire je m’en vais conquérir les USA. Je suis réaliste. C’était une expérience. À l’intérieur de moi, il y a ce côté-là d’une mélomane anglophone, qui parle anglais, qui habite dans un quartier de Montréal hyper bilingue. J’écrivais dans les deux langues.
Je suis allée dans le Grand Nord, mon frère y avait un camp de basket-ball avec des jeunes Inuits et j’avais décidé d’embarquer dans son « trip » pour faire “Ball&Music”. Le jour, on jouait au basket et le soir, je faisais des ateliers d’écriture de chansons. J’étais à l’écriture de MA à ce moment-là et les jeunes parlaient Inuktitut, français et anglais. En revenant de ce voyage, je me suis dit « Let’s go! », tu en as en anglais et en français, ce sera ça cet album. MA : c’était la rencontre des deux langues. C’était donc l’occasion ensuite de le faire voyager aux USA, mais aussi en dehors du Québec, au Canada.
Celui-ci est très proche, très intime. Je ne m’imaginais pas le faire dans une autre langue que ma langue maternelle.

Parlons du morceau Matelots & frères. Pourquoi ce titre de chanson alors qu’on ne s’attend pas du tout à ça quand on l’écoute ? Ce sont tes jumeaux qu’on entend dessus ?
Oui, ce sont mes enfants. Matelots & frères, car premièrement ce sont des frères car des jumeaux. Matelot pour moi, c’est l’image que j’ai de mon expérience de maternité. C’est-à-dire tu élèves des enfants et un jour pouf ils vont voguer, ils partent. Je les imaginais tout le temps, les petits matelots. Et c’est le titre qui m’est venu quand je suis allée à la pêche justement de leurs premiers gazouillis autour de 7-8mois. Un matin, ils s’amusaient, ils riaient, c’étaient leurs premiers sons. Et c’est le fun de garder ça en souvenir. Quand je suis arrivée au studio, je ne savais pas quoi faire cette journée-là, j’ai mis tout ça sur mon programme et j’ai commencé à construire une espèce d’histoire qui passe par toutes les gammes d’émotions et la musique suit ça. Ils sont l’inspiration de cet album, je trouvais ça important d’avoir un petit clin d’œil. Même le piano quand on l’entend ce sont eux, j’ai coupé pour faire une mélodie, mais ce sont leurs touches. Ils ont leur premier titre de musicien sans le savoir. Aujourd’hui, quand ils l’entendent, ils sont saisis, ils se reconnaissent mais ne comprennent pas trop comment c’est possible.

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Tu milites beaucoup contre l’homophobie. On t’a remis un prix en 2013. C’est important pour toi ?
Je ne milite pas activement. Mais je pense qu’à partir du moment où je suis entrée dans un projet homoparental, pour moi il était hors de question de rester dans le flou, de ne pas en parler. Je l’ai donc annoncé, j’étais jury dans The Voice donc j’étais hyper exposée. J’ai reçu ce prix.
Il y a 3 jours au Québec, j’ai vu qu’un jeune garçon de 15 ans s’était fait tabasser dans un festival de musique country. Dans nos sociétés, il y a bien des choses face auxquelles on est impuissant mais ça je trouve qu’en 2015 c’est pas vrai qu’on est impuissant, ce n’est pas vrai qu’on ne peut pas avoir d’éducation qui se fait socialement, du dialogue…
Oui, si je peux essayer de normaliser, de dialoguer pour répondre à des questions de personnes qui ont peur de l’inconnu. C’est sûr que pour moi j’en vois une forme de responsabilité. Je ne suis pas que la maman gay chanteuse, mais je ne me gêne pas pour démontrer que la famille est de formes multiples et que l’homoparentalité est une forme de famille qui fonctionne très bien.

Ce qui s’est passé en France t’as peut-être choquée avec les manifs contre le mariage pour tous ?
Oh oui ! Je trouve ça dur de voir aussi l’ignorance scientifique. De perdre la tête au nom d’extrême religieux. Il faut juste faire quelques lectures, sur ce qu’il se passe, ce que c’est, comment il n’y a pas d’incidences sur l’orientation sexuelle de l’enfant, comment ça se développe bien, voire mieux parfois car un enfant issu d’une famille homoparentale va connaître des choses différentes, va être amené à vivre des choses particulières qui vont lui développer de l’empathie, puis de l’écoute des autres…
Je trouve ça désolant d’avoir des œillères comme ça, au nom de la différence. C’est un manque d’ouverture d’amour.

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On  passe sur le côté un peu fun de l’interview…

Elle fait quoi habituellement à 22h22, Ariane Moffatt ?
Avant elle faisait la fête (rires), maintenant plus trop parce qu’elle ne s’est pas encore remise d’avoir eu des jumeaux.
Mais c’est fou parce que maintenant que j’ai appelé mon album comme ça, le 22h22 me guette toujours et quand je le vois je lui fais un clin d’œil.

Qu’est-ce qui te manque le plus du Québec quand tu es à Paris ?
Dans ce voyage-ci, c’est la première fois que je pars aussi longtemps et c’est nouveau pour moi donc ce serait mes enfants. Mais sinon, le Québec je le traîne avec moi, il me suit un peu. J’ai habité à Arts et Métiers ici à Paris pendant 6 mois. Il y avait des aspects, une forme de simplicité, le côté décontracté qu’il y a dans l’aura de Montréal qui pouvait me manquer ici où c’est speed, c’est stress, ça va vite.

Et à l’inverse qu’est-ce qui te manque de Paris quand tu es chez toi ?
C’est toute la diversité culturelle, cette espèce d’étourdissement des offres culturelles, cette frénésie-là. Paris est une plaque internationale tournante. Quand je viens ici, je fais le plein de ça, et ça me fait du bien.

Quand tu es à Paris, forcément tu passes par …
Là j’ai choisi les Buttes-Chaumont pour être proche parce que j’adore ce lieu, avec le Rosa Bonheur, la Bellevilloise n’est pas loin. J’aime le Canal St Martin, Ménilmontant, Belleville. J’aime Arts et Métiers, même si c’est un peu bobo, ça me rappelle cette période où j’habitais ici. Le Marché des Enfants Rouges est un des endroits que je préfère à Paris. J’aime me balader dans ces quartiers.

As-tu une bonne adresse food à Paris ?
Le Dauphin
et le Chateaubriand dans le 11e. Ce sont des endroits festifs, à la table moderne. Mais j’ai une nouvelle liste, là, j’ai écrit à une critique culinaire de chez nous que j’adore qui n’arrête pas de prendre des photos de restos à Paris et je lui ai demandé sa liste.

Ton dernier coup de coeur musical ?
Ici, j’aime beaucoup Jeanne Added et le dernier album de Empress of que j’écoute beaucoup. Au Québec, il y a l’artiste Safia Nolin qui vient de sortir un premier album intense.

Interview by Joan

Ariane Moffatt pochette nouvel album 22h22 éditions Simone Records Mo'Fat Productions Inc

Ariane Moffatt, nouvel album : 22h22
(Mo’Fat Productions Inc  / Simone Records)

En concert et tournée en France :
03 décembre à Limoges
05 décembre à St-Jean de-la-Ruelle
10 décembre à PARIS – LA GAITÉ LYRIQUE
11 décembre à Béthune
12 décembre à Alençon – La Luciole
15 décembre à Metz – La Chapelle des Trinitaires

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Gred June : interview pour son EP One #concours inside !

Un accent anglais parfait qui nous a fait croire, un temps, que le jeune homme était d’un autre pays. Greg June nous a pris par surprise avec son premier EP One. Il fallait en savoir plus ! Greg June chanteur heart coeur singer EP One

INTERVIEW

UsofParis : D’où viens-tu ? (la Lorraine c’est grand !)
Greg June : Je suis né à Nancy, j’ai passé une partie de mon enfance et mon adolescence à Lyon, et j’habite maintenant Paris.

Quand t’es-tu installé à Lyon ? (aussi la ville de membres de la team USofParis)
Je suis arrivé à Lyon à l’âge de 6 ans, et j’y suis resté jusqu’à mes 20 ans. Je suis originaire de Nancy, mais Lyonnais de coeur !
A l’époque ce sont les déplacements de ma famille qui ont dicté mes choix, j’habite désormais Paris car pour la musique j’ai besoin d’être sur place…

Que t’as apporté la ville ? Qu’as-tu appris à Lyon ?
Lyon, c’est toute mon adolescence, c’est là où j’ai commencé la guitare (et continué à jouer du piano), les potes, les premiers amours, où j’ai écrit mes premières chansons avec mon 1er groupe Apple Crash,… Je suis très attaché à cette ville et j’y retourne souvent car ma famille y habite toujours.

As-tu arrêté médecine pour chanter ?
En fait, je n’ai pas arrêté, je suis allé au bout 🙂 C’était important pour moi, parallèlement à ma carrière musicale, de finir mes études car on a bien assez le temps dans une vie d’en avoir plusieurs, et on ne sait jamais ce qui peut arriver… Et pourquoi pas une troisième vie d’ailleurs ? :

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Qu’est-ce qui t’a poussé à faire de la musique ?
C’est ma maman, qui était pianiste et violoniste, qui m’a initié au piano à l’âge de 5 ans. Ensuite, la guitare vers 12 ans, puis le chant,… La musique est devenue essentielle pour moi aujourd’hui.

Quand est-ce devenu une évidence ?
Je pense dès la première note 🙂 J’ai le souvenir (ou plutôt ma maman m’a raconté cette anecdote) que quand j’étais tout petit, nous étions allé rendre visite à ma tante qui jouait aussi du piano. Et quand elle s’est assise au piano pour jouer, je suis resté apparemment pétrifié devant elle, comme “attrapé” par… L’évidence 🙂

Où as-tu attrapé ce parfait phrasé anglais ? Un conseil pour que l’on puisse avoir le même ? (notre accent est plus proche de celui de Jean Paul Gaultier)
C’est à force de voyager dans les différents pays que j’ai pu découvrir, et aussi grâce à mes nombreux amis anglo-saxons avec lesquels je passent beaucoup de temps… Pas le choix donc 🙂 Je parle aussi allemand, qui était ma première langue. Je crois que j’ai toujours aimé les langues, leurs sonorités. J’aimerais désormais beaucoup apprendre l’espagnol.

Écris-tu, composes-tu en voyage ? Est-ce que les pays que tu visites t’inspirent musicalement ? Ou as-tu plutôt besoin de calme ?
J’ai écrit et composé beaucoup de chansons en voyage. Je suis d’ailleurs actuellement dans le train pour répondre à cette interview 🙂 Mais pour le travail de finalisation d’écriture et de composition, j’ai besoin de me retrouver chez moi, au calme. Il y a donc plusieurs phases dans mon travail, mais rien n’est figé bien sûr.

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Quelle est la chanson la plus personnelle de cet EP ? Pourquoi ?
We can never talk est la chanson la plus personnel de cet EP. Je l’ai écrite il y a une dizaine d’années suite à la séparation d’avec ma petite amie de l’époque. Je parle de ce moment dans une relation où, quand deux personnes qui se connaissent trop bien mais ne s’aiment plus, n’arrivent plus à trouver les mots.

Ton premier concert ? Angoissant ? Grisant ?
Angoissant et grisant ! Il y a toujours un bon stress avant, mais une fois sur scène tu sais pourquoi tu es là, ce que tu es venu chercher et ce que tu as envie de donner aux gens 🙂

Est-ce que ça s’apprend d’assurer en live ? Ou c’est inné ?
Je pense que pour certains c’est inné, mais le travail te permet de t’améliorer, de progresser et de donner encore plus !

Greg June chanteur singer EP One

Être un artiste connecté (Twitter, FB…), c’est dans les gênes ?
En tout cas pour moi, ça s’apprend, car je ne suis pas de nature très versatile sur les réseaux sociaux dans ma vie privée. Mais j’ai la chance aujourd’hui de pouvoir faire écouter ma musique, de partager ces moments magiques avec le plus grand nombre et c’est un privilège 🙂

Que t’ont appris Steve Forward et Franck Authié ? Quels conseils t’ont-ils donné ?
Steve fut le premier à écouter mes premières chansons, quand je suis venu pour la première fois à Paris. C’est vraiment grâce à lui que j’ai pu progresser dans mon songwriting, et appréhender l’exigence que nécessitent l’écriture et la composition d’un morceau, surtout en anglais. Une fois que ces premières chansons, après de longues années de travail et d’écriture, étaient prêtes, j’ai rencontré Franck. Franck est un ami, un frère d’arme qui m’a accompagné sur toute la réalisation de l’EP et de mon futur premier album (qui devrait sortir début 2016) : il a su me laisser la place en studio pour que je puisse développer les arrangements et les idées de réalisation que j’avais en tête : on a vraiment fonctionné comme un binôme, lui plus à la partie technique et moi à la partie créative.

La plus belle chanson pour parler d’amour ?
The Pretenders : I’ll stand by you.

Le chanteur-groupe qui t’a profondément fait vibrer musicalement et qui te fait toujours vibrer ?
Freddie Mercury / Queen. Un merveilleux auteur, compositeur, pianiste, showman… Des chansons dingues, une vie folle, bref… Une rock star !

Greg June
EP One
(Kallisto Records)

Page FB officielle : GregJuneOfficial

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CONCOURS !

Nous vous offrons des exemplaires dédicacés de l’EP One de Greg June à recevoir directement chez vous ! Oui oui.

Pour cela, rien de plus simple, remplissez le formulaire ci-dessous avant le 20 décembre 2015 23h59. Et n’hésitez pas à nous laisser un commentaire sympathique (on adore !).

LE PLUS : une chance supplémentaire de gagner sur Twitter ! En suivant le compte @USOFPARIS et retweetant le concours.

Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi les inscrits sur le blog et participants actifs sur Twitter. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot : 1 EP qu’ils recevront par courrier.

Concours EP Greg June
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Le groupe MINUIT en interview shoot musical pour son 1er EP

Leur Flash nous a enthousiasmé plus que de raison. En live (de la Philharmonie de Paris au Fnac Live en passant par le Trianon) l’empathie que dégage les 5 membres de MINUIT a confirmé qu’ils étaient plus qu’une révélation.
Le Prix du Jury 2015 du concours Sosh / Inrocks Lab en poche, le groupe est à l’affiche du Festival Les Inrocks et en tournée pour présenter son EP 5 titres sorti chez Because à la rentrée.
Simone, Joseph, Klem, Raoul, Tanguy partagent tout. Ils assurent les interviews à 5, sinon rien. 

de gauche à droite : Klem, Simone, Tanguy, Joseph et Raoul
de gauche à droite : Klem, Tanguy, Simone, Joseph et Raoul


INTERVIEW A 5 VOIX

On a été frappé par votre look très soigné sur scène. C’est rare pour des jeunes artistes !
Simone Ringer : Dès le départ, on avait envie d’être looké. On aime le show et le spectacle donc avoir des costumes, c’est un peu la première pierre à l’édifice d’un concert !
Tanguy Truhé : Même avant de signer chez Because, on était habillé, on se cherchait un style.

Qui tweete dans l’équipe ?
Simone : Tanguy c’est Facebook, et Twitter, c’est moi ! Je découvre, c’est tout nouveau. J’ai pas tout compris encore.
Tanguy : Ça reste obscure un peu pour tout le monde. Ça a été le boulet pendant longtemps, on se le refilait. Et c’est Simone qui en a hérité.
Simone : Facebook c’est chouette pour la promo et annoncer les dates de concerts. C’est quand même différent que de distribuer des flyers à l’époque, d’avant les réseaux. Avec FB, beaucoup plus de monde est au courant.
Tanguy : Avec l’effet de masse, ça peut aussi passer inaperçu. Les gens peuvent être frileux de recevoir une invit. FB C’est un super outil. Mais les autres moyens comme le street art ou les flyers, ça reste efficace, car il y a un contact réel.
Comme myspace, tout le monde en avait un, ce qui annulait l’effet bénéfique.
Simone : J’avais un Myspace, mais je faisais pas de musique ! 🙂
Joseph : Avec Internet, on a beaucoup plus de paramètres à gérer.

Vous devez donner plus !
Simone : C’est une espèce de sport.

Vous devez aussi penser à la photo souvenir !
Simone : Parfois, on en a envie. Parfois il faut y penser.
Raoul Chichin : C’est un paramètre de plus à gérer.

Klem Aubert Simone Ringer Raoul Chichin Joseph Delmas membres du groupe Minuit EP Because Music live concert La Philharmonie photo scène united states of paris usofparis

Êtes-vous optimistes par rapport au milieu du disque ?
Simone : La vente d’album, c’est mort !
Klem Aubert : Il y a de plus en plus de salles de spectacle qui s’ouvrent. On repart un peu en mode 70’s ; à partir en camion, en concert et à aller vendre des albums. Ce qui me plait c’est le live.
Tanguy : Le disque, c’est un objet de merch’. (merchandising).
Klem : On dirait que le CD sert finalement de promotion au live et c’est plutôt cool.
Raoul : Muse a vendu plus de places de concert que de disques en Angleterre, une première depuis les années 70.
Tanguy : On revient à l’époque des Sex Pistols. Ils sortaient un CD après le live. Et on est dans ce type de prod. Le public te découvre d’abord en concert et après ils viendront acheter ton CD.
Klem : Mais on est assez optimiste malgré tout !

Les dates de live sont à la hauteur de vos attentes ?
Simone : On a un super accueil. On a senti les gens chaleureux et bienveillants à chaque fois.
Joseph Delmas : J’avais assisté à des lives de groupes qui avaient mauvaises presse, comme les baby rockeurs français. Ils montaient sur scène et se faisaient huer. On n’est pas dans cette position. Mais on pouvait se dire que parce que “fils de”, le public puisse prendre mal notre projet.

Anecdote de tournée ? 
Simone : Aux Nuits Secrètes, on a vu Jeanne Added en live. Je la connaissais de nom et j’ai été hyper touchée. J’ai trouvé son live très intense.
Klem : On a été souvent en concurrence avec elle. Notamment pour Deezer.
Et on s’est retrouvé sur plein de festivals aussi. On se suit un peu.

Est-elle bienveillante aussi vis-à-vis de vous ?
Klem : Oui ! Elle était surprise du reste de notre set, connaissant notre single.

Joseph et Klem
Joseph et Klem

D’autres rencontres fortes ?
Joseph : Les rencontres qui m’ont le plus marqué c’est souvent avec des gens qui ne sont pas artistes. Le public, par exemple, sur des plus petits festivals et qui vient te donner ses impressions à chaud après le concert.
Klem : Pour moi, ce sont les gens avec qui on bosse en tournée. On a une super équipe et on a de la chance. Ils font plus que leur boulot, car ils sont motivés par le projet.

J’ai lu que tout le monde compose et une seule écrit, Simone. Quelle est l’ordre : la musique avant d’écrire ou l’inverse ?
Simone : La musique va me parler, va me mettre dans une ambiance.
Avant, j’écris des petites notes à droite à gauche mais c’est surtout après que tout se passe. Je reviens parfois dans mes carnets où j’écrivais y’a deux ans, pour piocher.
Mais ça part toujours de la musique.

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Flash a été un morceau efficace dès le début ?
Simone : Une fois qu’on a trouvé le riff et on a tout de suite “flashé”.
Raoul était à la guitare, ensuite l’un a dit on le fait au clavier. C’est chouette de voir l’évolution d’une petite chose.
Joseph : Le morceau n’a pas beaucoup changé depuis la maquette.

Un accident au cours de l’enregistrement de l’EP ?
Klem : Sur les Berges, en live c’est très différent. Il faut préciser qu’on l’a d’abord joué en live avant de l’enregistrer.
Raoul : En fait, on n’arrivait pas à retranscrire l’énergie du live.
Klem : Et on en a fait un tout autre morceau, avec une autre énergie, un autre ressenti.

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Recule est un morceau qui tranche dans votre live. Comment a-t-il été composé ?
Joseph : J’avais trouvé la base des accords au piano. Je cherchais quelque chose de différent. Et j’avais dans l’idée une longue montée en puissance. Ça ouvrait à une atmosphère libre. Je l’ai ensuite fait écouter à Simone, chez moi, au piano. Et tout de suite, ça lui a fait monter des paroles.
Simone : C’était aussi le mood dans lequel j’étais. Les idées qui me trottaient en tête.
Et c’est un morceau important dans le live.

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Raoul, Simone, avez-vous pensé, même une fraction de seconde être anonyme, de ne pas mentionner vos noms ?
Raoul : Ça te passe forcément par la tête. Mais on s’est dit que c’était inutile.
Simone : On est fiers de notre nom. J’ai toujours été Simone Ringer. Y’avait peut-être quelque chose de naïf.
En fait, j’y ai pensé après, à la sortie du single. Je me suis dit : “peut-être que j’aurais dû changer de nom.” Mais c’était trop tard. 🙂

Votre dieu de la musique, qui vous a poussé à faire de la musique ?
Klem : Mickael Jackson parce que je l’ai découvert super tôt. Il m’a ouvert les oreilles avec Dangerous, le premier album que j’ai eu et après j’ai enchainé.
Tanguy : Miles Davis. Avant, je faisais de la musique surtout pour m’occuper. Musicalement, notamment le morceau Jean Pierre m’a beaucoup marqué.
Simone : Ce n’est pas un artiste en particulier qui m’a donné envie de faire de la musique. Je citerai forcément The Beatles qui m’ont bercée, qui m’a apporté beaucoup d’émotions durant ma jeunesse. Des artistes qui restent et me nourrissent au quotidien.
Joseph : Je ne sais pas si je suis monothéiste ! 😉 Jimi Hendrix m’a marqué très tôt. Et puis commençant la guitare aussi. Et le personnage aussi m’attirait beaucoup.
Raoul : J’ai commencé la musique à cause d’AC/DC et l’album Black in Black. Je me rappellerai toujours que c’est mon père qui me l’a fait écouter. Et notamment le titre Hells Bells et le solo de guitare qui m’avait scotché. Je devais avoir 9-10 ans. C’est de là que j’ai commencé la guitare.
J’écoutais aussi pas mal Marilyn Manson, Jimi Hendrix…

Une chanson pour pleurer ?
Simone : Rock n Roll Suicide de David Bowie, époque Ziggy Stardust.
Raoul : One repris par Johnny Cash. Et Hurt aussi. L’album de reprises est incroyable.
Joseph : Un mec que j’ai découvert y’a pas longtemps. Pierre Lapointe ! C’est pourtant pas un style de musique qui me parle d’habitude mais la chanson : Je déteste ma vie. Le morceau est très juste. Pas trop dans le pathos mais touchant.
Klem : Debussy. Parce que ce sont des émotions que l’on n’a pas l’habitude d’avoir.
Tanguy : Avec le temps de Léo Ferré. Je suis en plein dans l’intégral maintenant.

Une chanson pour danser ?
Tanguy : Off the wall (Michael Jackson) tout l’album ! 🙂
Joseph : Thriller, quasiment toutes les chansons.
Simone : Rapture de Blondie
Raoul : Dr Beat de Gloria Estefan

concert Festival Days Off 2015
concert Festival Days Off 2015

La cover pour la scène est prête ?
Simone : On a fait plein d’essais de reprise.
Tanguy : Nous n’avons pas réussi à sublimer un morceau que l’on aime, à mettre notre couleur.
Simone : C’est là, la difficulté. Et le gros challenge. Parfois, il vaudrait mieux prendre une chanson que l’on n’aime pas trop.
Klem : On cherche une chanson qui plairait à tout le monde dans le groupe.
Tanguy : On a essayé Rapture de Blondie.
Simone : Oui, mais c’était carrément moins bien que l’original ! 🙂
Il faut, en tout cas, savoir faire le deuil de la chanson originale pour l’emmener ailleurs.

Une leçon de vos parents musicos ?
Klem : Déjà, on nous a laissé faire ce que l’on voulait : de la musique. Et la confiance des parents est très importante.
Joseph : Faire de la musique dans l’échange avec les autres et non dans la compétition.
Raoul : J’ai le souvenir de mon père, en tant que guitariste : apprendre la rythmique, être un bon “rythmicien” avant de se lancer dans un solo de guitare. J’adore être en solo, c’est donc une très bonne leçon !
Joseph : Mon père m’avait dit ça aussi : “le rythme c’est 80% et la mélodie : 20%“.

EP groupe Minuit avec morceaux Flash Recule Caféine Roule Sur les Berges Simone-Ringer-Joseph-Delmas-Klem-Aubert-Raoul-Chichin-Tanguy-Truhé Because Music CD et vinyle

MINUIT

EP Minuit (CD et vinyle)
(Because Music)

Flash-toi sur le site du groupe : www.minuitmusic.com

en concert et tournée 2016 :
17 mars : Reims
18 mars : Cannois
19 mars : Saint Saulve
22 mars : Yzeurespace
23 mars : Saint-Etienne
25 mars : Le Mans
26 mars : Montluçon
31 mars : Ris Orangis

1er avril : Annonay
2e avril : Mâcon
8 avril : Castres
9 avril : Nîmes

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MARVIN JOUNO : interview au-delà des références / EP Ouverture

L’EP Ouverture nous a fait l’effet d’une révélation. Pas de celle qui vous divertit pendant quelques semaines, et vite oubliée à l’arrivée d’une nouvelle.
Ouverture c’est une voix, une musicalité, une poésie que l’on ne pensait pas retrouver de si tôt dans la chanson française.
Marvin Jouno nous a pris au col sans plus nous lâcher. Une déflagration magnifiquement orchestrée qui nous emballe, nous rappelle à l’amour, à la sensualité des mots, mais aussi à l’insouciance et aux grands espaces.
Le jeune chanteur a eu plusieurs vies. Et il n’est plus à parier que celle qu’il vient de débuter va le faire briller sur la scène musicale avec éclat alors qu’il ne réalise sans doute pas encore. Les Inrocks sont du même avis. Dont acte.
Alors que l’album Intérieur Nuit vient tout juste de sortir, rencontre avec un garçon qui n’a pas pris nos questions à la légère (et on l’en remercie) : balayant les références qui lui collent à la voix, se confiant sur son travail d’écriture, son rapport à l’objectif (car il est aussi photographe).
A noter, qu’il nous offre ici un portrait original et en exclu pour le blog, réalisé dans une cabine photomaton vintage.

Marvin Juno photomaton original pour interview blog united states of paris usofparis EP Ouverture un plan simple musique chanteur

UsofParis : Qu’est-ce qui est à l’origine de ton choix de devenir artiste, chanteur ?
Marvin Jouno : Depuis l’adolescence, je cherche à Faire, à me réaliser, à expérimenter les différents médias d’expression, afin de proposer ma vision des choses, d’exorciser certains démons, d’être ému et d’émouvoir.
Pendant 15 ans (entre mes études de mise en scène, et mon métier de décorateur dans le cinéma) – le principal média était le cinéma, qui représente encore à mes yeux le carrefour des arts.
En parallèle, j’ai développé la pratique de la photo et de la musique.
J’y ai apprécié l’immédiateté, l’expression personnelle, le fait de pouvoir avancer seul – autant d’éléments mis à rude épreuve lors de l’élaboration d’un film.
Je ne pensais pas spécialement devenir chanteur, je ferai d’ailleurs peut-être autre chose plus tard (j’aime l’idée de vivre plusieurs vies)
mais en ce moment je m’épanouis là-dedans et finalement d’une manière un peu tordue, j’ai l’impression de réaliser des films.

A quel moment s’est produit le déclic ?
La musique a pris la place qu’elle a aujourd’hui grâce aux rencontres, à la constitution de l’équipe qui m’entoure à présent, aux progrès accomplis, aux émotions incomparables ressenties sur scène, à la sélection dans quelques concours : (radio-crochet France Inter, concours ‘Talents Europe 1’, Les inouïs du Printemps de Bourges) et aussi enfin grâce, ou à cause de cette putain de montagne, ce défi qui me faisait face et que je voulais relever plus que tout.
Tout cela s’est précisé il y a deux ans à présent.

Marvin Jouno portrait photo original du chanteur cabine photomaton vintage interview EP Ouverture pour United States of Paris blog

Est-ce qu’une rencontre a compté pour que tu arrives à tes fins en tant qu’auteur, compositeur et chanteur ?
En réalité des retrouvailles. J’ai retrouvé dans les tréfonds de Myspace en 2010, Angelo Foley, un ami d’enfance – qui depuis a réalisé Ouverture, mon 1er EP.
À l’époque, j’avais mis en ligne 7 maquettes de chansons que j’avais travaillées tout seul de A à Z.
Angelo, rapidement rejoint par Agnès Imbault  – qui est la pianiste du projet sur scène et en studio, et avec qui je travaille une bonne partie des compositions – ont tout de suite vu un vrai potentiel, dans ce que j’aime à appeler des post-it de chansons…
Avec ces deux précieux acolytes, j’ai pu découvrir ma voix, apprivoiser le chant, peaufiner mes compositions, apprendre l’exigence d’un refrain, envisager le passage sur scène… le tout en prenant notre temps – car nous faisions tous les trois, tout autre chose en parallèle.
Depuis le début, nous formons une équipe soudée, fidèle – nous avons progressé tous ensemble – c’est une plutôt belle histoire que de mesurer le chemin parcouru.

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Comment as-tu conçu l’écriture de l’EP Ouverture ? (besoin de t’isoler pour écrire, de calme ou conception sur l’instant après une émotion) ?
L’avantage considérable d’un premier EP ou d’un premier album est le temps dont on dispose pour l’écrire. On pourrait presque dire que j’ai pris 30 ans pour me raconter en 15 chansons. 😉
Plus sérieusement, je n’écris qu’à propos d’événements ou de sentiments qui me transpercent, me bouleversent.
De ce fait, je n’écris pas un texte tous les matins au petit déjeuner.
J’écris rarement à chaud, le processus étant plus ou moins long, j’ai le temps de prendre du recul. Je travaille par phases à vrai dire.
Pendant 4-5 jours, je vais être complètement habité par les mots.
Je mange, je marche, je dors avec en tête des mots, des phrases, des histoires que je malaxe, étire, abîme, tourne dans tous les sens.
A ce moment-là, je prends des notes. Pour Est-ce l’Est ?, par exemple, j’ai eu jusqu’à 12 pages de notes, de punchlines, d’idées, de couplets écrits sous différentes formes.

Il y a 3 axes fondamentaux. Le fond, la forme, la narration :
– La thématique et l’émotion – finalement le déclic.
– Le jeu avec cette langue française riche et fascinante.
– L’histoire, le scénario ou comment à partir d’éléments personnels, orienter son propos et le développer d’un point A à un point B.

Ces dernières années j’ai eu la chance de pouvoir emprunter deux abris hors du commun :
La cavarache – une grange réaménagée perdue dans le Cantal Nord ;
et une longère isolée dans mes si chères Côtes d’Armor…
J’y ai construit, élaboré, poli la plupart des derniers textes, seul, sans diversions… j’ai pu passer le temps nécessaire à mettre de l’ordre dans le puzzle des prises de notes, sans compter les heures.

Marvin Jouno portrait photo original du chanteur cabine photomaton vintage pour United States of Paris blog interview EP Ouverture

Est-ce que l’écriture est facile pour toi ?
Vraiment pas – mais tout simplement parce que c’est sacré – peut-être trop même.
Si cela me semble facile – c’est que je suis en train d’écrire un mail, un sms, une liste de courses, certainement pas une chanson – sinon à quoi bon…
Je ne suis pas très prolifique ou alors par période, parce que je ne veux surtout pas banaliser mon rapport à l’écriture.
C’est sérieux, jamais fait à la légère, j’ai besoin de m’amuser à tordre la matière des mots pour justifier un quelconque écrit.
J’ai envie de donner l’envie d’attraper le livret, que l’on ouvre les tiroirs et découvre les différents niveaux de lecture.
Je parle parfois de dyslexie verbale – ce que l’on entend n’est pas toujours ce que l’on lit.
Depuis peu, je tends à simplifier (un peu).
Ne jamais prendre les gens pour de cons mais au contraire – ne pas passer pour celui qui fait le malin à ne pas être compris.
Ça n’a aucun intérêt puisque l’essence même de raconter des histoires est de pouvoir les partager.
Quoi qu’il en soit je coderai toujours un peu.
Je me livre de jour en jour un peu plus (j’ai fini par admettre que ma personne est le sujet que je suis supposé ‘maitriser’) mais une certaine idée de la pudeur et de la retenue m’accompagneront toujours.

Quelle est la chanson la plus personnelle de cet EP ? Et pour quelles raisons ?
Sans hésiter : Est-ce l’Est ?
Si elle n’était pas codée et pleine de sous-entendus – elle serait obscène, et d’une impudeur considérable.
J’entends un peu de tout à son sujet mais ce n’est absolument pas une chanson sur Berlin, ce serait trop simple.
Ici, Berlin sert de décor, de contexte, de prétexte – à tout autre chose que le récit de mes vacances.
Il y a des clés disséminées ci et là pour en comprendre le sens profond…

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Que l’on évoque Benjamin Biolay après l’écoute de ton disque te dérange ? (Sachant que venant de nous ce n’est pas négatif, nous aimons BB)
NON : C’est hyper gratifiant et même un peu gênant.
Ce mec a une plume tonitruante, des arrangements somptueux et Trash Yéyé est l’un de mes albums de chevet.
Il y a cinq ans – lorsque j’écrivais mes premières chansons, j’aurais signé sans réfléchir si l’on m’avait promis une telle parenté à venir…
OUI : En France, il y a deux écueils récurrents.
Il est très mal vu de faire trop de choses différentes ; et quoi que l’on fasse, on est systématiquement mis dans des cases et comparé aux aînés.
C’est certainement très rassurant pour le public et les journalistes, mais c’est chiant et castrateur.
A un moment donné, cette comparaison aurait pu (ou a pu) me fermer des portes, et très sincèrement j’ai d’autres velléités que de proposer un succédané de ce qui existe déjà – en très réussi – qui plus est.

Pour toi, la référence est pertinente ou non ?
Même pas, très honnêtement…
Fût un temps, nous avons considéré la piste de l’émasculation pour s’affranchir de la comparaison mais j’ai finalement su résister 😉
J’ai parfois la sensation d’avoir obtenu la carte de membre du club des chanteurs à la voix grave : quand ce n’est pas Benjamin Biolay, ce sont Julien Doré ou Jean-Louis Murat qui ressortent…
On ne peut pas dire que j’écoute beaucoup mon EP mais vraiment je ne vois pas trop la ressemblance.
Après, s’il s’agit finalement de proposer une pop lettrée et élégante – ça me parle, bien entendu.

Marvin Jouno portrait interview photo originale du chanteur cabine photomaton vintage pour United States of Paris blog

Un chanteur – une chanteuse – un groupe avec qui tu ne pourrais pas vivre sereinement si tu ne l’écoutais pas régulièrement ?
De 15 à 25 ans – tout en gardant les oreilles grandes ouvertes – j’ai écouté Radiohead et les projets solo de Thom Yorke de manière excessive et quasi exclusive.
Mes oreilles ont mûri ou bien vieilli mais mon rapport à la musique est certainement plus raisonné aujourd’hui.
(Néanmoins, il y a un peu plus d’un an, il aurait été difficile de m’empêcher d’écouter Reflektor d’Arcade Fire)
Cette année, j’ai “saigné” les derniers albums de Sufjan Stevens, Tame Impala et Jamie XX – pour ne citer que ceux-là.
Ces dernières semaines, je dois avoir besoin de calme : je suis à bloc sur le dernier Max Richter et le premier album d’Aldous Harding.

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Ta dernière claque musicale ?
Aldous Harding – une chanteuse folk Néo-Zélandaise.
C’est brut, simple, nu, déchirant. C’est la parfaite BO pour se couper du monde extérieur et écrire quoi que ce soit.
C’est aussi tout ce que je ne peux/veux pas faire – et ça me fait de sacrées vacances en tant qu’auditeur.

La plus belle chanson pour pleurer ?
Ouverture d’Etienne Daho.
Il n’est pas de hasard,
Il est des rendez-vous,
Pas de coïncidence…
L’une ou LA raison de donner à mon EP le titre Ouverture.

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Une madeleine intime et familiale. Je peux y accrocher des wagons de souvenirs heureux et tristes.
Les cordes des Valentins me donnent la chair de poule dès les premiers frottements.
Jusqu’au bout, cette chanson me fera penser à ma mère.

La chanson qui te fait danser ?
J’aurais pu en citer dix pour pleurer mais n’ai finalement pas trop hésité.
Pour danser, c’est une autre histoire. J’ai dû fouiller dans plusieurs centaines de liens Youtube mis de côté pour être certain de mon choix.
Il faut généralement un sacré alignement des planètes en soirée pour que me vienne l’envie de danser. Par contre, après je ne réponds plus de rien…
Lost de Franck Ocean – parce qu’associé à un moment de danse, récent, à part.

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Le meilleur conseil que l’on t’ait donné pour ta carrière ou pour ta vie ?
Pas véritablement un conseil, mais une sorte de mantra parental, jamais vraiment exprimé : « Surtout – fais – ce qu’il te plait . »

La meilleure salle pour un concert à voir ou pour chanter ?
VOIR
:
Pas très original mais l’Olympia a ce quelque chose de magnétique – indéfinissable et inimitable.
On est comme happé dès que l’on pénètre dans la salle – encore éclairée et sans musique.
CHANTER :
La première partie de Jeanne Cherhal à La Cigale me restera en mémoire pour longtemps.
Je n’ai réalisé qu’après avoir chanté ce que l’on venait de vivre.
Le poids des ans, une certaine idée de l’héritage, la lourdeur douceâtre des velours rend tout cela solennel et magique à la fois.

Quand on connait et pratique la photo comme toi, est-il facile de lâcher prise face à l’objectif d’un autre photographe pour un portrait ?
J’y travaille mais jusqu’à présent je ne peux me résoudre à passer devant l’objectif, ou plutôt à ne pas être derrière (ma place pendant 10 ans sur les tournages de cinéma en tant que décorateur).
Après, je joue le jeu du mieux que je peux – je fais confiance à la personne qui me fait face,  même si je ne peux m’empêcher d’imaginer comment je ferais de l’autre côté…

J’apprécie d’ailleurs énormément ce concept du photomaton – merci.
Je ne me mets pas encore à la place des machines 😉

Marvin Jouno
EP Ouverture
Album Intérieur Nuit
(Un Plan Simple)

en téléchargement légal

Follow Marvin via sa page FB officielle
Twitter : @MarvinJouno

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Interview: Lauren McQueen, revelation of the movie The Violators & of the Dinard British Film Festival

At the latest Dinard British Film Festival, she was one of the 2 revelations, with her partner Brogan Ellis, who brought both viewers at the theaters and photographers on the red carpet head over heels.
It was the first time in France for Lauren McQueen in order to present The Violators directed by Helen Walsh.
A strong movie that stays with you. An impressive acting performance that did not leave anyone indifferent.
Before the release in France, let’s meet the young actress.

Lauren McQueen & Brogan Ellis
Lauren McQueen & Brogan Ellis

UsofParis : If you had to describe Dinard, in a few words, to one of The Violators cast member to make him/her want to come here, what would you say?
Lauren McQueen : I’d say, It’s a beautiful town, with really nice beaches, cause Liverpool does hardly have nice beaches. It has beaches, but not as nice as these. And the food is really nice!

What made you want to become an actress?
Well, I started of the Musical theatre on the stage and seeing a play when I was younger and I kind of looked up to them and I wanted to be like them. I always used to watch a lot of films when I was younger, Annie. That made me wanna looking a lot of TV and films set. When I was 11, I went to acting classes and just went on from there.

Who was your inspiration?
I absolutely love Angelina Jolie!

Why?
I love watching her, she’s so… you can’t take your eyes off her when she’s on the screen. She always plays strong female roles, which I really like.

Actress Lauren McQueen The Violators movie director Helen Walsh Dinard British Film Festival 2015 competition Grand Hotel Barrière France photocall photo by usofparisAt what point in your life did you decide to become one?
It was when I was 11. When I went to the acting classes when we started to do a lot of improvisation, a way to make me confident. I started to go into castings for TV and film. I think that was just the drive and enjoying and, you know the scripts.

It’s very young!
Yeah, I know. I’ve always enjoyed performing arts.

Lauren McQueen Brogan Ellis The Violators movie actress director Helen Walsh red carpet dinard british film festival oprining 2015 france competition photo by usofparisHow much did you learn about your profession while shooting The Violators movie?
Steven Lords who plays Mikey, was important important for me. Cause it was my first feature film, so he kind of really helped me when we were in the scenes like, he was very natural, yeah he really helped just with the conversation in the scripts to be very natural and intense as well and Helen kept us both apart, until day one of filming because on the schedule the first scenes were the lock scenes, they were the really hard, like intense scenes. It really came across, it was like true intensity.

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What kind of advice did the team give you?
« Shelly» is like a motherly role. She has to look after her younger brother. I have a younger brother so I could use that, with Shelly; a vulnerable side as well. That’s quite similar to me.
But advice, just keep it natural because the film is natural.

How does the director, Helen Walsh work?
Because she was the writer and the director, it was very beneficial because sometimes if you’ve got directors who’s not the writer they can’t change anything in the script. But because Helen was, we kept putting all new ideas into the scenes and I felt really involved in the story.

Did you change anything?
It was a year ago now! We could suggest things and Helen was really open to…, yeah.

How did the movie change your personal and professional life?
I was still at school while I was doing it. I had to take seven weeks off school. I was doing A-levels. After, when I got back to school, I found everyone being dead immature, because I had worked with adults for seven weeks, so I was like: « This is not what I want to do, I want to go back on the set ».

Can you name one very emotional moment you lived on a set?
The moment in the car. The rape scene. That was my first time doing a scene like that. I was a bit nervous for the other, for that compared to the other scenes. That was the main one. The more emotional and especially the scene after, when she is in the bathroom, and she can’t believe what she’s done. She’s done it because she wants to get out of this life. She’s traumatized.

Next step of you?
I’ve got another feature film at the end of this month. It’s a harder film. The name is The Wasting. It’s a writer from Canada. She’s also director for the first time. So it’s kind of a link again first time directors!

Thanks to Emilie, Aude & Joël

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Du Japon au Madison Square Garden, GiedRé en ITV selfie : #bonheur !

La chanteuse espiègle a accepté notre interview alors qu’elle était en dehors des clous de tout planning promo, sa tournante précédente étant finie depuis quelques mois. C’est assez rare pour le relever.
GiedRé a foulé les planches de la Nouvelle Seine, fin septembre pour une carte blanche, un concert affichant déjà complet au moment de notre rencontre, comme son Café de la Danse le 8 mars. En même temps, on s’en fout, on va tous au Trianon le 18 octobre !!!

Notre échange est l’occasion de vous faire découvrir l’univers de la chanteuse avec plein d’anus, de caca et de pédophiles. Si vous ne la connaissiez pas, vous êtes prévenus, ce n’est pas Dorothée (quoi que…). Interview fleuve car elle le valait bien !

selfie original de GiedRé pour le blog !
selfie original de GiedRé pour le blog !

Un jeudi de septembre, dans un petit bar du XIe arrondissement de Paris. GiedRé, fidèle à elle-même, habillée d’une jolie robe tout en couleurs et des carottes aux oreilles.
On entre. Elle commande un Perrier rondelle (of course !). On demande si l’on peut enregistrer l’interview, elle répond qu’elle est d’accord mais que de toute façon, elle démentira tout.

UsofParis : Que faisais-tu avant la musique ? Qui était GiedRé avant d’être la chanteuse que l’on connaît ?
Giedré :
Genre le jour d’avant ?

Oui, le jour d’avant !
Le jour d’avant, j’sais pas. Je pense que j’ai déjeuné, après je me suis promenée…
Non. Qu’est-ce que je faisais avant ? Je faisais du théâtre.

Le cours Florent ?
Le cours Florent ça c’était y’a longtemps et surtout après j’ai été à l’ancienne école de la rue blanche, qui s’appelle l’ENSATT (Lyon). Et puis après je faisais du théâtre, on avait monté une compagnie et je jouais dans des pièces très sérieuses, théâtre subventionné, tout ça. C’était très “Fleur Pellerin attitude”. Vraiment !

Est-ce que tu faisais des petits jobs ? On t’imagine bien en animatrice de centre de loisirs ou en hôtesse d’accueil à la Fistinière…
Ouais, j’ai fait des jobs de merde, si c’est ça ta question. Oui. Comme tout le monde.

Qu’est-ce qui t’a amenée à la musique du coup ?
En faire devant les gens ou en faire dans mon salon ?

Dans ton salon, jouer de la guitare…
Je ne sais pas… En fait, moi je suis lituanienne, tu sais ? Donc je suis arrivée en France, je ne connaissais vraiment rien à la France, rien du tout. Du coup, j’ai découvert un peu la musique qui s’écoute ici. La musique tout court, car dans l’URSS c’était plus des chants à la gloire de Staline, tu vois ?
La musique, je me suis dit bah qu’est-ce que c’est ? J’ai allumé ma radio comme tous les gens, en fait, et donc là j’ai découvert Jean-Jacques Goldman, Céline Dion, Patrick Bruel, tu vois ?
Et là je me suis dit : « Ah ouais, ok !».
Du coup, quelques années plus tard, je me suis dit : “mais en fait peut-être que je peux faire autre chose que ça ? Peut-être ?” A l’adolescence, tu écoutes Bob Dylan, tu te dis : “ouais moi aussi je veux trop faire de la guitare”, donc tu apprends 4 accords. Et en fait tu te dis « Ah, mais en fait, si je joue ces 4 accords et que j’écris des mots que je mets dessus ça fait une chanson » Malin. Tout simplement !
Je fais des réponses très longues, faut pas hésiter à me couper…

Donc sur scène tu joues un personnage ; je vois que tu le joues ici aussi. T’es vraiment comme ça dans la vie ?
Non non dans la vie en fait je bosse dans le bâtiment. Et du coup ça prend du temps pour grimer tout ça…

Tu as des jolies mains pour quelqu’un qui bosse dans le bâtiment !
Oui, oui, parce que moi je donne des ordres. Je donne des ordres dans le bâtiment, je suis ordinatrice. C’est comme ordinateur mais en femme.

La chanteuse GiedRé en pleine réflextion interview pour united states of paris blog

Comment est né ce personnage ?
Je le vois pas trop comme ça. Elle me surprend toujours cette question parce qu’on me la pose souvent, évidemment, parce qu’à partir du moment où tu mets des couleurs et où tu fais des blagues et tout ça, on te dit : « Ah ! Quel personnage ! ». Alors qu’on le demande jamais à des chanteurs qui font des chansons humanistes, qui pourtant sont exilés fiscaux : « Mais donc votre personnage en fait, comme ça, très dans le partage, comment l’avez-vous trouvé, vous qui ne payez pas vos impôts ? ». Tu vois ? Alors je trouve ça un peu étonnant.
Forcément quand t’es en représentation, ce n’est pas pareil que la vie parce que tu choisis ce que tu montres de toi. Donc, j’aurais pu montrer de moi, tu sais quand je me lève, que j’ai des crottes dans les yeux et que j’ai envie de parler à personne. Mais est-ce que c’est vraiment intéressant pour les gens de voir quelqu’un qui ne veut pas parler ? Là, tu as un peu envie de dire « Reste chez toi !».

Tu as auto-produit tes premières chansons, tes CD, est-ce toujours le cas aujourd’hui ? Les maisons de disques ne veulent pas de toi ?
Oui, c’est toujours le cas. Très vite les maisons de disques se sont intéressées à moi, même avant que j’enregistre mon premier disque. J’ai eu des gens avec des costumes, et tout. (elle mime le mec en costume) Moi je bossais dans le bâtiment, tu vois, donc je connaissais leurs codes.

C’est une sorte de liberté ?
 Je ne sais pas parler de chansons avec des gens qui sortent d’école de commerce. Je crois qu’on ne fait pas trop le même métier. Mais c’est pas grave, hein ! Ce qu’ils me disent, moi je ne comprends pas. Et si j’avais envie de vendre des trucs, je sais pas, j’aurais fait des tapis, si ce qui m’intéressait c’était de vendre des machins, et trop faire des sous et tout.
Puis c’est vrai que je suis un peu embêtante, parce que j’ai toujours un peu envie de faire ce que je veux et le meilleur moyen de faire ce qu’on veut c’est de le faire tout seul.

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L’année dernière, tu as fait ton premier Olympia. C’est un peu l’accomplissement, non ?
C’est le rêve d’une vie qui se réalise. (rires)
Blague à part, j’avais un peu tendance à me la raconter, tu vois ? Du genre : « Ouais, ça va ! Calmez-vous ! C’est une salle, c’est des gens. C’est juste que comme on est à Paris. Les gens ils se lavent, mais à part ça, quelle différence d’avec Roubaix ? ».
Je sais pas, tu te revois… En plus, c’est allé relativement vite, et du coup forcément tu te revois dans ton bar pourri à chanter des chansons entre la poubelle et la machine à cacahuètes et tout.
Et c’est marrant parce que le lendemain de l’Olympia, mon frère m’a envoyé une petite vidéo qu’il avait filmé genre 3 ans avant où justement je chantais dans un bar pourri et il me l’avait jamais montrée. Je chantais « Pisser debout », et là y’a un mec qui passe et qui dit… Tu vas voir c’est trop marrant… Il dit « Oh ! Imagine ça à l’Olympia devant 2 500 personnes. Ah ah ah. ». C’était marrant, il me l’a envoyée le lendemain, je trouvais ça mignon. Mais ouais forcément ça fait un truc quoi.

Je t’ai beaucoup vue en concert et je trouve qu’à l’Olympia, il y avait vraiment une différence de public parce que toute la salle chantait avec toi quasiment toutes les chansons. Ça devait être impressionnant de voir cette foule d’anus levés ?
Bien sûr et puis plus y’a d’anus plus on rit évidemment. J’ai sorti un DVD après, de l’Olympia, avec aussi « Les dessous de la tournante ». Et les garçons qui filmaient, ils demandaient à la fin tu sais comme dans BFM « Alors qu’est-ce que vous avez pensé du spectacle de ce soir ? » et là tu as Micheline du Nord Pas De Calais qui te répond, tu vois ?
C’était mignon parce qu’il y avait plein de gens, vraiment j’étais surprise, qui disaient « Ouais, bah nous on l’a vue à la salle des fêtes de Brive-la-Gaillarde et quand on a vu qu’elle faisait l’Olympia, on a pris nos billets et on est venu. ». C’est mignon parce que c’est vrai qu’on l’a fait ensemble. En fait, autant mon public que moi. On est arrivé à l’Olympia ensemble par le même chemin. Je n’ai jamais voulu être placardée en 4 par 3…

A côté de Anne Sylvestre en plus !
Oui c’est ça, c’était pas mal (rires). Pour moi, c’était toujours important que les gens choisissent de m’écouter qu’ils ne viennent pas parce qu’ils m’ont entendue 36 fois au Franprix cette semaine et que du coup ils pensent qu’ils m’aiment bien parce que tu vois ils ne s’en rendent même pas compte. Ça c’est chouette, j’ai toujours l’impression d’être un choix pour les gens.

La prochaine étape c’est le Stade de France comme Johnny ?
Le stade anal, plutôt d’abord. Enfin, tu vois ? On y va petit à petit quoi. (rires). Tu crois qu’il y a des gens qui viendraient franchement ?
J’ai un problème, c’est que je n’ai aucune ambition. Enfin, je n’ai pas d’ambition de grandeur.
Je dis que je suis en auto-prod mais je travaille avec des gens évidemment, quand on m’a dit « Allez, on fait un Olympia ! », moi j’étais là genre « Mais jamais, vous êtes fous ! ». Parce que je n’ai pas du tout la folie des grandeurs.

Pourtant tu as fini une tournante énorme, tu es même passée par le Japon. Tu es un peu la Mireille Mathieu 2015 ?
(rires) Zaz aussi. Zaz fait un carton au Japon.

Mon Dieu !
Ouais, comme tu dis. Comme tu dis !

Et donc c’est fou non ? Tu as même traduit une de tes chansons en japonais ?
C’était marrant comme histoire. J’y étais allée juste pour faire une semaine de concerts dans le cadre des expats’.
Tu sais ceux qui sont là : « On veut manger du camembert ! » (elle imite une manifestation).« Bah oui mais fallait pas partir ! »
Du coup, eux pour pas trop qu’ils s’ennuient et qu’ils ne deviennent pas trop alcooliques, de temps en temps ils font venir des gens de France pour dire : « Ouais, bah tu sais les Champs-Élysées, ça a beaucoup changé et tout. ». J’ai été cette personne-là, pendant une semaine. Et un monsieur qui a un label indépendant au Japon, super fan de la culture française… Néanmoins, bien qu’il soit fan de la culture française, il est quand même venu me voir en concert. Comme quoi la communication ne devait pas être terrible, tu vois ?
A la fin du concert, il me dit qu’il aimerait bien sortir mon album au Japon et comme moi je ne veux pas que les gens perdent tous leurs sous et qu’après ils vivent sous un pont à cause de moi, j’ai dit : « Bah il ne faut pas faire ça Monsieur, vraiment pas ! Ne vous mettez pas en danger comme ça. »
Et puis il voulait vraiment. Du coup, en vrai j’ai sorti un album au Japon. C’était compliqué parce que je me suis dit quel intérêt pour eux… Enfin, évidemment on me compare souvent à Jimi Hendrix au point de vue du jeu de ma guitare, tu vois ? Ça se comprend parce que c’est quelque chose de vraiment très intéressant et attrayant.
« Roh elle a refait un Mi mineur, mais c’est incroyable ! »
Donc j’ai traduit toutes mes chansons dans le petit livret, tu sais un peu comme à la messe. Puis je suis retournée une semaine pour faire de la promo, quelques petits concerts. C’était vraiment dingue. Trop marrant.

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Dans une de tes chansons tu parles de colis piégés et lettre de menaces ? C’est vrai ? Ça arrive encore ?
Ah ! (rires). C’est Jolie chanson, hein? Je l’ai un peu écrite en prévention. Au début, quand je suis passée de mon bistrot tout pourri à genre la Cigale, en 2 jours on n’a rien compris, on m’a dit : « Ouais, bon fais attention, surtout te vexes pas si les gens ils lancent des trucs, si tu reçois des lettres, si des gens t’attendent pour te tuer… ». Et je m’étais vraiment préparée à ça, en fait bizarrement non. Je ne sais pas si je te déçois…

Un peu, je m’attendais à ce que tu sois sous protection judiciaire…
Alors évidemment, oui, y’a eu des tentatives de procès, des trucs comme ça, machin, bien sûr. Mais parce que les gens s’ennuient donc faut bien faire des trucs. En même temps ils seraient un peu malhonnêtes parce qu’ils voient des trucs tous les jours bien plus horribles que mes chansons. Ça leur va, ça ne leur pose aucun problème. Ils continuent à être trop contents, à boire des demis et tout, genre « Ouais la vie c’est bien ! » alors qu’ils voient des trucs atroces. Ce serait un peu injuste de leur part de s’en prendre à mes chansons alors que c’est que des chansons et qu’elles sont bien moins pires que la réalité dans laquelle ils vivent et sont contents. C’est la fête.

Qu’est-ce qui va se passer pour toi dans les prochains mois ? Musicalement pas sur le chantier.
Oui parce que j’allais t’en parler justement, on en est au troisième étage en train de mettre les murs porteurs et tout. Ça va être un super truc.
Je m’y connais vachement bien en chantier, je m’en rends compte…
Il y a la petite carte blanche à la Nouvelle Seine, c’est un peu pour remettre la main à la patte et en vrai là, j’ai fini d’écrire et je commence à enregistrer mon prochain album. Ah exclu ! So exclu !
Je pense le sortir l’année prochaine. Dans quelques mois en fait.
Et repartir en tournante. Je veux faire une pré-tournante à la fin de l’année, novembre-décembre, quelques dates, dans des petits lieux. Un peu pour se revoir avec les gens, tranquille. Et puis après les zéniths bien sûr, New York, Madison Square Garden, tu vois ? Normal. La base. OKLM.
Finalement ça va repartir assez vite.

Tu montes sur scène avec Tolérance aussi ?
Ouais, mais j’adore ce groupe.

Tu sais un peu comment est né ce groupe ?
Bah non, en fait je les ai découverts sur Internet. Je crois qu’ils protègent vachement leur vie privée. Ils veulent rester anonymes.

C’est un peu leur grand retour aussi, ils avaient disparu ces derniers mois ?
Ouais mais y’a eu un problème, tu sais, ils avaient posté sur leur Facebook. Y’a un des membres du groupe qui avait sombré dans la drogue, à cause du succès. Ça lui était monté la tête. Et écoute, je ne sais pas, peut-être qu’il va mieux. Enfin, quoi qu’il en soit, il sera là.
Moi je les ai contactés, j’y croyais pas trop. Je me disais : “bon je tente le tout pour le tout, j’écris à Tolérance“. Un peu comme si t’écrivais à Whitney Houston ne sachant pas qu’elle est morte. Pour moi, c’était un peu un rêve sans espoir. Et ils ont dit ok.

On peut espérer un petit duo entre Tolérance et GiedRé ?
Ça serait une bonne idée. Je ne sais pas, ils m’ont l’air assez fermés. Tu sais, ils sont tellement dévoués à leur projet de tolérance que… Mais bon peut-être. Et peut-être que je ne suis pas assez tolérante. Toute façon, on ne peut pas être aussi tolérant qu’eux. Mais ils sont tolérants envers les gens qui ne sont pas tolérants, c’est ça le truc. Ça c’est le summum de la tolérance. Ils sont bien.

Après une petite discussion sur le concert au Sexodrome et sur l’organisation d’une prochaine kermesse comme celle de Paris en mai 2014.

GiedRé à la fleur interview de la chanteuse humoriste compositrice pour le blog united states of paris usofparis

Là j’ai une petite liste de questions très rapides…
Ah c’était pas l’interview ? (rires) Au bout d’une demi- heure : « Bon bah on va commencer ! » (rires)

C’est des petites questions courtes qui demandent des petites réponses courtes.
Oh la la ! Ça j’ai beaucoup de mal mais je vais essayer.

Est-ce que tu as un duo rêvé ?
J’avais un rêve mais il s’est réalisé. Je rêvais de faire un duo avec Grégoire, je l’ai fait. Donc maintenant en plus ? Une collégiale des Enfoirés. Mais j’aimerais que ça se passe vraiment, qu’à chaque couplet y’en a un qui rentre, qu’il descende par les escaliers. Tu sais comme ils font ! C’est tellement bien.

Et un artiste mort ?
Michel Sardou !

Quel artiste admires-tu le plus ?
Vivant ? Mort ? On s’en fout ?

Oui, un artiste hein, pas Emile Louis ou Dutroux.
Oh écoute, ils ont fait vraiment les choses dans les règles de l’art pour le coup. Je dirais George Carlin.

Celui que tu envies le plus ?
Brassens.

Quel est le meilleur compliment que tu as eu sur ta musique ?
Un jour on m’a dit que ça donnait moins envie de mourir.

Quelle chanson de ton répertoire tu aimerais que les enfants apprennent à l’école ?
Peut-être On fait tous caca, en fait. Tu sais au début les enfants ils ont le stade caca, jouer avec… Puis à un moment on n’en parle plus. Plus personne ne fait caca. Donc qu’ils continuent à la chanter.

Si Paris était une de tes chansons ?
Les petits secrets.

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La chanson dont tu es la plus fière ?
Instant Chimène Badi, un peu. « Je ne suis pas méchante ».

Parce que ça justifie tout le reste ?
Pas justifie, mais ça donne une raison. Une raison d’être.

Quelle chanson aurais-tu aimé avoir écrite ?
Oh y’en a plein. Une… Genre The chanson. Mais c’est horrible de demander ça. C’est vraiment dur. Je sais pas, là j’ai envie de te dire Où c’est que j’ai mis mon flingue de Renaud et je vais regretter demain. Mais aujourd’hui c’est ça.

À quel chanteur/se serais-tu prêtes à dire oui à tout, sans exception ?Bah ça oui évidemment, Chimène Badi. Bien sûr.

Dans On fait tous Caca, tu dis : “François y fait caca“… Est-ce que c’est le François ?
Avant c’était Nicolas. Parce que je l’ai réenregistrée, donc ouais j’update. J’espère n’avoir jamais à dire « Marine elle fait caca ». Mais bon, si c’est le cas je le dirais. Mais je dirais qu’elle en fait des vraiment des gros gros gros. Et pas que des par les fesses, des par la bouche aussi.

Si je te dis schizophrénie, tu me dis ?
Je te dis : “vacances.” Ça doit être des vacances d’être quelqu’un d’autre de temps en temps. C’est un peu les vacances de toi-même. De temps en temps tu es une vieille grand-mère qui se gratte la tête, mais c’est quand même toi mais tu es en vacances de toi-même (elle imite la vieille grand-mère). Ça c’est bien.

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Tu portes quelque chose sous tes sous-vêtements ?
Bah non pfff. Ouais je sais c’est abusé.

Tu es donc « trop une pute » toi aussi ?
Ouais, ouais, bah ouais. J’ai essayé, avant je mettais une combinaison de ski, enfin tu sais les trucs combinaison, là… Mais en fait le problème est éternel, car sous ma combinaison, je suis nue. C’est un combat sans fin, c’est une quête de la bienséance perdue d’avance.

La personne dont tu parles dans Chut ? Elle vit toujours ?
(rires) Oui.

Tu as des petits conseils à me donner parce que j’en connais une et je n’en peux plus ?
C’est la magie, de contrairement au chien, d’avoir un cerveau où tu peux en faire d’autres trucs que juste aller chercher des croquettes. En fait c’est partir ailleurs.

Faut être schizo et se mettre dans la petite mamie ?
Ouais voilà c’est ça. Vacances ! Utiliser son cerveau à bon escient pour aller ailleurs que là où tu es.

Si tu avais 3 minutes là tout de suite, tu en ferais quoi ?
Là tout de suite, oh bah je ne sais pas je suis bien avec vous. Je continuerais à parler.

C’est gentil. Merci GiedRé.
Merci à vous.
Je vais dire que tout ça est faux, je démentirai avec mon avocat que tout ce qui a été dit dans cette interview est un mensonge.

Interview menée avec passion par Joan


ACTU !

Le nouvel album de GiedRé s’appelle Lalala et est sorti le 15 janvier 2016 #tropbeau

GiedRé en concert au Café de la Danse (Paris), le 8 mars : COMPLET
Au Trianon (Paris), le 18 octobre : pas tout à fait complet. Fais vite !!

Et en tournante générale :
12/02 : ViLLeNeuVe La GaReNNe – MJC
19/02 : SaiNT-éTieNNe – SaLLe JeaNNe d’aRC
20/02 : aViGNoN – PaSSaGeRS du ZiNC


2/03 : Le HaVRe – MaGiC MiRRoR
3/03: TouRCoiNG – Le GRaND MiX
9 au 12/03 : BRuXeLLeS – MaiSoN DeS MuSiQueS
15/03: GReNoBLe – La BeLLe éLeCTRiQue
16/03 : LyoN – NiNKaSi Kao
17/03 : NaNTeS
18/03 : CLuSeS – L’aTeLieR
19/03 : GeNèVe
25/03 : SaiNT BRieuC – La CiTRouiLLe
30/03 : ReNNeS – L’aNTiPoDe
31/03 : CaeN – BiG BaND CaFé

2/04 : LaNGaN – Le TRouSSe CHeMiSe
7/04 : TouLouSe – MeTRoNuM
14/04 : Le PRiNTeMPS de BouRGeS
3/06 : MoNGeReau – FeSTiVaL “PaSSioN eLLeS”
24/06 : CeRiSy-BeLLe-éToiLe – FeSTiVaL deS BiCHoiSeRieS
21/07 : LeS FRaNCoS de SPa


Merci à Nicolas du Rat des villes qui a permis cette rencontre et à Manu qui l’a immortalisée

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Phia Ménard et ses belles s’attaquent au carcan patriarcal – Interview !

Avec Belle d’Hier, la Compagnie Non Nova, menée par Phia Ménard, tente de se libérer du mythe du prince charmant. Sur scène, telles les désillusions des petites filles face aux hommes injustement tout puissants, les robes de bal se transforment en serpillières. C’est beau, parfois violent, souvent dérangeant. Le but est atteint. On ne sort jamais indemne d’un spectacle de Phia Ménard.

N’allez toutefois pas croire que la circassienne d’origine nantaise ne pense qu’à monter sur les barricades. Alors qu’elle mettait en place son spectacle, joué à partir de ce soir, et jusqu’au 9 octobre, au Théâtre de la Ville, nous en avons profité pour déjeuner avec elle. Maquillage léger et manucure parfaite, Phia Ménard affiche un large sourire devant son tiramisu, prend le temps et parle d’une voix douce. Interview.

Phia Menard artiste metteuse en scène compagnie non nova interview pour united states of paris blog photo Joel Clergiot

USofParis : Dans Belle d’hier, quelles sont vos revendications ?
Phia Ménard : La pièce est un peu un manifeste à elle toute seule. Dès notre enfance, on nous dit que les petites filles doivent être sauvées par des princes et que grâce à eux, elles seront encore plus des princesses. Cette idée est fausse. On se sauve soi-même et certainement pas avec un homme. Pour casser cette idée du pouvoir hétéro patriarcal, j’ai demandé à 5 femmes de ranger l’humanité. C’est à dire que je veux remettre tout à zéro. Et comme l’humanité n’a pas commencé il y a 2 000 ans, j’ai décidé de remonter cette remise à plat à partir de la sédentarisation de l’être humain.

Votre spectacle est parfois violent, vos propos sont très engagés. Et l’amour dans tout ça ?
On n’a jamais autant d’amour que par ses parents. Mais ça n’empêche pas de pouvoir rencontrer quelqu’un qu’on aime vraiment. Mais comment faire pour trouver l’amour dans des conditions où l’homme a le pouvoir juste parce qu’il est un homme ? Les premières victimes de la guerre, des violences sociales et des viols sont toujours les femmes. J’hypothèque alors toute notre société actuelle pour l’imaginer autrement.

Est-ce à dire qu’une femme est obligée d’être féministe ?
Elle n’est pas obligée, une femme se DOIT d’être féministe. On demande aux femmes de s’émanciper, mais ce sont les hommes qui doivent s’émanciper totalement de leur façon de voir le monde. On ne remet jamais en question la société, on joue aux dupes et les hommes gardent tous les pouvoirs. Ils ont toutefois des comptes à rendre. J’attends de Dieu qu’il mette une raclée aux hommes pour ce qu’ils font. A ce moment-là, je commencerai peut-être à croire en lui.

Vous semblez toujours très sérieuse, n’avez-vous jamais envie d’aborder des sujets plus légers, plus futiles ?
Je m’amuse, je ne suis pas dans un pays en guerre, je peux m’exprimer. On a tous une part de futilité. Je fais les boutiques, j’aime me faire masser, je ne suis pas en permanence sous tension ou revendicative. Seuls les fous furieux sont dans la revendication permanente et la stigmatisation par la peur. Je prends du plaisir dans et en dehors de mon travail. Il y a un business de la futilité, je ne souhaite pas en faire partie. Ça ne m’intéresse pas, je veux amener les gens à penser autrement sur la société. Mais je n’ai la prétention de changer le monde. Si l’art avait ce pouvoir, il l’aurait déjà fait depuis longtemps.

Qu’est-ce qui vous fait rire ?
Surement pas l’idiotie ! Je n’ai pas la télévision, mais ce que je connais de la téléréalité ne me fait absolument pas rire. Je ris beaucoup avec ma compagne, dans l’intimité. Nous rigolons de l’absurdité et à refaire le monde. J’aime quand le rire n’est pas recherché, contrairement aux spectacles de one-man show comme on voit souvent. Les clowns me font rire par exemple, car ils ont une totale liberté. Ils me surprennent en permanence et me dérangent là où d’autres ne le font pas.

Avez-vous envie d’intégrer d’autres disciplines du cirque dans vos créations ?
Dans le cirque, quand je crée, j’ai besoin de me poser la question sur ce qui est nécessaire dans l’espace dont je dispose. J’ai besoin que le spectateur s’identifie, et qu’il ne sublime pas le circassien. Le corps peut aller plus loin que ce qu’on imagine. On est alors impressionné par le jongleur. Ce sera en revanche difficile de s’identifier au trapéziste ou aux acrobates car c’est dangereux et très compliqué. Dans le jonglage, le rapport à la mort est inexistant.

Dans vos créations, vous utilisez des sons, des bruitages et très peu de musique. Pourquoi ?
Je ne veux pas que le spectateur soit amené là où j’ai envie qu’il aille. J’ai envie de lui laisser toute la liberté pour réfléchir. Quand je travaille l’élément sonore de la pièce, j’imagine ce qu’on entend dans l’image que je crée. Je déteste qu’un artiste me fasse avoir l’émotion qu’il veut que j’aie. Sinon je crie à l’arnaque. On oriente le spectateur. Je pense qu’on peut créer des émotions par d’autres moyens. Bien sûr, je suis tentée, comme tout artiste, de prendre de la musique. Mais je me dis qu’il faut que je travaille autrement et finalement, j’ai l’impression d’en utiliser quand même.

Le public parisien, et plus généralement français, est-il différent de celui des autres pays ?
Les spectateurs sont des spécialistes, où qu’ils soient. Notre société est culturelle. Partout dans le monde, nous avons un esprit critique et des références communes, ce qui fait que les spectateurs comprennent très bien ce que je fais.
Les Français, et plus particulièrement les parisiens, sont un public encore plus avertis. Les parisiens accordent une grande importance au théâtre dans lequel ils vont. Ici, on débat sur tout ce qu’on voit, tout le temps. Alors que dans certains pays, ce qu’on propose est vu avec plus de distance, on laisse passer ses émotions plus directement. En France, le théâtre est bourré de codes. Parfois, j’aimerais les transgresser.

Propos recueillis par Joël Clergiot

Affiche spectacle belle d hier mis en scène de Phia Ménard Jean-Luc Beaujault Compagnie Non Nova Théâtre de la Ville Paris 2015
Belle d’Hier
de Phia Ménard

Avec Isabelle Bats, Cécile Cozzolino, Géraldine Pochon, Marine Rostaing et Jeanne Vallauri

Du 3 au 9 octobre 2015

Théâtre de la Ville
2, place du Châtelet
75004 PARIS

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ZAZA FOURNIER donne un coup de frais à la chanson française gouailleuse / INTERVIEW

Le rouge à ses lèvres rappelle ces femmes modernes des publicités des années 60, son port droit a l’élégance d’une dame du monde et son large sourire aguiche gentiment ses interlocuteurs. Posée et un brin sérieuse, Zaza Fournier sait également se moquer d’elle-même, comme dans ces petites vidéos mises en ligne à l’occasion de la sortie de son troisième album, Le Départ, le 16 mars dernier. Après un concert parisien le 20 septembre dernier, la chanteuse de 30 ans rechaussera son accordéon les 2 et 3 octobre prochains, au Théâtre Romain Rolland, à Villejuif. Entretien.

Zaza Fournier chanteuse interview album Le Départ concert et tournée photo by joël clergiot united states of paris blog

USofParis : Ton troisième album est moins sucré que le premier. C’est Camille qui est triste ou c’est le personnage de Zaza Fournier qui est mélancolique?
Zaza Fournier : On parle toujours de soi. C’est un confort que je me suis accordé mais il ne s’agit pas de se planquer derrière un personnage. Zaza, c’est moi puissance 1 000. On ne m’appelle quasiment jamais par mon vrai prénom. Quand les gens qui me connaissent uniquement à travers mon travail m’appellent Camille, j’ai l’impression qu’on est en train de me regarder les seins. Mon prénom est réservé aux gens très proches et à ma famille, même si la frontière entre Zaza et Camille s’efface petit à petit. Je deviens de plus en plus naturellement celle que je donne à voir sur scène, celle que j’ambitionnais d’être plus jeune.

Dans ton album Le départ, tu imagines partir sans revenir. Ça y est, la décision est prise?
Je n’ai pas l’impression de donner une réponse mais plutôt de décrire cet état dans lequel nous nous trouvons avant de faire un choix. D’ailleurs, dans la chanson Le départ, on ne sait pas si elle franchit le pas. Cet homme qui va venir la chercher, existe-t-il vraiment ?

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Tu parles beaucoup d’amour, de séparation. Ce sont des sujets d’inspiration intarissables ?
L’amour en soit, oui, ça m’inspire. Ce qui m’intéresse, c’est la tentative d’être ensemble, car l’être vraiment, c’est difficile. Je ne parle pas uniquement de vivre côte à côte. Vraiment se rencontrer, c’est dur et ça demande une forme d’exigence dans les rapports. Mais c’est aussi la chose la plus passionnante au monde.
Aujourd’hui, je ne sais pas si je suis plus mature, mais quand j’ai écrit le premier album, je ne m’intéressais qu’aux chansons d’amour. Mes intérêts ne sont plus uniquement tournés sur ça. A 20 ans, on veut tous rencontrer quelqu’un avec qui vivre moins seule.

Vivre moins seule ?
Oui, je crois qu’on reste tout le temps seul. Il y a des moments de grâce, heureusement, où on arrive à être ensemble. On peut vivre à l’inverse physiquement proches, comme à Paris, avec ses enfants, sa famille et être très seul.

Paris t’inspire donc de l’amour et une certaine solitude ? As-tu un rapport particulier avec ta ville ?
Dans mon travail, sûrement. Mon grand luxe est de pouvoir partir. J’arrive à être heureuse à Paris quand je suis en tournée. Je vois maintenant ce qu’elle peut m’apporter. Ca me gratte toutefois d’aller voir ailleurs. Peut-être en province. Ça me semble impossible de vivre tout le temps au même endroit. Mais c’est certainement une action à mettre sur ma liste de choses que j’aimerais faire et que je ne ferai jamais.

Comment s’est passé le festival d’Avignon l’été dernier ?
Une des expériences les plus enrichissantes de ma vie. Il fallait mettre la main à la pâte, travailler dur et beaucoup jouer, sur une période resserrée. J’avais peur de la fatigue vocale. Mais je me suis bichonnée, j’ai beaucoup dormi et ça s’est très bien passé. J’en veux encore ! Je suis à deux doigts de proposer un spectacle pour l’année prochaine.

Zaza Fournier chanteuse interview album Le Départ concert tournée photo by joël clergiot united states of paris blog

Avec un 4ème album ?
Je ne sais pas s’il y aura un quatrième album. J’écris tout le temps et j’aimerais peut-être proposer quelque chose d’autre. En tout cas, j’aimerais un spectacle plus écrit, qui mélange la musique et le théâtre. Mais c’est encore un peu tôt pour en parler.

En explorant d’autres genres musicaux ?
Non, je n’en ai pas envie. On m’a reproché d’avoir fait un deuxième album différent du premier. La création est pourtant un mouvement perpétuel. Ce mouvement m’intéresse et ma singularité est le trésor que je vais préserver. Le drame aujourd’hui, c’est que tout le monde doit se ressembler car la singularité fait flipper.

Certaines de tes chansons évoquent le genre ou le féminisme. C’est une forme d’engagement ?
Le genre m’a toujours intéressé. J’en parle dans le premier album, avec la chanson Mademoiselle. Dans mon dernier album, Garçon lui répond un peu mais c’est aussi une façon souriante de provoquer la discussion sur le féminisme. Je suis toujours étonnée quand je lis que la femme en France est l’égale de l’homme. C’est faux ! Il y a mille exemples qui le prouvent. Le premier, incontestable, c’est l’égalité salariale. De plus, une femme est encore sous le joug de l’homme, qui soit disant ne peut pas contrôler ses désirs. Se libérer de la tyrannie, ce n’est pas facile. Par ailleurs, quand on voit la façon alarmante dont on considère les femmes dans certains pays du monde, je crois que nous n’avons pas d’autre choix que d’être féministe. Pas de façon agressive, mais avec pédagogie et le sourire.

Propos recueillis par Joël Clergiot

Zaza Fournier couverture album Le Départ Le Rat des Villes VeryRecords musique chanteuse

Zaza Fournier
album : Le Départ
(Le Rat Des Villes / Verycords)

Zaza Fournier est aussi sur instagram !

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PIERRE LAPOINTE : interview gueule d’ange double face

“Tant qu’à faire une dépression, autant la faire à Paris, c’est plus glamour ! Pierre Lapointe

Pierre Lapointe est un garçon charmant et un chanteur à l’humour bien trempé surtout quand il est dans son élément : la scène. Il n’hésite pas à annoncer d’entrée de jeu (cf son dernier concert à Paris, au Fnac Live 2015) : “ce sera très certainement le meilleur spectacle que vous aurez vu dans votre vie !” ou d’avertir un peu plus tard que : “souvent après mes concerts, les couples se déchirent.”
Côté coulisses, le trentenaire à la crinière maitrisée est plus sage et plus posé, exit le bermuda choisi pour son concert et place à un pantalon vert aux boutons légèrement décentrés. Original !

Revue de détails sur sa vie d’artiste trépidante, ses belles rencontres et son rapport à la scène. Interview.

 

Usofparis : Comment gardes-tu le rythme de la création, de l’écriture ? Parce que tu es très sollicité : participation à des shows télé au Canada, la promo de l’album, la tournée sur les deux continents.
Comment fait-on quand on est un artiste du XXIe siècle ?

Pierre Lapointe : Je ne sais pas trop …
Déjà, ce qui arrive, c’est que je travaille avec quelqu’un qui s’occupe des trucs de base, donc déjà ça aide. Et puis, en ce moment, je ne crée pas beaucoup. Je crée pour des trucs un peu étranges. Je fais une émission à la télévision nationale canadienne Stéréo Pop, un spectacle dédié à la musique. Je fais la direction artistique. J’ai co-signé le concept avec ma meilleure amie Claudine Prévost. Donc je finis par faire de la création mais c’est plus sur la direction, c’est plus de la discussion. En fait, je suis en train de créer un show qui n’existait pas il y a encore 6 mois. Donc c’est une création qui est plus proche d’un job de fonctionnaire (rires). C’est plus structuré que ce que je fais normalement, mais ça me va aussi de faire ça. C’est une super expérience.
Sinon, je n’ai pas écrit de chansons depuis un an. Non, ce n’est pas vrai. J’ai écrit depuis mais je n’ai pas eu le temps de vraiment figer les choses.

Pierre Lapointe portrait avant concert paris tristesse seul au piano au festival fnac live 2015 chanteur musique photo by united states of paris blog
As-tu besoin de t’isoler, une fois que toute activité est passée pour pouvoir créer ?

Non, je me laisse aller en fait et puis j’ai écrit beaucoup de nouvelles chansons assez rapidement, il y a déjà un petit bout de temps. Donc ça ne me dérange pas de ne pas créer en ce moment.
C’est par période de toute façon. Et puis je pense que plus tu travailles, plus tu es dans l’action, plus tu as des idées qui sortent. Et puis j’essaye de me garder dans cette optique-là.
Aussi, j’ai des projets qui vont m’obliger à créer. Je commence une collaboration avec Matali Crasset, designer française. Mais je ne peux pas en parler plus que ça pour le moment.

Qui a approché l’autre ?

C’est moi qui suis allé vers elle. Et puis, comme j’ai travaillé avec David Altmejd il y a 3 ou 4 ans, j’essaie de trouver des gens pour lesquels j’ai une grande admiration. Puis je me fais des stages d’observation de luxe avec des gens qui sont extraordinaires et qui sont des références dans leur propre domaine. Je le faisais déjà il y a 10 ans quand j’ai travaillé avec le collectif BGL qui aujourd’hui représente le Canada à la Biennale de Venise de cette année. A l’époque, ils étaient déjà connus, mais pas comme aujourd’hui.
Je me suis toujours appliqué à trouver des collaborations pour apprendre, pour  pas m’endormir, puis me trouver des contextes où je suis obligé de créer des objets sans préjugé par rapport à mes propres objets.

Mais ce sont des vrais challenges de collaborer avec des designers ? C’est une mise en danger ?

Non. Personne n’est dangereux ! (rires)
Je veux dire d’être dans quelque  chose d’un peu plus instable, plus improbable. C’est que j’aime aussi. Et puis je pense au spectacle Mutantès que j’ai fait en 2008, ça a donné naissance à des albums. Quand je pense aux clips que j’ai faits pour Punkt, ça a donné naissance à des chansons, les voyages que j’ai faits aussi. Faut juste se garder dans l’action.
Je n’ai pas pris le temps de me poser sur ce que je voulais dire dans les prochaines années. Mais je sais que je ne manquerai pas d’inspiration.

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Quels sont les mots de journalistes ou de blogueurs français qui t’ont touché pour décrire ton dernier album ou qui ont tapé juste sur l’esprit que tu voulais…. ?

C’est toujours délicat parce que j’ai lu de très belles choses, comme j’ai lu des choses très tristes à mon sujet. Je suis toujours dans la dynamique : si tu crois les gens quand ils te disent que tu es merveilleux, tu es obligé de les croire quand ils te disent que tu fais de la merde. Donc j’essaie de ne jamais lire les trucs et puis jamais rien prendre au sérieux.

Quel trait de ta personnalité ou de ton caractère est mis en évidence pour cette tournée ?

C’est les mêmes que d’habitude. Sauf qu’en apparence… J’ai joué un peu…
Punkt, ça a été une drôle d’opération aussi. Parce que c’est sur Punkt qu’il y a les chansons les plus tristes, les plus sombres que j’ai faites de ma vie. Les gens n’en ont jamais pris vraiment conscience parce que ce que j’ai fait, c’est foutre de la couleur. Et donc le public a enregistré que c’était un album joyeux, que j’étais plus lumineux qu’avant, que j’avais l’air mieux dans ma peau. Mais, en fait, il y a quand même une chanson sur l’infanticide, une chanson où une femme meurt car on est dans un trip sado-maso. Quand même des trucs assez sombres. Puis même dans Les remords ont faim, je veux mourir parce que je regrette trop. C’est quand même hyper dark ce que j’ai fait !
Et puis là, c’est un peu la même chose. Je reste exactement le même gars qui est toujours dans l’autodérision, qui déconne autant sauf que le disque ne laisse aucunement transparaître ça. Et donc ce qu’on va voir durant la tournée de Paris tristesse, c’est le même gars qui est sur scène quand il fait Punkt, c’est le même personnage. Une personne qui est dans l’autodérision, dans la légèreté après avoir été dans quelque chose de très introspectif et de très lucide. Parce que je pense que c’est une des choses qui qualifie bien mon travail, c’est que je suis extrêmement lucide. Et j’ai une façon de décrire les situations et la vie autour : beaucoup de gens n’oseraient pas se dire ces choses-là.
Ça ne veut pas dire que je ne suis pas capable de déconner et puis d’avoir du plaisir. Ça fait du bien de désamorcer aussi tout ça aussi. J’ai pris cette habitude-là quand j’ai commencé à faire ce métier, quand j’étais enfant dans la vie personnelle. Et là ça continue.

Qu’est-ce qui plaît autant au public français dans ta musique ou dans ton personnage ? Tu as eu des indices dans les contacts que tu as eus ?

Je fais la même chose au Québec. Ici, je n’ai jamais adapté.

Il y a un petit peu d’exotisme, quand même ?

Il n’y en a pas tellement quand je chante, car mon accent n’est presque pas là. Je pense qu’il y a une approche peut-être nord-américaine de la scène qui est très décoincée, très décomplexée. Je l’ai vu chez les gens qui étaient dans la génération juste au-dessus de moi : chez Daniel Bélanger, chez Jean Leloup et chez Dédé Fortin avec Les Colocs. On est sur scène et on essaie de faire de ce moment-là un moment naturel. Et puis, on a une façon nord-américaine aussi d’arriver sur scène.
Maintenant, je suis peut-être le plus français des chanteurs québécois. Donc je ne sais pas trop ce qui plaît, ce qui ne plaît pas.
Justement peut-être que je suis trop français pour aller chercher les grandes masses en France. Et puis d’un autre côté, je pense que je réponds à un certain besoin parce qu’il y a des gens dans les salles et que les gens sont intrigués par mon travail.

Quelle est la leçon de musique ou de scène que tu aurais pu apprendre au contact d’un autre artiste ?

J’ai vu énormément de spectacles. Ce que j’ai aimé en voyant ces spectacles, et avant même de savoir que j’allais faire ça de ma vie, c’était de voir des moments. Justement, un show trop placé, il n’y a pas de moment. D’être comme quand on est à table avec des amis. Il y a quelque chose de vivant, puis à un moment donné y’a une surprise qui arrive, y’a un malaise qui fait chier et la soirée tombe à l’eau. Puis, en contrepartie, il y a aussi des moments où la soirée peut être grandiose. Il ne faut pas penser à la soirée qui s’en vient avant de la faire, naturellement.
Et puis, il y a une chose que j’ai dû accepter : c’est qu’on ne peut absolument rien contrôler sur scène. Il y a des fois où on est totalement en possession de nos moyens et il n’y a rien qui marche. D’autres fois, on est totalement démoli et puis c’est le meilleur spectacle de notre vie. Ou encore, on pense qu’on a été merveilleusement bon et puis les gens dans la salle disent « il n’a pas été super ». Et des fois c’est le contraire.
Il ne faut jamais s’arrêter à ce que l’on vit sur le moment. Faut juste vivre le moment et accepter qu’on ne sera pas bon, qu’on ne sera pas beau et qu’on sera peut-être pas super attirant. Et puis ça s’est intéressant aussi de vivre comme ça aussi. Mais pour moi c’est aussi une façon de voir la vie. Point.

Mais tu n’as pas répondu à ma question…

Ah oui ! Eh bien à côtoyer des artistes comme David Altmejd, par exemple, qui est un sculpteur, avec qui j’ai fait un show à la Galerie de l’Université du Québec à Montréal, l’UQAM. 24h avant le début du spectacle, les billets s’étaient vendus (il claque des doigts) en 1 heure. J’avais fait plein de promo, parce que médiatiquement, c’est moi qui portais un peu le projet sur mes épaules, même si c’était vraiment un projet d’équipe.
Et puis 24 heures avant le spectacle, David ne savait toujours pas s’il y allait avoir un monolithe en plein milieu de la scène ou pas. On s’en foutait un peu ! Cet exercice-là était très formateur pour moi car je travaillais avec un sculpteur pour ne justement pas faire du spectacle conventionnel.
Je me suis mis un peu à paniquer en me disant « Merde, les gens qu’est-ce qu’ils vont en penser ? ». Et puis je me suis dit : « C’est ça le projet, ta gueule. Profites-en. On verra sur scène ce qui se passe.»
Voir des artistes qui sont dans d’autres disciplines qui sont aussi dégagés des codes, car il y a beaucoup de codes dans la musique, pour moi ça a été formateur. Et oui, juste de regarder des gens d’autres disciplines travailler, ça nous oblige à une remise en question par rapport à notre propre discipline. Je pense que c’est là que j’apprends le plus. Parce que des shows, je ne vais plus en voir tellement. J’en ai tellement vus que je me fais chier, en fait, la majorité du temps. Parce que je vois la référence, je vois à quoi les gens vont ressembler, je vois d’où ils sont partis. Et à un moment donné je finis par juste faire « bof !… ». J’ai une attention assez courte.

La chanson la plus triste que tu aimes toujours écouter ?

Il y a une chanson que j’écoute beaucoup en ce moment, mais ce n’est pas une chanson triste, c’est plus une chanson mélancolique : J’ai eu trente ans de Julien Clerc. J’écoute ça à répétition depuis une semaine. J’ai redécouvert cette chanson-là parce que je l’avais entendue pour la première fois quand j’étais adolescent. Je suis obsédé par la ligne mélodique très raffinée. Je trouve ça magnifique. Et puis ce qu’il dit… Il parle de son enfance, qu’il fait la paix avec son passé et puis qu’il passe à autre chose parce qu’il a 30 ans. Pour moi, cette chanson vient de tomber dans mon top 5 du moment. En fait, elle est en 1ère position !

Interview by Alexandre 

Pierre Lapointe Paris Tristesse pochette album spéciale Québec Audiogram musique

Pierre Lapointe

album Paris Tristesse
(Belleville Music / Audiogram)

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Coulisses du FNAC LIVE 2015 – Interview de Nicolas Preschey, programmateur et fou de musiques

Nicolas Preschey est le programmateur du Festival Fnac Live depuis sa création il y a 5 ans. Il est aussi le maître de musique de l’émission de Frédéric Taddeï Ce soir ou jamais depuis 7 ans. Passionné de toutes les musiques, il nous dévoile les coulisses de cette nouvelle édition qui nous émoustille au plus haut point. Un festival devenu en très peu d’années une vraie référence et un rendez-vous pour les Parisiens-nes qui préfèrent quitter la ville en août (comme ils ont raison !).
Une interview qui se révèle passionnante et riche. Focus sur Christine and the Queens (3e participation cette année), les révélations à ne pas rater : Jeanne Added et Ibeyi.
Sans oublier quelques anecdotes des éditions précédentes.

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USofParis : En combien de temps concevez-vous la programmation du FNAC Live ?
Nicolas Preschey :
Avec Benoit Brayer, responsable programmation du Fnac Live et en charge aussi de toutes les opérations culturelles à la Fnac, on a pensé aux premiers noms au cours du festival de l’année dernière.
Après les premières réunions autour d’une feuille blanche, pour savoir qui on aimerait bien avoir, commencent en septembre-octobre. Et c’est aussi à ce moment-là que l’on prend les premiers contacts avec les tourneurs.

Combien de concerts voyez-vous par an ?
A la grande époque, ça devait être un peu plus d’une centaine, là je dois être entre 50 et 90 par an, environ 2 par semaine.
J’ai un peu levé le pied, car je fais beaucoup de choses à côté. Et puis je commence à avoir un certain âge, j’ai du mal à récupérer (rires) et un peu moins de fraîcheur pour passer quatre soirs par semaine en concerts. La famille s’agrandit aussi, il y a plein de choses dans la vie qui fait qu’on n’est moins disponible pour les concerts.

Parce qu’il faut aussi voir le talent du chanteur sur scène pour programmer un festival ?
Tout a fait ! Travaillant sur la programmation musicale de l’émission Ce Soir ou Jamais, j’ai vu passer beaucoup de groupes. Au début, l’émission était quotidienne, je n’avais quasiment pas le temps d’aller voir des concerts.
Je suis devenu le spécialiste des vidéos sur internet, sur les réseaux sociaux pour me rendre compte de la portée des groupes sur scène. Avec les moyens modernes, on a un don d’ubiquité qu’on n’avait pas avant. J’arrive à voir beaucoup de choses sans être présent dans toutes les salles de Paris et de France.

Sur les 50/90 vus cette année, combien de concerts avez-vous vraiment appréciés, avec un vrai souffle ?
C’est assez étonnant mais maintenant j’ai du mal à aller à un concert pour le plaisir et le regarder naturellement. J’ai toujours soit un œil critique de programmateur de festival, soit de programmateur télé. Mais sur le nombre, je pense qu’il y a toujours une bonne vingtaine de concerts qui vous attire l’œil, ou l’oreille avant tout.

Christine and the Queens est présente à tous les festivals. Une 3e fois au Fnaclive ce n’est pas trop ?
Avec Christine, c’est un peu particulier puisque je l’avais découverte il y a très longtemps quand je faisais partie du jury des Inouïs au Printemps Bourges (concours qu’elle a gagné).
Je me souviens très bien de son concert : Les Inouïes c’est une petite salle. C’était assez particulier. Les groupes faisaient la force par le nombre, ils étaient quatre ou cinq.
Elle est arrivée toute seule avec un ordinateur et à l’époque elle avait des bois de rênes sur la tête. Le personnage était quand même très particulier. Et on se dit « qu’est-ce que c’est que ce truc ? ». Je n’aimais pas trop sa façon de chanter. Enfin je perdais tous mes repères en fait. Je crois que c’était ça. On se dit « ce n’est pas possible que j’aime ça ? »
Un morceau… Le deuxième : “je n’aime pas ça mais pourtant je reste ». Et au final, je suis resté, sans pouvoir m’en détacher, en restant bouche-bée. Donc il faut savoir s’avouer vaincu :« ok, je comprends pas, j’ai pas de repères mais c’est génial ! »

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Après je lui ai fait faire ses premières télés chez Ce Soir ou Jamais.
On s’est dit qu’il nous la fallait cette année et effectivement on est très chanceux de l’avoir.
Les premières années où on a eu Christine sur le festival, elle était en découverte, elle jouait à 18h. Cette année, elle est en tête d’affiche, elle va jouer à 23h. Le parvis sera blindé. Les gens viennent pour elle. On ne va pas s’empêcher d’accompagner un artiste dans son développement, bien au contraire, on est très content de pouvoir l’accueillir et de l’accompagner.
Aujourd’hui, elle n’a pas besoin de nous. Elle n’a pas besoin de grand monde pour que ça fonctionne. Mais on est très content de la compter parmi nous.

Une tête d’affiche difficile à avoir cette année ?
L’artiste qu’on aurait aimé avoir cette année et c’est une vraie déception : Benjamin Clementine. Je l’aime beaucoup et je le suis depuis un long moment. Dans les salons de l’Hôtel de ville, en piano-voix ça aurait vraiment été un moment intense.

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En revanche, les têtes d’affiche qu’on est content d’avoir cette année c’est Rone, parce que j’adore ce garçon. Dominique A car il nous fait souvent confiance et Ibeyi, même si elles ne sont pas en tête d’affiche. Mais aussi avoir des groupes en avant-première comme The Shoes, je suis super content que les garçons aient accepté de venir.
Et même dans un tout autre registre avoir Mika, je ne cache pas que ce n’est pas ce que j’écoute tout au long de l’année. Mais qu’un garçon comme lui accepte de venir et fasse confiance au FNAC Live, un peu comme M l’année passée, en se disant « c’est une grosse date à Paris en pleine air, les mecs vont être capable d’assurer pour que le concert soit super », et bien je ne peux être qu’honoré de la confiance de ces artistes-là.

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L’artiste qui risque de surprendre tout le monde en live cette année ?
Mes coups de cœur pour cette édition : Jeanne Added, Ibeyi et The Avener dont on n’a pas vraiment entendu parler. Ils sont quand même programmés sur tous les plus gros festivals internationaux. Ils font une tournée de dingue et mondiale.

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Qu’est-ce qu’elles ont en plus les jumelles Ibeyi ?
Elles ont une vraie fraicheur. Quand vous les rencontrez dans la vie ou à travers ce qu’elles chantent, elles sont entières en permanence.
Elles ont un parcours qui est atypique. Leur père est un ancien percussionniste et leur mère, leur manageuse, est une ancienne attachée de presse dans la musique. C’est des noms dont on entend parler depuis longtemps.
Et surtout, c’est leur complicité sur scène. Musicalement, c’est des choses qu’on n’a pas l’habitude d’entendre. Et puis cette fraicheur qu’on ne retrouve pas au sein de la production de cette année. Elles ont une façon d’aborder la musique d’une manière désarmante de sincérité et de simplicité.

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Et Jeanne Added, qui vient de recevoir le Prix Deezer Adami ?

On a beaucoup entendu parler d’elle dans le monde du jazz. Elle est à la fois instrumentiste et choriste et chanteuse. Et quand Naïve a annoncé la sortie de son album, je me suis demandé si ça allait être un album de jazz.
Et on se retrouve avec un album produit pas Dan de The Do qui l’emmène à l’opposé de ce qu’on pouvait imaginer de sa carrière. Et ça c’est super surprenant.
C’est un trio de filles, une formation qu’on n’a pas l’habitude de voir. La batteuse c’est Anna Pacéo qui est une pointure du jazz. Au clavier, il y a une fille de Tristesse Contemporaine.
C’est une musique qui parle à la fois au corps et au cœur, c’est un peu con de le dire. Ça emmène les trips. C’est gras et c’est surtout un genre de tuerie, quelque chose qui vient vous gratter tout l’intérieur. Elle vous bouge, elle vous remue, elle ne laisse pas indifférent, elle vous marche sur les pieds. C’est surtout un très bon album. Il faut vraiment la voir sur scène. C’est un personnage.

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Une anecdote d’un artiste reconnaissant après son passage au FNAC Live ?
Je me souviens, il y quelques années, d’Agoria qui refusait de faire des concerts gratuits, parce qu’ils trouvaient que ça n’avait aucun sens. On a vraiment dû se battre pour le faire venir sur le festival. Et en sortant de scène il m’a dit : « votre festival m’a fait changer d’avis sur le gratuit, sur le plein air ». Il est sorti de là conquis et c’était génial.
Les mecs de Alt-J, j’avais fait leur première télé il y a trois ans chez Taddeï, du coup j’ai eu la chance de les récupérer pour une première scène gratuite au FNAC Live à l’époque. Et c’est pareil, ils sont sortis de là avec un grand sourire.
La plupart des artistes descendent de scène avec le sourire. Pour moi, c’est le plus beau compliment et le plus beau commentaire qu’ils peuvent me faire. Et ça arrive assez régulièrement sur ce festival.

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C’est vrai que Alt-J c’est grâce au FNAC Live que je les ai connus.
On a bataillé pour les avoir aussi. Ce n’était pas simple. Il y a toujours une petite guéguerre entre les festivals parisiens et nationaux. Et on a été très content d’avoir réussi à les récupérer.

Donc ça veut dire qu’il y a une concurrence accrue avec Rock en Seine ?
Avec Rock en Seine, avec Solidays, avec un peu tous les festivals. On peut que comprendre l’envie de chaque festival de défendre sa programmation, d’avoir des exclusivités. Nous on a le beau rôle.
On n‘a pas cette pression du public et d’une rentrée financière, d’une billetterie. Mais c’est vrai que c’est compliqué, chaque année un peu plus car on grandit. On n’est plus le même festival que la première année, que la deuxième année ou que de la troisième année.

L’année dernière le festival a passé les 100 000 spectateurs et cela a un peu fait peur à tout le monde. Cette année, on sent que les rapports se sont un peu tendus avec les autres festivals. Ça fait partie du jeu. Je trouve logique qu’un festival ait besoin de défendre ses  têtes d’affiche. Mais je trouve un peu dommage de bloquer, avec des exclusivités, les groupes en développement qui ont besoin d’être exposé. Ce n’est pas eux qui font vendre les billets.

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Le concert qu’il ne fallait pas rater, pour vous, lors des précédentes éditions ?
Il y en a un tous les ans. Higelin qui ne voulait pas libérer la scène. C’était marrant. Et plus tu lui demandes de descendre de scène et moins il veut descendre. L’année dernière, Gregory Porter, qui est un artiste jazz et qui se retrouve au milieu d’une programmation rock. Il fait un super concert avec que des parapluies devant lui, c’était magnifique comme émotion. Le concert d’Orelsan, en 2014, enchainé avec Fauve où il y avait plein de gamins à fond. C’était magique !

Et toutes les soirées électro aussi. Je suis très content de réussir à défendre de l’électro en plein Paris, de nuit, de voir que tout se passe bien et que les gens ont les bras en l’air.
Cette année, je sais que la soirée Super Discount (avec Etienne de Crécy, Alex Gopher et Julien Delfaud), ça va être super. C’est un rêve de gosse. Ce sont des disques que j’achetais quand j’étais gamin. Et me dire que je peux les avoir, entre guillemets, pour moi sur scène : c’est des rêves éveillés chaque année.

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Et puis il y avait Gaëtan Roussel qui se blesse et qui continue de chanter. J’étais bluffé !
J’étais en bord de scène quand c’est arrivé, à côté de son tourneur, pour nous c’était une entorse. On sort de là, c’est une rupture des ligaments. Et le mec tient la scène jusqu’au bout, il veut pas lâcher le morceau. C’est impressionnant de force et de courage. C’est vraiment se saigner pour son public. Après il a dû annuler des dates. Je me sentais responsable…

On vit aussi de très jolis moments dans les salons : c’est une réplique miniature de la Galerie de Glaces de Versailles. Et transformer ce lieu en salle de concert c’est fou.
On entend le planché qui craque, les gens qui chuchotent. Il y a une magie qui s’opère dans cette salle, je suis très content d’avoir pu développer.

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En intérieur c’est une autre énergie, une autre dimension. Et surtout la chance d’avoir l’Hôtel de Ville qui nous prête ses salons. C’est complétement dingue ! Il ne faudra pas rater Ala.ni.

Le meilleur lieu pour un live à Paris, pour vous ?
J’ai la chance d’habiter pas loin du Boulevard Rochechouart, donc j’aime beaucoup le Trianon. Je trouve qu’ils ont très bien réussi la rénovation de cette salle. Par la déco, par la programmation, actuellement c’est lieu que je préfère, en terme de jauge. Après le son est plus ou moins intéressant. Ça dépend du groupe et de l’ingé son. Mais monter les escaliers, tourner à gauche, arriver sur ce bar, le plancher, l’autre bar côté droit, la moquette rouge, les étages. Je pense que c’est ma salle préférée du moment.

Une chanson d’un des artistes 2015 qui aurait un lien fort, ou utopique avec Paris ?
Quitter la Ville par Rone

Pour terminer, votre chanson préférée sur Paris ?
A Paris d’Yves Montand

Festival FNAC Live 2015

Du 15 au 18 Juillet 2015 à partir de 17h30
Parvis de l’Hôtel de Ville de Paris et Scène du Salon

Scène principale : Brigitte, Izia, The Avener, Django Django, The Shoes, Ibeyi, Jeanne Added, Curtis Harding, Sianna, Oscar and the Wolf, Arkadin, Nekfeu, Songhoy Blues, Dominique A, Baxter Dury, Etienne de Crécy et son projet Super Discount 3 Live

Soirée anniversaire du label BECAUSE MUSIC avec Christine and The Queens, Selah Sue, Django Django et Minuit le 16 juillet

Salon : ALA.NI, Benjamin Biolay, Piers Faccini & Vincent Segal, Cyril Mokaiesh, Giovanni Mirabassi, Pierre Lapointe

Concerts gratuits !

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