Je ne pensais pas le dire, ni même l’écrire un jour car il en faut beaucoup pour me choquer. Sachant que la danse contemporaine aime provoquer son public, à chaque spectacle je m’attends à une surprise : bonne ou mauvaise, audacieuse, dérangeante ou décalée.
Et puis vient l’accident de parcours. Les mots qui me sont venus à l’esprit pendant la représentation de la création du chorégraphe-plasticien belge, Jan Fabre, Prometheus-Landscape II, au Théâtre de la ville, sont toujours les mêmes après deux jours de réflexion: obscène et vulgaire.
Le plus terrible, c’est que je ne suis pas le seul à partager cet avis. Des connaisseurs de la danse, avec qui je quittais la salle, coutumiers de propositions borderline, ont aussi employé ces mots.
A la sortie, un spectateur parti plus tôt avait pris le soin de partager son ressenti en écrivant sur l’affiche du spectacle un Fuyez de circonstance.
Ce qui déstabilise dans ce genre de spectacle, c’est d’être considéré comme rétrograde uniquement parce que l’on ne partage pas l’enthousiasme de la haute sphère arty qui se gargarise de superlatifs pour décrire ce chaos scénique.
Alors bien sûr, il y a de belles images : des envolées de sable à travers la scène, l’unique séquence dansée, forcément trop courte. Mais que reste-t-il à la fin ? Le souvenir d’un texte indigeste étiré à l’ infinie ? L’écœurement de ces séquences de nudité ? L’éprouvante vision de l’acteur-danseur interprétant Prométhée, ligoté sur scène, bras et jambes écartés, pendant plus d’une heure?