Chaque mois, les blogueurs et blogueuses qui participent à la Photo du Mois publient une photo en fonction d’un thème. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants le 15 de chaque mois à midi, heure de Paris.
Cette fois, c’est au tour de Mirovinben de choisir le sujet : made in Japan.
C’est au Palais de Tokyo que j’ai fait la rencontre avec les daimyo, des seigneurs de la guerre au Japon. Il s’agissait de gouverneurs qui ont eu pleine autorité entre le XIIe et XIXe siècle.
Leurs armures sont spectaculaires par les détails, certaines ont des reproductions d’insectes géants sur les casques.
La scénographie donne encore plus d’éclat à ces atributs d’un autre temps et d’une autre culture.
Takashi Murakami a une place de choix dans la collection de la Fondation Louis Vuitton ne serait-ce que par le nombre de pièces et la taille de ces œuvres. Au cœur de l’exposition Au diapason du monde, un étage complet présente ses oeuvres qui interpèlent, amusent et interrogent sur le monde actuel.
La légereté de premier abord est trompeur, l’artiste japonais culte nous révèlent à nous-mêmes dans nos contractions et excès.
INTERVIEW EXPRESS
UsofParis : Le public français a-t-il une perception différente de votre œuvre, par rapport au Japon ?
Takashi Murakami : En France, je suis considéré comme un artiste à part entière. Et le public français regarde et admire mes œuvres en tant que celles d’artiste. Mais au Japon, c’est différent.
Et je ne suis pas reconnu comme un artiste.
Les réactions sont assez froides.
Je suis étonné !
J’expose l’autoportrait des Japonais. Et je caricature leur fond, ce qu’ils sont. Et c’est ça qui ne leur plaît pas.
Pour moi, vous êtes le Andy Warhol du XXIe siècle.
Ça me fait plaisir. Mais il y a une différence de niveau pour moi. 🙂
La grande différente est que le Japon a perdu la Seconde guerre mondiale. Notre culture est basée sur cet échec de la guerre. Les États-Unis, eux, ont gagné la leur. Et leur culture est fondée sur la richesse d’après-guerre.
La nature de leur art populaire est fondé sur cette richesse. L’art populaire japonais ressemble plus à l’arte pobre (arte povera) de l’Italie, des années 60.
Un artiste français que vous aimez ?
Pierre Huyghe. Je suis admiratif.
C’est le mélange de la beauté et des beautés du temps actuel.
Un mantra pour vivre ?
Travailler jusqu’au jour où je ne pourrais plus bouger.
Qu’aimez-vous faire quand vous venez à Paris ?
Je viens à Paris uniquement pour travailler.
Il y a bien un peu de plaisir ?
Oui, la cuisine française est délicieuse !
Ce qui est très à la mode actuellement c’est le smoothie avec légumes frais. Il y a beaucoup de variété à Paris.
Je ne bois pas d’alcool.
Un décor que vous aimez ?
Quand on roule en voiture, le long de la Seine, on peut voir la grandeur du ciel.
Si le ciel est très dégagé, j’aime beaucoup.
Y’a des petites adresses que l’on n’a pas forcément envie de partager avec tout le monde. C’est le cas de l’Oïshinoya à Paris. Ne serait-ce que parce que leur capacité d’accueil n’est pas extensible (donc si trop d’affluence, il faudra attendre son tour) et que le rapport-qualité en plein Marais ou sur les Grands Boulevards est largement respecté.
Et puis, un bol de bœuf wagyu, désolé, mais ça ne se partage pas !
Ce mardi soir, la perspective d’un bol de riz agrémenté de morceaux de viande au choix n’était pas ma priorité number one. Première surprise en traversant le Passage des Panoramas : la façade du restaurant. Dans la nuit, sa lumière traversant les carrés de verre nous enverrait presque illico dans une ruelle calme de Tokyo.
A l’intérieur, la cantine élégante offre des tables hautes perpendiculaires au comptoir de cuisine et d’accueil. Il faut apprécier la proximité avec son voisin ou sa partenaire.
En attendant son plat, bière de caractère au col blanc (arôme du Yuzu frais) ou rouge (arôme de Sancho, épice japonaise) prépare le palais à des saveurs venues de loin. Thé vert et thé grillé bio viennent aussi contenter les autres palais.
Vous pouvez accompagner votre breuvage par quelques fèves de soja (edamame) ou un bol de soupe miso.
La composition de bol de riz et de son bouillon parfumé est simple : bœuf pour le classique Gyudon maison ou porc de Dordogne pour le Butadon. Les deux viandes sont passées par les mains expertes d’Hugo Desnoyer, autant dire que l’on vient en terrain conquis.
Le bol, format classique ou XL est créé spécialement pour le restaurant avec, au choix, Arc de Triomphe et Tour Eiffel. Il accueille le plat phare de la street food nippone qui le déguste dans des petites échoppes.
Ici, dans la maison du très bon Gyudon (traduction littérale de l’enseigne), la préparation est de très bonne tenue, avec un mélange de saveurs incomparables. Armés de nos baguettes, on se laisse happer par ces ingrédients mitonnés sur place.
Et chose assez surprenante : le riz est sélectionné tout au long de l’année, le chef alterne ses producteurs japonais pour garder la pleine saveur de son plat phare.
Attention, le cœur peut vite chavirer face à la perspective d’une sensation exceptionnelle mais qui a un prix et un peu plus de gras : le bœuf wagyu bio dont il tire son nom de son éleveur : Monsieur Ozaki. Le choix du chef Shinichi Sato. Bien sûr, il est particulier, mais une fois mes baguettes aiguisées à ce goût incomparable, difficile de les retourner à une autre viande. Le mot exceptionnel est parfait pour le Wagyudon (bol à 24 et 30 euros).
Mais le végétarien de la bande à son tofu bio en provenance directe du Japon pour ne pas être isolé du groupe.
Le gourmand que je suis n’a pas eu l’occasion encore de goûter les desserts prochainement à la carte. Une deuxième visite s’impose.
Le plus : rue de Saintonge, possibilité de s’asseoir en face des cuisines, au comptoir. Parfait pour un plan resto en solo !
Oïshinoya
Passage des Panoramas
24 Galerie Montmartre 75002 PARIS
36, rue de Saintonge 75003 PARIS
Horaires :
lundi au vendredi de 12h à 14h30 / 18h30 à 23h
samedi : 12h à 15h / 18h30 à 23h