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Les Inrocks Festival 2017 : révélation Otzeki, Django Django psyché #livereport

Jeudi – Gaité Lyrique – Première soirée de concerts Les Inrocks Festival 2017 à afficher complet en partie à cause de la présence de Django Django.
À 18h, l’artiste superstar Xavier Veilhan s’est posé le temps d’une rencontre pour partager son aventure folle à la Biennale de Venise – qui connaît ses dernières heures.
La bonne bouffe bat son plein avec le cuissot du Verre Volé, Antony Cointre.
Et côté scène, 4 groupes dont Dani Terreur, Rex Orange County, L.A Salami ont fait le show. Report 

Otzeki : sensation et bogosse à mèche 

On aimerait bien comparer le groupe à un autre pour nous aider, accrocher une ref. Mais rien ne vient pendant le concert, excepté David Bowie. La voix de  Joel emballe, surprend, touche.
What you gonna do” chante-t-il, on se laisse prendre par le flow. 

Mike le synthé sourit timidement, se plaque les mèches de cheveux derrière les oreilles entre les morceaux.
django django
Quand le chanteur lâche sa guitare, prend le micro en main et jongle avec, sa voix devient tout autre, comme sur I was in touch. 

Il se mue alors en bab boy, montant sur une enceinte, jetant sa bouteille d’eau dans le public et traversant la fosse pour imprimer les esprits. Il y a quelques excès de voix à la Kurt Cobain mais ça reste sage. 

django djangoI’m already dead passerait presque pour un titre optimiste tant le rythme nous prend, une transe s’opère. Mais ne pas trop répéter les paroles pour autant, notre subconscient risquerait d’y croire. 

Dans le public, j’aperçois des petites tapes aux fesses du côté de deux trentenaires barbus, lovés, lovers. 

Joel, le bogosse à mèche a aussi un sourire ravageur. Otzeki est taillé pour la tournée à rallonge. django django

En sortant de la salle, je capte un très beau “C’est quand même questionnant !” au sujet des parents d’une quadra.
Un peu plus loin, une trentenaires se plaint de ses échanges avec les mecs. Certainement pas la saison pour tomber amoureuse. 

Django Django : “here we go!” 

Monsieur, vous savez qui joue après ?Une spectatrice étourdie à un cameraman. Il y a pourtant des programmes des Inrocks Festival 2017 un peu partout dans la Gaité Lyrique. 

L’aventure recommence ici même avec les tout nouveaux morceaux du prochain album. Cela faisait un moment que les musiciens ne s’étaient pas retrouvés sur scène de l’aveu du chanteur. django django

Tout est propice à fêter les 30 ans du festival.

Une projection avec effets d’optique psyché sur écran de fond de scène donne le ton. 

Une quadra un peu saoule pousse son keum en costard à s’approcher de plus en plus du chanteur pour ses Instastories. 

Et il a envie d’impressionner sa belle avec son iPhone semble-t-il X, en main. Il fend donc la foule à plusieurs reprises. 

En son absence, la quadra tente bien quelques photos avec son ptit modèle… de smartphone, mais additionne les flous et les surex. Elle me fixe par deux fois, flippant. Je lui souris. Elle me demande via une note sur son tel si j’ai fait une belle photo, je lui fais un beau signe positif de la tête et m’éloigne un peu. 

django django

Couleurs pop rainbow sur Each Day, comme un côté Beach Boys 2017 qui nous fait du bien.
Django Django reprend ses tubes, flashs de souvenirs. Le public connaît les chansons, secoue la tête. 

Une blonde totale in love de son homme au gabarit de rugbyman trouve toujours un prétexte pour lui rouler une pelle. La passion sur fond musical est toujours plus euphorisante. 

Le nouveau single est plus efficace en live que sur YouTube ! On apprécie. 

Django Django sourit, ne perd pas de temps à parler entre les morceaux. Le groupe apprécie tout autant que nous nos retrouvailles. 

Les Inrocks Festival 2017 c’est pas fini !

Encore 2 jours de food, cinéma, talks et concerts dont Ibeyi ce vendredi et Moodoid samedi.

 

BONUS food
Très bon le hot-dog de Linda Granebring servi dans le foyer historique de la Gaité. Attention, son prix est un peu bourratif.
Il faut compter 7€ pour un sandwich fait avec amour par une jeune chef venue de Suède.
django django

 

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Alice Merton en concert à Paris / Une girl No Roots #report

Vous n’êtes sans doute pas passé à côté du tube No Roots que l’on entend partout depuis plusieurs semaines ! La jeune chanteuse Alice Merton est numéro 1 des écoutes sur Spotify et accumule plus de 50 millions de stream.
Avant de la retrouver sur la scène de la Maroquinerie le 13 mars, retour sur son tout premier concert à Paris. 

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D’origine germano-britannique, Alice a beaucoup déménagé durant son enfance. Née en Allemagne, elle s’est envolée ensuite à New York, a passé une partie de son enfance au Canada avant de finir au Royaume-Uni.
Et c’est justement de cela dont il est question dans son titre No roots.

Auteure et compositrice de ses morceaux, la chanteuse est perfectionniste. Il lui aura fallu 2 ans pour sortir les 4 titres de son EP. L’album est prévu pour 2018.

Celle qui s’est affranchie des labels, qui lui demandaient de changer des choses dans ses compo pour vendre, en créant le sien (Paper plane records) afin de garder sa liberté, a eu bien raison. Nous sommes sortis de son concert totalement conquis.

Alice Merton

Ce Lundi, à La Boule Noire nous avons donc pu écouter les 4 titres (No Roots, Jealousy, Lie to my face et Hit the ground running) en live ainsi que plusieurs inédits.
Nous avons rarement vu un public aussi enthousiaste, réceptif pour le premier concert d’une artiste dont l’album n’est même pas sorti.

Il faut dire qu’Alice Merton prend vraiment possession de la scène et captive la foule dès la première chanson. Accompagnée par trois musiciens (dont un petit Frenchy), les titres pop rock s’enchaînent et le public n’en finit plus de danser et chanter. Un vrai beau moment de partage, de musique, de bonheur.

Alice MertonAlice Merton
Alice Merton fera même l’effort de quelques mots en français « Je suis très contente d’être à Paris ce soir ». Elle prendra plusieurs fois la parole pendant la soirée, pour présenter certains morceaux et en dévoiler un peu plus sur ceux-ci.

Le public le lui rend bien. Quel plaisir de voir une artiste émue, qui n’en revient pas de l’accueil qu’on lui fait.

Alice a aussi réussi à nous émouvoir avec Back to Berlin. Seule sur scène en piano-voix, même si elle n’était pas très à l’aise avec le piano sur lequel elle n’a pas l’habitude de jouer,  l’émotion était bien là. Ce titre chanson évoque ce cœur qu’elle a brisé en Allemagne et auprès de qui elle demande pardon.
A la fin du titre, une promesse : revenir avec son piano de tournée lors de son prochain concert à Paris.

Le concert se termine en apothéose sur No Roots, qui est définitivement un tube. Repris en chœur par le public, qui en redemande après sa sortie de scène. Elle revient avec un inédit I don’t hold a grudge.
Et à la demande du public, elle a enflammé une dernière fois La Boule Noire en reprenant à nouveau son tube pour notre plus grand plaisir.

Un vrai bon concert d’une artiste qui aime la scène et qui partage avec son public. Une très belle découverte, le coup de cœur de cette fin d’année 2017. On attend la sortie de l’album avec impatience.

by Joan

Alice Merton

Alice Merton
EP No Roots
(Columbia)

 

Concert le 13 mars à La Maroquinerie, Paris 

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Between Yesterday & Tomorrow : l’histoire d’une vie par Natalie Dessay & Legrand

Natalie Dessay et Michel Legrand se retrouvent en douceur autour de Between Yesterday & Tomorrow.
Avec cette histoire musicale, ou concept-album, la soprano et le compositeur créent un conte d’une heure.
Un conte à la hauteur de la généalogie de ce disque.
En effet, un projet artistique (livre, film, disque) peut mettre des années à voir le jour. Between Yesterday & Tomorrow aura mis 40 ans !
On a eu le plaisir de découvrir l’album entier en présence de ces deux grands artistes dans un bel hôtel parisien avant de les retrouver au Théâtre des Champs-Elysées le 29 et 30 mars.

 

Natalie dessay

Mais tout d’abord, retour à New York, dans les années 1970.

D’hier à Demain… et aujourd’hui

Michel Legrand travaille dans la Grande Pomme. Avec un couple ami, Alan et Marilyn Bergman, ils décident de créer un drame musical : un disque épopée intitulé Life Cycle of a Woman et de le proposer à Barbara Streisand. Michel Legrand s’occupera de la musique et les Bergman des paroles.

La chanteuse est emballée par le projet. Après cinq ans de travail, si quelques chansons ont bien été enregistrées, Barbara ne peut terminer les cessions de studio.
Elle n’arrivait pas à chanter le premier et le dernier titre, Birth et Last Breath. Il y avait trop d’émotion pour elle dans ces titres, précise Michel Legrand. Alors, je lui ai dit que sans le début et la fin, la vie n’est pas une vie. Et que si elle ne les enregistrait pas, il n’y aurait pas d’album.”

Ce premier chapitre du conte s’arrête donc. Malgré tout, trois de ces chansons enregistrées par Barbara Streisand en 1973, sont éditées par la suite : Between Yesterday & Tomorrow and Can You Tell The Moment? sur l’album Just for the Record (1991) et Mother & Child sur Release Me (2012).

Années 2000, Michel Legrand travaille avec Natalie Dessay. Un jour il lui joue les chansons de Life Cycle of a Woman.
“- Et là elle me dit : “C‘est ça que je veux faire, rien d’autre !” confie Michel Legrand
Ce qu’il ne dit pas c’est que je l’ai poursuivi tous les mois pendant 5 ans, pour faire ce projet”, ajoute-t-elle.

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On sent la cantatrice heureuse de pouvoir présenter son travail, d’avoir réussi cette collaboration.
Michel a beaucoup évolué dans son travail. Et ce que vous allez entendre sont des orchestrations actuelles. Il n’aurait certainement pas fait les mêmes il y a 45 ans.

Between Yesterday & Tomorrow 

Natalie Dessay aime présenter cette œuvre musicale comme un oratorio moderne (un opéra uniquement chanté et sans mise en scène). C’est vrai que cette heure de vie en chansons, toutes liées les unes aux autres, s’en rapproche dans la forme. Mais rien de lyrique dans l’interprétation.  Les morceaux sont assez courts et uniquement en anglais.

De Birth à Last Breath, la voix de Natalie Dessay nous transporte dans les méandres, les joies et les péripéties de la vie.
Dès l’entrée de l’orchestre, on reconnait le style Legrand. On replonge alors directement dans les comédies musicales à succès de Jacques Demy. Les orchestrations, même contemporaines, agissent comme une madeleine de Proust. On ressent encore l’atmosphère 70’s.Natalie dessay

On a retenu cinq titres qui nous ont particulièrement séduits.

Nos 5 chansons coups de coeur

Where Does the Wind Com From?

Ma vie est pleine de questions, auxquelles personne n’a de réponse“.
On adore le coté cavalcade musicale de ce titre. Elle transmet à merveille la fougue de la jeunesse et son avidité à apprendre. L’énumération de questions, comme les enfants savent en poser à leurs parents, est très bien rendue.
Vous savez, le genre de questions auxquelles vous ne savez donner de réponse simple.

Fairy tales and story books

“Les contes de fées ont des fins heureuses et les enfants y croient“.
Une vraie ballade optimiste empreinte de douceur qui réconforte.
La composition très simple lâche d’un coup les chevaux pour nous transporter dans un univers féérique.

You and I Plus One

“Maintenant, c’est toi et un de plus, et la vie n’est plus la même”
Si vous n’êtes pas amoureux ou amoureuse, cette chanson vous donnera envie de l’être. L’orchestre et Natalie Dessay virevoltent sur un 3 temps tout en mouvement.

Natalie dessay
The more you Have

Dans toute histoire d’amour et comme dans toute vie, il faut un peu d’amertume pour apprécier les plaisirs de la vie.
The more you have, the more you want […] the more you get: the more you have to loose.”
“Plus vous avez, plus vous en voulez […] le plus vous obtenez : plus vous avez à perdre”
Des paroles qui ont plus de 40 ans et qui résument, sur un air jazz et enjoué, un certain état d’esprit de notre société.

Yesterday’s apples

Les pommes plus douces, les enfants plus jeunes, les étés plus longs...”
On ne sait pas si l’on peut être d’accord avec les paroles de cette chanson. Cela restera comme un débat au long court. Mais ce qui est sûr, c’est que ce titre restera comme l’une des plus belles de cet album tant au niveau de la musique que de la mélodie.
C’est cotonneux, gracieux et moelleux.

Il y a une dramaturgie et une musicalité très Broadway dans ce disque. Et la voix de Natalie Dessay nous emporte dans une envolée musicale qu’elle ne pouvait déployer à l’opéra. Un disque qui plaira autant aux amoureux de Michel Legrand, qu’aux amoureux de belles mélodies.
C’est ouaté, cosy et réconfortant.
On ne peut que fondre.

Natalie dessay

Nathalie Dessay, Michel Legrand
album Between Yesterday & Tomorrow

(Sony Music)

Musique : Michel Legrand
Chant : Natalie Dessay
Paroles : Alan & Marilyn Bergman

CONCERT
les 29 et 30 mars 2018 à 20h

 
Théâtre des Champs-Élysées
15, Avenue Montaigne
75008 Paris
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André Manoukian en interview Apatride… à écouter sous la couette

Il y a des artistes pour lesquels on se dit “J’aimerais m’assoir autour d’une table pour parler musique”. André Manoukian est de ceux-là. Apatride, son nouvel album nous a offert cette chance.
Sa jovialité naturelle a donné naissance à une discussion conviviale, dense et riche, dans son appartement parisien.
Beethoven, Dave Brubeck, histoire de la musique et familiale : rencontre avec un homme aussi chaleureux que son album.

 


INTERVIEW – SELFIE

En écoutant l’album, sans prêter attention aux titres, j’ai senti une filiation avec Dave Brubeck. Pourquoi a-t-il autant influé sur cet album ?

André Manoukian : En fait, Dave Brubeck a écrit Blue Rondo à la Turk, et les rythmes à la turque. Ce sont des rythmes composés à 5 temps, 7 temps, 9 temps ou 11 temps. Je crois que c’est le premier à avoir fait ça. De la même manière qu’en découvrant la musique de mes ancêtres, j’ai découvert des nouveaux modes, des nouveaux rythmes.
Et il se trouve que ces nouveaux rythmes sont plutôt turcs. C’est ce qui m’a plus dans la musique de mes grands-parents. Si on m’avait dit, quand j’étais petit : « tu joueras la musique de ta grand-mère ! », j’aurais éclaté de rire.

André Manoukian
Selfie original pour USofParis

Et j’ai découvert des petites cellules mélodiques un peu entre Satie et Ravel pour un projet documentaire sur la diaspora arménienne. Quelque chose que se marie super bien au jazz en fait. Au même moment, j’étais juste en train de me poser la question de me remettre au piano sans chanteuse. L’idée c’était de trouver une clef, parce qu’entre Thelonius Monk et Bill Evans le paysage est large.

Quand j’ai fait la musique de ce documentaire, je l’ai joué : piano, contrebasse et percussion balai. Du coup, mes potes jazzmans me disaient :
« – C’est incroyable ! Tu devrais en faire un disque. C’est des standards?
Non, non ce sont des thèmes traditionnels Arméniens »
Eh bien je me suis dit : « Pour une fois que mes ancêtres m’amènent autre chose que des névroses, je vais en profiter ! » Et pour moi c’était un beau cadeau.

Je voulais explorer un peu ce sentiment très oriental qui est de se réjouir de la mélancolie. Mais ça c’est pareil avec le blues, la saudade, c’est les même mots, ou le Spleen de Baudelaire. Ça évoque l’idée que nous, les musiciens quand il nous arrive un truc pas cool, on se met derrière le piano et on en fait un truc cool. Ça nous guérit de notre tristesse bizarrement. L’expression musicale de la tristesse vous guérit de votre propre tristesse. Et sur ce troisième album, j’avais envie d’aller sur des choses festives.

Vous avez pointé tout de suite le propos du disque surtout autour du morceau Apatride. Dans Brubeck Jan, jan c’est un suffixe qu’on peut coller à tout le monde qu’on s’aime bien.

André Manoukian

Écoutez la musique de ses ancêtres, ça fait remonter des émotions ? La musique a-t-elle une mémoire ?

André Manoukian : Bonne question ! Non seulement la musique a une mémoire mais alors pour le coup la première fois qu’on m’a demandé de jouer quelque chose d’arménien j’ai dit « Mais c’est quoi cette question ? Qu’est-ce que je vais faire ? »

Je me suis assis derrière le piano et je me suis souvenu d’une vague mélodie d’une berceuse de ma grand-mère. Alors ça m’a remis dans cette histoire-là. Il y a un morceau que j’ai appelé Danse du sable, qui fait un peu penser à Khatchatourian [et sa danse du sabre].
Mais surtout la Danse du sable, c’était pour moi ma grand-mère qui marchait dans le désert Deir-Zor et qui disait quand il y avait du vent « le sable, il va nous emporter. Il ne va rien rester de nous.» Et finalement, elle est restée, elle a survécu.

Donc c’est pour ça qu’il y a aussi des morceaux qui sont comme le parcours qu’à fait ma grand-mère : 1 000 kilomètres du nord de la Turquie, au débord de la Mer Noire, jusqu’au désert de Syrie. Pendant que mon grand-père était prisonnier chez les Russes parce qu’il avait été enrôlé de force dans l’armée Ottomane. Il s’est échappé, il est revenu, mais il ne retrouve pas sa famille. Et pour finir, il se retrouve par miracle chez un cousin en Bulgarie qui faisait des roses (la Rose de Damas). Et c’est la même rose que celle de Ronsard qui poussait à Cachan, mais ce n’est pas le Cachan de chez nous. C’est une ville de Perse où la rose est née et Ronsard vivait à Cachan.
Bref, il y avait des boucles comme ça dans l’histoire, dans la musique qui m’ont alimenté pour aller vers tous les titres de cet album.

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Comment vous composez ? Vous êtes forcement derrière votre piano, ou il vous arrive de poser des notes sur le papier ou sur un smart phone ?

Beaucoup de smartphone ! Enclencher le record et jouer des choses le matin. Et même sur un tire-fesse, j’ai eu une super mélodie mais mon smartphone ne marchait pas. J’ai sorti un bout de papier et j’ai écrit comme j’ai pu. J’ai vite fait une portée et quelques lignes. Quand les mélodies viennent, il ne faut pas les louper.

Les thèmes aussi, je les ai beaucoup travaillés. C’est un répertoire qui peut se jouer tout seul au piano. Comme si c’étaient des pièces classiques.

En composant cet album j’étais dans Beethoven. J’avais retrouvé une sonate n°8 que je bossais quand j’étais petit et tout d’un coup je vois des accords géniaux. Et quand on commence à les analyser à l’aune du jazz, les compositeurs classiques font tous des accords incroyables.
Ce que j’aime chez Beethoven c’est sa manière de contracter, d’être très sombre et puis tout d’un coup d’ouvrir. C’est ce va-et-vient permanent, cette espèce de passion.

J’ai lu une interview où vous dites « J’ai mis ma libido dans le piano ». On veut en savoir plus ! 

Ça veut dire qu’avant c’était le timbre de voix d’une chanteuse qui m’inspirait. Il y a des timbres qui me racontaient des histoires. Un jour je faisais mon premier album avec mes musiciens. On était dans un studio à Grenoble, il y a une fille métisse mimi qui passe. On était tous en train de s’engueuler pour savoir qui allait faire le prochain solo. On la rattrape, on lui pose le casque et elle se met à chanter. Et là elle chantait comme Sarah Vaughan !
C’est là que je suis passé du côté féminin de la Force. Et j’ai vu ce que c’était qu’une muse.
Puis un jour je suis allé voir le docteur qui m’a dit :
« – Vous ne pouvez pas continuer comme ça. Vous tombez amoureux, vous écrivez. Vous êtes largué, vous écrivez.
– Que dois-je je faire, docteur ?
– Mettez votre libido dans le piano ! »
Et ça fait mal !

Maintenant, la chanteuse c’est mon piano. Et ce n’est pas le plus facile des instruments pour sortir une expression. Pour moi, il y a plein de pianistes qui font chanter leur piano, comme Brad Mehldau.

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Et le piano est une belle muse ?

Oui ! Le piano mais plus que ça : l’Orient ! En plus d’une muse, j’avais trouvé, tout d’un coup, une source d’inspiration incroyable. Aujourd’hui une musique pour qu’elle se régénère, elle doit incorporer des éléments nouveaux.

Le jazz c’est devenu la musique classique des noirs américains. Et tout ce qu’il se passe d’intéressant et de nouveau aujourd’hui, ça vient d’Orient quand on le mélange. C’est Tigran Hamasyan, c’est Ibrahim Maalouf, c’est Dhafer Youssef. Il y a tout un courant.

J’ai découvert un pianiste de flamenco Dorantes. J’étais sur le cul : c’est Jean-Sébastien Bach qui rencontre les gitans. J’ai le sentiment que je suis toujours en train de tirer sur un fil et dérouler et de découvrir des trucs de dingue.

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Quelle est la création la plus personnelle dans cet album ?

Apatride. Je l’ai appelé comme ça parce que j’ai retrouvé les papiers de mon grand-père il n’y a pas longtemps. Et dessus il y avait un gros tampon apatride. On était en plein débat sur la déchéance de nationalité et je me suis dit : « Mais putain les gars, il y a un moment où on était tous des apatrides ! » Et je le revendique. Pour moi, apatride ça serait presque la solution. Et les musiciens par essence, ce sont des gitans, ce sont des nomades. Leur patrie c’est la musique.

Et pour cet album, je suis allé enregistrer avec des musiciens Turques, Iraniens, Palestiniens, Syriens. Pas pour faire « United Colors of B… » mais juste pour aller choper une âme musicale. J’ai rencontré un violoncelliste turc qui avait une telle manière de jouer. Il avait un super vibrato. Tu avais l’impression qu’il y avait des voix qui sortaient de l’instrument.
A la fin il me dit : « c’est quoi cette musique ? » On était à Istanbul et l’ingé son lui dit « c’est un Arménien qui l’a faite ». Il m’a pris dans les bras et m’a dit « Kardeş » : ça veut dire mon frère en turc.

J’avais aussi envie de replacer la musique Arménienne dans son contexte. Parce que depuis le génocide, les Arméniens ont eu tendance à dire « On n’a plus rien à voir avec l’Orient, on est des occidentaux ». Ils ont même enlevé les quarts de tons de leur instrument.
Donc j’ai eu envie de retrouver la musique d’avant que j’ai imaginée, d’avant le génocide, d’avant la catastrophe. L’époque où ils vivaient heureux, tous les uns avec les autres.

André ManoukianUn bel endroit où l’on peut écouter cet album ?

Dans une bagnole, sous la pluie avec un paysage qui défile. Mais ce n’est pas forcément une musique des grands espaces c’est plus une musique de cocooning. Peut-être sous la couette.

Le souvenir d’un beau concert cette année ?

Oui, c’est trois cinglés : deux saxos et un batteur : Moon Hooch. C’est génial. ! C’est une nouvelle génération de gars qui maîtrise tout.

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D’abord le jazz, et comme ce sont des mômes, ils sont venus avec l’électro. Ils arrivent à faire des plans électro juste avec leurs instruments acoustiques en faisant des espèces d’accidents qui font penser à des loops. Ou en jouant des riffs de techno, des séquences hyper répétitives en allant vers la transe. C’était chouette !

André Manoukian

André Manoukian
nouvel album APATRIDE

(Enzo Production)

CONCERTS

28 novembre 2017 à Nîmes :  Elodie Frégé et Andre Manoukian en duo
16 décembre 2017 à Marseille :  Malia / Andre Manoukian
10 janvier 2018 à Dijon : China Moses  / André Manoukian
13 janvier 2018 à Saint Michel sur Orge  : Malia / André Manoukian
19 janvier 2018 à Vierzon : Elodie Frégé et Andre Manoukian en duo
29  janvier 2018  au Trianon – Paris

Plus de dates sur le site Enzo Production

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On a tous quelque chose de Johnny : hommage rock détonant

C’est le boss depuis les années 60’s.
Qu’on l’aime ou non, Johnny Hallyday reste l’un des piliers du rock français.
Ce 17 novembre sort,
On a tous quelque chose de Johnny, l’album de reprises de 16 de ses standards. Artistes incontournables ou nouveaux venus sur la scène musicale, chacun a abordé avec humilité sa reprise du maître du rock.

Certains vont certainement crier à la récup, voir à l’ignominie musicale ! Lisez ces lignes avant de hurler.

On a tous quelque chose de Johnny

On a tous quelque chose de Johnny : notre avis

Un “Tribute” n’est pas toujours de bon augure pour les oreilles.
Mais là niveau musical, c’est du lourd. Normal, c’est Yarol Poupaud qui a fait tous les arrangements de l’album (à part celle de Calogero). Son travail est ciselé sur quasiment tous les titres, proche des univers des chanteurs. On sent vraiment l’envie d’une cohérence artistique. On sent aussi l’énergie de l’enregistrement live.
Johnny lui-même pourrait poser sa voix sur les versions instrumentales de ces 16 titres.

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On pourra éventuellement discuter de certaines interprétations qui ne nous ont pas toutes convaincues. En effet, il peut être dur de marcher dans les pas de Johnny…

Les patrons, ceux qui ne tremblent pas

Il n’y a que peu de noms à mettre dans cette catégorie.
On commencera par Garou. Sa version de Ma Gueule est très proche de l’originale. On y retrouve la puissance de Garou, un grain de voix proche de Johnny et une émotion à la hauteur de la chanson.  L’ami québécois a l’organe pour cette reprise. sans prise de risque.

Nolwenn Leroy tire aussi son épingle du jeu avec sa version de
Quelque chose de Tennessee. On aime son charme et son émotion dans l’interprétation. Une très belle version.

On a tous quelque chose de Johnny

On mettra Que je t’aime d’Amel Bent dans cette catégorie, mais elle devrait avoir un place un peu à part.
Comme on l’a dit : difficile de concurrencer le patron. Malgré tout Amel Bent s’en sort plus qu’honorablement.
Si le début de sa reprise est un peu en dessous, elle arrive à nous emporter sur la fin. Sa voix est assez puissante pour rivaliser avec le boss, son interprétation empreinte d’émotion.

Les vraies surprises

Ce sont les artistes juniors qui osent. Même si certains anciens nous ont aussi surpris, voir cueillis.

Avec Louane et La musique que j’aime, on se propulse dans une vraie ballade blues. On embarque dans une bagnole pour fendre les grands espaces US. Elle ne tombe pas dans les pièges de la chanson.
C’est d’ailleurs la seule à n’avoir faire qu’une seule prise à l’enregistrement. Chapeau.

On a tous quelque chose de Johnny
Ce qui nous a surpris avec la version de Slimane, c’est que peu de journalistes présents à l’écoute ont reconnu sa voix.
Preuve que sa version de Marie est bien loin de l’image consensuelle que peut laisser un gagnant de The Voice. Sa voix très expressive nous a surpris.

Place au benjamin de l’album : Lisandro Cuxi et son Noir c’est noir. Ce que l’on aime dans cette interprétation, c’est le côté frais et nonchalant. La fougue de la jeunesse en somme.On a tous quelque chose de Johnny

On plonge dans un autre style avec Patrick Bruel. Il nous cueille avec J’ai oublié de vivre.  A tel point qu’on aurait aimé lui poser la question suivante en interview : “Avec une telle émotion dans la voix, que dit cette chanson de vous ?”

On finit cette partie avec la reprise énergique du titre Les Coups by Marco Prince et FFF. On y retrouve une rage urbaine dans un arrangement hyper rock. Les cuivres sont très présents. Ça balance du groove avec énergie, très rythmée. Un des gros kiff de cet album.

On a tous quelque chose de Johnny

Ceux qui sont passés un peu à côté

Tout d’abord Florent Pagny, qui même s’il fait le job, livre un Requiem pour un fou propre, puissant mais sans âme, sans réelle folie. Pourtant, il parait qu’il est sorti rincé de sa cession d’enregistrement.

De son côté, Kendji Girac pêche un peu par son manque de puissance vocale, de coffre. L’envie n’est pas l’une des plus faciles à chanter sans se faire comparer à Johnny.

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Le Pénitencier de Gauvain Sers ne nous convainc pas forcément non plus. L’arrangement est un trop “horse road movie” à notre goût, vraiment trop folk pur. Cela donne un ton très décalé au titre.

Sur Tes tendres années, Raphaël est en mode Raphaël. C’est pas mal produit, mais on ne sent pas de réel frisson, de conviction dans la voix.

Et malgré tout certains arrivent à transporter Johnny dans leur univers.

Johnny Hallyday VS un univers musical

Car oui,  tout comme Raphaël fait du Raphaël, Benjamin Biolay fait lui aussi du Biolay.
Mais le dandy lyonnais semble le faire avec plus d’envie. Mais surtout avec plus d’émotion.  L’orchestration très 70’s de Retiens la nuit, survolée par l’orgue style hammond, s’unit parfaitement à la voix retenue et rocailleuse de Biolay.

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Dans un autre style, Gaëtan Roussel transporte lui aussi Je te promets dans son monde. Cette ballade plutôt douce devient alors plus rugueuse. Et d’un coup, la voix du leader de Louise Attaque apporte sa propre transe à ce tube.

On a accroché de suite à l’univers festif que Thomas Dutronc propose sur Gabrielle. D’ailleurs, c’est durant l’enregistrement qu’il a découvert le second degré du texte, en ayant les paroles sous les yeux. Et ce nouvel éclairage ce ressent dans l’interprétation : fraiche, légère et totalement folk-rock avec une guitare bien présente comme on aime pour ce morceau.

Reste maintenant l’OVNI de ce tribute : Calogero.
Car s’il y a bien un artiste qui possède son univers,  c’est bien lui.
Ce n’est pas pour rien que “Calo” est le seul à avoir pu faire sa propre orchestration. Alors c’est vrai que Elle m’oublie est totalement transfigurée à la mode Calogéro. C’est aérien, doux, exquis mais un poil décalé par rapport à la cohérence musicale de l’album.

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En somme pas de gros gadin sur cet album hommage à Johnny Hallyday, juste des versions un peu en dessous pour les moins bonnes et d’autres très surprenantes à l’opposé.
Un album qui réconciliera  donc les amateurs de Tribute (et de musique) qui pouvaient être déçus des dernières sorties dans les bacs.

Pour en savoir plus sur le projet, notre interview croisée à lire ici.

Johnny Hallyday

On a tous quelque chose de Johnny

album disponible à partir du 17 novembre 2017

Avec la participation de : Kendji Girac, Slimane, Garou, Benjamin Biolay, Louane, thomas Dutronc, Lisandro Cuxi, Patrick Bruel, Gauvain Sers, Florent Pagny, FFF, Amel Bent, Gaëtan Roussel, Nolwenn Leroy, Raphael, Calogero

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On a tous quelque chose de J. Hallyday : interviews croisées

Focus sur la sortie de l’album On a tous quelque chose de Johnny. USofParis a assisté à la conf de presse avec Yarol Poupaud (le guitariste de Johnny Hallyday) et Sébastien Farran (le manager du rocker) et a réalisé une série d’interviews avec trois artistes passionnés :
Marco Prince (de FFF), Slimane et Lisandro Cuxi.

Johnny Hallyday
de guache à droite l Yarol Poupaud, Lisandro Cuxi, Gauvain Sers, Amel Bent, Marco Prince (FFF), Slimane et Sébastien Farran

Même si c’est Universal qui est à l’initiative de ce disque, c’est bel et bien le tout premier album hommage autour de Johnny Hallyday.
Il faut alors savoir que le tôlier était partie prenante dès le début dans sa conception. Sa femme et lui ont d’ailleurs choisi les artistes.
Johnny s’est plutôt concentré sur les chanteurs proches de son univers et Laetitia a proposé des chanteurs plus jeunes et d’autres plus éloignés de l’univers de Johnny, comme Benjamin Biolay.
Si tous les artistes présents sur ce disque ont été validés par le boss, tous ceux qui se sont proposés n’ont pas forcément été acceptés.

D’ailleurs, Lisandro Cuxi, le benjamin de l’album, n’en revient toujours pas. “Ma maison de disque m’a dit : «Veux-tu participer à l’album de reprises de Johnny ?» J’ai fait : « Euh… quoi ? … Vraiment !?»
Et puis après, on a décidé quel morceau j’allais faire :
Noir c’est Noir».

Reprendre Johnny Hallyday : une folie ?

“Je pense qu’il y a une dose d’inconscience ou de folie quand tu décides de faire une reprise en sachant que l’interprète c’est Johnny et le créateur Stevie Wonder, confirme Marco Prince (le leader du groupe FFF). Il faut y aller avec le degré d’inconscience qui sied au chanteur. Y aller sans y réfléchir parce que si tu réfléchis, c’est effrayant.”

Slimane ajoute que “ce qui était important c’est que ce soit validé, par Johnny et qu’il en ait envie. Et c’était un honneur de me dire qu’il allait entendre ma voix posée sur une de ses chansons.

Johnny Hallyday
Slimane

Lisandro a conscience que “chanter après Johnny, ça peut être un danger. Les gens ne peuvent ne pas aimer. Mais je pars du principe que si je prends du plaisir en l’enregistrant et que j’aime, et bien tout roule.

Pourtant pas de quoi s’inquiéter car d’après le manager de Johnny, Sébastien Farran : “Ce qui plaît le plus à Johnny, c’est d’avoir un vrai panel artistique large, il a été très touché par ça. Il a souhaité que l’on fasse perdurer cet état d’esprit du rock’n’roll. Si le projet final ne lui avait pas plus, il ne serait pas sorti.

De la sélection des titres au studio

Côté musique c’est Yarol Poupaud qui a supervisé les arrangements et les orchestrations de cet album. “Musicalement, on voulait rester dans un univers proche de celui de Johnny. Garder la couleur rock, les premières prises, toujours les plus vivantes.
On a été surpris des choix des artistes. Comme Louane avec Toute la musique.”

Johnny Hallyday
Yarol Poupau

Pourquoi ce choix ?

Lissandro – Noir, c’est Noir : “J’ai eu un feeling pour cette chanson. C’est un peu à l’ancienne dans le blues, le rock… dans la rythmique. Je voulais qu’il y ait cette touche que j’ai au fond de moi aussi. J’ai mis dans cette chanson ce que je ne peux pas mettre dans mes albums.”

Marco Prince – Les Coups :On a hésité longtemps entre reprendre une ballade et une chanson plus énergique, dont le groove nous semblerait plus palpable. C’était important, parce que ce n’est pas exactement notre culture musicale non plus. On avait besoin de ressentir physiquement un émoi sincère. On s’est dit : « On ne sait pas où ça ira, mais c’est sur celui-là qu’on est le plus à l’aise, que l’on s’exprime le mieux, on a trouvé un espace.»

Johnny Hallyday
Marco Prince

Yarol Poupaud a donc fignolé les arrangements en fonction des artistes qui faisaient les reprises. Pour Louane,on a baissé la tonalité, fait un peu moins rock brut niveau musique.

En studio avec les musiciens de Johnny

On a enregistré live, musiciens et chanteurs” confirme Yarol Poupaud.

Marco Prince a kiffé le fait de retrouver cette sensation de liberté en enregistrement : “C’était une espèce de fantasme musical d’avoir tout le monde dans le studio. De faire 3, 4 et bam : tu balances la chanson et tu vois ce qu’il se passe. On a fait le titre en une journée. Il y a eu très peu de prises, à l’ancienne quoi !

Slimane était en studio pour son album en même temps. “Je ne voulais pas trop répéter la chanson [Marie], pour ne pas en perdre l’essence. Cette folie et ce premier jet que l’on a quand on fait une chanson. Donc je l’ai travaillée directement en studio.

Au final, Marco Prince juge que le plus intéressant : “c’était de réussir à trouver ma place, sans me faire vampiriser par la version de Johnny, ni celle de Stevie Wonder. Il y a même eu un truc assez animal : le fait d’être à la place de Johnny. J’estime avoir réussi à faire ça. Et j’y ai pris beaucoup de plaisir à le faire. C’était très joyeux.”

Johnny, dans nos mémoires…

Pour conclure, on a demandé aux artistes quelle était l’image la plus forte qu’ils avaient du king Hallyday.

Pour nous, c’est un concert diffusé à la TV dans les années 80. Avec la chanson phare La Peur, et un Johnny en tenue cuir-cloutée et sanguinolent dans la mise en scène. En mode Mad Max parfait. Un peu effrayant aussi quand tu es gamin.

Johnny Hallyday
Lisandro Cuxi

Lisandro se souvient d’un live, à la télé aussi, “où il a chanté Allumer le feu. Il y avait plein de flammes derrière qui partaient dans tous les sens. Je me suis dit : « Waouh, c’est du vrai show ! ». J’ai eu envie d’être à sa place en mode show-man, d’être avec lui, de chanter avec lui. Vraiment c’était dingue.”

Pour Slimane, ce sont les concerts au Stade de France : “C’était impressionnant. Je n’y étais pas, j’étais un peu jeune. J’ai vu des vidéos. Mais quand tu es jeune chanteur, c’est le genre de choses qui te font rêver.”

Et pour conclure, Marco Prince se souvient d”images proches de la transe de Johnny à la télévision, en très gros plans et en sueur, avec un costume bleu azur et des strass. J’étais gamin.
Plus tard , j
’ai trouvé  que ça ressemblait à des images de James Brown.”

Johnny Hallyday

On a tous quelque chose de Johnny

album disponible à partir du 17 novembre 2017

Avec la participation de : Kendji Girac, Slimane, Garou, Benjamin Biolay, Louane, thomas Dutronc, Lisandro Cuxi, Patrick Bruel, Gauvain Sers, Florent Pagny, FFF, Amel Bent, Gaëtan Roussel, Nolwenn Leroy, Raphaël, Calogero

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Chambre 113 : une co-médico musicale palpitante & totalement cocasse

L’hospitalisation est toujours une mise en abyme dans nos vies où la vulnérabilité de notre esprit rejoint celle de notre corps. Chambre 113 relate avec délicatesse et sensibilité l’histoire d’un couple traversant ce moment particulier. Entre émotions retrouvées, rencontres humaines saugrenues ou bouleversantes, le Théâtre de Ménilmontant résonne aux sons éclatants de cette comédie !

Chambre 113
photo Eric Bongrand

Un sujet délicat…

Mathilde et Julien forment un couple en proie au manque d’interaction et au désintérêt progressif. C’est ironiquement une communication qui va changer le cours de leur histoire… Ainsi, l’hôpital informe Julien que sa femme a été victime d’un grave accident la plongeant dans un sommeil profond. Il se rend alors sur place et découvre un univers jusqu’ici inconnu…

En premier lieu, il est accueilli par le Docteur Grinsky, grand mégalomane à la vision étriquée par la science exacte. Viennent ensuite les infirmières entourant la femme qu’il a trop longtemps délaissée. D’abord Roseline, personnage fantasque ne mâchant pas ses mots puis sa collègue Natacha, incurable romantique à l’optimisme sans faille.

L’esprit de Mathilde n’est pas prêt à quitter le monde des vivants et tente à tout prix de s’exprimer, en vain. C’est ainsi que, dans une intimité qu’ils partagent désormais, les personnages vont peu à peu se dévoiler, offrant une perspective inattendue sur le véritable sens de la vie…

Chambre 113
photo Eric Bongrand

… dépeint avec adresse !

C’est avec dynamisme que les cinq comédiens chantent, dansent et nous éblouissent ! Ainsi, le partage est intense et nous transporte complètement. Nous sommes submergés par les émotions dégagées, aussi bien par les failles humaines se révélant que par l’éclat des petits bonheurs de la vie redonnant espoir.

Le décor est modulable sur scène, permettant au spectateur de reprendre son souffle entre deux tableaux. Les chants et les arrangements musicaux sont soignés et énergiques, n’ayant rien à envier à Mogador !

L’humour et la dérision des dialogues créent un équilibre subtil avec le côté grave du sujet. Ce qui fait que nous rigolons beaucoup, nous pleurons parfois mais nous apprécions toujours. 🙂

by Jean-Philippe

Chambre 113

Chambre 113
Bienvenue à l’hôpital !

Auteur : Claire-Marie Systchenko, Eric Bongrand
Metteur en scène : Vincent Vittoz
Artistes : Claire-Marie Systchenko ou Cloé Horry, Fred Colas, Noémie François, Hélène Hardouin, Emmanuel Quatra, Antoine Lefort, Samuel Domergue ou Nicolas Didier
Musiciens : Antoine Lefort, Samuel Domergue ou Nicolas Didier

jusqu’au 11 février 2017

Les vendredis, samedis et certains dimanches.
Horaires (19h ou 21h) en fonction du jour

au Théâtre de Ménilmontant
15, rue du Retrait
75002 PARIS

site officiel : chambre113.com

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Ours – Interview Pops : une furieuse envie de danser !

Après Mi et El, le chanteur Ours ajoute Pops à sa discographie, des mélodies plus dansantes, plus chantantes, pour un album résolument pop.
Entre temps, Charles Souchon a participé à plusieurs projets, les prochains mois vont être intenses avec la tournée, la promo, Le Soldat Rose
Nous l’avons rencontré pour discuter de tout.

Interview-selfie OURS

Ours

UsofParis : Dans une interview lors de la sortie de ton deuxième album, tu disais que tu avais déjà de la matière pour le prochain. Et au final, on a attendu 6 ans pour Pops. Que s’est-il passé ?

Ours : Je n’ai pas mis autant de temps à faire ce disque, j’ai juste accepté d’autres projets musicaux qui sont venus à moi. Des musiques de pièces de théâtre, pas mal de créations : la réalisation du prochain album de Pauline Croze ou composer des musiques avec mon père et mon frère pour le prochain Soldat Rose, écrire des chansons pour d’autres gens… tout ça a stoppé l’élan.
C’était bien que je fasse ces autres projets. Déjà ça fait une récréation plutôt que d’être recroquevillé sur ses chansons, ses émotions et ça nourrit mon album. Je suis allé en Afrique pour faire un disque.
Cela a enrichi et nourrit l’album je pense. Tout est expérience et un album est un peu le résultat de toutes les expériences qu’on a eu ces dernières années et ça en fait partie.

Cet album est beaucoup plus pop que les précédents, c’était une envie de ta part ?
C’est venu assez naturellement, l’envie d’être un peu moins bavard, moins de textes, ne pas hésiter à répéter les mots. Au lieu de faire 3 couplets bien denses, j’en fait que 2 et je n’hésite pas à en répéter un. Je suis aussi plus synthétique, au lieu de dire pleins de choses je résume le tout en un gimmick.

Pourquoi ?
Pour laisser plus de place à la musique. J’avais envie de ça. Dans cette phase de vie, j’avais envie d’un truc plus chantant, plus généreux. Et c’est ça aussi le fait de faire un album plus pop, c’est un album plus facile d’accès, avec des mélodies plus chantantes.

Ta collaboration avec Lily Allen a joué dans ce cheminement ?
Ça a dû influencer oui. Ce n’est pas ça qui a déclenché du tout, mais c’est vrai qu’au début j’avais très peur avec ce duo. Je me suis vraiment amusé à le faire quand je l’ai fait dans mon petit studio. Une fois que c’était en boîte et que ça passait à la radio je me suis dit « Mais c’est très pop pour moi ça !». Puis avec du recul, j’ai trouvé ça bien « si tu as aimé le faire pourquoi tu as peur maintenant que c’est en radio » ça m’a passé au bout de 3 jours. Puis y’a eu le duo avec Ornette en anglais aussi. Ça a débloqué quelque chose chez moi.

Il y a deux duos sur l’album dont un avec Pauline Croze, comment s’est passée cette rencontre ?
Elle m’a vu en concert, je jouais dans une soirée privée où il y avait Matthieu Chedid. Elle s’est retrouvée dans mon mélange de chansons à textes et en même temps de musiques rythmées.
Elle a demandé à Matthieu mon numéro, il nous a mis en relation et elle m’a dit : « je cherche quelqu’un pour réaliser mon album, tu aimerais bien le faire ? » J’ai répondu : « j’aimerais bien mais je ne sais pas si je sais le faire. »
Je lui ai proposé de faire un essai. Elle m’a avoué qu’elle avait demandé à d’autres gens aussi. On a fait l’essai et puis elle a préféré ce que je lui avais proposé. Et de là on a fait plus qu’une réalisation, on a fait un atelier. C’est elle qui a fait toutes ses chansons, ses textes, ses musiques. On a passé beaucoup de temps ensemble à travailler sur ses titres avec Romain Preuss. Et à un moment est venu ce morceau qui part d’accords de Romain, Pauline fait la mélodie des refrains, moi je fais la mélodie des couplets. C’était marrant, on a fait ça ensemble, un vrai truc à 3. On s’est dit que la chanson irait sur l’album qui sortira en premier, et donc j’ai gagné :-).

Les noms de tes 3 albums forment MiEl Pops, c’était prémédité ?
Un petit peu. En fait, ça me dérange même de donner un titre à ce format qui est un recueil de chansons qui sont toutes différentes, qu’ont des thèmes différents. Trouver un titre d’album m’a toujours embêté parce que c’est réducteur pour moi, trop emphatique…
J’ai trouvé un moyen de contourner ça en trouvant des noms un peu neutres, des non-noms. Le premier, je l’ai appelé Mi parce que c’est la note qui revient le plus souvent. Et j’ai pensé tout de suite que le prochain je l’appellerai El, que ça ne voudra rien dire mais que les deux accolés formeront le mot Miel. Ça illustre un truc plus logique pour moi, pour dire que chaque disque est une pierre posée et que tout cela est un chemin, qu’on tire des leçons à chaque fin de disque.

On peut imaginer une suite pour le 4e ?
Je ne sais pas. Je pensais m’arrêter à Miel, mes amis m’ont beaucoup charrié, y’a eu pleins d’idées comme « Eux » pour faire Mielleux, Miel d’Acacias, enfin bon pleins de trucs. Et c’est devenu Pops, qui sont ces fameuses céréales qui font partie de notre pop culture, même le packaging. Je l’ai fait pour la blague, pour contourner et j’aime bien quand c’est un peu ludique, marrant. Ça n’a pas beaucoup de sens mais je l’ai appelé Pops pour continuer ce puzzle mais aussi parce que l’album est plus Pop, mais aussi un petit clin d’œil à Pop Satori un album d’Etienne Daho que j’aime beaucoup.

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Quelle est l’origine du titre Liu Bolin, le nom d’un artiste chinois ? 
Ours :
En fait, c’est son travail. C’est un artiste très controversé qui est même interdit de son pays en Chine, il ne peut plus y retourner. Quand j’ai vu ses œuvres qui se dessinent en trompe l’œil au milieu d’un décor, ça m’a parlé. Lui a son message politique, sur la société de consommation, on est noyé dans cette société. Moi j’ai pensé au fait qu’on était effacés. Que certaines personnes s’effaçaient dans la société, et la société effacent des personnes.
J’ai pensé à tous ces gens, qui sont comme noyés dans la masse, qui sont pour moi des héros discrets à l’heure où tout le monde veut être sous les projecteurs, A la recherche de la Nouvelle Star, on veut monter sa start-up, on fait des profils Facebook,… je fais partie j’imagine de tout ça. Mais il y a aussi tous ceux qui ne bronchent pas et qui vont travailler dignement.

La chanson qui clôt l’album est Tordu, tu parles de toi ?
OUI. Je me complique la vie. Je ne suis pas extrêmement torturé, mais je suis hypocondriaque. Je ne suis pas fondamentalement torturé, je suis assez optimiste et joyeux. Mais j’ai souvent des idées sombres et morbides. Je pense à des trucs un peu bizarres, mon imagination va trop vite, je me complique parfois.

Qu’est-ce qui arrive dans les prochains mois pour toi ?
Je pars en tournée jusqu’en juillet, je vais défendre mon album encore, un autre single peut-être. Je viens de composer avec mon frère et mon père toutes les musiques du prochain Soldat Rose qui sort le 24 novembre. On a travaillé avec beaucoup d’artistes comme Jean Louis Aubert, Sandrine Kiberlain, Édouard Baer, Calogero, Gaëtan Roussel, … Ce sera le 20 novembre sur scène à l’Olympia.
Il y a aussi le deuxième album sur mon père Souchon dans l’air (vol.2) qui est fait. Il va sortir un peu plus tard.
Et puis, je voudrais vite refaire des chansons pour moi. J’aimerais aller vite pour ce prochain disque.

Ton dernier coup de cœur musical ?
Andy Shauf
, c’est un gars comme ça qui a l’air penaud avec sa guitare et c’est super. J’aime bien aussi Solange Knowles, la sœur de Beyoncé.

Ton dernier concert ?
Ours :
J’ai vu une prestation dans un concert multi-artistes de Rover et j’ai adoré. Ça m’a même bluffé !

La chanson que tu aurais aimé avoir écrite ?
Je veux être un homme heureux de William Scheller.

Une bonne adresse food à partager avec nous ?
Le Flakes, c’est un bar à céréales. C’est sur la pop culture, c’est drôle, on mange des céréales, on boit du lait.

Ta madeleine de Proust ?
Michaël Jackson
et Phil Collins en musique.
L’île-de-Bréhat en Bretagne.
L’odeur quand on ouvre un livre neuf de la colle qui relie les pages.

Interview by Joan 

Ours

Ours
Nouvel album Pops
(Capitol Music France)

Site officiel : oursmusique.fr 

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Les Inrocks Festival 2017 : programmation jubilatoire !

30 ans que Les Inrocks Festival nous enchante d’exclus, révélations, grands noms de la musique.
Pour l’édition 2017, le son s’associe exceptionnellement aux belles lettres, à l’art, à l’image et au food.
Save the date! Du 23 au 26 novembre, La Gaité Lyrique et le Casino de Paris vont vibrer à plein régime.

Les Inrocks Festival

Le coeur bat pour la prog’  

Les soirées concerts débutent par le retour de Django Django à Paris qui dévoilera les premiers titres de son album Marble Skies qui ne sortira pas avant janvier 2018. Otzeki, des cousins aussi barrés que géniaux, seront aussi à la Gaité Lyrique le premier soir qui affiche déjà sold out. 

Image de prévisualisation YouTube

Le lendemain, place au hip-hop côté Gaité Lyrique et à la douceur côté Casino de Paris. D’un côté, les furieux H09909, Bon Gamin des gars sensibles qui ne cachent pas leurs larmes, Josman et Nadia Rose enflammeront la première scène.
De l’autre, 
Ibeyi donnera son premier concert en France, pour dévoiler ses nouveaux titres en mode live. Ça semble tellement naturel : Les Inrocks sont fans number one, comme nous, du duo de sœurs fascinant.

Vendredi, Moodoïd, le trublion de la chanson française qui aime tant se déguiser, réservera un set halluciné, suivi de l’adorable diablesse : Calypso Valois.

Les Inrocks Festival
Moodoïd

Inconnus pour le moment 

Les Inrocks Festival ce sont aussi des noms d’artistes improbables qui provoquent une pleine curiosité. Cette année, nous comptons bien être surpris par L.A Salami, LOST, Obliques 

Talk with…

L’édition spéciale 30 ans propose des rencontres avec des écrivains, artistes et philosophes. Il y aura Delphine de Vigan, Will Self, Simon Liberati

On s’impatiente déjà de l’échange avec Xavier Veilhan qui a représenté avec talent la France à la Biennale de Venise cette année.

A moins d’un mois, le mystère reste entier sur les parties Food et Cinéma. We keep in touch!

Les Inrocks Festival

Les Inrocks Festival 2017 

du 23 au 26 novembre 2017 

Concerts, rencontres, cinéma et food 

À la Gaité Lyrique et au Casino de Paris

site officiel : festival2017.lesinrocks.com

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The Pianist au 13ème Art : Thomas Monckton haletant et virtuose !

Un récital de piano totalement improbable au 13ème Art ! The Pianist offre une performance décoiffante autour et avec un piano à queue. Un spectacle court, physique et poétique. 

The Pianist

The Pianist : condensé d’humour et d’action 

Gags à répétition, maladresse, étourderies, catastrophes sont quelques-uns des ingrédients qui font rire petits et grands. 

Mais Thomas Monckton est capable aussi de contorsions clownesques, voire cartoonesques tant son corps est agile. Le Néo-zélandais est un vrai performeur, un circassien. Son interprétation est physique, millimétrée. 

On imagine difficilement le nombre d’heures de répétition, de petits ajustements pour arriver à ce point de perfection. 

The Pianist nous tient en haleine d’un bout à l’autre de la soirée. Dans quelle mesure l’artiste réussira-t-il à jouer de son instrument ? 

La réponse est sur scène jusqu’au 12 novembre.

Image de prévisualisation YouTube

The Pianist

The Pianist 

Avec : Thomas Monckton
Compagnie : Circo Aereo

du mercredi au samedi à 19h
matinées le samedi à 14h le dimanche à 17h 

Le 13ème Art
Place d’Italie
30 avenue d’Italie
75013 Paris 

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