Afin de célébrer la mémoire du poète à l’occasion du quarantième anniversaire de sa mort, le Studio Hébertot nous invite à un voyage onirique où la poésie de Jacques Prévert est mise en musique par Joseph Kosma. Ces deux amis nous offrent ainsi un moment d’éternité avec L’Oiseau Bleu.
L’évocation de Jacques Prévert ravive en chacun de nous des souvenirs d’enfance que ce soit par la (re)découverte de poèmes griffonnés d’une écriture incertaine lors de nos 8 ans ou par le visionnage de l’intemporel film Le Roi et l’Oiseau. Les subtilités de son œuvre ne cessent de nous la faire apprécier car en grandissant nous la découvrons autrement et elle n’en finit pas de nous surprendre.
L’unicité du style de Jacques Prévert est comparable à un travail d’orfèvre. En effet, il considère les mots comme une pierre précieuse brute qu’il façonne afin d’en extraire la quintessence. Tout ce qui est académique l’ennuie. Il décide alors de bouleverser les codes et de s’approprier des outils tels que : les néologismes, les calembours, les allitérations, les aphorismes, les syllepses ou autres zeugmas. Le tout est accompagné d’un humour impétueux et espiègle, parfois noir mais toujours brillant !
La rencontre avec Joseph Kosma permet à son œuvre de rayonner d’un nouvel éclat par le biais de la musique. C’est de ce duo d’amis que vont naître L’Oiseau Lyre, Immense et Rouge, En Sortant de l‘École et bien entendu l’intemporel Les Feuilles Mortes.
Le mélange harmonieux de mots chantés ou contés que nous offre Catherine Morrisson permet à un tandem actuel de nous faire rêver. L’interprétation de Gaël Giraudeau en chanteur-narrateur est vibrante de sincérité et d’émotion. Sa verve est aussi libérée que son corps dont le charisme nous impressionne et nous émerveille. Avec Fabrice Bibas au piano, ils nous entraînent sensiblement dans une quête émotionnelle de bonheur et d’amour où l’éveil des sens est de mise. Devant nos yeux, l’oiseau se délivre de son carcan et s’envole…
Du curieux au fervent admirateur, chacun peut se retrouver dans ce spectacle solaire nous faisant découvrir un Prévert confidentiel et inattendu…
Arcade Fire, Lamomali de -M-, Imany, Vianney, Julien Doré, Alt-J et Les Insus affichent complet. Et alors ? Ce n’est pas une raison pour bouder l’un des plus beaux festivals d’été. Il y a encore de très bonnes raisons d’assister aux Nuits de Fourvière 2017 qui débutent le 1er juin. La preuve !
Des acrobates sous chapiteau
Un homme qui s’envoie en l’air, David Dimitri en solo sur un fil, capable de jouer l’homme-canon. Gravity & Othe Myths, une troupe australienne totalement barrée et musclée capable de portées spectaculaires dans A simple space. Deux spectacles à retrouver au Domaine de Lacroix-Laval, deux occasions de découvrir ce coin de verdure aux portes de Lyon.
Une toute “Dernière saison” pour le Cirque Plume qui reste un mois complet au Parc de Parilly pour une décharge d’émotions. Des Québécois qui se montent dessus sur un monocycle, autant dire que Machine de Cirque ne passera pas inaperçu sur la scène du Grand Théâtre.
Des Nuits de folie !
Les blogs partenaires du festival n’ont pas hésité bien longtemps. Ils ont délaissé les têtes d’affiches et ont voté pour la Nuit Tango comme coup de cœur 2017. Rdv est pris sans attendre le dimanche 16 juillet avec le concert de l’argentin Daniel Melingo et le spectacle No Exit du pianiste Gustavo Beytelmann et du chorégraphe Esteban Moreno pour une série de pas de danse aussi endiablés, sensuels que passionnés. D’autres nuits dépaysantes, revigorantes sont à vivre et ressentir dans tout son corps : Soul avec la magnétique Valerie June, Italienne, Irlandaise, Blues et la Nuit Reggae et Calypso avec la doyenne : Calypso Rose qui va faire se lever les gradins de Fourvière dès son entrée sur scène. Elle est tout simplement irrésistible.
De la création théâtrale
Le Collectif Mensuel avait créé la surprise en 2016 avec Blockbuster un spectacle hommage aux superprods made in Hollywood. A ne pas manquer donc L’homme qui valait 35 milliards qui promet une nouvelle envolée d’inspiration d’un autre genre, aussi improbable que délirant.
Le génial Fellag a droit une carte blanche avec 3 spectacles dont 2 créations : Chants de marins kabyles et Comme un poisson dans l’autre avec Jacques Bonnaffé et André Minvielle, un trio réunit par amour.
Audace avec Les chiens de Navarre qui interrogent l’identité française avec Jusque dans vos bras, en plein contexte politique chargé, entre présidentielle et législatives. Est-ce que l’élection du président Emmanuel Macron va se ressentir dans cette création ? Rev le 7 juin pour la première à l’Odéon.
Restez connectés ! UsofParis est blog partenaire des Nuits de Fourvière. Live-tweet, report et invitations sont au programme cette année encore. #cantwait
Inna Modja marque son retour musical et son retour aux sources avec Motel Bamako. Un album qui invite au voyage dans le pays de la chanteuse : le Mali. On redécouvre l’artiste à travers des textes forts, engagés et une musique qui mélange les genres.
Rencontre avec la nouvelle Inna Modja, qui poursuit sa tournée en France et à l’international.
INTERVIEW
UsofParis : Vendredi à la Cigale, j’ai découvert une nouvelle Inna Modja. Hip-hop, rap, world music, électro… La pop c’est fini ?
Inna Modja : Non, la pop a influencé l’album précédent mais le premier qui était plus acoustique. Je ne sais pas si c’est fini, mais sur cet album j’avais envie de rentrer chez moi au Mali et de retourner là où j’ai commencé avec la langue et le genre aussi. Au Mali, après la musique traditionnelle, le hip-hop est la musique la plus importante et la plus populaire. Naturellement donc, j’en écoute et j’ai commencé à en faire quand j’avais 15 ans. Je ne me suis pas improvisée comme ça, c’est juste quelque chose que je n’avais pas eu l’occasion de faire sur les 2 albums précédents.
Je me dévoile plus sur celui-ci. Avant, je parlais beaucoup des autres, de ce qu’il y avait autour de moi, sur celui-ci je parle de moi, de ma vie, de ma culture donc naturellement c’est un genre qui s’est imposé avec la langue aussi.
Du coup, tu ne chantes pas en français sur l’album, ce sont les personnes avec qui tu es en duo qui l’utilise… Pas sur celui-ci. Mais c’est parce que j’ai grandi en Afrique anglophone, notamment à Bamako, et je parlais anglais. L’anglais sur l’album n’était pas un choix, ça s’est fait naturellement, de façon cohérente. Peut-être que sur le prochain, il y aura du français à nouveau.
Tu es donc repartie au Mali pour faire cet album, c’était vital pour toi ? J’habite en partie à Paris et en partie à Bamako, j’y suis très souvent. Au moment où la guerre a commencé, j’étais en tournée et je n’avais envie que d’une chose c’était de tout plaquer et partir auprès de ma famille pour être avec eux dans ce moment pas facile. Quand j’ai commencé à écrire l’album je suis donc partie, j’ai pris ma valise, je suis rentrée chez mes parents sans décider du moment où je reviendrais. Je me suis imprégnée du Mali encore plus. C’est une autre atmosphère, je peux mieux parler de là-bas quand j’y suis.
Cet album-là est très engagé, c’est important pour toi ? Sur le précédent, il y avait pas mal de chansons engagées aussi comme Emily, Spirit, … J’ai abordé beaucoup de thèmes mais quand on a une chanson qui prend le dessus comme French Cancan, les autres sont moins mises en lumière. French Cancan, c’est une chanson qui m’a tellement porté chance et ça m’a permis de faire un 3e album.
Sur cet album, je parle plus de moi, et je suis quelqu’un d’engagé. Ça fait plusieurs années que je milite contre l’excision, je suis ambassadrice de l’AMREF qui aide à former des sages-femmes en Afrique. Ça fait partie de ma vie et de mon quotidien, et donc forcément cela s’invite dans ma musique. En plus, mon pays est en guerre, je ne pouvais pas ne pas en parler car ça bouleverse tellement de choses dans nos vies.
Tu as co-réalisé le clip de Tombouctou, ton concert est très visuel, avec des vidéos magnifiques du Mali, est-ce toi aussi qui les as tournées ? Oui, je les ai faites avec Marco Conti Sikic. On avait envie de montrer une Afrique différente. On a tendance à parler des guerres… j’avais envie de montrer quelque chose de plus juste, de plus réel. J’ai utilisé des codes africains comme la récup’, le studio de Malick Sidibé, etc.
On est dans une période qui est un peu flippante, où l’on ne sait pas qui est l’autre et quelle est sa culture. Et je pense qu’en découvrant des cultures différentes et riches, les gens peuvent être amenés à s’intéresser. J’avais envie de montrer l’Afrique dans laquelle j’ai grandi, sans une vision misérabiliste car on n’est pas misérable !
Qui sont les femmes qui apparaissent dans le clip de Tombouctou ? Il y a ma mère, ma grand-mère, ma sœur et sa fille et ma petite-cousine. C’était une expérience familiale. Elles se sont prêtées au jeu car elles croient en ce que je fais et dis. Les engagements que j’ai, je ne les tire pas de nulle part. Mon père est le plus grand féministe que je connaisse, il pense que l’avenir de l’Afrique est entre les mains des femmes. Ma grand-mère aussi est ultra-moderne.
Je suis ultra fan de The Noisettes, tu as travaillé avec eux pour le titre The man accross the streets” comment est née cette collaboration ? Ce sont des copains. On est parti à Brighton chez Dan Smith, on a passé une semaine là-bas à discuter, refaire le monde, faire de la musique… Avec Shingai Shoniwa, on partage beaucoup de choses, elle est originaire du Zimbabwe, on a beaucoup de choses en commun. Ça faisait un moment qu’on voulait faire quelque chose ensemble et pour cet album ça s’y prêtait bien.
Vous n’avez fait qu’une chanson ? Non, on en a fait plusieurs mais on n’en a gardé qu’une. Pour le live, je pense qu’on fera des chansons qui ne sont pas sur l’album.
Quelle est ta chanson la plus personnelle sur cet album ? Forgive yourself dans le texte est celle où je me dévoile le plus. Sambe et Tombouctou sont vraiment mon état d’esprit.
Dans une ancienne interview, tu disais que ton rêve était de faire un duo avec Baloji et Oxmo Puccino, tu l’as fait ! Une envie pour un nouveau duo ? Oh non, quand je prie ça arrive… Je ne sais pas encore, je ne fais pas beaucoup de collaboration. Quand j’en fais, c’est parce que j’ai un coup de cœur artistique.
Je pense qu’avec Salif Keïta ce serait une belle chose. Mais ça se fera certainement.
Quel est le dernier concert que tu as vu ? Asa, mais c’était il y a un moment.
Ton dernier coup de cœur musical ?
Janet Jackson. Je l’adore depuis que je suis enfant et son dernier album est très chouette.
Un concert inoubliable dans ta carrière ? Celui de La Cigale, qui vient de passer, parce que 90% de la set-list était composée des nouveaux titres ou chansons moins connues. C’était quitte ou double. C’était un très beau moment. Les gens ont dansé tout le long. C’était génial !
Pendant ce concert, tu as repris le titre Caroline de MC Soolar, pourquoi ce choix ? J’adore MC Soolar, et il manque à la scène hip-hop actuelle. Il est venu au Mali quand j’étais toute petite, j’étais allée le voir en concert avec mes sœurs et Caroline était une chanson qui m’avait marqué. Je ne sais pas ce qu’il fait en ce moment mais « reviens ! ».
Une dernière question qui m’a été soufflée par une fille (elle rit) : le nappy est à la mode depuis 4-5 ans, tu es l’une des précurseurs, c’est une mode ou un réel black power ? Je ne pense pas que ce soit black power, c’est juste la nature, qui on est.
J’ai commencé il y a un peu plus de dix ans, ce n’était absolument pas la mode. Je me souviens que je me faisais pointer du doigt dans la rue, on se moquait de moi, on m’appelait Jackson Five, etc.
Et je suis heureuse de voir de plus en plus de filles avoir leurs cheveux naturels parce que c’est qui l’on est. On ne peut pas toutes être des grandes blondes d’1m80, parfois on est brune, parfois on est rousse, parfois on a les cheveux crépus parce qu’on est métis, noire, asiatique, etc. On ne peut pas tous rentrer dans le même moule. Le fait d’accepter que chacun est unique est important. Si tout le monde se ressemble, il n’y a pas d’intérêt.
Asgeir le retour. L’Islandais super star sort son nouvel album Afterglow, avec de belles pépites électro. Attaché à notre pays, les Français sont, pour lui, plus curieux que les autres et notamment. Ils sont prêts à écouter une chanson en islandais dans le texte, à la différence des Américains.
Il revient sur sa tournée mondiale et partage les coulisses de son nouveau disque.
Il est à retrouver en concert au Cabaret Sauvage, le 15 mai (sold out) avant un Bataclan le 12 octobre.
INTERVIEW
UsofParis : Qu’as-tu appris de cette longue tournée pour ton 1er album ?
Asgeir : Par quoi comment commencer ?
On a voyagé beaucoup pendant 3 ans. Les gens sont différents d’un pays à un autre. On ne peut connaître vraiment les villes où l’on joue. On reste un jour. Et du coup, je ne pourrais citer toutes les villes où j’ai chanté. Mais ce n’est pas si important.
J’ai appris des mots étrangers aussi.
Mais voir le monde ne m’a pas réellement changé 🙂
Gardes-tu un souvenir fort sur scène ?
Je ne suis pas un gros performeur. Quand je suis sur scène, c’est simplement moi. Je n’en fais pas plus. J’adore jouer. Je connais mes limites.
Je me souviens des concerts en Australie. Ça représente un marché important pour moi et l’on y a fait de gros concerts là-bas. J’aime aussi jouer en France, pas seulement à Paris. C’est très différent des autres pays.
Qu’y-a-t-il de nouveau dans cet album ?
Il y a plus de synthé, plus de piano, moins de guitare acoustique.
Moins folk et plus électro.
Je voulais que l’album sonne plus produit, plus travaillé que le précédent.
Je me souviens que l’enregistrement du premier album avait duré 3 mois et pour celui-là : 2 ans. On n’avait absolument rien quand on a fini la tournée.
J’aime beaucoup Afterglow. Que peux-tu me dire sur ce titre ?
Quand je pense à cette chanson, je pense au temps passé dans ma ville natale : Laugarbakki.
J’y suis resté pendant plusieurs semaines. Mon père y habite toujours. C’est une chanson différente des autres. Parce c’est la première fois que nous étions ensemble, avec mon père, pour créer une chanson. Je lui ai joué le titre au piano et lui ai demandé d’écrire.
D’habitude, je compose la musique à Reykjavik et je l’envoie par mail pour qu’il écrive le texte.
Et c’est mon frère qui a traduit en anglais.
Le thème de la chanson est la nature, les paysages.
Un autre titre me plait aussi beaucoup : I know You know.
C’est la première chanson que j’ai composée pour cet album quand je suis rentré de tournée.
J’avais envie de quelque chose de fun. Et très vite, j’ai eu l’idée que la première partie soit acoustique que la suite soit plus électro. C’est une idée simple faite d’une boucle vocale, avec un ordi. Ce n’est pas une chanson composée au piano.
La scène te manque ?
C’est bon de faire un break, honnêtement. Mais j’ai envie de retourner sur scène maintenant car je n’ai pas joué depuis 2 ans.
C’est bon aussi d’avoir de nouvelles chansons à jouer sur scène. Les précédents ont les a joué tellement.
Être une personne célèbre dans ton pays, ce n’est pas compliqué à vivre ?
En Islande, les gens ne dérangent pas les “super stars” pour une photo ou autre.
La seule différence, c’est qu’on me regarde plus dans la rue. Mais ça ne pose jamais problème.
C’est surtout quand je vais en centre-ville pour une soirée et que les gens sont bourrés. Alors là on me demande plus souvent des selfies.
Et est-ce que tu acceptes ?
Oui, si je suis bourré aussi ! 🙂
Un conseil pour découvrir au mieux ton pays ?
Profiter de Reykjavik et ensuite se balader autour. Il y a possibilité de se détendre facilement et de voir des concerts !
Le plus bel endroit est là d’où je viens, côté nord est. Prendre la route pour Hrutafjordur et Midfordur. C’est aussi très beau à l’est autour de Egilsstadir, Neskaupsstadur. Si tu as une voiture, roule et découvre tout le pays. Tout est beau !
concerts : 15 mai au Cabaret Sauvage (Paris) : complet
13 juin aux Abattoirs (Cognac)
14 juin à la Rock School Barbey (Bordeaux)
16 juin à la Cartonnerie (Reims)
17 juin à la BAM – Boite à Musiques (Metz)
18 juin au Brise Glace (Annecy)
23 juin à l’Hippodrome de Navarre (Rock in Evreux)
Après le biopic sorti en salle en tout début d’année, le Palais Galliera célèbre à sa manière la féminité faite femme, l’icône de la chanson française qui a bercé tant de générations sur Banbino ou Laissez-moi danser. L’exposition Dalida, une garde-robe de la ville à la scène est éclatante, légère, dansante et réjouissante. La scénographie donne pleine lumière à cette centaines de tenues et autant d’accessoires qui ont magnifié une silhouette inoubliable.
Dalida / Paris : une histoire d’amour éternelle
Son rêve était de briller à Paris. La jeune fille a quitté une mère en pleurs pour être aimée de tous et toutes.
C’est à Paris que Dalida habitera jusqu’à sa disparition, qu’elle connaitra ses plus beaux succès et qu’elle collaborera avec des belles maisons de couture. Il était légitime pour son frère Orlando de faire donation de cet ensemble à la ville pour conservation et remerciement de la fidélité de son public français.
Dalida, une femme de goût, une égérie mode
Ce qui surprend rapidement c’est qu’il n’y a pas de réelle faute de goût dans cet ensemble. Il y a bien sûr l’innocence des jeunes années, une période hippie, un motif guépard, une chaine en métal, un peu de cuir époque Jean-Claude Jitrois.
Toutefois, avec une silhouette comme la sienne, l’ancienne Miss Égypte a fait des choix judicieux pour créer le mythe.
La première pièce de l’exposition qui imprime la rétine est cette robe de velours d’un rouge vif rideau de scène signée Jean Dessès et portée à deux occasions et sans retouche (selon la légende). Une première fois en 1958 à Bobino et une deuxième fois à l’Olympia en 1981. La silhouette impressionne, on se prend à imaginer la chanteuse dans ce bel atour.
Passage ensuite par un ensemble de robes signées Balmain, Azzaro, Luthier et Saint Laurent Rive Gauche. Certaines seront portées à plusieurs occasions comme la robe bustier Azzaro en mousseline de soie. D’autres pour une unique émission de télé. Et une dernière de Robert Catala, envisagée pour un Olympia en 1967, au final jamais portée mais conservée.
Orlando rappelle lors du vernissage que la star fit le choix d’une robe blanche pour son entrée sur scène.
Pleine lumière après 30 années de sommeil Car ce qui impressionne aussi c’est l’impressionnante collection de pièces que la chanteuse a conservée au cours des années : les tenus bien sûr, mais aussi les berets, paire de lunettes, sacs, chaussures… Avait-elle déjà le dessein de tout exposer un jour ?
La qualité de conservation que l’on peut facilement deviner – les pièces n’étant pas exposées en vitrine – est remarquable. Sachant que cet ensemble a sommeillé pendant 30 ans avant donation.
Robert Carsen, directeur artistique de l’exposition a conçu un parcours qui tire parti des contraintes du lieu. Il y a une montée progressive, des vrais chocs visuels et des notes touchantes.
A la sortie, un des premiers visiteurs a eu certainement les mots justes pour décrire l’impression que l’on a partagée : “C’est très beau mais c’est très triste !”
Exposition Dalida, une garde-robe de la ville à la scène
du 27 avril au 13 août 2017
Palais Galliera
Musée de la mode de la ville de Paris
10, Avenue Pierre-1er-de-Serbie
75116 Paris
Horaires :
du mardi au dimanche de 10h à 18h
nocturne les jeudis jusqu’à 21h
fermé les lundis et certains jours fériés
J5 avec un bain d’électro aussi inspiré, trippant que relaxant. Notre top 3 des révélations électro du Printemps de Bourges 2017 sont : Petit Biscuit, French 79, Jacques et Jabberwocky. Quatre concerts aux styles bien distincts pour des DJsets détonants !
Jabberwocky groovy
C’est au trio électro poitevin Jabberwocky qu’incombe l’ouverture du W ce samedi. En arrière scène, des lumières aveuglantes masquent l’entrée du groupe. Quelques notes de leur électro suffisent à faire monter le groove sous le chapiteau.
Mais le trio ne restera pas seul très longtemps. Le chanteur Opé Smith (vu aux côtés de Ben l’Oncle Soul, C2C et Beat Assailant) prend le micro, rapidement accompagné de Tessa B – comme pour leur Olympia de la veille. Durant tout le show, ils enchaîneront les titres de Jabberwocky, tantôt en solo, tantôt en duo. Jeux de lumières léchées, percus bien appuyées et basses profondes : le groupe embarque avec lui le public qui afflue doucement vers la scène du W.
French 79 : on dit oui !
On ne l’attendait pas particulièrement, French 79. Sa scénographie est très simple. Trois petits écrans blancs derrière lui, des vidéoproj, 3 consoles. Pendant qu’on shoote les 3 premiers titres, une jeune crie : “Il est Français !” comme s’il y avait eu un doute.
L’électro du Frechy ne joue pas le tour de force, elle se déploie avec charme et séduit tous les publics. Peu à peu la lumière laisse percevoir la blondeur du DJ qui semble touché par l’accueil et la présence en nombre des festivaliers “malgré l’heure“.
À la sortie, on capte un drôle d’échange dans le public. Un trentenaire lance à un autre qu’il aperçoit dans les gradins :”il n’a pas d’organe !” Étrange
Petit Biscuit à la conquête des States
Dans la catégorie, jeune talent. Après Fakear la vieille, au tour du Petit Biscuit pour un DJset en solo. Alors que Fakear misait sur un gros dispositif (musicos, effets visuels…) le Rouennais auteur du génial Sunset Lover joue la discrétion avec guitare et écran fond de scène qui envoie des images d’aurores boréales.
Son set est maîtrisé, malgré une certaine timidité. Son échange avec le public ne pousse pas encore le délire des foules.Mais il n’est qu’au début de sa longue carrière. Un set éblouissant qui va s’exporter au cours d’une tournée aux Etats-Unis cet été.
Jacques : décoiffant !
Début de set en pleine lumière. Jacques débute ses bidouillages. Il sort une spatulepour enregistrer un son. Un festivalier lui balance : “Tu vas faire des crêpes avec ?“
Faut dire que Jacques ne fait rien comme les autres. Il fait tout en direct alors que la plupart des sets électro balancent des boucles pré-programmées. Ses instruments sonores sont classiques guitare, flûte à coulisse et plus avant-gardistes : raquette de badminton, cloche, ruban adhésif…
La lumière baisse, la tonalité sera rouge pendant une bonne partie du live. “Le concert a débuté… C’est le Printemps !” nous lance le facétieux compositeur.Jacques est un peu le Orlan de l’électro. Son choix capillaire peut dérouter, mais ça en fait toute sa différence. Et au final, il bluffe tout simplement !
Dans le cadre feutré du Théâtre Jacques Coeur, François Marry et ses acolytes ont titillé le public pour le faire décoller de son siège. Le set est étonnant, il débute illico par les deux premiers singles du dernier album : Grand dérèglement et Tendre est l’âme. Des chansons-pépites, dansante pour la première et légère pour la deuxième. La mèche blonde du chanteur bat le rythme sur son visage. On devait d’avoir des cheveux comme lui à notre vingtaine, mais les nôtres rebiquaient. Il est bon de retrouver François plus assuré qu’à ses débuts, qui s’autorise des apartés amusants comme le rituel de la pédale au 3e titre, couché au sol, sautant pour rattraper son micro. La musique de François and The Atlas Mountains est métissée, gorgée de mille nuances qui nous portent et emportent. #fascinant
Electric Guest is back!
Les Américains se sont offert plusieurs dates en France pour présenter au plus grand nombre l’album Plural. À leur étonnement, le public est au rendez-vous malgré les 5 ans d’absence. Pendant cette période, ils ont notamment composé plusieurs titres pour un album de Charlotte Gainsbourg qui n’a jamais vu le jour (“l’inconvénient de travailler avec une star de cinéma très prise“). Le set du W est court. 40 petites minutes ne suffisent pas à apprécier à leur juste valeur nos retrouvailles avec le groupe.
Mais il est toujours aussi plaisant de voir se déhancher Asa. Dear to me et Back for me sont deux premiers singles taillés pour le live. On en redemande !
Calypso Rose in fire!
Immanquable la septuagénaire (77 ans le 27 avril) facétieuse venue de Trinidad. Elle a chauffé le Palais d’Auron avec un enthousiasme impressionnant. Elle arrive à tous petits pas sur scène, accompagnée d’un membre de son équipe. Et une fois dans son espace de jeu, elle navigue d’un bord à l’autre de la scène faisant découvrir sa tenue flamboyante et sa danse du ventre. À la fin du premier titre, elle quitte ses chaussures. Ses petits pieds font peine à voir mais ils continuent de porter l’artiste.
Les textes des chansons sont simples, compréhensibles par tous et toutes. Et sa musique nous emporte dans des paysages de bord de mer, des nuits folles de danse, sans aucune peur du lendemain.
Au salut, Calypso Rose aperçoit un enfant en fosse :”je veux qu’on lui donne un album !” La classe !
Au même moment, Broken Back foule la scène du W : “Mon but dans un concert c’est de m’amuser “.
Alors la jeunesse de Bourges s’est massé contre les barrières de sécurité pour s’amuser avec lui. Faut dire que le jeune homme a l’énergie communicative, armé de sa guitare.
Même s’il a franchit le cap des 150 concerts donnée, sa fougue reste la même sur scène.
Du coup le public danse, chante et “quand 4000 personnes chantent avec toi, ça fout les poils !”
Comme Bourges, on aime bien avoir les poils avec Broken Back.
Talisco : pur rock !
Une lumière en fond de scène qui fait l’effet d’un contre-jour, pas évident de capter avec précision le visage de Jérôme Amandi. On le prend à faire un sourire de bogosse à une jeunette qui jubile avec ses copines. Le quadra à la barbe de plusieurs jours, chemise sur débardeur dont le col en V laisse respirer un échantillon de poils, fait de l’effet aux girls. Autre style, son clavier est plus dandy avec la mèche blonde mobile et le petit fouloir autour du cou.
Talisco se souvient : “Bourges, il y a 4 ans, c’était le premier vrai concert, le début de l’aventure.” Depuis, une tournée qui a joué les prolongations l’emportant aux States. Son nouvel album est tout aussi nerveux, vif et brut. Le concert est une vraie déflagration rock : le pied !
Dans la magnifique Salle des Festins, une bulle se crée dans le tumulte du Printemps de Bourges.
Avec la lecture musicale de son livre Petit Pays, Gaël Faye nous transporte avec émotions, rires mais aussi violence dans le Rwanda de son enfance, celui de la haine ethnique et du génocide.
Les mots virevoltent, claquent et résonnent dans cette salle où le public capte chaque geste, chaque parole et chaque note du duo.
Après cette heure coupée du monde, c’est le choc en sorti de salle. Il faut quelques minutes pour revenir au réel et aux bruits du festival.
Wax Tailor et la théorie de l’élastique
Leçon d’humilité en conf de presse avec Wax Tailor, “l’ours grinchon de la musique” comme il se plaît à se présenter. Il a partagé avec nous sa théorie de l’élastique. Quand il bosse sur un projet, un album, il a l’impression d’être hyper loin par rapport à ce qu’il a fait avant (élastique tendu au max) et quand il finit et réécoute, il s’aperçoit qu’il a bougé de quelques centimètres (élastique détendu, relâché). “Au final, on ne change pas tant que cela de style. C’est pour cela que je fais en sorte d’ouvrir des petites portes.“ Après Bourges, la grosse date de ouf de Wax est un live à Central Park (NYC) pour la Fête de la musique ! Un seul mot : waouh !
Le big show de Fakear
Le W devient une cour de récré en attendant l’artiste de 25 ans qui déplace les foules. Filles sur les épaules des garçons, ballons Calimero, cheval, Minions ou Barbapapa. Garçons déguisés en licorne ou lapin rose… L’ambiance est à la déconne totale.
En conf de presse, Fakear avait prévenu :”ce soir, c’est un gros dispositif, qui ne sera présenté que deux fois dans l’année avec Rock en Seine.” Avec du retard, Fakear fait son entrée sur scène sous les cris de jeunes surexcités. Deux-trois bugs sonores et le live peut débuter. Le bidouilleur de sons varie les plaisirs : Pad, percu ou platine. Il ne reste pas en place, ni figé comme certains dinosaures de l’électro. Seule fausse note du set : un débardeur de basketteur, trois fois trop grand pour sa carrure.
Et si on pariait que dans 2-3 ans, il nous reviendra avec son nouvel album et des muscles en plus ? comme Bob Sinclar ou d’autres avant lui.
J3 du Printemps à Bourges avec un soleil toujours au top. Une programmation dense qui fait sautiller de joie avec Boulevard des Airs, le nouveau show de Jain nous embarque dans un Sônge captivant et nous fait tomber sous le charme de Vianney. Poésie pure aussi avec un plateau 100% masculin qui a rendu hommage à Barbara autour du pianiste Alexandre Tharaud.
Jain puissance 1000
Dès le début de journée, notre cœur battait pour le retour de Jain, elle en a dessiné un petit sur notre totebag de festival.
2e Printemps de Bourges consécutif pour l’adorable performeuse avec une création lumière au top dès le premier titre. Elle prévient, elle termine sa tournée en proposant un “show progressif” Et c’est grandiose ! Elle fait rentrer ses musicos en plein milieu du 3e titre, en plein délire. Les percussions ont d’un coup une tout autre saveur et un vrai impact dans les corps comme sur les titres : Come ou Paris.
Derrière Jain, les téléviseurs du début ont fait place à 4 écrans carrés qui diffusent des créations graphiques avec des visuels pop et street-art (on reconnaît la patte de Shepard Farey sur un titre). La version 2017 de Dynabeat convoque le disco. Ça pulse à fond. La fatigue nous a quitté jusqu’au dernier titre : Mabeka aussi spectaculaire que trippant. En sortant, une seule envie : partir en tournée avec cette fille extra.
Plateau générationnel au W
Les 3 artistes qui partagent l’affiche ce jeudi, ont tous découvert la scène au même moment. Boulevard des Airs nous a rappelé en conf de presse que le groupe était invité en première partie de Vianney. Vianney qui choisit lui-même celles et ceux qu’il souhaite mettre en avant au cours de sa tournée. Normal : “on est une petite famille sur la route, une petite famille qui est fragile“
Boulevard des Airs a ouvert la soirée avec un set aussi festif, joyeux que généreux. Ces gars-là ont le contact facile et ne restent pas en place derrière leur micro. Le tube Bruxelles fait chavirer. Le bol d’euphorie tient tout le concert. #bonheur
“Pour ceux qui ne m’ont jamais vu, il ne faut pas attendre les musiciens”
Vianney ose ce que certains ne se permettent plus : porter une chemise manches courtes. Faut dire que c’est plutôt pratique quand on est seul à la guitare. Et le jeune homme n’a pas fini d’être surprenant. D’une part, parce qu’il nous avoue en conf n’avoir aucun trac. D’autre part, il emporte le public avec une aisance confondante. La créa lumineuse ferait presque oublier qu’il n’a aucun musicien autour de lui. En plus d’avoir un sourire charmant, il a de l’humour, exemple avec “ce morceau dure 8 min” pour annoncer le titre Pas là.
Au cours du set, il abhorre une jolie guitare au visage de femme dessiné ou peint et au moins un drapeau breton aperçu lors du concert. De 4 collaborateurs, il y a 2 ans, ils sont 14 autour du jeune chanteur maintenant. C’est une vraie machine à tournée. “Cet été, 26 festivals, celui-ci restera longtemps dans ma mémoire !“
Plateau d’hommes pour chanter Barbara
Au Palais d’Auron, c’est une distribution 100% masculine qui a rendu hommage à Barbara. Le pianiste Alexandre Tharaud partage depuis de nombreuses années sa passion pour le répertoire de la chanteuse et auteur culte. Il nous a réservé avec ses invités de belles retrouvailles avec des textes, avec des découvertes de chansons plus rares.
Pierre Guénard (Radio Elvis) enchante avec ses versions de Ma maison et Mourir pour mourir. Albin de la Simone fait sourire avec Joyeux Noël et Les Voyages. A mesure que les invités se succèdent, on se surprend à apprécier ces textes forts avec une nouvelle palette vocale.
L’accordéoniste fidèle de Barbara est présent aussi. Romain Romanelli confie une anecdote à garder pour soi. La chanteuse se mettait à le vouvoyer quand il y avait un problème ou une contrariété, alors qu’ils se tutoyaient habituellement. C’est une très bonne méthode finalement pour faire comprendre à l’autre qu’il y un souci et désamorcer tout de suite le conflit.
Tim Dup fait siens les mots de l’artiste qui s’est éteinte l’année de sa naissance, comme “J’entends très bien du bout du cœur“. Superbe !
Vincent Dedienne délaisse son humour pour partager ces lettres de Vienne dans une version parlée, touchante à souhait.
En guest surprise : Julien Clerc vient clore le show avec Ma plus belle histoire d’amour avant un final collectif pour Göttingen.
Un spectacle beau et juste qui nous a fait ralentir notre course folle de festivaliers.
Inouïs 2017 : plateau hip-hop avec Sônge
Révélation des Transmusicales 2017, Sônge poursuit une trajectoire lumineuse avec un set plus assuré qui débute de manière spectaculaire avec cette paire de lunettes de luminothérapie. Mystérieuse, son entrée sur scène fait l’effet d’une apparition fantomatique.
Elle n’a qu’un EP dans la poche, dont elle offre quelques exemplaires avec un large sourire aux jeunes en bord de scène. Et elle arrive à planter un cadre musical passionnant, mouvant, charger de mille influences dont du Debussy.
30 minutes c’est définitivement trop court.
2e jour de Printemps de Bourges avec du poids lourd : Placebo et Camille et des poids plumes qui n’ont rien à démériter : Last Train, Diva Faune, Inüit, Peter Henry Phillips.
Live-report complet en photos avec frissons, souvenirs et révélations.
Placebo20 : tournée anniversaire
Une grande partie de l’attente de la journée était portée sur le passage événement de la tournée anniversaire de Placebo à Bourges.
21h, le public du W a rendez-vous avec ses souvenirs. 20 ans d’electropop qui a joué le glam, le mélange des genres, la liberté totale avec une pointe de subversif. Mais avant, les festivaliers se familiarisent avec l’écran interdiction de smartphone. La consigne respectée, très peu d’écrans se lèveront en début de set. Le clip Every me every you, en guise de mise en bouche, nous rappele sinon l’androgynie, la jeunesse de Brian Molko. Et les idoles vieillissent. La frange droite et la coupe courte ne va finalement pas si bien à Brian Molko quand il débute sur l’excellent Pure Morning, parfaite intro pour une entrée de scène. C’est finalement son partenaire qui s’en tire le mieux, Stefan Olsdal se bonifie avec le temps. Tempes rasées et grisonnantes, queue de cheval, veste noire, bretelles qui pendent à l’arrière du pantalon, il faut le voir jouer de sa basse, tendre les bras pour porter son instrument. Le sex appeal est à trouver plutôt derrière les deux leaders avec un guitariste ourson à la belle barbe, un cliché hipster qui colle à son époque.
Le titre Loud like love annonce une soirée festive avec de belles émotions. Message de salut rapide de Brian pour souhaiter la “Bienvenue à la fête !” Une jeunette a sorti ses oreilles de chat qui brillent dans le noir pour l’occasion, certains ont gardé leur bonnet pour faire style.
Les tubes s’enchaînent à grande vitesse, pas de pause : Jesus’Son, Soulmates qui donne des frissons, Special Needs romantisme d’ado, Lazarus…
Tubes à plein régime Un panneau en carton apparaît dans le public : I’m a Placebo addict. Pas sûr que ça émeuve tant Brian. On découvre un titre récent : Exit Wounds qui prouve que Placebo n’est pas en manque d’inspiration. Protect Me a étrangement perdu son couplet en français dans le texte. Without You I’m Nothing nous rappelle nos premiers émois avec Placebo, époque 1998, avec un featuring de David Bowie.
Après la “session mélancolique”, place aux gros tubes qui en envoient : Slave to the wage, Special K, Song to say goodbye, The bitter end. Les bras se lèvent, les cœurs battent à plein régime.
Deux rappels qui leur permettent de faire une pause et offre un rapide échange eye to eye avec les festivaliers devant eux. Stefan brandit une guitare rainbow pour rappeler l’engagement des membres.
Au final, un show très pro mais sans réel échange avec le public comme si le groupe avait fait la fête dans son coin, sans se soucier que son public s’amuse ou pas. Dommage.
Pour préparer le W avec Placebo, Last Train a su envoyer toute la fougue de son jeune âge. Le groupe de Frenchies est à l’affiche du festival pour la 3e année consécutive. Il n’était pas prévu qu’il revienne cette année, mais les potos de Placebo a eu le dernier mot.
En 30 minutes de rock ténébreux comme on aime.
Sur un nuage avec Camille
La chaleur humaine, rayonnante, poétique, il fallait prendre un aller simple pour l’Auditorium. Une salle pleine à craquer pour célébrer le retour de la sublime Camille avec son nouvel album Ouï.
Début tout en douceur et facétie, la chanteuse apparaît drapée, allongée au sol puis se lève pour entonner un premier titre.
Une rêverie éveillée, Camille nous prend à chaque fois au col pour nous emporter dans une transe musicale dont elle a le secret.
Tous les spectateurs ont pu profiter de sa présence, chevauchant les escaliers de la salle. Le charme est intacte.
Séquence révélations : Diva Faune, Peter Henry Phillips et Inüit On nous avait dit du bien de Diva Faune. Et en live le groupe assure. Il a réussi à faire se rapprocher le public qui était un peu éloigné de la scène, à notre goût. La pop est révélée, joyeuse à souhait. The Age of man est l’exemple parfait de la maîtrise mélodique. On a envie de retourner en adolescence avec coup de foudre sur les bancs d’école ou bord de mer.
Juste le temps de capter deux titres au vol de Peter Henry Phillips, le Montréalais à bonnet. Suffisamment pour apprécier le songwriting du chanteur.
Côté Inouïs 2017, notre cœur a chaviré pour Inüit. Pour le référencement Google, c’est sûrement pas le meilleur nom de scène. En revanche, pour la qualité du set, le groupe composé de 5 boys et d’une charmante girl fait un sans faute. C’est énergétique, captivant et dansant. Public conquis, les premiers fans attendaient la chanteuse à la fin du concert pour des selfies souvenirs. #cute
Le Printemps de Bourges c’est encore un max de concerts dans toute la ville pendant 4 jours !
Brillant mélange desgens pour ce premier jour de Printemps de Bourges. L’édition 2017 a débuté avec une belle affiche : Bob Dylan avec la troupe du Français et Renaud malade mais résistant. Les anges déchus du punk, quant à eux, ressuscitent à travers les vieilles pierre d’un monument national.
Comme une pierre qui… une première !
Première ce mardi d’ouverture. La Comédie Française prouve son audace et que, pour une institution de plus de 300 ans, elle peut aussi être pop et rock ! Bob Dylan : c’est pas trop mon grand amour. Et, très honnêtement, j’ai commencé à aimer Like a rolling stone quand Mick Jagger et sa team se sont décidé à la reprendre en 1995.
Mais la proposition de Marie Rémond et Sébastien Pouderoux qui font littéralement et musicalement revivre la session d’enregistrement de ce titre phare était immanquable.
Je ne pensais que je pourrais rire un jour avec Bob Dylan, un homme qui à la réputation de ne pas être très sociable, et la pièce nous le prouve.
1965, dans un studio à New York, un futur chef d’oeuvre de la musique est en train de naître. Plusieurs hommes à son chevet. Bob Dylan ne quitte pas son harmonica, Mike Bloomfield tente de traduire en mots et en musiques la vision du songwriter.
Dans cette proposition quasi documentaire d’un moment de création – tant de détails : des bouteilles de bières aux paquets de gâteaux, de la bouilloire au batteur qui se déchausse pour mieux jouer- l’humour vient nous surprendre.
Cette pièce qui mélange avec intelligence les genres est un pur bijou. Les apartés de chaque personnage permettent de comprendre l’importance de cet enregistrement dans leur vie.
L’interprétation est absolument excellente : les acteurs jouent en live. Sébastien Pouderoux (Bob Dylan) est mystérieux, silencieux et distant comme il faut. Son monologue en anglais dans le texte est impressionnant. Stéphane Varupenne (Mike Bloomfieldf) derrière sa guitare impose le profond respect : quelle assurance ! Christophe Montenez (Al Kooper) est touchant dans ses hésitations, son manque d’assurance. Gilles David (Tom Wilson) : une voix de producteur incroyable ! Gabriel Tur (Bobby Gregg), la classe avec ses baguettes de batteur et Hugues Duchêne, un geek d’un autre temps avec son piano, alto et yukulele. Greil Marcus l’auteur du livre adapté pour ce spectacle a confié à la troupe : “Vous avez tout inventé mais tout est vrai !“
Après la standing ovation, passage rapide par la scène du W pour le live de Renaud. Une voix d’outre-tombe nous accueille. Nous ne savons pas alors que le chanteur est malade : une petite rhinopharyngite. Les titres connus n’ont pas la même saveur que dans notre souvenir. La Renaudmania a l’air de pardonner, reprenant en chœur les refrains archi-connus, les bandanas rouges fleurissent dans la foule et la boutique de merchandising ne désemplit pas à la fin du concert.
Self Made Punks
Le Palais Jacques Cœur est exceptionnellement punk avec une exposition de photographies en noir et blanc de la scène artistique de 1977. Des visages connus (Joe Strummer, Billy Idol, Patrick Eudeline…), d’autres tombés dans l’oubli (Squat Queen, Dave Vanian) viennent nous révéler le no future, l’underground, l’effervescence de cette époque. Combien d’entre eux-elles sont encore en vie ? Nous n’avons pas osé poser la question à l’un des photographes qui inaugurait cette expo.
C’est l’occasion de découvrir gratuitement pendant tout le festival ce monument assez incroyable par les détails multiples et incroyables. Cette demeure privée recèle de gargouilles, de sculptures discrètes sur les cheminées (lapins, singes, personnages, cœurs…). La charpente et certains plafonds en bois sont spectaculaires. A chaque nouvelle pièce, une découverte. Et des concerts cette semaine qui vont faire se rencontrer musique et littérature.
“Vous êtes doux mes agneaux”
Rebeka Warrior clôt la soirée avec un djset diabolique. Début de live en sweat à capuche et lunettes noires. On a comme un doute que l’égérie de Sexy Sushi soit bien présente sur scène. Elle est accompagnée d’un jeune homme silencieux qui va débuter une danse très minimaliste avec enchaînement de gestes répétitifs et une séquence derviche tourneur en casquette. Rebeka Warrior a décidé de mettre en transe les spectateurs téméraires avec son electro-techno qui décharge du beats à la seconde. Le djset est conçu comme un défouloir avec le public invité à se déchaîner sur scène et ces tenues improbables comme un chapeau de paille et même un chapeau léopard. On a même vu un festivalier en bermuda et tongs annonçant l’été.
Le Printemps de Bourges se poursuit avec de nombreux concerts dans toute la ville jusqu’à dimanche !