Paris, 1889. De jeunes gens insouciants et désinvoltes vivent d’amour et d’amitié. Ils sont sans le sou mais possèdent l’envie furieuse d’être heureux. Bohème, notre jeunesse, c’est l’opéra de Puccini dans une version repensée, écourtée et accessible à tous et toutes. Énergique, élégante et incisive, découvrez à l’Opéra-Comique une œuvre pleine de génie où les liens entre deux époques pourtant différentes se font avec délicatesse et discernement.
Mimi est venue vivre à Paris où elle se prend à rêver en brodant. Dans la chambre de bonne attenante à la sienne, Rodolphe, Marcel, Colline et Shaunard écrivent, chantent, peignent ou composent de la musique. Leur effervescence prolifique n’a d’égale que celle d’une capitale en pleine mutation où la Belle Époque est à son apogée.
D’amours éphémères en amitiés sincères, d’un printemps lumineux à un hiver plus sombre, nous sommes transportés avec eux, au gré des rencontres, dans une vie de bohème où la candeur et l’impétuosité de leur jeunesse l’emportent sur quasiment tout…
Une interprétation moderne
L’opéra souffre auprès des jeunes d’une image un peu désuète. Le rajeunir, conserver son identité tout en essayant de le démocratiser, voici le pari lancé par Pauline Bureau et Marc-Olivier Dupin.
En proposant un format réduit d’une heure trente sans entracte, l’intrigue se devait d’être plus centrée sur l’intimité des personnages ainsi que leurs émotions. La partition rééquilibre également la place donnée aux personnages féminins. Alors que Mimi incarne la fragilité de la femme qui n’ose pas, Musette (la maîtresse de Marcel), elle, représente celle qui n’a peur de rien. Malgré leurs différences, un solide lien va se construire face à l’adversité.
Par ailleurs, la performance des artistes est comme le reste : dynamique. Ils ont l’âge de leurs personnages et l’énergie allant avec !
La scénographie est astucieuse. Une structure mobile s’adapte en fonction des décors et tout se fait sur scène. Ainsi, de la neige tombe en hiver tandis que la chaleur du soleil semble irradier lors de scènes estivales… La lumière, le recours à la vidéo et à des effets spéciaux surprennent et satisfont pleinement. Tout est fait pour accentuer le vécu des personnages. Passé, présent, où sommes-nous ? Un peu entre les deux. Nous traversons des époques qui communiquent, s’éclairent et se complètent.
De ce fait, l’opéra est terriblement actuel sans en retirer le sens, la musique où l’écriture voulus par Puccini.
Un outil pédagogique
Et si l’opéra sortait des murs pour mieux se faire connaître ?
C’est pourquoi ce spectacle va; de par sa vocation, son format et sa lecture contemporaine, voyager à la rencontre d’un nouveau public éloigné de l’opéra pour des raisons géographiques, culturelles ou économiques. Une tournée est déjà prévue en Normandie ainsi que des représentations dans des lycées franciliens.
En tout cas, voir Bohème, notre jeunesse est une occasion qu’il faut absolument saisir… Nous souhaitons une très belle route à ce spectacle ayant trouvé la clé essentielle pour faire perdurer l’opéra : exprimer son époque.
Bonus : surtitrage en français ET en anglais tout au long de la représentation !
Bohème, notre jeunesse
d’après La Bohème de Giacomo Puccini
Mise en scène, adaptation et traduction : Pauline Bureau
Adaptation musicale : Marc-Olivier Dupin
Direction musicale : Alexandra Cravero
Orchestre : Les Frivolités Parisiennes
Avec : Sandrine Buendia, Kevin Amiel, Marie-Eve Munger, Jean-Christophe Lanièce, Nicolas Legoux et Ronan Debois.
Les 13 et 17 juillet 2018 à 20h, matinée le 15 juillet à 15h
au Théâtre national de l’Opéra-Comique
1 Place Boieldieu
75002 Paris
Puis en tournée en 2019 : Opéra de Rouen puis d’autres dates à venir.