La rentrée musicale est pop sur United States of Paris. Après un remix de grands tubes versions orchestre, nous vous proposons de partager notre enthousiasme pour le retour de la pop girly et dance-floor : FM LAETI. L’interprète à succès de Rise in the sun nous revient avec For the Music gorgé de pulpe de bons vibes. Rien de péjoratif sous cette appellation, mais des chansons fraîches et rythmées qui égayeront les jours d’automne qui rétrécissent.
FM Laeti c’est tout d’abord la voix : Laeti alias Laetitia Bourgeois. Chaude, parfois langoureuse, elle donne une profondeur aux 12 titres de l’album. FM, c’est François-Marie, à la guitare et au clavier. Mais pour For the music, le duo est devenu trio. Pierre-Marie, le frère de FM s’est fait producteur de l’album. C’est sans compter Marlon B. batteur de son état, qui co-réalise ce deuxième opus de FM Laeti, notre Solange Knowles made in France.
Avec ces 11 titres originaux, FM Laeti nous entraine dans son univers gorgée de belles intentions pour nous envoyer voltiger dans les airs. On commence avec le premier extrait Wanna Dance taillé pour les soirées endiablées, dont le remix de Fred Falke va tourner en boucle sous les spotlights.
On continue par Sanctuary invitant à un chevauchée romantique dans les grands espaces. Classe et sans froid pour se frotter à la reprise de Run Run Run du groupe Phoenix.
Bon plan, découvrez l’intégralité de l’album sur Deezer.
On réserve vite pour le concert de FM Laeti le 24 novembre au Nouveau Casino.
CONCOURS
L’équipe vous propose de gagner un album For the Music de FM Laeti
Pour cela rien de plus simple, envoyez-nous un mail, avant le 15 novembre 2014 à 23h, avec vos nom et prénom, adresse postale (avec en objet FM Laeti) à : usofparis@gmail.com
Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi l’ensemble des participant(e)s et recevront un mail leur confirmant leur lot (1 album).
Bonne chance à toutes et tous !
FM LAETI, nouvel albumFor the Music
(Pigalle Production)
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Le symphonique et la musique pop font toujours bon ménage. Beaucoup d’artistes aiment transposer leur album pop sur scène en sollicitant l’accompagnement d’un orchestre. A l’instar de d’Émilie Simon (Rock en Seine 2014), de Dionysos avec Monster in live ou encore de Björk, les cordes révèlent les qualités instrumentales des chansons les plus populaires.
Nous vous proposons de découvrir un album qui compile plusieurs décennies de standards pop, mais version cordes, cuivres et percussions : ODINO !
OdinO ou comment faire cohabiter Michael Jackson, Edith Piaf, Mylène Farmer, Daft Punk et Brahms ou Edward Elgar et son célèbre Pomp and Circonstance, mais aussi bien d’autres.
On peut voir les esprits chagrins qui se demanderont pourquoi deux morceaux classiques au milieu de ces adaptations pop. Considérant que ces deux musiques sont des incontournables de la musique classique, pourquoi ne pas les faire côtoyer Johnny Hallyday et son Requiem pour un fou, Adele et Skyfall, pour pimenter l’ensemble ?
On sait que les remix et les covers permettent parfois de (re)découvrir des tubes qui peuvent paraitre trop faciles. Souvenez-vous de la reprise de Toxic de Britney Spears par Yaël Naim au piano, Julien Doré et sa cover de Lolita devenu une référence, ou les Enfoirés avec leur reprise du tube Le temps qui court, remis au goût du jour pour la bonne cause.
80 musiciens, réunis autour de Sylvain Audinovski, ont enregistré des tubes comme Get Lucky, Désenchantée, L’hymne à l’amour ou encore Smooth Criminal en y apportant une touche orchestrale très particulière.
OdinO est une vraie rencontre entre deux univers musicaux : le classique et la pop. Alors êtes-vous prêst à réécouter vos classiques dans une version musicale plutôt audacieuse ?
CONCOURS
L’équipe vous propose de gagner un album de OdinO Pop Symphonique.
Pour cela rien de plus simple, envoyez-nous un mail, avant le 03 octobre 2014 23h, avec vos nom et prénom, adresse postale (avec en objet OdinO) à : usofparis@gmail.com
Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi l’ensemble des participant(e)s et recevront un mail leur confirmant leur lot (1 album).
Bonne chance à toutes et tous !
OdinO, Pop symphonique
Sortie le lundi 22 septembre 2014 (Universal / Polydor)
1 – Smooth Criminal (Michael Jackson)
2 – L’Hymne à l’Amour (Edith Piaf)
3 – Get Lucky (Daft Punk)
4 – Désenchantée (Mylène Farmer)
5 – We Are The Champions (Queen)
6 – Symphony no3 (Brahms)
7 – Reach Out I’ll Be There (The Four Tops)
8 – Les Moulins De Mon Coeur (Michel Legrand) 9 – Skyfall (Adele)
10 – Requiem Pour Un Fou (Johnny Hallyday) 11 – Pomp And Circumstance (Edward Elgar) 12 – Parla Mi d’Amore (Amaury Vassili)
13 – Dancing Queen (ABBA)
14 – Eleanor Rigby (The Beatles)
15 – Les Rois du Monde (Roméo & Juliette)
Après son concert au Bus Palladium le 27 février dernier et à l’occasion de son dernier passage promo, l’équipe a rencontré le groupe PIANO CLUB, l’un de ses derniers coups de coeur qui ne manquera pas de faire trembler les différentes scènes parisiennes. Ce groupe belge, crée en 2007, est originaire de Liège. Après Andromédia, le quatuor présente, pour la première fois en France, son nouvel album Colore. Trois des membres du groupe, Anthony Sinatra, Salvio La Delfa et Gaëtan Streel, se sont confiés sur leur inspiration, les coulisses du tournage d’un de leur clip, leur relation à Paris et leur expérience de catastrophe scénique. Le quatrième, Julien Paschal, profitant toujours de son congé paternité bien mérité !
D’où vient l’inspiration pour cet album ? Anthony Sinatra : Je pense que l’idée générale c’était tout simplement de se lever le matin en se disant :qu’est-ce que je vais faire pour que cette journée soit positive, m’amène quelque chose ?Et surtout de se dire si des obstacles se mettent devant vous, tout est surmontable. Le premier titre composé c’est Ain’t no montain high justement. Le thème de l’album s’est précisé autour de ce titre. Et l’attitude générale de Colore, que ce soit dans les textes ou même dans les mélodies ou le choix des accords, c’est un message d’espoir, d’encouragement surtout.
C’est vrai que c’est ce que j’ai ressenti. En sortant du boulot, crevé par la journée, cette musique est un vrai coup de reboost. AS : Tant mieux ! Mais on a aussi essayé de faire attention à ne pas faire quelque chose de trop naïf. Il y a aussi un côté sombre qui se développe au fur et à mesure que l’album avance. Ce n’est pas juste la positive attitude gratuite.
Non du tout. Cet album est vraiment entêtant. Et celle qui me marque le plus c’est A day like a Year que j’ai mis en boucle plusieurs fois à la première écoute. Il y a quelque chose de particulier derrière cette chanson ? AS : C’est vraiment un morceau de clôture assez évident. L’idée du titre c’est surtout d’avancer sans avoir peur, d’oser se jeter dans les choses, de faire ce que l’on a envie de faire, d’être réellement soi-même. C’est ça le thème du morceau et je trouvais que ça concluait bien l’album qui s’ouvrait avec le titre Today où là aussi on décide d’avancer en étant réellement soi-même.
D’où vient cette passion pour les synthés avec cette sonorité si particulière ? AS : Souvent les synthés sont vites associés aux années 80. Beaucoup de titres pop qui ont popularisé ces sons là. Pour cet album-ci, on a surtout été influencé par une façon de faire qui vient des années 70 justement. On est très intéressé par le son qui sortait des studios à l’époque, notamment les studios français. La passion pour les synthés vintage est plutôt liée à la nostalgie, des choses qui nous rappellent les disques qu’écoutaient nos parents. Moi c’est quelque chose qui m’a beaucoup touché. Et puis je jouais aussi dans groupe de rock à guitares (NDLR : Hollywood Porn Stars) et j’avais envie que cet autre projet est quelque chose d’assez différent et touche à d’autres sonorités qui nous plaisaient.
Par rapport aux années 80, nous c’est pas notre période préférée même s’il y a beaucoup de choses qui nous plaisent. On n’est pas du tout un groupe revival des années 80 qui utilisent les synthés pour faire comme tel ou tel autres groupes. On essaye plutôt de les mélanger à des éléments neufs.
C’est juste la sonorité des synthés qui peut faire penser aux années 80. AS : Il y a un tas de groupes d’électro-pop, qui se revendiquent vraiment de cette période des 80’s. Je pense à Zoot Woman, ou des groupes qui veulent vraiment retrouver le spectre de Human Leagueou de vieux groupe. Ce n’est pas trop la démarche pour nous en tout cas.
J’ai eu un peu plus de mal, au début avec Olivia, qui être peut-être un peu plus classique. AS :Parfois quand on fait un album, on a essaye nous d’avoir du recul sur ce qu’on a produit, parce qu’on compose énormément de chansons. Et puis ensuite on voit les titres qui se tiennent pour essayer de créer une certaine cohérence sur le disque et on se rend compte parfois qu’il manque d’un morceau un peu plus évident qui permet de se reposer un peu, ou simplement de servir de single. Souvent on extrait un titre et il faut que ce titre arrive à accrocher l’auditeur rapidement. Olivia jouait un peu ce rôle là dans ce disque. C’est d’ailleurs un des titres qui a été mis en avant en radio, qui est souvent mis en avant pour des synchros. On a eu un générique de télé via celui-là parce que se sont des rifs très évidents. C’est plutôt ce rôle là Olivia.
Où puis-je trouver la pieuvre géante du clip Ain’t no montain high ?
(Rires) GS : Je ne sais pas s’ils la prêteront à nouveau. (Rires) AS : On a une anecdote. Quand on réalise les clips, on essaye toujours avec la réalisatrice, Eve Martin, de poser nos rêves, nos fantasmes sur papier. Sachant qu’on a zéro budget et que c’est très bricolé, comme notre musique finalement. C’est un petit clin d’œil au film Ed Wood, cette bagarre avec la pieuvre dans l’eau. Et Eve a réussi à trouver cette pieuvre géante. Salvio La Delfa :Elle vient d’un gros stock pour le cinéma en Belgique. AS : Le souci a été de la faire sécher. SLD : En fait elle a mis très longtemps à couler mais une fois qu’elle a coulé… AS :Elle pesait six fois son poids. SLD : On était à six pour la sortir de l’eau et elle est restée dans mon jardin pendant une semaine à perdre de l’eau. AS : C’est très décoratif dans un jardin. SLD : J’ai la photo. Mais c’est vrai qu’elle était encore un peu mouillée après une semaine.
Avez-vous vécu des catastrophes sur scène ? SLD :On était au festival Blue Bird Festival en Belgique, et sur le dernier morceau il y a eu une tempête. AS : On a senti le vent se lever à deux minutes de la fin du concert. Il fallait qu’on arrive à terminer ce show. Et à la toute dernière note, c’était l’alerte rouge : évacuation de la scène. GS :Ils ont fait descendre les bâches, on a dû enlever notre matériel. De temps en temps, il y a des techniciens qui devaient ramper sur scène sous les bâches pour récupérer des trucs. C’était le chaos total. Tout le monde aidait tout le monde et ramenait le matériel. C’était un foutoir incroyable. SLD :Ca me fait penser à des films ou des dessins animés où tu chantes une incantation et d’un coup tu as le vent qui se lève. (Rires) C’est un petit peu ce qui s’est passé. AS : Oui, vraiment à la toute dernière note. On a eu le temps de finir le concert et « bam !» : merci, au revoir et bonne chance.
Une idée de reprise pour un album ou sur scène ? AS : Sur scène on a longtemps repris une chanson de Kate Bush : Babooshka. C’est un titre qui me faisait très peur qu’en j’étais enfant. C’était une façon d’exorciser. SLD : C’est vrai que ce morceau rentrait assez bien dans l’univers très sombre que l’on présentait à l’époque avec l’album Andromédia. AS : Aujourd’hui pour une interview radio, on nous a demandé un cover. On a choisit Mercury Rev.
Que représente Paris pour vous ? SLD :Pour moi cela représente un centre. Venir à Paris faire de la musique, faire un concert c’est une facilité parce que tout le monde s’y trouve, c’est la capitale. C’est facile de se donner des rendez-vous. Paris représente l’endroit idéal pour venir s’y produire et faire découvrir la musique qu’on propose. Paris c’est un vrai carrefour. AS : Je me dis souvent qu’on est chanceux d’avoir Paris près de chez nous finalement. C’est sûr que lorsqu’on est musicien, c’est assez important de pouvoir venir se produire ici. Au niveau professionnel, tous les interlocuteurs sont là.
J’ai énormément de souvenirs ici puisqu’on a été signé sur un label français pendant très longtemps avec mon ancien groupe. J’ai eu la chance de venir très régulièrement, c’est une ville que j’apprécie vraiment. Et puis chaque fois que je viens je découvre de nouveaux quartiers que je ne connaissais pas.
Avez-vous un message de fan qui vous a particulièrement touché ? AS : Via le groupe, on a réussi à réunir des gens de la même famille qui ne se parlaient plus trop. En venant aux concerts, ils ont recommencé à nouer des liens. Ensuite on est devenu amis. Et ils nous suivent sur beaucoup de dates. Oui, il y a des histoires qui se créent avec tout ça. Après on reçoit beaucoup de messages, cela fait toujours plaisir. Et à la fois on essaye de ne pas y accorder la plus grande des importances. Parce que finalement quand on est musicien, on essaye surtout de faire ressortir les idées qu’on a et de les proposer aux gens. Eux ont leur ressenti là dessus. Ca fait plaisir quand on vous fait des compliments. Et si d’autres personnes sont moins touchées, ce n’est pas très grave non plus pour nous.
Piano Club
Nouvel album COLORE disponible depuis le 24 février 2014 En concert le 16 mai au Pan Piper 2-4, impasse Lamier
75011 Paris
Trois des membres de The Lanskies nous attendent pour leur dernière interview de la journée, dans le cadre de la promotion de leur deuxième LP « Hot Wave », sorti en janvier dernier. Nous avons découvert un groupe complètement habité par la musique, et au sein duquel des débats loin d’être artificiels permettent finalement de cerner leur univers, leurs influences, leurs sensibilités. C’est parti pour un long entretien avec un groupe de talent, et franchement adorable.
Gérald et Baptiste : Qui êtes-vous ? Comment sont nés The Lanskies ? Ça veut dire quoi The Lanskies ? Florian von Kunssberg :The Lanskies, c’est un groupe formé de cinq personnes de générations assez différentes, puisqu’au sein du groupe l’âge varie entre la vingtaine et la quarantaine. Au départ, Marc et moi, guitaristes, avons créé nos maquettes. Et ensuite on a cherché des musiciens, un batteur, un bassiste, et on a voulu trouver un chanteur anglais. Je connaissais personnellement le frère de Lewis, qui est un super chanteur, avec lequel j’avais déjà travaillé, mais qui est reparti vivre en Angleterre au moment de la formation des Lanskies. Et en fait, j’ai rencontré Lewis à la sortie d’un bar, il est venu répéter avec nous le lendemain matin. Tout cela s’est passé en 2005, fin 2005. On est repartis avec trois ou quatre morceaux presque finis après une seule répèt’. Ensuite, tout est allé assez vite, surtout pour les concerts, de plus en plus gros, et puis le parcours habituel des tremplins, au Printemps de Bourges, aux Vieilles Charrues, etc. On s’est retrouvés à faire une vraie tournée, et puis à enregistrer un véritable album.
G & B : Dans quel type de formation vous étiez avant la création de The Lanskies ? FvK : Je jouais dans le groupe Teaspoon, on avait signé un premier album chez Warner, et puis cela n’avait pas bien fonctionné, on végétait un peu. Alors, je me suis dit que je voulais faire de la musique pour le fun, et c’est dans cet esprit-là qu’avec Marc on a monté les maquettes des futurs morceaux de The Lanskies. Lewis Evans : J’étais au lycée quand j’ai commencé à chanter pour The Lanskies. Auparavant, j’étais dans un groupe qui s’appelait The Jim Bob’s, et avec mon frère on avait créé The Dads. FvK : The Lanskies, au départ, c’était comme une blague ! LE : Non, pour moi ce n’était pas une blague ! FvK : Oui, mais toi tu étais parti faire tes études aux Beaux-Arts, nous on taffait. A cette époque, le batteur, le guitariste et moi-même étions tous plus ou moins installés dans la vie. The Lanskies devait être un groupe pour faire des concerts le week-end, de temps en temps.
G & B : Et toi, Lewis, d’où te vient cette maîtrise parfaite du français ? LE : Mes parents ont voulu partir en France quand j’avais douze ans. J’avais des parents un peu babos. Ils étaient flics, mais ont décidé d’arrêter ce métier : mon père a monté une résidence d’artistes. On a fait une sorte de tour de France en caravane, j’ai été déscolarisé pendant plus d’un an et demi, et ensuite mes parents ont trouvé une maison dans la Manche.
G & B : Comment comparer la pop britannique et la French Pop qui se développe depuis quelques années ? LE : Je suis très pote avec les membres des groupes Aline et Granville. Ce sont des groupes que j’adore, des musiciens super sympas, hyper créatifs : ils arrivent à travailler le texte français, en donnant du sens, et à faire des morceaux, souvent dansants, qui font penser à la pop anglaise. FvK : Tu as aussi Lescop, pour moi c’est typiquement frenchy. C’est un peu ce qui se faisait à l’époque de Taxi Girl. LE : Oui enfin, ce n’est pas du recyclage non plus. Écoute Le Femme par exemple. FvK : J’adore La Femme, c’est un groupe grandiose. Mais, personnellement, je n’ai pas cette culture-là. Je n’ai jamais cherché à faire du français, j’ai toujours cherché à faire de la musique anglaise, c’est la raison pour laquelle on voulait avoir un chanteur anglais. LE : J’ai d’ailleurs une pression de malade sur le fait d’écrire une chanson en français. Une pression de quota de radio, de la part des labels aussi. Et sur le marché français, la langue française marchera mieux que l’anglais. FvK : Les groupes dont on a parlé ont envie d’exprimer des choses dans leur langue, Lewis, lui, va s’exprimer plus naturellement dans sa langue. LE : C’est par facilité. FvK : Après, en français il y a un rapport au texte, aux mots, qui n’existe pas en anglais. Il y a tout le poids de la tradition de la littérature française et de la chanson à textes. LE : On n’est pas un groupe prise de tête, on est un groupe qui fonce, un groupe de scène. Ceci dit, mes textes ont toujours un double sens.
G & B : Et vous n’allez pas jouer en Angleterre ? LE : Evidemment, je rêverais d’aller jouer à Liverpool, là d’où je viens, devant ma famille. Mais en Angleterre, la musique constitue un marché considérable. C’est très compliqué de monter une tournée en Angleterre, ça coûte énormément d’argent. Les pays du continent européen sauf l’Allemagne peut-être, font du Royaume-Uni un rêve, dans le domaine de la musique pop. Or, il n’y a pas eu de grands groupes sortis de Liverpool, Newcastle ou Manchester depuis des années. Les raisons sont politiques : les conservateurs au pouvoir ont réduit considérablement les subventions aux associations culturelles, aux salles de répèt’, dans le nord de l’Angleterre. Tout l’argent se concentre à Londres, d’où la montée du Dubstep et de l’Emo, et l’apparition de groupes ou artistes très standardisés, très américanisés. Il n’y a plus d’énergie dans le nord de l’Angleterre. L’Europe continentale a vraiment acquis une identité musicale, grâce au Bureau Export, grâce à des festivals comme Les Transmusicales de Rennes, Eurosonic aux Pays-Bas, Reeperbahn en Allemagne. FvK : Après, tu as aussi des groupes très lookés, comme The Temples, mais quand tu écoutes tu es déçu, parce que tu demandes ce qu’il y a derrière ce look. LE : Et quand les Anglais pensent à la musique française, ils pensent à Eurotrash – émission de télé britannique, présentée par Jean-Paul Gaultier et Antoine de Caunes, ndlr. Cela prend du temps d’avoir les clés de compréhension pour accéder à certains pans de la musique française. Cela tient au texte : si tu ne comprends pas le texte, tu peux passer à côté. L’exemple typique : Katerine. FvK : Mais pas Gainsbourg, la musique est top. LE : Pour finir, en France, il y a aussi le statut d’intermittent du spectacle, qui permet réellement de dynamiser le paysage musical. Personnellement, je ne cherche pas la gloire, je cherche à vivre de ma musique.
G & B : Comment s’est déroulé le travail sur le dernier album ? LE : On fait de la musique entre nous, chaque membre du groupe compose. C’est une vraie démocratie musicale ! Fvk : D’où plus d’un an et demi de travail. Six mois de maquettage, et d’histoires de label. LE : Mais on n’a jamais arrêté de faire des concerts. La composition, ça peut se passer dans les chambres d’hôtel, au petit déjeuner chez Flo. Y’a des gens qui nous disent : « Mais vous tournez tout le temps ! ». Ben oui ! On n’a pas de stratégie de groupe, on est avant tout un groupe de scène. Personnellement, je déteste les étapes en studio d’enregistrement, je préfère la scène. Je n’ai jamais écouté notre album, c’est pour vous dire ! FvK : Concernant la composition, il y aussi un élément important, c’est que l’on se connaît très bien. On sait ce que les autres vont apporter à un morceau.
G & B : C’est quoi pour vous la Hot Wave ? LE : A l’ origine c’est un journaliste anglais, pour le NME, qui avait écrit que notre musique était de la hot wave. Ensuite, les journalistes ont repris cette étiquette que nous n’avions pas du tout choisi nous-mêmes. J’ai malgré tout une définition de la Hot Wave : c’est la rencontre de deux guitaristes, en l’occurrence Flo, qui pratique une guitare britpop, et Marc, qui, en tant qu’ancien nouveau romantique, est plus influencé par le post-punk et la new wave. J’en fais donc une définition instrumentale, dans laquelle le chant n’intervient pas. FvK : Le premier album était très influencé par la vague post-punk et new wave, qui est revenue au début et au milieu des années 2000. Je pense que le deuxième n’est pas de la new wave réorchestrée, cela va au-delà. Et la hot wave, que les journalistes ont pondue et dans laquelle ils nous ont rangés, ne nous convient pas tant que ça.
G & B: Et vos influences britpop ? Menswear, Elastica, Sleeper ? G:Moi, la première fois que j’ai écouté vos chansons, ça m’a rappellé Menswear, en particulier le morceau Daydreamer. FvK : Tous ces groupes-là, je les ai vus en concert à Reading dans les années 90. J’adore ! Menswear était vraiment un supe groupe. G: Florian, on doit avoir le même âge. Menswear, c’est une histoire de jeunes quadras … LE : Je connais aussi. Mais, c’est Flo qui a fait mon éducation musicale à ce niveau-là. Tu es un peu mon Obi Wan Kenobi. On a aussi des OVNIs, comme Bank Holiday. Si on était dans une grosse major, si toutes les planètes étaient alignés, ce morceau aurait été un énorme tube. A chaque fois qu’on le joue en concert, le public est surexcité. C’est un morceau qui figure sur le premier album, mais j’aimerais qu’il soit présent dans tous nos albums. FvK : C’est un hymne. Malgré tout, je détestais jouer cette chanson sur scène jusqu’au dernier concert : on a décidé de le faire en milieu de set, au lieu de la faire à la fin. A la fin du concert, cela fait trop attendu. C’est comme si les gens venaient pour écouter un seul morceau. Zool Vabret : Bon après, il faut quand même dire que pour ce concert, on a en effet joué Bank Holidayen cinquième, mais les gens étaient pas trop dedans, on l’a rejoué à la fin et là c’était l’explosion.
G & B : La britpop est-elle plus ou moins mise en avant sur le deuxième album ? On y trouve aussi des influences hip hop, comme sur Move It. ZV : Elle est plus présente je pense. Et puis, il y a des éléments hip hop évidemment, sur la voix. FvK : On a fait un voyage aux Etats-Unis et Lewis y a puisé des éléments hip hop. LE : Y’a un côté hyper dance, avec des morceaux commeIf You Join Us, et des chansons plus rock, presque punk, comme Sunny Rose, et du hip hop. FvK : Je ne suis pas d’accord, je le trouve plus britpop cet album. Tu prends des morceaux comme Romeo, c’est dans la même veine que Fashion Week. LE : Sur les chœurs, c’est beaucoup moins britpop que le précédent. ZV : Mais il y en a quarante mille des chœurs ! Alors que dans le premier album, il n’y en avait pas. LE : Le deuxième album est plus hip hop. ZV : Oui enfin il y a deux chansons hip hop sur cet album, voire une et demi! LE : Shall we agree to disagree ? Après, ce qu’il faut savoir c’est qu’en dehors de la scène, Flo, c’est un peu le Duc du groupe, c’est un peu notre Roi. Mais sur scène, c’est moi (rires). Là on n’est pas sur scène, donc j’essaie de le convaincre !
G & B : L’artiste ou groupe qui vous a donné envie de faire de la musique ? FvK : Le groupe qui a déclenché mon envie de faire la musique, même s’il n’a pas beaucoup compté pour mes influences, c’est Dinosaur Jr. J’adorais un de leurs albums, il y a une petite fille qui fume une cigarette sur la pochette (Green Mind, ndlr). Et mon père me disait, quand il me voyait écouter ce genre de musique : « Ecoute euh… Bosse un peu quoi ! » (rires), mais mon père ne m’a jamais empêché de faire de la musique non plus. Et puis je viens d’une famille d’artistes : mon arrière-grand-père était un grand pianiste de musique classique, il s’appelait Wilhelm Kempff. LE : C’est vrai qu’il avait six doigts… ?! (rires) Fvk : Bref. LE : En ce qui me concerne, il y a deux facteurs qui m’ont donné envie de faire de la musique. Tout d’abord, mon frère, qui jouait de la guitare devant moi. J’avais envie de faire comme lui, donc je me suis mis dans ses pas. Et le deuxième facteur c’est ma mère, qui était une ancienne groupie, elle traînait avec Devo ou Generation X, avant de rentrer dans la police. Mes parents organisaient aussi des soirées avec des musiciens, avec parfois Tony Wilson (le co-fondateur du label Factory Records, ndlr). ZV : Le premier groupe qui m’a fait une grosse impression c’est un groupe de Caen, qui n’existe plus aujourd’hui, qui s’appelait les Monkey Beats. Deux semaines après les avoir vus en concert, j’avais acheté mon premier instrument, ma basse. J’ai fini par jouer avec eux quelques années plus tard. Avant cela, j’avais fait dix ans de piano, mais ça m’avait dégoûté. J’avais une prof violente. FvK :Moi j’adorais ma prof de piano, elle était magnifique !
G & B : On va maintenant finir par un petit blind test. Le but est de nous dire ce que vous pensez des morceaux The Smiths, Barbarism begins at home FvK: Je connais mal cet album, Meat Is Murder”
Echo & The Bunnymen, Rescue LE : J’ai cet album. EcouteEastern Wall de The Lanskies, c’est presqu’inspiré d’un morceau de ce groupe, Crocodiles. FvK : Ian McCulloch, dans une interview (interview donnée aux Inrockuptibles,), avait dit qu’ils avaient 50 ans d’avance à l’époque et qu’ils en ont toujours une vingtaine aujourd’hui.
Aline, Teen Whistle LE : C’est très beau, je ne connaissais pas ce morceau. FvK : Super morceau. C’est super 80’s, faudra que j’écoute leur album en entier. Ça sonne très anglais !
Bloc Party, This Modern Love ZV:Bloc Party, évidemment ! B: On a l’impression que Hot Wave est l’album que n’arrive plus à sortir Bloc Party. FvK: C’est exactement ce que vient d’écrire le magazine Plugged à propos de Hot Wave.
Plus qu’une interview, cela a été un très bon moment d’échanges et de discussion avec des musiciens passionnés, très sympas, et faisant preuve de beaucoup d’humour.
En conclusion, Hot Wave est à écouter sans modération.
THE LANSKIES
dernier album : Hot Wave chez ZRP
Concert au Divan du mondeà Paris le 25 mars 2014
by Baptiste et Gérald PETITJEAN
http://ljspoplife.magicrpm.com