Quand on a eu la chance de goûter au menu terroir parisien servi au restaurant Le Meurice, au moins une fois, on suivrait Yannick Alléno jusqu’au bout de l’Ile de France.
Alors à l’annonce de l’ouverture d’une nouvelle enseigne, aux prix plus légers, notre salive n’a fait qu’un tour.
Pour l’occasion, le chef étoilé traverse la Seine pour superviser la carte du restaurant Terroir Parisien associé à la nouvelle Maison de la Mutualité, récemment inaugurée.
1 – PENSER A RESERVER. La table a déjà de nombreux adeptes. Le service pourtant efficace assurant un ballet de tables régulier, pas sûr que vous puissiez trouver une place pour le dîner.
Et méfiez-vous quand le chef de rang vous accepte et qu’il propose une attente de 25 minutes: entendez plutôt le double.
2- ENTREE ET PLAT, on choisira. Ne boudez pas la charcutaille: soit en apéritif à partager, soit en entrée terroir bien menée.
L’équipe a préféré débuter par le plat principal pour laisser toute place à sa gourmandise. En écrivant ces lignes, elle s’en mord encore la langue.
Côté plat. Les présentations sont simples mais goûteuses à souhait. Le boudin noir sur sa purée moelleuse tout en délicatesse, tient le palais en haleine d’un bout à l’autre de la dégustation.
Le navarin printanier d’agneau de Chez Morisseau servi dans sa petite cocotte pour une ou deux personnes réserve de délicats accords. Les légumes (carotte, petits poids, haricots) relevés d’herbe ont tout le corps que l’on souhaite donnant toutes leurs saveurs aux délicieux morceaux d’agneau.
Enfin la pièce de boeuf français sauce Bercy accompagné de ses frites impose sa force. Goût appuyé et viande en tendresse.
Aucune fausse note.
La carte des desserts nous avait fait de l’oeil dès le début de la soirée.
Brioche dite “Nanterre” perdue, baba au rhum… Que de belles réjouissances en vue.
Une fois dans l’assiette: la déception est de taille. Aucune originalité. Rien qui ne surprenne ou transcendante les classiques. Servie froide, la brioche pain perdu est loin d’être revisitée, alors que le baba n’a d’original que le miel béton – issu des ruches parisiennes – qui le berce. Tout est douloureusement classique et manque de générosité.
A trop parcourir le monde (Paris, Dubaï, Etats-Unis), Yannick Alléno en a oublié de surprendre les plus gourmands d’entre nous.
On nous assure qu’en juin, les surprises sucrées seront au rendez-vous.
3 – VOS OREILLES, vous oublierez. L’architecte concepteur de ce lieu a fait l’impasse sur l’acoustique. Si bien qu’au dîner, le contraste entre lumière tamisée et cohue phonétique pourrait vous faire rebrousser chemin après avoir passer le sas d’entrée.
Prévoir donc un petit temps d’adaptation. Pourquoi pas en prenant l’apéro accoudé au bar central?
Restaurant Terroir Parisien
24, rue Saint-Victor Paris (5e)